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3,73

sur 2844 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que j'aime dans la littérature, c'est justement de côtoyer l'espace d'un roman, une multitude de personnages, les observer traverser des épreuves et s'en voir tantôt brisés ou grandis... Ce que j'aime par-dessus tout, c'est la description d'une lutte à couteaux tirés entre la mort et la vie... Enfin, c'est pour tous les sentiments étriqués entre raison et fascination... que j'aime autant la littérature...
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Un paysage féminin exploré jusque dans ses moindres recoins. Mauriac signe avant la lettre un roman féministe et livre une peinture acide, glacée de la bourgeoisie patriarcale, soucieuse des apparences, prête à tout pour échapper au scandale. Un monde totalement inaffectif où seuls comptent la position sociale, la chasse, les propriétés. le malheur assèche et Thérèse elle-même ne peut aimer, incarcérée dans l'ennui, dans l'incapacité de gouverner sa vie, agissant d'instinct pour trouver une issue qui n'existe pas, si ce n'est peut-être dans les dernières lignes du roman. Incapable d'amour dans le cadre d'un mariage arrangé. Incapable de loyauté dans une amitié. Inapte à l‘amour maternel. Comme un mouche qui se heurte et se heurte encore à la vitre d'une fenêtre qui ne s'ouvrira jamais. La province est une prison. La bourgeoisie, également. Thérèse qui échappe à un procès pour avoir tenté d'assassiner Bernard, son mari se voit ainsi privée d'un destin. Féministe Mauriac ? Près d'un siècle s'est écoulé depuis l'écriture de son roman. Mais celui-ci demeure d'une terrible actualité car, peut-être inconsciemment, l'auteur montre là où mènent ces comportements qui visent à enfermer les femmes dans des cases sociales. Thérèse est une femme qui dit non, avec ses moyens, le peu qu'elle a pour se révolter et en cela elle est une héroïne intemporelle.
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Ce roman est un classique de la littérature que l'on étudie souvent au lycée.

Ça été mon cas et je n'avais pas aimé ce livre au point que je ne l'avais même pas terminé...

Mais à la suite d'un bookclub où l'on a débattu de François Mauriac, j'ai décidé de lui laisser une nouvelle chance.

Heureusement j'avais conservé l'édition imposée quand j'étais en première.

Et j'ai été très surprise de ma lecture !

J'ai finalement trouvé l'écriture assez fluide et, une fois rehabituée au passé simple qui n'est plus si courant à notre époque, la lecture s'est faite en moins de deux jours.

L'histoire est intriguante : on se demande sans cesse ce que Bernard va faire à sa femme, ce qu'il va faire de sa femme et ce qu'elle va faire elle.

Et le dénouement m'a plutôt surprise car je ne m'attendais pas à une telle fin.

Ça été un joli moment de lecture même si je ne pense pas qu'elle me marquera pour le restant de mes jours tout de même.
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Le récit, inspiré de la célèbre affaire des Chartrons, commence dans le train qui ramène Thérèse chez elle après qu'un non-lieu a été prononcé au terme de son procès, à la faveur du témoignage de son mari. Non non, vous ne rêvez pas : c'est bel et bien Bernard, l'époux et la victime par tentative d'empoisonnement de Thérèse, qui finit par la disculper. Ne croyez pas pour autant que ce dernier ait le moindre doute sur sa culpabilité... Il lui tient surtout à coeur de soustraire sa famille à l'opprobre qui s'est abattue sur elle.

Avec tout le talent qu'on lui connaît, François Mauriac dépeint avec précision la personnalité de Thérèse et la manière dont elle s'est construite dans une bourgeoisie patriarcale étouffante, parvenant ainsi, non pas à justifier, mais à expliquer son geste et rendre un semblant d'humanité au monstre de froideur qu'elle est devenue.

Cet acquittement sera-t-il synonyme de liberté pour Thérèse ? Rien n'est moins sûr... En effet, le sort que lui réserve sa famille, et notamment son mari, à son retour au domicile conjugal sera peut-être bien plus éprouvant que la peine à laquelle elle a échappé.
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Une très belle découverte ! J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, fluide et musicale, d'une poésie très sensorielle. Il parvient en peu de mots à transmettre une complexité d'émotions assez incroyable. Je suis scotchée qu'un homme en 1927 ait su si bien décrire ce que peut ressentir une femme dans cette situation. Certaines thématiques sont encore très actuelles : la pression familiale, le non-désir de maternité, les aspirations à "devenir soi".
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Un petit bijou ce roman lu aussi pour un challenge alors que je suis plutot nouveauté et que j attends la rentree litteraire avec impatience
Quoi dire de ce qui a été écrit jusqu'à présent
Les années passent et le combat des femmes continue
Faut être réaliste en 2020 l homme est quand même moins dominant que la femme
Thérèse est une femme consciente d etre dominée mais qui reste soumise.
J ai aussi retrouvé les paysages
landais
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Extrait de ma note de lecture sur mon blog :

Je suis étonnée de voir que, contrairement à la plupart de mes relectures, aucun passage ne me donne d'impression de nouveauté, de redécouverte. J'apprécie peut-être mieux la dextérité dans la construction de Mauriac qui multiplie les analepses qui seront un futur récit et en anticipant les réactions d'un autre personnage, en les réécrivant également...

J'aime beaucoup ce roman, cri de désespoir des scléroses féminines et intellectuelles dans les familles centrées sur l'accumulation des biens et pour qui la religion, comme toutes les institutions, n'est qu'un moyen de se trouver de bonnes raisons de ne pas changer, de reproduire à l'infini ses privilèges sous prétexte qu'ils nous ont été transmis et qu'il faut les transmettre.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Une histoire tristement banale de mariage arrangé, de vies gâchées, d'une révolte sourde et muette et d'une femme étouffée, comme on étouffe un bruit qui nous gêne. J'ai vraiment ressenti une grande torpeur à la lecture de ce roman. J'ai trouvé que le changement de point de vue était très bien amené ; d'abord Thérèse se remémore tout ce qui l'a conduite à l'acte, puis elle arrive chez elle, et ensuite on peut sortir de sa tête et avoir accès à d'autres pensées. J'ai été un peu prise de court par la fin (mon édition se poursuit avec La Fin de la Nuit, mais je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'un autre roman), mais je l'ai appréciée. Un roman court, subtile et froid.
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François Mauriac jette un pavé dans la mare des microcosmes villageois où les convenances priment, où les conventions sociales doivent être coûte que coûte respectées au prix de l'annihilation du développement personnelle des femmes, surtout, qui sont dangereuses quand elles pensent et surtout quand elles lisent ; au prix aussi de la privation de toutes libertés : penser, expérimenter, débattre, à tel point qu'il ne reste plus aux héroïnes que la plongée dans l'idéal, le rêve, la folie (presque) et les illusions souvent, avec tout ce qu'ils impliquent de risibles, pathétiques, tragiques et ravageurs. Je trouve que ce roman est un très beau portrait assumé d'une empoisonneuse perdue et sauvée à la fois par les conventions sociales, dont les conflits et troubles intérieurs sont magistralement évoqués.
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Lorsque le roman débute Thérèse va retrouver son époux. Celui qui au fil du temps est devenu son ennemi, celui qu'elle a tenté d'empoisonner, et celui surtout qui malgré tout a témoigné en sa faveur, jusqu'à l'innocenter. Thérèse Larroque, épouse Desqueyroux, se demande comment affronter Bernard et se souvient de ce qui a pu les unir puis les éloigner.

Je viens de lire Thérèse Desqueyroux et j'ai été bluffée! L'histoire de cette femme est puissante et le récit de François Mauriac bref mais en même temps toujours dans la justesse. Il y a un style épatant qui permet de dire toute l'intelligence et la vérité de cette femme en moins de deux cent pages.

Thérèse est une femme issue de la bourgeoisie provinciale landaise. Elle n'est pas à sa place et pourtant épouse un homme qui représente typiquement tout ce qu'elle déteste chez ses pairs. Et en même temps elle ne les haït pas. Elle sait juste qu'elle désire davantage et qu'elle est prisonnière. J'ai trouvé le roman passionnant de la première à la dernière phrase. Que d'ambiguïté chez cette femme! Elle est criminelle, oui, même si elle ne peut réellement expliquer son geste, et en même temps victime. On ne peut approuver son geste, mais on ne peut pas non plus ne pas se prendre d'affection pour elle. Car Mauriac parvient à donner vie à cet esprit libre. On comprends sa répartie, si décalée parmi sa famille. J'ai aimé la façon dont Mauriac fait dire à tous ceux qu'elle rencontre qu' "On ne se demande pas si elle est jolie ou laide, on subit son charme..." Thérèse est singulière parmi les siens et son parcours intellectuel est celui d'une délivrance, même si elle doit commettre quelque chose de terrible pour cela. Sa relation avec son mari Bernard est très intéressante. Lui a grandi avec des idées bien arrêtées et ne comprend pas son épouse. du coup on se prend aussi parfois de tendresse pour cet homme qui de toute façon ne peut pas aimer cette femme et encore moins la garder. Je trouve que ce roman est très fort pour raconter l'incompréhension entre les êtres, et l'irrationalité de certaines actions. Il décrit aussi très bien la société de l'époque bien sûr, et de façon très subtile, pas forcément trop insistante.
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