J'ai découvert
Florent Marotta en lisant le meurtre d'Odoul Bridge,
Les ombres d'Oakland sont venus confirmer tout le bien que je pensais du travail de cet auteur.
Je suis fan.
Parce qu'il écrit le polar comme j'aime.
J'y retrouve l'atmosphère du roman policier à l'américaine.
Je ne reviendrai pas sur son personnage principal, enquêteur malgré lui, Michael Ballanger, le coach de vie. J'ai déjà tout dit dans ma chronique du précédent opus.
Cette fois Michael est contacté par une mère désemparée à la suite de la disparition de sa fille, Holly, âgée de 6 ans.
Franchement, il n'a pas trop envie de se mêler de cette histoire qu'il ne "sent" pas. Mais il a été chaleureusement recommandé, et puis en menant ses premières investigations, il découvre la prostitution de jeunes adolescentes, et ça, ça ne lui plaît pas du tout.
Perturbé parce que dans le même temps, son vieil ennemi Paul Arlanc est sorti des prisons françaises et, faisant fi de son contrôle judiciaire, semble s'être volatilisé. Des événements récents, des meurtres notamment, laissent à penser à Ballanger qu'Arlanc pourrait bien se trouver sur le territoire américain.
Comme je l'ai dit, on retrouve ici tout ce que l'on aime dans le polar. Un antihéros, un détective privé, une femme au corps de rêve, des flics, des criminels, des putes, des gros bras, des trafiquants, des journalistes, des rues sombres, des bagnoles dans lesquelles on planque, des flingues, du whisky, de la coke et l'argent, bien sûr.
Il y a Oakland aussi, cette ville où la prostitution de mineures est une plaie que personne ne semble capable d'anéantir.
Ici, on n'a pas le temps d'être un enfant, on n'a pas le temps de grandir.
Ici, tout s'achète.
Ici, on viole, on menace, on cogne.
Ici, on fait comme si.
Ici, On ne voit rien.
Ici, On se tait.
Les ombres d'Oakland sont sombres, noires, comme le pire de l'âme humaine.
J'imagine l'auteur, derrière son bureau, devant sa Remington, cravate dénouée, chemise ouverte, mal rasé, les yeux vitreux, la cigarette au coin des lèvres, le verre de Jack à portée de main.
Parce que ce roman, c'est à ces écrivains-là qu'il me fait penser.
Et p***** c'était tellement bon que j'en redemande.
Un thriller, mais surtout un polar avec un grand P...