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3,73

sur 2845 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce qui marque particulièrement dans la lecture de ce roman, c'est une compréhension particulièrement fine du sentiment d'étouffement qu'une femme pouvait ressentir à cette époque, face aux mariages en partie arrangés, à l'amour de façade, à une vie dont l'épanouissement devait bien souvent se limiter à la famille et aux enfants. François Mauriac parvient à nous faire ressentir, pour Thérèse Desqueyroux, cette femme qui tente de regagner un semblant de vie, de liberté, par les moyens les plus criminels, de la compassion. Tout en nous laissant dans une zone de clair-obscur, sans non plus nous faire ressentir de la haine pour son mari qui n'est, finalement, qu'un homme comme les autres. le tout en un format court, intense, servi par une écriture à travers laquelle on sent tout la solitude de Thérèse, l'odeur des pins, et son incendie intérieur.
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Thérèse Desqueyroux est acquittée de la tentive de meutre par empoisonnement sur son mari, après que ce dernier est plaidé en sa faveur.
Dès sa sortie de prison, on ressent le mal être, le jugement, qui s'est incrusté auprès de tous ceux qui ont côtoyé cette femme, qui avait tout pour être aimé.
Mais y avait-il réellement de l'amour dans cette histoire, et qui est réellement Thérèse ? A-t-elle vraiment voulu attenter à la vie de son conjoint ?

Mauriac nous emmène dans la France du 19eme siècle, où ce que pensent les autres est beaucoup plus important que tout le reste, où la femme est encore dépendante financièrement de l'homme, où sortir des conventions peut être considéré comme un jeu dangereux.
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Pour écrire " Thérèse Desqueyroux" Francois Mauriac s'est inspiré du procès Canaby qui a marqué sa vie de jeune adulte. Dans cette histoire, une femme accusée d'avoir tenté d'empoisonner son mari sera finalement acquittée sur le témoignage en sa faveur de ce dernier. Mais loin d'être un pas vers la liberté, Mauriac dépeint une toute autre geôle, celle du mariage arrangé et des convenances.
Nous entamons le récit avec un long monologue de Thérèse qui après son non lieu doit rejoindre Argelouse pour retrouver ce mari qu'elle souhaitait supprimer. Que va-t-elle lui dire ? Que sera sa vie maintenant ? Cette nouvelle vie, Bernard Desqueyroux l'a déjà pensée pour elle, une vie de recluse, de malade mentale en attendant que les choses se tassent. Puis enfin la libération, ou plutôt l'abandon de cette épouse devenue encombrante. Voilà dans les grandes lignes l'histoire de Thérèse Desqueyroux.
J'ai vraiment apprécié ce roman, pas tellement pour l'histoire et les personnages mais plutôt pour l'auteur. J'ai aimé le point de vue féministe et la dénonciation des mariages arrangés malheureux. Cette destinée inexorable réservée aux femmes contraintes d'épouser des hommes peu attrayants et peu interessants à l'instar de Bernard ou du fils Deguilhem, promis à la jeune et naïve Anne de la Trave. La famille, l'honneur, les possessions, tout passe avant elles. Elles ne sont que des dots ambulantes. L'écriture très imagée de Mauriac rend bien compte de cela. Thérèse est écartée du coude par son père et son avocat à la sortie du tribunal, les membres de sa famille sont comparés à des barreaux vivants.
L'enfermement de Thérèse est aussi symbolisé par cette lande du sud ouest opaque, lugubre qui n'offre aucun horizon. Mauriac y revient plusieurs fois. J'ai accroché au roman dès le début grâce à cela. Cette métaphore de Thérèse libérée de la justice mais s'enfonçant dans les pins, observateurs et presque acteurs de sa réclusion familiale m'a beaucoup plu.
Je regrette de ne pas m'être attachée aux personnages et de ne pas avoir été touchée plus que cela par le malheur de Thérèse mais, à côté de cela, je suis conquise par le style de Mauriac.

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Quel curieux roman ! Cela fait déjà quelques jours que j'ai refermé Thérèse Desqueyroux, et je peine à trouver les mots justes pour en parler. Reste que je vous invite à découvrir (si ce n'est déjà fait) ce classique de la littérature.

Bordeaux. Une femme sort discrètement du palais de justice. Thérèse Desqueyroux vient de bénéficier d'un non-lieu pour tentative de meurtre. L'honneur de la famille est sauf, surtout pour son père, un homme politique de la commune dont tous nos personnages sont originaires.

Le hic : si Thérèse ne croupira pas en prison, tous la savent coupable. Son père. Son avocat. Mais aussi son mari, qui a failli mourir empoisonné. Thérèse Desqueyroux appréhende d'autant plus le retour sur ses terres, dans la propriété d'Argelouse, qu'elle ignore tout à fait comment son époux va la réaccueillir. Sur le chemin qui la ramène vers les siens, Thérèse s'interroge, cherche à expliquer ce pourquoi elle a tenté de commettre l'irréparable : tuer son mari.

Pour écrire ce roman publié en 1927, François Mauriac s'est inspiré d'une affaire célèbre. En 1905, un médecin porte plainte contre Henriette Canaby, accusée d'avoir falsifié une ordonnance pour se procurer des produits toxiques. Emile Canaby, courtier en vin, témoignera en faveur de son épouse, surtout dans l'idée de sauver les apparences.

Thérèse Desqueyroux signe avant tout ma rencontre avec François Mauriac. Rencontre réussie puisque j'ai eu un énorme coup de coeur pour la plume de cet écrivain français. J'ai aimé l'importance accordée au choix des mots, j'ai adoré ce style métaphorique si particulier. Je me suis retrouvée à humer l'odeur des pins après la pluie, à écouter le vent dans les branches des arbres, à ressentir la solitude vécue par Thérèse. Sans compter que cette plume possède un parfum suranné, que j'ai beaucoup aimé. L'écriture de François Mauriac me restera longtemps en tête.

Cette lecture aurait pu être un coup de coeur absolu, si ce n'est que je n'ai ressenti absolument aucune empathie pour nos personnages. Thérèse Desqueyroux nous raconte avant tout la rencontre entre une femme peu commune, Thérèse, et un homme très commun, Bernard. Si j'ai réussi à comprendre le ressenti de solitude et la détresse de Thérèse, je n'ai pas été touchée par son malheur. Celui d'un mariage arrangé, comme cela se pratiquait beaucoup autrefois.

Nous suivons le fil des pensées de Thérèse qui reste très centrée sur elle-même, car malheureuse et sans doute au bord de la dépression. Personne ne semble s'intéresser à elle, encore moins lorsqu'il s'agit de lui témoigner de l'affection. J'aurais pu éprouver un brin de sympathie à son égard, et ce malgré l'acte qu'elle a pu commettre. Il n'en a pas été ainsi. J'ai cherché à la comprendre, mais j'ai surtout détesté son absence de culpabilité et tout ce qu'elle a pu mettre en place (par pure jalousie) envers le personnage d'Anne de la Trave, la soeur de son mari. Thérèse est pour moi un personnage complexe, mais peu sympathique.

Reste que la plume magistrale de François Mauriac vaut à elle seule le détour. Je pense que Thérèse Desqueyroux fera partie de mes lectures les plus marquantes pour cette année 2022.
Lien : https://labibliothequedebene..
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Une réflexion assez fascinante sur la dépression, les actes terribles auxquels elle peut conduire, mais aussi sur la difficulté de mettre des mots et des raisons sur ses sentiments. Je me suis laissée emporter par ce court roman qui m'a étonnée et m'a inspiré de la compassion. Son héroïne, qui évoque Mme Bovary, partage avec elle l'ennui d'une vie de femme mariée en province et l'envie confuse de vivre autre chose - sans savoir vraiment quoi. On sent bien le poids des convenances, de la famille, de l'honneur et de la réputation. Au final, assez glaçant.
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Grand roman.
Thérèse est complexe mais c'est cette complexité qui rend son personnage intéressant et vivant.
C'est un roman féministe, social mais aussi un roman sur les interdits, sur la non-communication, sur le manque d'amour familial et sur la liberté.
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Ce qu'il y a de bien lorsqu'on a un adolescent qui va passer le bac de français, c'est de se replonger dans les classiques, histoire de ne pas avoir oublié sa culture générale. En ce qui concerne Mauriac, je n'ai fait que plonger car je n'avais jamais lu. (Ah non ! Aucune honte ! J'ai lu bien d'autres choses !). Mais quel plaisir !
Lien : http://jolismots.e-monsite.c..
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Un livre très court mais très dense. le portrait d'une femme ambivalente dont on comprend qu'il ait marqué la littérature française.

Une lecture que je n'étais pas sûre d'apprécier mais au final il y avait plein de choses à en tirer !

Une critique et analyse plus complète est disponible sur mon blog ↓
Lien : https://albertebly.wordpress..
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C'est un roman court mais difficile à lire. Les choses ne sont pas dites clairement, plutôt sous-entendues, du coup il faut se concentrer pour en tirer le sens profond. Et moi je suis resté à une lecture superficielle.
J'ai quand même accroché à l'intrigue assez bouleversante, tirée d'un fait divers; histoire d'une femme qui tente de tuer son mari, échoue à le faire et une fois acquittée revient vivre avec lui. Bonjour l'ambiance à la maison. Et au bout du livre ce questionnement du mari : pourquoi ? Et elle qui ne sait pas répondre. Un jour, peut-être tenterai-je une relecture.
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Thérèse Desqueyroux, née Larroque, est jugée pour avoir empoisonné son mari. Grâce à l'influence de sa famille et à la déclaration du mari survivant, le juge d'instruction prononce un non-lieu et l'affaire est étouffée. Thérèse n'a d'autre choix que de rejoindre son mari. Sur la route pour rentrer à Argelouse, elle prépare la confrontation qui l'attend, la défense qu'elle exposera face à lui. Passé, présent et futur se confondent alors, livrant au lecteur des éléments lui permettant de reconstituer l'histoire et de cerner les raisons qui ont poussé Thérèse à l'acte.

Sur quelques pages seulement, l'auteur parvient à nous faire ressentir toute la complexité de la situation de Thérèse. Forcée à épouser un homme pour ses terres, la jeune femme trouve dans ce mariage une profonde solitude. Accompagnée d'un mari dénué d'esprit critique et d'une famille qui ne la considère pas, elle en vient à commettre un acte immoral. Mais même alors, elle ne réussit pas à échapper à son destin. Mauriac nous livre un roman tragique inspiré d'un fait divers, évoquant le mariage forcé, la solitude et la perte des illusions.
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