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EAN : 9782246821922
464 pages
Grasset (19/05/2021)
1.83/5   3 notes
Résumé :
Peut-on échapper à son histoire familiale lorsqu’elle s’est construite au fil des mensonges et des trahisons ?
Le grand-père d’Emiliano Monge, lui-même petit-fils d’un Irlandais ayant fui l’Europe, sa femme et ses enfants pour s’installer en Amérique, a mis en scène sa propre mort. Carlos Monge McKey a placé un cadavre dans sa voiture, mis les mains de celui-ci sur le volant, desserré le frein et laissé le véhicule dévaler une carrière, puis exploser. Pendan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai dès le début été très tentée par le synopsis de ce titre d'inspiration autobiographique sur la filiation, la transmission des travers familiaux comme unique héritage de l'auteur Mexicain Emiliano Monge. C'est un récit un peu particulier ou les voix de trois générations s'expriment et s'entremêlent, celles des hommes de la famille Monge. L'auteur Emiliano Monge est celui qui a commencé cette entreprise de mémoire, pour tenter de comprendre ce qui a poussé chacun des Monge à prendre la tangente de leur vie. Commençons par présenter chacun des protagonistes en jeu qui se composent essentiellement de la lignée paternelle des Monge, irlandais par l'aïeul boucher, : Carlos Monge McKey, Carlos Monge Sánchez et Emiliano.

Emiliano raconte à son fils l'histoire de cette famille marquée par les disparitions intempestives, inexpliquées de ses hommes et par leur retour au foyer tout aussi étonnant quelques années après. C'est l'histoire de la famille Monge qu'il narre à son fils, dont nous ne lirons jamais les réponses, c'est un dialogue un peu décousu ou nous n'entendons qu'Emiliano. L'histoire, sa narration sera tout sauf linéaire, il faut s'y faire. L'auteur ne cessera d'aller et venir dans le passé, de slalomer d'une génération à l'autre, sachant que cet l'interlocuteur muet d'Emiliano y-compris, il y en a réellement quatre qui comptent. Il va de soi que ramener à la vie les mystérieuses expériences de ses aïeux correspond pour le narrateur à une tentative de se comprendre lui-même à travers l'analyse des réactions des défunts.

Comment trouver une meilleure façon de comprendre à quelqu'un que de lire son journal intime d'autant plus quand le décès de la personne est acté depuis si longtemps que la confidentialité inhérente au journal est prescrite. Nous alternons le récit des vies des hommes Monge avec des passages du journal intime du grand-père. Commençons par ce qui a été plaisant dans ma lecture. Ca a été très instructif de découvrir ce Mexique, pas sous son jour le plus glorieux certes, quand bien même la famille que nous avons sous les yeux est légèrement dysfonctionnelle, et que les noms de villages et des régions m'évoquent autant de choses que L'Odyssée en grec ancien.

En revanche, et c'est pour cela que ma lecture de ce titre a duré un peu plus longtemps qu'il n'aurait fallu, l'auteur ne facilite vraiment pas la tâche de son lecteur ! Outre le fait que le grand-père et le père portent le même prénom et pratiquement le même nom de famille, ce qui ne facilite pas la compréhension des choses, le récit est extrêmement décousu et dur à suivre. J'explique : le fait de ne pas avoir les réponses du dialogue entre Emiliano et son fils ne serait en soi pas dérangeant si la lecture n'était pas rendue encore plus complexe par d'autres procédés narratifs sibyllins, comme l'imbrication dans un même discours d'un récit sur le passé de l'un ou l'autre des protagonistes et du dialogue avec l'interlocuteur présent, sans absolument aucune ponctuation pour aiguiller le lecteur.

Et enfin que les trois hommes aient ressenti le même sentiment de déconnection et traversé la même remise en cause existentielle ne finit pas non plus d'arranger nos affaires, la confusion est là. Dernier regret également, la quinzaine de « fils de pute » (et j'exagère à peine) que l'on retrouve à chaque page finit par lasser, la grossièreté si elle ne me choque pas, prend à la longue toute la place et a finit par m'agacer car je trouve qu'elle gâche un peu le fond du récit loin d'être désintéressant. C'est d'ailleurs cette question-là qui a fait que je me suis accroché à ce roman : savoir ce qui peut pousser trois hommes de la même famille à deserter cette famille pendant quelques mois ou années. Comme si une malediction avait frappé tous les hommes de la famille, les condamnant à ne pas trouver le bonheur dans leur mariage et plus globalement dans la vie qu'ils se sont construit.

Décidément la littérature sud-américaine peut parfois être de façon surprenante assez obscure, je pense entre autres à Elmer Mendoza et son titre L'épreuve de l'acide ou les dialogues ne sont pas syntaxiquement démarqués comme il est d'usage. Ici, je confesse m'être découragée à plusieurs reprises, spécialement dans la première partie de l'ouvrage, ou j'ai perdu plusieurs fois le fil de la narration. Ces messieurs Monge sont décidément de drôles d'oiseaux, que l'on ne parvient à totalement blâmer pour leur disparition, pris eux-mêmes dans un mouvement qui les dépasse.




Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Emiliano Monge signe son nouveau roman Omissions sur la répétition d'une histoire familiale qui contraint et fait souffrir chaque génération.90
Carlos Monge McKey disparait laissant sa femme et ses enfants seuls. du coup, le frère de Carlos, Polo, ramène tout ce petit monde vivre dans sa propre famille.
Les deux femmes se partagent le même toit. La fratrie légitime ne comprend pas pourquoi il faut partager. Et celle de l'adulte fugueur pense qu'il lui manque toujours quelque chose. le problème c'est que Pollo, l'oncle, ils l'appellent père, sans en dire quoi que ce soit !
Un jour, le père réapparait, nez et menton refaits. Son départ était du apparemment à la suite d'une fraude. Sa femme le rejoint comme si de rien n'était. Son petit-fils Emiliano, le plus jeune, et a passé six ans à l'hôpital. Son père accueille son grand-père comme si de rien n'était, sans rien reproché au fugueur. Emiliano ne comprend pas, ça le révolte !
Beaucoup, beaucoup de difficultés à suivre cette histoire où plusieurs narrateurs interviennent sans qu'aucun signe ne le montre. Les histoires se suivent sans réelle globalité. Pourtant, Emiliano Monge sait raconter. Son style est agréable. Néanmoins, c'est le côté décousu qui m'a perdue !
Omissions d'Emiliano Monge devrait rencontrer son public et j'aurais plaisir à lire les avis d'autres lecteurs.
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/05/24/emiliano-monge/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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critiques presse (2)
LeMonde
06 juillet 2021
L’écrivain mexicain sonde les silences et les absences de ses père et grand-père dans un livre envoûtant et dense.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
25 juin 2021
Avec un brio époustouflant, l’écrivain mexicain Emiliano Monge se livre à l’art du roman vrai en train de s’écrire.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'histoire, enfouie sous les anecdotes et les évènements qui l'enveloppent, à la manière dont chaque couche de pelure d'oignon, enveloppe le cœur du bulbe, est ici une impression. L'esquisse d'un battement de coeur : un pressentiment, au sens strict du terme. Le même pressentiment qui, sans jamais être mentionné par quiconque, sans être prononcé à voix haute , se transmet d'un membre à l'autre d'une même lignée, une lignée qui , dans le cas présent, est la mienne.
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Pourquoi a-t-il feint sa propre mort ? Pourquoi nous a-t-il dupés de la sorte ? Pourquoi, bordel, nous a-t-il tant fait souffrir ? Et comme je n’étais pas capable, à ce moment-là, de répondre à toutes ces questions, arriva ce qui devait arriver. Les paroles tournoyaient en moi : qu’est-ce qu’on lui a fait ? Comment avons-nous pu le pousser à faire ça ?

J’avais treize ou quatorze ans, merde.

Tu sais ce qui se passe sous les crânes. Et pire encore, ce qu’il en est des sentiments de merde, des saloperies. Je les éprouvais tout à la fois, charriés par la même boue. Je me sentais enragé, je me sentais coupable, je me sentais bouleversé et craintif.

C’est pour ça que je n’ai pas dormi de la nuit. Et c’est aussi pour ça que le lendemain matin, au petit déjeuner, je l’ai de nouveau serré dans mes bras, même si en faisant ce geste je voulais aussi le blesser. J’étais exactement dans les mêmes dispositions qu’en allant me coucher la veille.

Un peu plus tranquille quand même, parce que pendant le petit déjeuner on nous a annoncé qu’on ne partirait pas, qu’on resterait là, au D.F.

Donc non, Emiliano. Je ne suis pas capable de te raconter ce que je pensais avoir été ses raisons à l’époque, tout simplement parce que je ne pouvais pas m’en faire une idée.

Bien sûr que j’ai continué à y penser encore longtemps. Putain, je n’ai même jamais cessé d’y penser.

Si, je lui ai posé directement la question.
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Mais là où Emiliano s'est retiré, dans son passé, gît un réseau de catacombes inondees- un blocage comme le qualifieraient des années plus tard plusieurs médecins : c'est un blocage, une des conséquences de tout ce que tu as vécu à l'hôpital.
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Tous les bons sentiments, ou presque, si tu les frottes un peu chaque jour à la vie commune, se transforment en rage ou en ressentiment.
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"Je préfère ne pas demander, imagine qu'on me réponde "
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Video de Emiliano Monge (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emiliano Monge
Café des libraires - Les damnés de la Terre Dimanche 23 septembre 2018 de 17h00 à 18h00 Yaa Gyasi - Emiliano Monge - Antonio Ortuño - Patrick Amar Pour ceux qui rêvent d'une vie meilleure, il n'y a pas d'autre solution que de quitter ce qui est connu pour l'inconnu. D'autres n'ont pas choisi de partir, on les a arraché à leur terre et à leur existence. Dans tous les cas, le déracinement s'apparente à un traumatisme et le voyage sans retour, à une terrible traversée.
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