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3,68

sur 571 notes
Jean, le narrateur, a passé quelques mois à rechercher Noëlle Lefevre, pour le compte de l'agence Hutte. Trop peu d'indices, trop éloignés, ne lui permettent pas de la retrouver avant de quitter l'agence. Mais il part avec son dossier et y repense longtemps après. Les traces sont encore plus ténues. Est-elle morte ? volontairement disparue ? A-t-elle même jamais existé ? Et si Jean l'avait toujours connue ?
Comme souvent dans les romans de l'auteur, la quête est autant celle d'une femme que d'une époque révolue, de souvenirs transformés par le temps qui passe et les errances du narrateur, dans Paris d'abord, à Rome ensuite.
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C'est le deuxième roman de Patrick Modiano que je lis, après "Dora Bruder" qui m'avait déjà laissé perplexe. "Encre sympathique" m'a ennuyé et je l'ai terminé en rage de n'avoir rien compris et de n'y avoir trouvé aucun intérêt. Je ne saisis pas un propos de cet auteur lorsqu'il se met à parler. le même mécanisme s'empare de moi quand je tente de le lire. Que Modiano soit Prix Nobel de littérature m'interroge sur mes capacités de lecteur averti. Je devrais suivre à nouveau des cours à la fac.
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Le narrateur se voit chargé de mener une enquête sur Noëlle Lefebvre, une personne disparue. Tant que bien que mal il réunit quelques informations disparates, remonte une piste qui n'aboutit pas, sinon à poser d'autres questions.
Dans les décennies qui suivent, les souvenirs lui remonteront peu à peu, des zones de brouillard s'éclaircissent, son propre passé s'en mêle et s'emmêle,
Et sur la fin, et c'est là que c'est malin, changement d'optique : c'est une autre qui parle, « elle », et « elle » se souvient. Les souvenirs vont-ils s'emboîter ?
Modiano, ici encore, joue avec les souvenirs, les indices laissés par le temps, comme ceux-ci jouent avec nous.
C'est charmeur et nostalgique.
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Livre écouté et non lu. Mais cela n'a surement rien enlevé au plaisir procuré par ce roman.
Je ne reviens pas sur "l'intrigue", déjà présentée dans d'autres critiques. Je préfère partager les émotions suscitées.
Mélancolie bien sûr, liée au temps passé perdu , progressivement retrouvé.
Hésitation aussi (notamment celle de Noëlle Lefebvre ) : faut il chercher à se remémorer ce qui a été oublié?
Lenteur: lenteur nécessaire pour passer d'un indice à l'autre, mais aussi pour donner au passé le temps de se réaccoutumer au présent.
Enfin une plume que j'apprécie.
Tous les ingrédients d'une belle lecture!
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J'avais déjà brièvement signalé le livre il y a six mois pour l'épigraphe de Maurice Blanchot : "Qui veut se souvenir doit se confier à l'oubli, à ce risque qu'est l'oubli absolu et à ce beau hasard que devient alors le souvenir". Il fait désormais partie de mes plus belles lectures.

Le fait est assez rare chez moi pour le souligner, j'ai lu le roman d'une traite. Il faisait un temps radieux, nous avions gagné la campagne et humions les effluves du foin coupé dans les champs. Cette ambiance propice m'a fait glisser dans les mots de Modiano sur la trace d'une femme disparue, un banal dossier de détective privé laissé en suspens depuis des années et repris au hasard de faits nouveaux ; on ne sait pas vraiment pourquoi la piste de l'inconnue s'obstine à reparaître, peut-être simplement parce que cela peut faire un roman.

L'écriture limpide de Modiano y est pour beaucoup, on est pris au jeu des éléments qui apparaissent fortuitement au fil des années, progression patiente, comme si cette femme était une image photographique qui se dévoile sous l'effet d'un révélateur extraordinairement lent : "Cela me confortait dans l'idée que, si vous avez parfois des trous de mémoire, tous les détails de votre vie sont écrits quelque part à l'encre sympathique".

Derrière cette lenteur, il y a l'écrivain qu'est devenu le jeune détective du début : "c'est d'ailleurs dans cette espèce de chambre noire de la solitude qu'il faut que je voie vivre mes livres avant de les écrire". Tous les témoins rencontrés qui lui parlent de la disparue ne l'éclairent guère, elle demeure la figure en creux, mélodie lointaine, entendue et attendue par-delà les témoignages : "Quelques détails décousus et contradictoires qui brouillaient tout, comme ces bruits parasites à la radio qui vous empêchent d'écouter une musique."

N'en disons pas davantage, Noëlle Lefebvre est une énigme, pas de celle qu'on résout vite sur l'internet d'un copié/collé : elle a la discrétion de ces encres invisibles qui attendent leur heure pour prendre sens. Ce roman est un bijou.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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J'aime lire Patrick Modiano, me laisser porter par ses déambulations , ses errances dans le temps et son obsession de la trace qu'il peut laisser sur les êtres et sur les choses... Je pensais ne pouvoir jamais être déçue par ses parcours d'écriture, comme autant d'invitation à la nostalgie douce. Je suis donc la première étonnée d'être restée sur le quai sans jamais vraiment partir à la recherche de Noëlle Lefebvre avec le narrateur.
J'ai essayé de comprendre les raisons de cette réserve:
J'ai été gênée par le rythme de la narration d'ordinaire si fluide chez Modiano, ici, il m'a paru heurté, hésitant, comme "fatigué", le procédé d'inscrire le lecteur dans la boucle, m'a paru alourdir encore le fil du récit, sans que rien ne justifie à la page 63 puis à la page 100, ce semblant d'arrêt sur image. Dans un récit où le traitement du temps est volontairement brouillé, est il vraiment utile de faire dire au narrateur que la chronologie lui importe peu? ce souci d'explicite casse la magie du roman, c'est dommage.
Le rapport au passé s'écrit par ailleurs au fil du récit, dans une contradiction soutenue, le narrateur n'a de cesse d'en appeler au souvenir de celle qu'il a recherché , en même temps il s'en défend :"je n'avais pas l'habitude ni le goût de me tourner vers le passé"(p83), "NL ne m'aura en trente ans, occupé l'esprit qu'une journée" (p100)
Cette inconnue qu'il recherche trente ans avant d'écrire ces lignes et, au bout du compte de la retrouver, ne parvient pas à convaincre le lecteur, son profil reste flou tout comme celui de tous ceux qui ont croisé sa route et que le narrateur croise à son tour. On est loin de la matérialité de la petite bijou qui cherche le manteau jaune, on est loin de la quête de Dora Bruder.
Finalement l'objet du roman repose sur les hasards qui se dévoilent après coup, et sur l'incertitude qu'il y a entre ce qu'on a pu vouloir et ce qui arrive sans qu'on y ait pensé, comme l'encre sympathique peut révéler ses mystères longtemps après. La dernière partie du roman, racontée de Rome par Noëlle Lefebvre, ne parvient pas toutefois à donner à l'ensemble du récit sa force et sa cohérence.
Je suis déçue par ma lecture mais curieusement cette écriture me touche malgré tout jusque dans la maladresse du récit.
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Deuxième Modiano en ce qui me concerne après Dora Bruder dont la lecture m'avait profondément ennuyé. Et cette fois-ci c'est en audio lu par la voix monocorde de Denis Podalydes que j'ai abordé cet auteur et ma foi ce fut une bonne surprise, peut-être également que le fait de savoir à quoi m'attendre de l'auteur après la surprise initiale m'a permis de mieux l'appréhender.
Le temps qui passe, la mémoire, les souvenirs sont au centre du roman et je me demande si au fond ce n'est pas ses propres souvenirs qu'a mis en scène Modiano à travers son narrateur Jean.
Ici on voyage, hors du temps, entre réel et onirisme de Paris à Rome en passant par Annecy mais ce ne sont que de vagues souvenirs auxquels il faudra bien trente années pour petit à petit ressurgir de l'oubli.
Un très beau texte qui m'a réconcilié avec l'auteur.

Challenge Multi-défis
Challenge riquiqui
Challenge Nobel
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Un petit livre à déguster comme une gourmandise proustienne matinée d'enquête policière.
Prétextant la recherche d'une jeune femme disparue, un privé donne à un assistant une fiche sommaire qui lui permettrait de partir sur les traces laissées dans les bars, cafés, lieux de Paris ou de Rome où elle s'est manifestée les derniers temps.
Prenant cette enquête à coeur, le narrateur s'efforce de relier les éléments, de fouiller sa mémoire imparfaite en s'impliquant tant qu'il trouve des coïncidences surprenantes qui le mèneront à poursuivre pendant plus de trente ans son obsession à comprendre.
l'a fin est très belle, ouverte à notre admiration.
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Jean Eyben est chargé d'enquêter sur la disparition de Noëlle Lefebvre. Il cherche quelqu'un qui puisse se porter garant de son existence. Il commence à avoir l'impression de la connaître : plus l'on se répète quelque chose, plus il semble réel qu'un mensonge n'est pas entièrement faux et devient une vérité du passé.
Encre sympathique concerne avant tout les traces qu'une personne laisse dans le monde et l'impact que sa (non-)existence peut avoir sur la vie d'autres personnes. le récit n'est pas chronologique; il se lit comme les réflexions d'un vieux chroniqueur qui revient sur sa vie. Il connecte des fils lâches dans l'espoir de compléter la mémoire du passé et terminer ainsi sa vie, en trouvant une meilleure compréhension de lui-même.
le narrateur, Jean Eyben, est confiant et persévérant. On le connaît peu à peu, sans jamais l'approcher. Il restera pour toujours comme une connaissance lointaine.
Comme dans tous les romans de Modiano, on est dans le monde flou, le monde de l'entre deux....

Lien : http://holophernes.over-blog..
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Dans ce dernier roman paru en 2019, Modiano poursuit son oeuvre sur le fonctionnement de la mémoire. Notre vie n'est-elle pas entièrement écrite à "l'encre sympathique" qu'un simple révélateur suffit à ré-animer ? C'est ce qui se produit pour Jean que le hasard a conduit à enquêter sur la disparition d'une certaine Noëlle Lefèbvre. On découvre les personnes qui l'ont croisée lors de son court séjour parisien mais surtout qu'elle avait partagé avec lui 30 ans plus tôt le même transport par car d'Annecy à Veyrier-du-lac.
Le ton , plus personnel et intime que dans d'autres livres, nous montre même Modiano en train d'écrire, c'est émouvant.
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