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EAN : 9782020402880
208 pages
Seuil (26/02/2000)
4/5   2 notes
Résumé :
Ce récit, écrit en 1933 à la fin de la vie de lou andreas-salomé, n'a jamais été publié dans son intégralité.
Il est construit à partir d'un premier volet, " frères et soeurs ", publié en revue deux ans plus tôt, qu'elle réécrit et fait suivre de deux nouvelles parties inédites, " un journal de pentecôte " et " retour au foyer ". il s'agit d'un texte important qui éclaire la " vie intime " de l'auteur. plus libre dans la fiction que dans ses mémoires, elle tr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Freud disait que « « Les poètes et les romanciers sont de précieux alliés [...]. Ils sont, dans la connaissance de l'âme, nos maîtres à tous, hommes vulgaires, car ils s'abreuvent à des sources que nous n'avons pas encore rendues accessibles à la science. ».
Découverte de la « romancière ». de ce roman particulier. Particulièrement introspectif, particulièrement moderne. Roman qui n'en est pas un en fait, puisqu'il s'agit d'un récit.
C'est à travers le regard, les mots, et les sens de Jutta que nous découvrons un peu plus l'intime de Lou Andreas Salomé. La construction du cercle familial et particulièrement la constitution de la fratrie, la place que chacune et chacun développe, subit ou annihile au sein de ce nid.
Jeunesse, adolescence, jeune adulte , Jutta ouvre les yeux, se découvre, s'interroge, s'affronte, s'allège , ouvre son âme à la vie.
Sur ce mystère de Vie que l'auteur n'aura eu de cesse d'embrasser, de cerner, d'approfondir.
«  Si ta tête fourmille d'idées et que ton coeur frémit,
Que veux tu de plus ?
Qui ne connaît plus les égarements de l'amour
est un mort vivant. » Goethe, le meilleur de la vie, extrait.
Rapport familiaux, rapport amoureux, recherche de son identité. Identité sexuelle illustrée aussi bien dans le rapport gémellaire avec l'un de ses frères., qu'avec la complicité et dualité établie avec Stephan le frère aîné, mort de n'avoir pu vivre sa propre identité. Rapport féminin/ masculin qui cohabite, s'entremêle, complète ou distancie, aussi bien en chaque être que dans un couple ou un groupe. Rapport à la maternité, à l'amour maternelle, rapport au désir, à la séduction. Les rapports de place sont dans ce récit largement visités, jusque dans la « territorialité » de chacun au sein de la demeure familiale.
La quête de connaissance est liée à la quête de reconnaissance. Savoir c'est reconnaître écrivait Lou Andréas Salomé. Savoir c'est s'aventurer prendre le risque. Dépasser l'attribut d'identité pour entrer dans un processus identitaire. Apprendre de l'autre pour se reconnaître soi même. Voilà ce qui a toujours motivé son besoin incessant de liberté. Là où certains parleront d'instabilité, ils auront oublié trop vite que la démarche de Lou Andreas Salomé s'est inscrite dans le mouvement.
Pas dévolution sans mouvement. Tout ce qui est vivant est de par nature mouvant. Il est bien reconnu que les éléments les plus instables sont « fabriqués » en laboratoire...donc dans un enfermement.
Mais ce qui fut le plus été reproché , peut être à Lou Andreas Salomé, c'est une notion de narcissisme. Qui selon moi n'est pas le bon terme. Elle cherchait, regardait en l'Autre comme elle l'aurait fait en elle même. Comme dans un miroir. Lucidité et non froideur. Écho et non reflet. Considérant que tout soi se trouve en l'Autre, elle retrouve toujours l'équilibre dans son affect dans le recherche de sa compréhension de l'affect de l'Autre. Si elle est en capacité de souffrir ou d'aimer, elle reconnaît à l'Autre cette même faculté et par la même les mêmes capacités à vivre et à surmonter les désordres qui se présentent en elle. Preuve de respect et non de cruauté. Altérité et non domination. L'altruisme subordonne, l'amour ne peut se concevoir sans liberté.
Récit étonnant donc, où l'on apprend beaucoup sur l'auteure , sur sa vision, l'élaboration de sa pensée et sur son rapport aux autres.
Récit d'une quête identitaire. Un récit d'analyse .
Préface, et traduction de l'allemand par Stéphane Michaud.

Astrid Shriqui Garain
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Touffu, et pourquoi ne pas le dire, un peu décevant.
Peut être du a une lecture un peu hachée de ma part.?

Une géographie difficile à décrypter: une famille dispersée dans différents appartements d'une maison; des scènes situées par leur niveau et leur placement par rapport à l'escalier, et qui doivent laisser deviner les protagonistes/ l'occupant.
Des surnoms (Robert, Stefan) utilisés ou non, parfois spécifiques à un interlocuteur.
Tout ceci joint à des sentiments, des inclinaisons esquissés plus que décrits (propre d'un roman vous me direz) mais dont découvre quelques pages plus tard l'ampleur ou la puissance , inaperçues au départ.

Peut être un ouvrage a relire ... en tant que roman et non semi biographie!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Florian possédait des doigts bien formés, une main expressive. J'avais tout de suite remarqué une position des doigts qui lui faisaient tenir le pouce à l'extérieur, qu'il écrive ou beurre une tartine. Un souvenir comme venu de très loin me revint en mémoire et me fit sourire. J'avais mille raisons pour détailler les diverses particularités que j'aimais en Florian.
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Stefan s'abandonna à ce regard, un frisson le parcourut. Le même regard vers les sommets, la même expérience, le même amour? Parce que c'était le meilleur de l'amour. Le mystère de toute terreur, de toute béatitude, qui pesait sur lui se dénouait, se libérait brusquement: il se changeait en évidence simple et partagée, irréductible à toute parole, parce qu'elle vient des profondeurs du cœur et constitue le souffle même de la vie.
Elle se tenait debout devant lui, sous ses yeux, comme une complice de tous les mystères et les sacrements du monde. Élancée, mince, maigre, charmante. Les mains vainement posées sur le cœur, puisqu'elles étaient incapables de rien retenir. Et en dépit de ce charme, défiante, casse-cou, un garçon tendu pour le saut en hauteur. La encore, c'était pareil: les deux aspects n'en formaient qu'un.
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Elle s'était laissée aller à planer dans l'âme de son frère, n'avait pu s’empêcher de le faire en toute innocence, complètement, sans se poser de questions ni se soucier d'en ménager le moindre recoin. Elle s'y sentait désormais chez elle, autant que dans la sienne propre.
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Hélas, j'étais avide de raisons de l'admirer. J'aurais été bien incapable de faire taire ce besoin: il criait pour ainsi dire en moi, au plus profond de mon sang.
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« La maison », de Lou Andreas-Salomé, c'est à lire en poche chez Etonnants Classiques.
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