AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782100840847
128 pages
Dunod (31/05/2023)
4.08/5   20 notes
Résumé :
Voici l’histoire d’une femme qui a dit non. Au patriarcat, à la colonisation, à l’inégalité.

Militante, femme politique, c’est en tant qu’avocate que Gisèle Halimi a mené ses plus grandes batailles. En 1961, elle dénonce l’emploi de la torture en Algérie lors du procès de Djamila Boupacha. En 1972, elle pose la question de la liberté à disposer de son corps ; en 1978, elle fait le procès du viol à Aix-en-Provence ; et elle parvient en 2000 à faire tri... >Voir plus
Que lire après Gisèle Halimi l'insoumise: Avocate pour changer le mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est le second titre sur cette femme d'exception que je lis après sa jeunesse tunisienne. On peut dire que c'est une sacrée coïncidence que deux titres sortent presque en même temps après des années où il n'y avait pas la moindre biographie en bande dessinée sur cette femme qui a mené un combat toute sa vie pour faire progresser la cause des femmes.

Beaucoup de femmes sont malheureusement maltraités dans le monde et réduit à un rôle mineur qui les privent de libertés par rapport aux hommes notamment dans les pays d'obédience musulmane mais pas que. C'est la triste réalité des faits sans vouloir porter de jugement hâtif.

Cependant, ce que j'admire le plus chez cette femme, c'est qu'elle a su dire « non » à cette condition et à s'opposer à la religion, à ses parents, aux autorités représentant l'Etat. En faisant cela, elle s'est démarquée en ayant le courage de ses opinions pour résister. Si seulement, tous les peuples de la terre pouvaient en faire autant pour se libérer des dominations de la religion et des états totalitaires.

Comme dit, la liberté commence où l'ignorance finit. Encore faut-il ne pas croire à la propagande de l'Etat qui peut anesthésier tout un peuple. Gisèle a découvert que la liberté a toujours un prix.

J'ai bien aimé également la sincérité de cette biographie qui ne cache rien comme par exemple la vraie nature du combat de Simone de Beauvoir avec cette cassure dans le combat de Gisèle notamment quand le verdict de l'affaire Marie-Claire est tombé. Celle-ci a été violé et a avorté en toute illégalité.

La victime sur le banc des accusés mais le violeur coupable libre. Elle a fini par être acquittée mais la grande et célèbre Simone de Beauvoir voulait en faire une martyre pour servir la cause. On se rend compte que dans le combat féministe, il y a également des extrêmes.

L'héritage que laisse Gisèle Halimi décédée en 2020 est qu'il faut toujours se battre pour un monde plus juste et que les droits ne sont jamais acquis car des remises en cause sont toujours possibles. C'est à nous d'intégrer ce message en refusant les inégalités et surtout en ne se résignant pas. Il est vrai que je suis assez sensible à cet espoir d'un monde nouveau.

Une lecture très intéressante qui complète d'ailleurs mon autre lecture en étant plus complète et plus aboutie d'un point de vue intellectuel.
Commenter  J’apprécie          814
Gisèle Halimi fait partie de ces femmes auxquelles je voue respect et admiration pour les combats qu'elles ont menés, fidèles à leur conviction, ne se laissant pas abattre par les nombreux obstacles sur leur route, même si je ne partage pas toujours totalement leurs prises de position. Ces femmes pugnaces, volontaires, déterminées, qui ont fait évoluer la société et les lois en faveur des femmes.
J'avais lu "Une farouche liberté" co-écrit par Gisèle Halimi et Annick Cojean, une sorte de testament aux générations futures; ce roman graphique, où la narratrice est Gisèle, ne m'a pas vraiment appris de faits nouveaux mais offre un éclairage un peu différent du livre.
Jean-Yves le Naour souligne, par exemple, la façon intelligente dont Gisèle Halimi a su se servir de l'opinion publique, lors de procès retentissants contre la torture, l'avortement, le viol pour faire bouger les lignes et faire évoluer la loi; elle a utilisé l'arme du lobbying auprès des décideurs politiques et a toujours voulu respecter le cadre légal pour faire avancer les causes qu'elle défendait, contrairement aux féministes radicales qui ne croyaient pas en l'action politique mais en la révolution, en la destruction de l'ordre établi; elle s'est trouvée, elle-même attaquée par ces femmes.
Gisèle Halimi n'a jamais douté de la justesse de ses combats même lorsqu'elle a été déçue ou lâchée par des hommes et des femmes en qui elle avait mis sa confiance : François Mitterrand, Simone de Beauvoir, le Parti Socialiste.... Elle a été portée par son désir inébranlable de justice et ce jusqu'à la fin de sa vie.
La palette de couleurs est réduite, avec des tons clairs, pastels comme du gris-bleu ou du jaune paille clair qui se font plus agressifs avec du rouge et du noir pour illustrer le bruit, la fureur, le sang, la lutte, la violence.
Une belle réussite tant graphiquement qu'historiquement.

Commenter  J’apprécie          215
Gisèle Halimi… J'avais suivi ses combats et ses prises de positions en faveur du droit des femmes. Je croyais la connaître mais je n'avais pas conscience de tout ce qu'elle avait vécu pour en arriver à ce personnage de femme forte et puissante.
Ce roman graphique est une fabuleuse porte d'entrée pour en savoir plus sur cette femme formidable. Il se lit d'une traite. On pourrait presque croire lire un carnet de bord écrit et dessiné par Gisèle Halimi, elle-même.
C'est profond et léger à la fois. L'humour et le recul de Gisèle Halimi sur son parcours sont bluffant.
Ce livre m'a profondément touché, m'a appris plein de choses sur la politique que j'ignorais et m'a furieusement donné envie de continuer à lire et à connaître cette grande dame.
Une belle réussite
Commenter  J’apprécie          20
Spoilers.

Un dessin presque simpliste (mais agréable) accompagné d'un texte plutôt riche et bien documenté. La vie de Gisèle Halimi nous permet d'aborder des grandes événements historiques, d'abord en Tunisie puis en Algérie, avec la lutte pour l'indépendance.

Ensuite, Gisèle Halimi concentre son énergie à défendre les droits des femmes : légalisation de l'IVG, autre regard sur le consentement et le viol, puis la parité dans les instances démocratiques.
On découvre une femme très forte, audacieuse, courageuse, et on plonge dans les coulisses de la lutte féministe, avec les différents courants qui la traversent, les affrontements entre des visions irréconciliables, et les grandes figures qui ont joué un rôle (positif ou négatif) dans ces revendications (Simone de Beauvoir et tous les intellectuels de l'époque, les différents présidents ou ministres, les partis politiques , les organes de presse).
Commenter  J’apprécie          10
Une biographie très efficace de Gisèle Halimi qui parcourt le XXe siècle jusqu'à MeToo. Les engagements et combats de Gisèle Halimi sont racontés avec détail et sont éclairés par des détails de sa vie personnelle. Beaucoup d'émotions en lisant ce roman graphique, et je confesse un parti pris : celui d'être d'accord avec ses opinions sur la lutte pour l'égalité et contre le patriarcat (qu'il soit culturel, politique ou religieux).
Un point regrettable : quelques coquilles dans l'impression de cette première édition.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (2)
LigneClaire
23 août 2023
Un album à lire et à méditer sur un dessin de Marko qui lui va très bien.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
ActuaBD
18 juillet 2023
La lisibilité reste le point fort de ce roman graphique en grand format. Il permet non seulement de se replonger dans les grands combats sociaux qui ont marqué la France, mais il met en exergue l’incroyable personnalité d’une femme qui doit rester un exemple à nos yeux.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Alors, je me battrais pour moi et pour toutes les autres. Je me battrais pour les humiliés, les dominés, les offensés. Parce que ce n'était pas juste et parce que j'en étais.
Commenter  J’apprécie          260
Une journée pour les femmes cela voulait dire 364 pour les hommes ! Comme disait Balzac : "Vous êtes des esclaves élevées sur le trône un jour par an."
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Jean-Yves Le Naour (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Le Naour
Interview de Marko et Jean-Yves Le Naour pour Le réseau comète, chez Grand Angle
autres livres classés : décolonisationVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
564 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}