"Aces High" est le deuxième volume de la saga anthologique "
Wild Cards" dirigée par George R. R. Martin. Pour rappel, il s'agit d'une revisite du thème du super-héros à la mode "réaliste", même si le terme est ici abusé. Un virus extraterrestre, fruit d'une expérimentation des takisiens, est envoyé sur Terre afin d'en "mesurer les conséquences". Modifiant de façon irréversible le génome humain (proche de celui des takisiens), le virus est à l'origine de mutations extraordinaires (créant les "As", aux pouvoirs avantageux), catastrophiques (les Joker, difformités parquées dans des ghettos) voire fatales (les Reine noire). Là où la tournure est "réaliste", c'est dans la façon de créer ses personnages. Dans les comics, sauf quelques rares cas, le super-héros est par définition bon, altruiste. Ce ne sont pas les quelques anti-héros ici ou là (Punisher, Moon Knight ou Venom) qui viendront renverser cette tendance bien installée. Dans
Wild Cards, aucun traitement de faveur: l'apparition des pouvoirs est aléatoire et touchera aussi bien le gentil voisin (mes voisins sont gentils, c'était un exemple) que le pervers sexuel. On peut très clairement dire que
Wild Cards était sacrément en avance sur son temps, et même si elle n'est pas avouée, son influence sur des séries comme "The Boys" est frappante (eh non, The Boys n'a pas créé le Superman psychopathe).
Cette critique sera courte, pour pleins de raisons.
Déjà, j'ai lu le livre il y a plus d'un mois. J'aime écrire mes critiques à chauds, au maximum quelques jours après la lecture. Là, j'ai eu le temps de bien digérer le livre et le reléguer avec le reste de toutes les histoires au fond de la tête. Je n'ai donc plus ce tourbillon de sentiment qui gagne à la fin d'une lecture.
Deuxièmement, je n'ai quasiment pas lu depuis un mois. Il y a des périodes, dans la vie d'un lecteur, où décidément, on n'y est pas. On commence des livres et on les referme 50 pages après, sans raison. Rien ne plait, rien n'accroche. C'est évidemment à mettre en parallèle d'un quotidien pas toujours évident (la thèse approche...). Enfin bref, ce ne sera probablement pas la critique la plus éclairée (ni éclairante) que j'ai écrite.
Ce deuxième recueil est un grand bordel parvenant à mêler complot extraterrestre à grande échelle, culte sectaire d'une créature lovecraftienne, invasion d'un parasite extraterrestre et missions de super-héros plus classiques. C'est parfaitement équilibré, Martin nous guide sans difficulté dans ce vaste bazar. Admettons, néanmoins, que c'est (un peu trop) chargé. Les différents arcs sont par ailleurs inégaux (les histoires avec les takisiens m'ont globalement vite ennuyé).
Evidemment, le point fort reste les personnages hauts en couleur que l'on prend désormais plaisir à suivre, pour le meilleur et pour le pire. On a désormais le droit à des classiques: Fortunato (le personnage le plus intéressant?), Dr Tachyon, The Sleeper ou encore The Great Turtle. Certains sont nouveaux, comme l'Homme Modulaire ou le Captain Trips (pas vraiment à vrai dire, mais si vous avez lu, vous comprendrez...) et apporte une vraie fraîcheur aux récits.
La plupart des histoires sont au niveau: on en prend pleins les mirettes, c'est bien écrit, enjoué et surtout: les auteurs ne prennent pas de raccourci. J'entends par là que pour montrer l'horreur, ils écrivent l'horreur telle qu'elle est. C'était déjà le cas dans le premier tome et c'est appréciable: on est bien loin du récit édulcoré pulp. Les méchants sont donc vraiment terrifiants et les héros faillibles. Et quel bonheur.
Je continuerai donc bien sûr ma lecture de
Wild Cards, quand l'envie de lire me reprendra!