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Françoise Toraille (Traducteur)
EAN : 9782234092945
600 pages
Stock (06/03/2024)
4/5   4 notes
Résumé :
Au premier coup d’œil, Dunkelblum est un village autrichien comme les autres. Tout le monde se connaît et chacun reste à sa place. Mais derrière les façades au charme rustique se cache un infernal secret. 

À la fin de l'été 1989, un mystérieux visiteur fait son apparition et des événements étranges ne tardent pas à se produire. Un squelette est déterré dans un pré et une jeune femme disparaît. Comme dans un cauchemar trop vite oublié, les traces d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un homme prend le bus pour Dunkelblum, en espérant que personne ne le reconnaitra. Pour s'occuper, il parcourt le journal. Il apprend qu'une grange a brûlé dans une commune voisine. Pas de chance, les pompiers faisaient la fête. Il lit aussi qu'un voyageur a porté plainte pour un salut nazi dans un camp de vacances. le juge lui a donné raison. Quand l'inconnu lit le nom du plaignant, il cesse de sourire.

Presque en même temps, Lowetz revient à Dunkelblum. Sa mère, qui venait du pays d'en face, est morte il y a quelques semaines.

Des restes humains datant d'une quarantaine d'années sont découverts. le village est en émoi.

Les silences de Dunkelblum est fascinant, malgré la narration qui rend la lecture exigeante. L'autrice alterne entre le passé proche, le passé plus lointain et le présent des personnages. J'ai été gênée par le fait que beaucoup d'histoires n'aboutissent pas. La génération suivante vit dans le présent et ne s'intéresse pas plus que ça au passé.

Il arrive que le lecteur en sache plus que certains personnages ; c'est à la fois poignant et glaçant. Et c'est parfois logique, oui, il y a des chances que dans la vie, les choses se soient passées de cette façon. Mais l'envie que la tension finisse par exploser est là. Elle n'est jamais satisfaite.

Les silences de Dunkelblum vous plonge dans un village autrichien en 1989 où les secrets du passé nazi sont enfouis. Eva Menasse tisse une toile complexe de secrets et de révélations, bien que la narration fragmentée rende la lecture exigeante.

Lien : https://dequoilire.com/les-s..
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Un roman dense, touffu, beaucoup de pages mais aussi beaucoup de personnages, d'infos historiques et même d'intrigues multiples ! Il faut dire que la petite ville où se déroulent les événements, sur deux périodes, après la seconde guerre mondiale puis dans les années 80 est située à l'extrémité du monde occidental, à la frontière avec la Hongrie, pas loin de la Russie, de quoi susciter bien des convoitises et la nécessité de choisir son camp avec une plus ou moins bonne fortune. Si on y ajoute un enjeu local, le devenir de l'approvisionnement en eau de al région, il y a de quoi générer bien des malentendus.

La lecture en a été compliquée, lente, pour pouvoir comprendre à chaque reprise où l'on en était et pour se repérer parmi les personnages. Les quelques redites ont été ressenties comme salutaires !

Le style assez lourd contribue à la difficulté, malgré les tentatives d'alléger le propos par des traits humoristiques.

C'est intéressant et fort bien documenté sur le plan historique et sans surprise sur l'analyse que l'autrice développe en ce qui concerne la nature humaine.

Lecture ardue, nécessitant une attention soutenue !

Merci à Netgalley et aux Éditions Stock

600 pagesStock 6 mars 2024
#LessilencesdeDunkelblum #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Nous faisons la connaissance du village Autrichien de Dunkeblum et de ses habitants à l'été 1989. Ici, la vie semble paisible, les voisins se connaissent et paraissent entretenir de bonnes relations. Mais derrière cette tranquillité de façade se cachent de terribles secrets, nés durant la seconde guerre mondiale et qui vont peu à peu ressurgir alors qu'un squelette est découvert dans un champ, qu'une jeune fille a disparu, qu'un mystérieux visiteur s'est installé au village et qu'un habitant revient sur les lieux qu'il a quitté de nombreuses années auparavant pour vendre la maison de sa mère tout juste décédée.

Ce roman percutant met en lumière le silence qui a suivi la guerre et qui est resté très longtemps la règle concernant les crimes nazis. Dunkelblum devient alors le symbole de l'omerta qui prévaut en ce qui concerne les assassinats, les déportations et l'ensemble des exactions commises sur les populations juives du village par d'autres habitants qui ont souscrit à la doctrine nazie.

Le récit fait ainsi des aller-retour entre les années 1940 et l'année 1989 durant laquelle les secrets qu'on croyait avoir bien enfoui, vont ressurgir. C'est un roman dense qui foisonne de personnages dont les destins s'entremêlent sur les deux époques évoquées. Ce qui en fait un livre exigeant mais aussi captivant.

Eva Menasse analyse ici, par le prisme de ce village, le phénomène d'un déni collectif, d'un oubli que chacun voudrait total, qu'il ait participé activement aux violences ou qu'il ait tout simplement fermé les yeux sur ce qui arrivait à ses voisins.

Elle interroge le passé mais aussi le présent à travers le poids que fait peser l'histoire sur les consciences. C'est riche, magnifiquement écrit, extrêmement prenant et cela demande de la part du lecteur une grande attention. Mais cela vaut vraiment le coup.
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Eva Menasse nous propose avec « les silences de Dunkelblum » une incursion dans la vie d'un village autrichien tout au long du XXème siècle.

On y suit les secrets et les non-dits avant, pendant et après la deuxième guerre mondiale. La campagne autrichienne nous apparaît violente, le nazisme et l'antisémitisme perdurent, même après la chute du régime nazi… On est bien loin des valses viennoises et de Sissi impératrice, ces clichés qu'on associe bien trop souvent à l'Autriche. On réalise tout au long du roman que la dénazification a été plus que laborieuse, voire inachevée.

Le style du roman peut légèrement désarçonner le lecteur : les dialogues ne sont jamais marqués avec la ponctuation habituelle. On met aussi parfois quelques lignes avant de savoir précisément à quelle temporalité se rattache chaque partie du récit. Enfin, le lecteur non germanophone peut se perdre entre les noms des nombreux personnages.

En bref, voici un roman intéressant sur un sujet assez peu évoqué en France.

Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour la découverte de ce roman.

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critiques presse (2)
RevueTransfuge
12 avril 2024
Eva Menasse signe un roman riche et foisonnant autour d'un village autrichien fictif hanté par la mémoire nazie.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LeMonde
25 mars 2024
L’écrivaine, essayiste et journaliste autrichienne, engagée à gauche, signe un roman au sujet central pour elle, celui du déni des crimes nazis une fois la paix revenue.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Parfois, il suffit d’une minuscule décision individuelle : Que serait-il arrivé si huit ou neuf ans auparavant le chancelier fédéral Schuschnigg, homme faible et indécis, avait tout de même donné l’ordre d’opposer aux frontières de l’Autriche une résistance armée ?
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À Dunkelblum, fleur obscure qui porte bien son nom, les murs ont des oreilles, les fleurs dans les jardins ont des yeux, elles tournent leurs petites têtes de tous côtés pour que rien ne leur échappe, et l’herbe, de ses vibrisses, enregistre le moindre pas. Quant aux humains, ils ont toujours du flair. Dans le village, les rideaux bougent, comme poussés par une légère brise, inspirer, expirer, c’est vital. Chaque fois que Dieu plonge son regard dans ces maisons de poupée, comme si elles n’avaient pas de toit, qu’il regarde à l’intérieur, contemple cette bourgade miniature édifiée avec l’aide du diable pour mettre en garde tous ses habitants, il voit presque partout des personnes postées aux fenêtres, derrière les rideaux, épiant ce qui se passe au-dehors. Parfois, souvent, ils sont deux ou même trois, répartis dans différentes pièces et se cachant les uns des autres. On souhaiterait à Dieu que son regard ne pénètre que dans les maisons, pas dans les cœurs.

À Dunkelblum, les habitants savent tout les uns des autres, et les quelques broutilles qu’ils ignorent ou ne peuvent inventer ni simplement laisser tomber, elles ne sont pas indifférentes, mais bien au contraire essentielles : ce qui n’est pas connu de tous est déterminant comme une malédiction. Les autres, ceux qui viennent d’ailleurs ou se sont installés ici après leur mariage, ne savent pas grand-chose. Ils savent que le château a brûlé, que les descendants du comte vivent maintenant dispersés dans plusieurs pays éloignés, mais que, suivant la coutume, ils reviennent célébrer leurs noces et leurs baptêmes, occasions de grandes fêtes pour toute la région. Les enfants cueillent des fleurs dans les jardins des paysans et tressent des guirlandes, les vieilles exhument leurs costumes régionaux centenaires, et tous se postent au long de la Herrengasse, la rue des Seigneurs, tous agitent les mains. Les fiancées étrangères notent avec un petit rire pointu qu’ici, alors que la République a depuis longtemps pris le pouvoir, on peut encore, au moins à chaque fête carillonnée, se fier à ses sujets.
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Quant au médecin généraliste, le docteur Sterkowitz, il buvait, certes, mais avec modération, et seulement parce qu’ici c’était l’usage. Ailleurs, il aurait chiqué ou grignoté des sucreries, il accordait plus d’importance à une coexistence harmonieuse qu’il n’était d’usage à Dunkelblum. Sterkowitz passait le plus clair de son temps dans sa voiture, actuellement un modèle japonais d’un orange criard, et faisait des visites à domicile. Il n’en démordait pas, elles lui offraient davantage de souplesse et lui permettaient, en passant plus de temps auprès des patients alités, d’écarter les malades imaginaires ou les hypocondriaques. De ce fait, les consultations sur rendez-vous qu’il était obligé de proposer trois matinées par semaine, en dépit de ses visites à domicile, se déroulaient de manière plus chaotique encore que si son emploi du temps avait été structuré régulièrement. Des enfants attendant leur vaccin pleurnichaient, des vieux fébriles faisaient des malaises, et plus d’une fois il lui arriva de récupérer in extremis une infection pulmonaire grâce à un cocktail d’antibiotiques parce que certains ignoraient encore, au bout de plusieurs décennies, que le docteur Sterkowitz privilégiait les visites à domicile et ne les réservait pas aux urgences, ou qu’ils préféraient se déplacer eux-mêmes plutôt que voir arriver devant leurs maisons individuelles à moitié finies ou devant leurs fermes décrépites son véhicule tape-à-l’œil. Sterkowitz ne se laissait pas détourner de sa conception du service au patient. En vérité, il aimait être par monts et par vaux. Peut-être appréciait-il tant la voiture parce qu’il ne se plaisait pas dans des espaces clos, qui sait. Partout où il arrivait, il ouvrait grand les fenêtres. Il faut respirer, ronchonnait-il, les malades ont besoin d’air pur, on a plus vite fait d’étouffer que de mourir de froid. Mais ici, chez nous, tout le monde semble préférer macérer dans son jus !
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Liste des personnages
Personnages principaux
Lowetz (35 ans), a hérité de la maison de ses parents à l’été 1989 et revient à Dunkelblum
Lowetz, Eszter, sa mère, morte subitement peu avant, travaillait avec Rehberg à la chronique locale
Kalmar, Fritz (45 ans), voisin de la famille Lowetz, menuisier, pendant la guerre, était tout petit lorsqu’il a été blessé à la tête, s’exprime difficilement
Kalmar, Agnes (69 ans), mère de Fritz et amie d’Eszter, souffre depuis la fin de la guerre de troubles psychiques à répétition
Malnitz, Flocke (23 ans), institutrice, fille de Toni et Leonore Malnitz, s’intéresse au travail de mémoire et à la chronique locale, était l’amie d’Eszter Lowetz et a hérité de son Opel Corsa
Malnitz, Leonore (56 ans), sa beauté en fait la « reine de Dunkelblum », épouse de Toni, mère de quatre filles dont Flocke. Née à Kirschenstein, installée à Dunkelblum seulement après la guerre
Malnitz, Toni (56 ans), son mari, viticulteur primé car il a su prendre à temps le tournant de l’agriculture biologique, père de Flocke
Rehberg (49 ans), propriétaire de l’agence de voyages et féru d’histoire locale, neveu de la défunte Elly Rehberg
Gellért, Alexander, professeur (69 ans), touriste, loue à l’été 1989 une chambre à l’hôtel Tüffer et s’engage dans diverses enquêtes dont certaines aux côtés de Flocke Malnitz
Grün, Antal (67 ans), épicier installé au 9 Tempelgasse, sa mère Gisella et lui sont les seuls Juifs revenus à Dunkelblum après la guerre, locataires d’Agnes Kalmar jusqu’au moment où ils sont parvenus à racheter leur maison
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La vérité tout entière, comme son nom l'indique, est connue de l'ensemble des gens concernés. C'est la raison pour laquelle, par la suite, on ne réussit plus à la reconstituer correctement. Car parmi tous ceux qui en ont détenu une portion, il y en a toujours quelques-uns qui sont déjà morts.. Ou qui mentent, ou dont la mémoire est défaillante.
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