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EAN : 9782213687469
240 pages
Fayard (13/01/2016)
3.51/5   55 notes
Résumé :
Cassiopée et Damien ne font l’amour que le mardi, quand les enfants ont leurs activités parascolaires. Lucie aussi fait l’amour le mardi, pendant que ses parents la croient à son cours de danse. Et Benjamin dessine le système solaire sur les murs de sa chambre.
Mais pourquoi Cassiopée se montre-t-elle irrémédiablement incapable de pleurer, même à la mort de sa propre mère ? Et quelle lubie prend soudain Damien de vider l’appartement de la moitié de ses meuble... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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A la lecture de cet ouvrage , on ne peut s'empêcher de se dire : " Mais qu'est- ce qu' une famille normale ?"
Chaque chapitre dédié à un personnage de l'histoire nous immerge dans sa tête .
Cassiopée, la mère, rigide et calme, glaciale, froide et stricte, qui aime par dessus - tout l'ordre et les cadres, à l'existence trop propre .....

Damien, le pére , toujours éperdument amoureux transi de sa femme, plié en quatre pour lui plaire, resté avec elle par amour, malgré son indifférence et les mauvaises passes de la vie .....

Benjamin, le fils, pré- ado de treize ans, naif, trop tendre, aux projections maladroites , au retour supposé sur lui- même, entre rêve sublime et absurde..

Enfin, la fille , Julie, seize ans , qui rejette sa mére, inconsciente, agaçante, pourtant bonne élève , qui n'en fait qu'à sa tête .....
La mort de Sophie, la Mére de Cassiopée ouvre des plaies béantes, , détruit le mécanisme trop bien huilé, parfait , de cette famille ...
Tout s'effondre ....
C'est un beau récit choral tellement bien écrit , attachant , profond et juste, cruel et drôle , fin, à l'exquise maîtrise de la langue...
Sous la surface large, lisse et brillante s'étalent soudain les fêlures, les failles, les non - dits, les bouffées d'incertitude , les sentiments contraires et les envies d'ailleurs, les faux semblants de la comédie humaine, les bonheurs rêvés , fantasmés ou non!

Un roman au maillage intime, subtil et douloureux qui énonce des vérités et fait réfléchir à l'effacement et à la douleur de la mort ,révélatrice ,qui remet tout en question.....une résille de souffrances qui creuse le sillon familial , sentimental, conjugal , au fil acéré de la plume .....
L'auteur donne une belle profondeur à son récit d'une simplicité surprenante , pétrie d'émotions !
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Qu'est-ce qu'une famille normale ? Peut-être celle que nous dépeint Garance Meillon, avec ses bonheurs, ses peines, ses ras-le-bol du quotidien.
Parlons d'abord des parents, Cassiopée et Damien s'aiment, pourtant leur couple s'enfonce dans la routine : « En général nous faisons l'amour le mardi, parce que les enfants prennent des cours de danse et de théâtre et rentrent tard. »
Cassiopée aime l'ordre, elle règle, encadre et organise tout dans la maison :
« Ma vie est une longue liste que je fais la nuit quand je ne peux pas dormir ».
Son mari, Damien en est passionnément amoureux et la voit toujours avec des yeux d'adolescent : « Je me rappelle la jeune fille en ciré jaune qui m'attendait sous la pluie… Il faisait nuit, la pluie tambourinait sur les auvents des commerces aux stores baissés, mais quand j'apercevais Cassiopée dans la rue, tout à coup, c'était le soleil au mois d'août… ».

Les enfants se perdent aussi dans ce ronron familial.
Lucie, ado en révolte a bien du mal à supporter Benjamin, son petit frère qui vit la tête dans les étoiles et rêve de voler vers la lune.

Une vie de famille normale, bien (ou mal) réglée qui va basculer après la mort de Sophie, la mère de Cassiopée.

J'ai aimé ce premier roman bien construit. En donnant alternativement la parole à chaque membre de sa « famille normale », Garance Meillon donne de la profondeur à son récit. Il est intéressant de voir leurs divergences de vues sur les évènements de la vie quotidienne.
Agréable lecture. Une auteure à suivre.




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Un premier roman découvert grâce à la formidable aventure des 68 premières fois !

C'est le 3ème que je lis et il va passer avant "Ce qui nous sépare" de Anne COLLONGES dont je peine à rédiger la chronique !


Cassiopée et Damien forment un couple depuis une petite vingtaine d'année. La routine et les habitudes se sont progressivement immiscées dans leur foyer pour laisser place à une vie quotidienne fade, sans charme et sans saveur. Pendant ce temps, leur fille, Lucie, 16 ans, vit son premier amour et découvre la sexualité, leur fils, Benjamin, 13 ans, lui passe son temps à la concrétisation d'un rêve, s'envoler dans l'espace. Cassiopée comble le vide de son existence en passant son temps à laver, nettoyer, ranger, récurer... jusqu'au jour où un événement survient faisant perdre à chacun tous ses repères. Cette famille "normale" saura-t-elle le surmonter ?

Ce 1er roman de Garance MEILLON pose le cadre d'une famille composée de papa, maman et les enfants, et qui vit sa vie sans grande fantaisie, chacun s'isolant du microcosme familial pour affronter les éléments, soupçonnant les autres d'être insensibles à ses propres difficultés.

En me lançant dans la découverte de ce roman, je savais qu'il s'agissait d'un roman familial (le titre ne prête pas à confusion), un roman de ceux qui font croiser des destinées qui vont s'unir, s'entrechoquer, s'affronter, de désolidariser mais aussi s'apaiser, se réconforter, se soutenir, s'entraider... C'est dans cet état d'esprit que je me suis glissée dans l'intimité de cette famille en sachant qu'un événement viendrait détruire l'ensemble du château de cartes édifié dans les premières pages. Je ne vais d'ailleurs pas vous en dévoiler le contenu au risque de déflorer le charme de l'histoire.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est la psychologie des personnages, et de voir comment chacun va aller puiser dans ses forces personnelles pour s'offrir de nouvelles perspectives. La vie d'avant ne ressemblera pas à la vie d'après, chacun le sait, mais ce qui m'a plu c'est "L'INSTINCT" de survie que chacun va développer.

La forme du roman choral vient bien sûr renforcer le regard posé par chacun sur l'événement et ses conséquences. le choix de l'auteure est particulièrement judicieux et tout à fait adapté. Je me plais toujours à user de différents filtres pour lire une réalité qui elle est unique. C'est le principe même de l'interculturalité ! Et quand on est parent, on se plaît parfois à plonger dans l'univers de nos chères têtes blondes pour comprendre leurs réactions. C'est une richesse du 1er roman de Garance MEILLON.

Il permet ainsi d'aborder l'adolescence, les doutes, les premières expériences, le sentiment d'invincibilité, l'insouciance... mais aussi les rêves ! Il traite aussi de l'évolution des relations soeur/frère alors que la jeunesse brouille les cartes.

"A un moment précis et très court, je compris ce que c'était qu'une famille. La seconde d'après j'avais oublié." P. 183

Il traite aussi de la difficulté de préserver l'amour tout au long de la vie d'un couple, les sentiments, les émotions... tout paraît si fragile.


Mais c'est aussi un très beau roman sur le deuil, la transmission entre générations, les relations mère/fille. Garance MEILLON sait aborder un sujet douloureux tout en délicatesse.

"Remarquer la beauté de Paris un jour pareil, c'est faire preuve d'un ultime égoïsme que je n'assume pas. Je ne veux rien prendre de cette journée, rien retenir, même pas la grâce de cette jolie jeune fille qui court après le bus, sa jupe volant derrière elle. Même pas ce petit chien qui sautille devant chez le boulanger. Même pas le pont Marie, que j'aime par-dessus tout. Il ne faut rien prendre d'aujourd'hui. Pour maman. Ne garder que le souvenir d'elle. Il ne devrait même pas faire beau, et pourtant le soleil est radieux. J'essaie pendant quelques minutes de ne pas remarquer qu'il fait beau. Je n'y arrive pas." P. 36

L'écrivaine offre à Cassiopée une très belle source d'émancipation et de libération. La couverture, que j'affectionne particulièrement, vous donnera certainement un indice !

Et puis, vous connaissez toute l'attention que je porte au pouvoir des mots, et là, j'ai repéré un très beau passage, je vous le livre :

"Ces mots explosaient dans un placard depuis des années. Je viens seulement de les lire. Ont-ils eu une vie à eux, cachés sous les vêtements défraîchis de ma mère, que personne ne mettra plus ? Ou au contraire étaient-ils bouillonnants, rageant de ne pas être lus, comme une cocotte-minute qui siffle et que personne n'entend ? Ces mots m'ont fait l'effet d'une bourrasque." P. 56

Alors que l'histoire "d'Une famille normale" ne m'attirait pas plus que ça (j'avoue, j'ai un vrai problème avec la normalité !), l'auteure a su me faire passer un bon moment de lecture. C'est déjà beaucoup !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Un premier roman joliment maîtrisé, sous forme d'immersion dans les coulisses d'une famille "normale" : 2 parents, un frère et une soeur, la famille - type telle qu'on la côtoie tous les jours. On le sait, il y a la surface, sage et lisse qui crée parfois l'envie chez les autres et puis... si l'on commence à gratter quelques lambeaux, la réalité apparaît, bien moins lisse qu'imaginée. En alternant les prises de parole, Garance Meillon nous plonge alternativement dans la tête de Cassiopée (la mère), Damien (le père), Lucie et Benjamin (les enfants, respectivement 16 et 13 ans). D'où vient cette rigidité chez Cassiopée qui organise sa vie et celle de sa famille comme un métronome et se retrouve incapable de pleurer à la mort de sa mère ? Quelle femme Damien imagine-t-il tenir dans ses bras depuis tout ce temps ? Ce couple s'est-il réellement bâti sur un malentendu ? Par petites touches, l'auteure donne à voir les tourments et les failles de chacun, entre manques affectifs non résolus, crise de la quarantaine et questionnements adolescents. C'est très juste, les personnages sont dessinés avec une certaine finesse et une touche d'humour bienvenue. Et l'auteure parvient à faire ressentir ce qui se joue dans la construction d'une famille dont les membres sont soumis à tant de sentiments contraires et d'influences incontrôlables. Reste un truc dont on n'est pas toujours conscient, que l'on ne sait pas toujours reconnaître ou contre lequel on lutte malgré soi, un ciment indispensable qu'on appelle l'amour...
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Damien est tombé amoureux de Cassiopée dès qu'il l'a rencontrée, solitaire et perdue dans un bar. Pour lui ça a été un coup de foudre, c'est la femme de sa vie, et depuis il vit un amour fou.
Cassiopée vit avec Damien, presque par hasard, ou par habitude, comme celle qu'ils ont de faire l'amour le mardi, quand les enfants sont au sport.
Le mardi justement, Lucie, qui supporte de moins en moins cette vie rangée est à la danse, enfin, danse plutôt dans les bras de son petit copain Maxime, dans le plus grand secret, ce secret qui donne tant de piquant aux amours adolescentes.
Et enfin, dans cette famille normale, il y a Benjamin, qui, fondu d'astronomie, rêve de s'envoler pour Pluton, car le terre ferme n'est pas faite pour lui. Benjamin qui tombe amoureux, connaissant à treize ans ses premiers émois d'adolescent, ceux en qui on met tant de soi et qui vous laissent pantelant de solitude et d'abandon quand on s'aperçoit qu'ils ne sont pas réciproques.
Enfin il y a la mère de Cassiopée, qui vient juste de mourir. D'une certaine façon cette mort est le catalyseur qui va faire exploser cette famille normale, en apparence unie, ordinaire et heureuse… Mais le sont-ils vraiment normaux, ces parents qui s'enlisent dans leurs habitudes confortables, qui oublient de se regarder vivre et d'écouter leurs enfants qui crient au secours. Oui, sans doute, et c'est en cela que le roman est intéressant.
Mais l'était-elle vraiment heureuse, cette Cassiopée si rigide qui ne sait même pas pleurer à la mort de cette mère si fantasque qu'elle aurait bien reniée car elle s'y identifie si peu. Cassiopée qui cuisine sans sel, sans saveur et sans fantaisie, à l'image de la vie qu'elle veut se construire, sans doute en opposition à celle de cette mère si gaie et si différente, et certainement parce qu'à moment donné, elle n'a pas fait le pas de se comprendre, de s'accepter, avec ses failles, ses contradictions, ses véritables attentes.
Tout au long des chapitres, les visions alternent, roman choral où chacun des membres de la famille s'exprime tour à tour, présentant à sa façon les différents évènements qui émaillent le récit. En nous montrant surtout comment un même fait peu avoir des interprétations et des visions différentes selon qui le ressent. Car chacun à son tour, mais pourtant chacun dans son coin, s'interroge sur sa vie, ses envies, ses amours, ses bonheurs véritables ou rêvés. Jusqu'au moment où tout explose, puis jusqu'au moment où tout se ré-agrège. Famille je vous aime, puis famille je vous hais, il y un peu de chacun de nous dans ces pages, tant les relations humaines sont complexes, même dans cette cellule intime et privilégiée qui est cependant parfois si difficile à supporter. J'ai peut-être trouvé cette « famille normale » un peu un peu trop optimiste sur la fin, un peu trop cliché dans l'exagération des caractères trempés des personnages, celui des deux mères surtout, et du caractère somme toute banal pour le père, mais c'est certainement une lecture intéressante et une écriture prometteuse.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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critiques presse (1)
Telerama
27 janvier 2016
Drôlement décrits — chaque personnage s'exprime à tour de rôle à la première personne —, ils creusent en tout cas à fleur de plume de fines souffrances familiales, conjugales, sentimentales.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il fut un temps où les hommes étaient prêts à mourir pour briser les fers qu’on avait refermés de force sur leurs pieds et leurs mains. Aujourd’hui nous choisissons volontairement d’enchaîner nos poignets aux anses de nos sacs de shopping.
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" Il fut un temps où les hommes étaient prêts à mourir pour briser les fers qu'on avait refermés de force sur leurs pieds et leurs mains.
Aujourd'hui nous choisissons volontairement d'enchaîner nos poignets aux anses de nos sacs de shopping ......"
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C’était un beau mariage. Je me souviens de la robe que maman avait mise ce jour-là. En la voyant arriver ainsi, j’ai eu honte, puis j’ai eu honte d’avoir honte de ma mère. « C’est ethnique, ma chérie », m’avait-elle dit avec un grand sourire. Elle portait avec ça des boucles d’oreilles en bois triangulaires, une catastrophe. Je me rappelle d’ailleurs avoir été furieuse contre elle, qu’elle choisisse de s’habiller comme cela le jour de mon mariage. Alors que je lui avais acheté une robe Hermès absolument somptueuse, qui était tout à fait de son âge... Je me suis dit que rien ne pouvait entraver mon bonheur, ce jour-là, et c’était aussitôt devenu vrai. Lucie était déjà dans mon ventre, Benjamin arriverait trois ans plus tard.

Ma mère avait amené une espèce de vieux beau en costume à mon mariage. Mon père était mort depuis longtemps, mais intérieurement j’étais tout de même révoltée. C’était comme la négation de toute la vie qu’on avait eue tous les trois. Je n’ai pas de frères et sœurs. Ça a toujours été moi, rien que moi. Quand mon père est parti, je me suis retrouvée seule face à elle, ne sachant quoi faire. Je ne voulais pas partager un deuil avec elle. Son regard était difficile à soutenir. Cet air vague qu’elle avait le matin en faisant le café. Je savais qu’elle pensait à lui. Et cette musique qu’elle écoutait toujours trop fort, Bob Dylan, Leonard Cohen, Janis Joplin. Je fais souvent l’expérience de ce type d’agacement bien particulier, celui que l’on ressent pour les gens dont on est proche et que l’on connaît par cœur.

Petite, j’avais honte quand elle venait me chercher à l’école. Toutes les autres mères portaient des colliers, des vestes en tweed, des petits talons. Ma mère arrivait en pantalon à carreaux et perfecto en cuir. Elle ne prêtait jamais attention aux autres mères, ou alors leur adressait un sourire radieux, dans lequel pointait l’insolence, lorsqu’elle croisait leur regard effaré. Elle fumait des joints devant mes copines. Je suis sûre qu’elle s’en est roulé un avant de se mettre au lit, le soir de sa mort. Je peux presque visualiser le mégot écrasé sur sa table de nuit. Plus tard, mes amies m’ont enviée d’avoir une mère aussi "rock’n’roll". Elles ne pouvaient pas comprendre.

Cela fait des années que je n’ai pas pleuré.
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… le printemps était déjà là, offert, un aperçu de l’été. Je me répétais intérieurement : Souviens-toi, souviens-toi, ce n’est pas une promesse de bonheur, c’est le bonheur. Il fallait souvent que je rappelle de cesser de voir les beaux moments de ma vie comme des ébauches de plus longs, de plus beaux moments encore à venir, mais au lieu de cela de les accepter comme tels, sans les charger d’un avenir qui ne viendrait pas puisqu’il était déjà là.
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Je crois d'ailleurs qu'il n'y a rien de plus satisfaisant au monde que d'ouvrir ses rideaux et de regarder par la fenêtre, le matin, en sachant que la journée va être belle. C'est un bonheur qui est sûr d'arriver. P. 71
Commenter  J’apprécie          110

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