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EAN : 9791030706543
Au Diable Vauvert (06/06/2024)
4.5/5   8 notes
Résumé :
Un conte sensible et envoûtant, aux frontières de nos animalités profondes.
Une jeune fille sourde et aveugle vit dans une ferme isolée après la mort de ses parents. Elle ne communique qu'avec des lettres qu'on écrit dans sa main ou qu'elle écrit dans celles des autres. Entretenant un rapport intime et sensuel à la nature qui l'entoure, elle développe une relation particulière avec ceux qu'elle appelle intérieurement «les chiens du dehors ». Sous l`œil de ses... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il arrive, parfois, que l'on tombe sur un joyau littéraire qui, malgré sa taille modeste, porte en lui le poids de l'univers. C'est le cas de "La femme aux mains qui parlent", cette nouvelle de Louise Mey qui se déploie sur seulement une soixantaine de pages, mais qui laisse une empreinte indélébile dans le coeur et l'esprit du lecteur.
Ce récit puissant explore la richesse émotionnelle et la complexité de l'existence, à travers les yeux et les mains d'Élisabeth, une jeune fille sourde, aveugle et presque muette. Sa vie en marge du monde entendu et vu confère à son expérience une dimension poétique et percutante. Louise Mey déploie une écriture d'une beauté saisissante, mariant la tendresse à la douleur, la fragilité à la rudesse, dans un tourbillon de sentiments qui ne peut laisser personne indifférent.
Le thème central de cette nouvelle est la communication et la connexion qui vont au-delà de nos cinq sens traditionnels. Élisabeth, seule dans la maison de ses parents désormais disparus, vit une existence qu'on pourrait imaginer comme un isolement profond. Pourtant, grâce à une prose qui équilibre merveilleusement la réalité brute et la grâce poétique, Louise Mey nous révèle que la vie intérieure d'Élisabeth est tout sauf silencieuse.
Les chiens errants qu'Élisabeth nomme "les chiens du dehors" adoptent une présence charismatique, presque mythique, dans le récit. Ils représentent à la fois le danger et la communion, la vie sauvage perçue non pas comme une menace, mais comme une extension de notre propre animalité. C'est une danse entre le monde sauvage et le monde civilisé, avec Élisabeth comme médium, dans une harmonie fragile.
Mais ce conte envoûtant ne se contente pas de nous enchaîner à la vie intérieure d'Élisabeth; il nous interpelle également sur le sort de cette protagoniste isolée, surveillée par deux frères dont les intentions représentent la cruauté humaine inquiétante, offrant un contraste nécessaire et révélateur avec la pureté et l'instinctivité des "chiens du dehors".
Geneviève, la soeur aînée d'Élisabeth, bien que moins présente, joue un rôle essentiel dans ce ballet de personnages. La diversité de leurs moyens d'interaction ouvre une fenêtre sur le thème de l'amour inconditionnel, de l'interdépendance et de l'adaptabilité.
"La femme aux mains qui parlent" n'est pas seulement un bijou littéraire ; c'est une ode à la différence, un plaidoyer pour la compréhension entre êtres vivants, quels que soient les sens qui nous guident. Chaque dialogue écrit dans la paume d'Élisabeth résonne comme une caresse, chaque mot un pas de danse entre les êtres, une étreinte entre les âmes.
Avec cet ouvrage, Louise Mey nous invite à plonger dans un univers où la connectivité humaine se déploie dans sa forme la plus élémentaire et la plus touchante, et nous rappelle que la vie, aussi imprévisible, périlleuse ou douce soit-elle, porte en elle une mélodie qui mérite d'être écoutée. À lire, à méditer, et surtout, à ressentir pleinement avec l'ensemble de notre être.
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Dans ce livre présenté comme un conte, Louise Mey montre la qualité de sa plume en proposant une passionnante histoire, tour à tour dure et touchante.

L'histoire d'Élisabeth, jeune fille sourde et aveugle, et des êtres l'entourant. Ses parents, son chien, d'autres chiens, des voisins et, surtout, sa soeur Geneviève.
La construction du récit met la lumière sur un personnage différent à chaque petit chapitre, avec en toile de fond, la figure d'Élisabeth.
Celle-ci communique en touchant la main de sa soeur. Langue équilibriste, aussi complexe que charnelle.

Enchaînant les images fulgurantes de beauté, l'autrice nous narre les sensations de son héroïne et son rapport au vivant, tout en délicatesse.

Seul bémol : le prix. Douze euros pour une soixantaine de pages aérées, c'est franchement abusé. Et très dommageable car cela freinera forcément la diffusion de ce beau texte.

Un livre d'une grande poésie, où la nature et la mort se toisent, virevoltant autour d'une Élisabeth d'une étonnante sérénité.
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J'ai adoré.
C'est une histoire à la fois triste et pleine d'espoir qui parle de résilience, de deuil, de sororité, d'abus et d'entraide. C'est un conte moderne où le dangereux prédateur n'est pas celui qu'on croit. C'est un poème qui rend hommage à la nature.
J'aime aussi beaucoup l'écriture de Louise Mey avec les points de vue qui se succèdent : chaque personnage, humain ou animal, a ainsi une place dans le récit, aucun n'est superficiel.
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Elle s'appelle Élisabeth. Elle est aveugle et sourde et elle ne communique qu'avec des signes, tracés dans sa main ou qu'elle écrit dans celle des autres. À sa majorité, orpheline depuis peu, elle a dû quitter l'institut spécialisé qui l'accueillait depuis des années. de retour dans la ferme familiale, elle vit seule, entourée d'un bois et d'un étang, communiant avec la nature et entretenant des liens particuliers avec une meute de chiens errants. Sa soeur lui rend régulièrement visite et veille sur elle comme elle peut. Les voisins les plus proches de la ferme sont deux frères, dont l'un vient de sortir de prison. Une nuit, ils décident de rendre visite à Élisabeth…
Louise Mey, qui a remporté le Prix Landerneau du polar l'an dernier avec son roman Petite Sale, signe ici une nouvelle qui a tout du conte moderne. Une touche d'écoféminisme, un soupçon de polar social et un petit rien d'anthropomorphisme, les ingrédient font mouche. L'écriture, qui n'est pas sans rappeler l'univers de Sandrine Collette, sublime le rapport à la nature et souligne la part d'animalité qui sommeille en chacun de nous. Un texte court et puissant, tout en nuance, décrivant un retour à une forme de sauvagerie aussi sensible que subtil.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parfois les mots des autres se posent sur vous comme des habits, ceux-là lui allaient mieux : taiseux et gentil. (28)
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Geneviève voyait clair, elle, et elle avait vite compris que sa cadette était intelligente, qu'elle avait juste besoin de son propre langage. Qu'au lieu de se moucher dans des carrés de dentelle, il fallait faire quelque chose - on ne pouvait pas laisser sa petite sœur enfermée loin d'eux tous, prisonnière d'un monde sans langue. (7)
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Elle avait écrasé « par hasard » la main de la fille qui lui avait brisé le cœur, parce qu'on peut être sourde et aveugle et savoir viser juste. (11)
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Videos de Louise Mey (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Mey
Extrait du livre audio « Petite Sale » de Louise Mey lu par Marie du Bled. Parution numérique le 24 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/petite-sale-9791035415020/
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