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EAN : 9782070398812
624 pages
Gallimard (13/11/2009)
3.71/5   7 notes
Résumé :
On a tué l'homme qu'elle aimait.
Ivre de chagrin, Carmelita quitte Brasilia et se jette dans la folie grouillante de Rio comme on se fiche à l'eau. Son fils aîné de seize ans l'accompagne. Lorsqu'ils descendent du bus, ils ont le sentiment de débarquer dans un ailleurs indéfinissable. La ville est immense, violente, imprévisible et dévore ses enfants. Logés dans le bidonville qui domine le vieux pénitencier où pourrissent des milliers de détenus dont on enten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec sa trilogie « le sang du Capricorne », Bernard Mathieu nous emmène au Brésil, sur les traces d'individus aux destins douloureux... Chacun des volumes qui composent cette trilogie a pour titre le prénom de l'un de ses personnages principaux.

Dans le troisième opus, nous retrouvons Carmelita, dont le prénom a donné son titre au roman. Accompagné de son fils aîné Emerson -16 ans- elle débarque à Rio de Janeiro. Loin des avenues ombragées, et des Cariocas bronzés et nonchalants que les images télévisuelles lui avaient fait imaginer, elle se retrouve dans la puanteur et la promiscuité, à vivre au milieu des excréments des favelas, dont certaines baraques à flanc de colline menacent à tout instant de dégringoler quelques centaines de mètres plus bas. Malgré son courage et sa persévérance, malgré les exigeants espoirs qu'elle nourrit pour Emerson, qu'elle souhaite instruit et honnête, elle ne sera pas de force à lutter contre le poids de la misère qui plombe la jeunesse de ces quartiers considéré comme "le premier cercle de l'enfer". Son fils, bouillonnant de sa libido insatiable d'adolescent, miné par le besoin d'argent, ne fera pas exception et tombera, comme les autres, dans les bras de la délinquance...

Dès les premières pages de la trilogie, le décor est planté : loin des images scintillantes du carnaval, des clichés footballistiques, nous plongeons dans le Brésil de la misère, au sein de quartiers dont les habitants sont condamnés à mourir jeunes, après une vie de galère, de violence, à tenter de gagner chaque jour de quoi manger et/ou nourrir leurs familles. Nous ne sommes pas en Inde, mais c'est bien une société de castes que décrit Bernard Mathieu. Accéder aux classes moyennes si l'on est issu des favelas est considéré comme un tabou, et les plus nantis, pourtant loin d'être exemplaires -certains seraient plutôt des modèles en matière de corruption et de perversion-, ne considèrent même pas les plus pauvres comme des êtres humains, préférant les expulser bien loin de leurs luxueuses résidences pour ne pas avoir sous les yeux le spectacle de leur indigence... Zé lui-même, parce qu'il est issu des basses couches de la population, subit une discrimination muette mais tangible de la part de ses collègues. Il est conscient que son statut de pauvre annihile toute valeur liée à sa personne et à son existence. Dès le départ, le lecteur devine que Brasilia, où les maîtres mots sont pouvoir et business, n'en fera qu'une bouchée, que sa naïveté et sa foi le rendent d'autant plus vulnérable dans un monde où la corruption et la cupidité semblent représenter les seules planches de salut, bien qu'elles occasionnent aussi la perte de certains...

Avec une écriture alliant puissance d'évocation et limpidité, Bernard Mathieu nous livre un récit à la fois sombre, sensuel et vénéneux. J'ai pour ma part préféré le premier volet de sa trilogie, que j'ai trouvé très efficace et maîtrisé. le deuxième opus, prometteur dans la mesure où l'auteur s'attache à y dépeindre des personnages dont la psychologie devient plus complexe au fil du récit, comporte des longueurs qui ont parfois émoussé mon intérêt. J'ai trouvé par moments que "Carmelita" souffrait du même défaut, mais dans une moindre mesure. de plus, l'auteur dépeint le cadre de son récit, dans ce dernier ouvrage du "Sang du Capricorne", avec un tel talent, qu'on lui pardonne aisément ce petit travers...



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Quand on a apprécié les deux premiers tomes de la trilogie de Bernard Mathieu "Le sang du capricorne" (titres: Yé, et Otelo), c'est en confiance que l'on ouvre ce dernier opus, "Carmelita". Cette jeune femme pauvre, encore belle, mère de 3 enfants dont les pères furtifs ont disparu, est inconsolable depuis la mort de Yé, ce jeune flic tombé sous les balles des brigands dès sa première enquête, ses scrupules et son intransigeance ayant été aussi forts que la détermination des criminels. Avec son fils Emerson, grand adolescent de 17 ans, elle rejoint Rio de Janeiro, sachant que sa condition la limitera à une vie de misère, mais il lui faut tout de même travailler, quand bien même il ne s'agira que de labeurs pénibles et sans attrait, dans une dépendance sans issue à des employeurs appartenant à un autre monde. Malgré leur honnêteté foncière, la mère et le fils vont s'apercevoir qu'aucune issue ne leur est accessible, sauf à plonger aux-mêmes dans le crime pour le fils et dans sa périphérie pour la mère. Bernard Mathieu nous décrit superbement ce monde affreux de la pègre de Rio: la drogue, les meurtres, les rivalités sanglantes entre bandes, l'impunité des caïds, la boucle sans fin de la haine et de la vengeance, le basculement "obligé" du fils dans la criminalité, et le flirt de la mère avec ce même monde: elle en arrivera à faire la cuisine pour un chef d'entreprise pris en otage. Ainsi se termine cette trilogie, au ton leste, aux descriptions de lieux et de situations vertigineuses: la lecture de cet ensemble est vraiment à conseiller pour les amateurs de livres policiers ou noirs: un très gros travail de la part de l'auteur, et une belle réussite. Quant à cette part désespérante du Brésil, violente et misérable, on voudra croire qu'elle disparaîtra, peut-être, un jour, ....
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N'ayant pas lu les romans précédent celui-ci, je suppose qu'il m'a manqué des éléments pour l'apprécier. mais je n'ai pas pu terminer ce récit émaillé de meurtres, sévices, violences verbales et physiques. C'est sans doute une réalité mais alors disons je n'ai pas pu la regarder en face...
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le désespoir le plus complet dans ce Brésil, mafieux et si pauvre que les drames s'enchainent
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