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EAN : 9782757806890
277 pages
Points (07/02/2008)
1.3/5   5 notes
Résumé :
Le fameux Livré noir de la psychanalyse publié à grand fracas demandait une réplique. Elle vint sans tarder, sous la forme d'un livre tout différent : pas de compilation obèse, pas d'invectives, mais un libelle gai, enlevé, original, bien dans la tradition française. Ce sont quarante textes brefs de psychanalystes lacaniens découvrant avec effarement les sottises, souvent dangereuses, des " TCC " (thérapies cognitivo-comportementales). Comment peut-on être TCC ? Les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je n'ai pas lu le Livre Noir... auquel fait directement réponse ce livre-ci. Je ne l'avais pas lu parce que 800 pages de critiques en vue de démolir la psychanalyse, je n'en avais pas besoin. Parce que j'ai abandonné celle-ci depuis déjà un certain temps, soucieux de plus d'efficacité. Ce qui ne signifie pas perdre le goût de ce qui est humain, le réel comme les analystes disent, non pas du tout, je sais qu'il y a une part d'incompréhensible ou de non-raisonnable dans chacun, à sa façon et c'est ce qui fait tout le sel de ce métier, et de la vie, en fait. Bref, j'avais parcouru ce Livre Noir, mais n'ai jamais voulu me l'acheter et le lire in extenso.
Cet Anti-Livre Noir est plutôt affligeant. Il contre-attaque en pointant toutes les petites et grandes erreurs ou presque complot des Tcc et la psychologie "scientifique". Les guillemets sont ajoutés par les auteurs.
La première partie dite "Coups d'épingle" est pathétique, des réponses assez minables à des choses elles aussi sans doute assez misérables. du noir sur du noir, vraiment écoeurant et inutile. A vous dégoûter de la psychologie en entier.
Ce qui sauve un peu le livre ce sont les articles plus long, notamment celui de Yves Cartuyvels, juriste, qui essaie d'être balancé et défend avec intelligence la psychanalyse mais sans un ton grotesque, lui. Il se démarque franchement de tout le reste de l'ouvrage.
Le dernier texte de Jacques-Alain Miller et un autre avant qui pointe les enjeux politiques ou plus élargi qu'un combat-guerre entre psys d'écoles différentes sont suffisamment intéressants. Ils auraient du figurer en début et nous épargner les lamentables articles précités.
Bref, je n'ai plus envie de parler de ce livre. Juste dire que j'ai l'impression de coup plus ou moins bas portés à l'encontre de coups eux-même bas d'une barque à la dérive, en train de couler et qui tente vainement de sauver ce qui peut l'être encore (plus grand chose à mon avis), un peu comme le catholicisme qui s'effondre, et dont il n'y a plus grand chose à sauver... de vagues valeurs, que l'on peut trouver ailleurs, en soi. Pas besoin d'adhérer à l'analyse ni aux Tcc de façon béate et unique, on peut largement trouver de l'humanisme, de la vérité, une rigueur également, et une efficacité dans une forme éclectique, matérialiste, sans dogme, sans foi...
Je crois en l'intérêt des avancées des neuro-sciences qui éclaireront médicalement pas mal de souffrances endurées et aideront à mieux soutenir, aider, et pourquoi pas guérir des patients dont il y a peu on n'aurait jamais imaginé pouvoir traiter à peu près correctement.
L'avenir n'est pas nécessairement sombre : arrêtez le Noir, messieurs-dames.
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Cet ouvrage est une est une mystification, une tromperie très culottée : le livre n'est que le recyclage d'un “Forum anti-TCC” organisé 5 mois AVANT la sortie du “Livre noir de la psychanalyse”. Il ne répond pas du tout aux critiques fondamentales détaillées dans le fameux “Livre noir”.
Pour une analyse détaillée :
https://blogs.mediapart.fr/jacques-van-rillaer/blog/040918/l-anti-livre-noir-de-la-psychanalyse-de-j-miller-une-tromperie-tres-culottee
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
LUI : Je vois que ce Livre noir arrange bien vos affaires. Mais sur le fond ?
MOI : Le Livre noir n'a pas de fond, mais d'abord un ton : c'est un coup de gueule ininterrompu, comme une sirène stridente ululant la même note sur huit cent pages. Mais si cet ouvrage a un fond, alors c'est un double fond. En apparence, c'est une compilation d'invectives, remontant jusqu'aux "clairvoyants" de 1910, qui avaient déjà percé à jour le jeu malsain de Freud. Dans le genre, le plus méchant, c'est encore Lacan, cité pour avoir professé ex cathedra que la psychanalyse était une "escroquerie", et Freud un petit médecin viennois qui avait, en somme, fait une découverte trop grande pour lui.
LUI ; Où est le double fond ?
MOI : Le Livre dit que la psychanalyse est morte, pour que l'on comprenne : vivent les Tcc !
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Mais les Tcc ne sont pas un canular, c'est une invasion réelle. C'est une invasion d'abord courtoise, comme celle des petits bonshommes verts de Tim Burton dans Mars Attacks : "Ne craignez rien, nous sommes vos amis !" On rit beaucoup, parce que les Martiens sont difficiles et faciles à reconnaître. Avec les Tcc, c'est plus difficile ; ils vous ressemblent, ils sont comme vous et moi, ils n'ont même pas un petit doigt raide pour les identifier, comme les "envahisseurs" de David Vincent. Cela peut être votre voisin, ou votre collègue votre professeur de fac qui subitement se convertit aux Tcc. Cela peut même être un psychanalyste.


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... derrière la disqualification du sens, c'est la question de la culture comme fondement du vivre ensemble qui est en jeu? Autrement dit, un enjeu politique majeur traverse bien le clivage entre psychanalystes et cognitivo-comportementalistes autour de la (dis)qualification de la pensée en tant que valeur, du primat de la culture comme fondement du lien social, de la promotion non pas d'un "sujet réflexif" et critique, dont le sociologue A. Giddens fait la caractéristique en devenir de la "deuxième modernité".
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... la psychologie "scientifique" dessine un cadre qui colle parfaitement aux standards orthopédiques du management contemporain. A cet égard, par contre, la psychanalyse ferait plutôt de la résistance. Sa logique du "cas par cas" et sa conception du sujet de l'inconscient s'oppose assez radicalement au bureaucratisme managérial et à ses rêves de formatage technicien.
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C'est sans doute parce que la pression du grand nombre, l'émergence de l'homme sans qualités, s'est trouvée insupportable que la psychanalyse a pris en charge la clinique, l'art de l'un par un. Elle a pris en charge non pas l'un par un de l'énumération, mais la restitution de l'unique dans sa singularité, dans l'incomparable. C'est la valeur prophétique, poétique, de la recommandation technique de Freud, d'écouter chaque patient comme si c'était la première fois, en oubliant l'expérience acquise, c'est -à-dire sans le comparer et sans penser qu'aucun mot venant de sa bouche est du même usage que celui d'un autre, et même pas soi-même, et donc de s'installer dans l'expérience analytique, dans l'étrangeté de l'unique.
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