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Luc Monnerais (Autre)Olivier Keraval (Autre)
EAN : 9782368334027
128 pages
Locus Solus Editions (30/09/2022)
4.23/5   11 notes
Résumé :
Cet épais roman graphique est inspiré des carnets d’exécutions écrits de la main d’Anatole Deibler, bourreau français le plus célèbre aux 395 exécutions, de septembre 1885 à janvier 1939.

Il y compilait scrupuleusement les motifs des condamnations, les lieux, dates d’exécutions, entretien de la « Veuve » (surnom de la guillotine), météo et infos multiples sur l’attitude du condamné… Les auteurs en tirent avec brio un récit à la première personne où ch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Anatole Deibler (1863-1939) a été bourreau pendant plus de 50 ans, d'abord comme assistant puis titulaire. Chez les Deibler, ce métier se transmettait de père en fils (en neveu, faute de fils).
Le job consistait à raccourcir d'une vingtaine de centimètres des condamnés à mort, et leur vie par la même occasion. Anatole a ainsi participé à 395 exécutions, et fait tomber près de 300 fois le couperet de la guillotine. Durant ses premières années d'exercice, les exécutions étaient publiques et constituaient un spectacle exaltant pour une partie de la population. Anatole Deibler est donc devenu célèbre, d'autant plus que la société était agitée par des débats sur la peine de mort.
Deibler a relaté son travail dans un journal dont le contenu est résumé dans cet ouvrage.
Certaines périodes furent plus calmes que d'autres, notamment lorsqu'un Président opposé à la peine de mort commuait des condamnations par voie de grâce présidentielle.
Dans cet ouvrage, on croise quelques célébrités : Joseph Vacher (1869-1898, dit le 'tueur de bergers' ou le 'Jack l'Éventreur du Sud-Est'), trois membres de la bande à Bonnot exécutés en 1913 (survivants du siège de Nogent-sur-Marne, durant lequel Jules Bonnot fut tué), Henri-Désiré Landru (1869-1922, dit « le Barbe-Bleue de Gambais »), Gorguloff (1895-1932, l'assassin du président Paul Doumer), Maurice Pilorge (1914-1939, exécuté par Jules-Henri Desfourneaux, en remplacement d'Anatole Deibler décédé l'avant-veille)…
Certains condamnés ne suscitent pas la moindre compassion, mais ce n'est pas le cas de tous, et le lecteur se demande donc s'il aurait lui-même pu accomplir un tel travail.

Le texte d'Olivier Keraval est intéressant, en particulier les résumés du contexte historique dans lequel interviennent les exécutions. Les planches dessinées en noir et blanc par Luc Monnerais sont jolies mais n'apportent rien au récit, n'en illustrant que de très courts passages.
J'aurais préféré un véritable choix entre un travail de présentation graphique et un récit écrit, plutôt que ce mélange insuffisamment complémentaire ici de ces deux genres.
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J'avais beaucoup apprécié la biographie d'Anatole Deibler par François Foucart, déjà écrite à partir des fameux carnets que le bourreau a tenus à chaque exécution durant toute sa carrière. J'étais donc curieux de voir ce que donnait ce roman graphique conçu à partir du même matériel, publié chez l'éditeur breton Locus Solus qui se distingue souvent par ses sujets originaux.
Je n'ai pas été déçu. Les dessins, soutenus par des textes remarquables, permettent une belle immersion dans l'esprit de l'époque et les jalons sont bien choisis au milieu de la vie d'un type qui a traversé 50 ans de mutations spectaculaires (la belle époque, l'anarchie, la grande guerre, les années folles, la montée des fascismes, jugez du peu !)
Seul bémol : le dessinateur est visiblement plus doué pour les illustrations pleine page que pour la BD, car dès qu'il aligne les cases (et pourtant il ne le fait pas souvent, et toujours sur un nombre de cases très limité), il a tendance à devenir confus dans sa narration car les images s'enchaînent mal.
Ça reste malgré tout un très bon bouquin qui contentera largement toute personne ayant envie de suivre la vie d'un témoin majeur des années 1890 aux années 1930 sans trop se prendre la tête.
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Je remercie la masse critique ainsi que les éditions Lotus Solus pour l'envoi de ce roman graphique.

J'ai découvert un très bel album graphisme dont le sujet est assez sombre, car elle raconte la vie d'un bourreau dans les années 1863 1939, Anatole Deibler.
Avec des textes, des illustrations et des graphismes la carrière de ce bourreau nous est conté ainsi que sa vie privée.
Chaque chapitre alterne avec des textes explicatifs sur l'époque, des personnages importants de l'époque où bien des textes où Anatole Deibler prend la plume.

C'est ainsi que j'ai appris qu'il avait conservé tous les carnets de toutes ses exécutions.
Il nous raconte des anecdotes incroyables comme celle de la malle sanglante... C'est un homme qui comme son père bourreau aussi était très tourmenté par ces exécutions...
On y croise des personnages très connus et heureusement, ce n'est que dans un livre comme Landru, Violette Noziere qui a échappé à la guillotine, la bande à Bonnot...

Je ne pensais pas être aussi passionnée par un roman graphique avec un sujet pas des plus cool...Les illustrations en noires et blancs étaient très réussies et convenaient tout à fait aux textes.
Belle découverte
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Donner la mort est mon métier. C'est ce qu'écrivait dans ses carnets Anatole Deibler (1863-1939), bourreau, qu'on nommait aussi "exécuteur des hautes oeuvres". Car il a tout consigné le bonhomme ! Toutes les exécutions mais aussi sa vie, son parcours, laissant ainsi à la postérité des chroniques de son époque et de son métier mais aussi des criminels qu'il a guillotinés et les actes qui les ont amenés à l'échafaud.

Chaque chapitre commence par des faits historiques relatés par l'auteur, puis vient l'histoire d'Anatole Deibler par lui-même, depuis son enfance, harcelé à l'école car fils de bourreau, jusqu'à sa fonction de bourreau.
On traverse l'époque avec entre autre le Paris de l'exposition Universelle de 1878.

L'hypocrisie de l'époque est insupportable, mais c'est comme ça de tous temps... le fils du bourreau se faisait insulter et tabasser à l'école, pourtant les gens allaient assister aux exécutions publiques.

Adolescent, Deibler rêvait de voyages lointains, de s'embarquer sur un navire, de voir le monde. Son cheminement, alors qu'il trouvait le métier de bourreau ignoble, jusqu'à la succession de son père comme exécuteur est surprenant, comme s'il était victime d'un destin dynastique.

Tout m'a plu dans ce beau livre ; les descriptions des lieux entre Rennes, Paris et Alger, l'époque, l'histoire des familles de bourreaux, les illustrations. J'étais dans l'ambiance, bien souvent les cheveux dressés sur la tête.
Anatole Deibler trouvait abject le voyeurisme du peuple qui venait assister aux exécutions publiques. Et puis… un bourreau qui doute des vertus dissuasives de la peine de mort, c'est surprenant !

J'ai trouvé l'histoire passionnante et très instructive, et j'ai adoré la mise en page et les dessins sublimes qui mettent dans l'ambiance de cette fin de XIXÈME siècle et début de XXÉME où je me suis vraiment trouvée en immersion.

Merci aux Editions Locus Solus et à Babelio Masse Critique.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Avec le roman graphique « Dans la peau du bourreau: Anatole Deibler (1863-1939 », Olivier Keraval et Luc Monnerais reviennent sur un pan de l'histoire de France.

Inspiré des carnets d'exécution de Anatole Deibler, les auteurs retracent, dans un récit à la première personne, la vie d'un des plus grands bourreaux de France.

Je trouve le récit très intéressant. Les auteurs arrivent, grâce aux écrits et aux dessins, a nous faire revivre l'époque contemporain de Anatole Deibler. de plus, ils nous dévoile le côté humain du bourreau. Ils parviennent à bien différencier l'homme de sa fonction.

Je conseille ce roman graphique richement documenté et bien illustré.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je rédige mes carnets le soir, dans le calme apaisant de mon bureau, à la lueur vacillante d’une lampe à huile. Personne n’y pénètre jamais. Il est mon refuge. Ne croyez pas que je me réjouisse de couper des têtes. Aucun homme plus que moi ne se pose la question de la légitimité de la peine de mort.. Dans cet antre silencieux, je cherche dans les mots un peu de réconfort. Oui, je tue des hommes. Chaque soir, le dos voûté sur mon bureau, je revis leurs derniers instants. Histoire ignobles qui se répètent à l’infini. La République éduque le peuple en infligeant la peine de mort. Est-ce bien ? Ce n’est pas à moi d’en décider mais il y a quelque chose d’abject dans ces cérémonies macabres.
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La violence engendre la violence. Je me demande parfois s’il n’en est pas de même avec les exécutions publiques. J’ai souvent ressenti autour des lieux d’exécution une forme d’excitation paradoxale, un mélange effrayant de terreur et d’extase. Elles sont un condensé de la veulerie et du sadisme humains. Il y a dans ces représentations macabres une théâtralité qui sied mal à la gravité du moment. Elles offrent un ultime moment de gloire à des êtres méprisables tout en procurant au peuple un exutoire jubilatoire. Je doute de leurs vertus éducatives.
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L’abolition de la peine de mort est un sujet récurent au sein de l’Assemblée nationale depuis quelques années. La guillotine est jugée barbare par certains quand d’autres y voient un outil nécessaire de répression, voire d’éducation. Mon père se présente comme le dernier maillon d’une chaîne. Il se dit « main ouvrière » d’une justice rendue par les hommes. Nous, les bourreaux, sommes haïs mais aussi, parfois, adulés, au gré des circonstances et des besoins.
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Le 1er juin 1885, nous assistons aux funérailles nationales de Victor Hugo. La France est en deuil. Les Deibler le sont aussi, bien qu’il nous ait réduits à la condition de serviteurs de la barbarie. Je m’accorde sur un point avec lui : « On peut avoir une certaine indifférence sur la peine de mort, ne point se prononcer, dire oui et non, tant qu’on n’a pas vu de ses yeux une guillotine. » écrit-il. J’ajoute volontiers : « une guillotine fonctionner ! »
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Il a également étudié les tatouages et affirmé, à partir de comparaisons, que cet usage, réminiscence des pratiques « sauvages », se rencontre souvent chez les « classes inférieures » de la société ainsi que chez les prostituées, les « pédérastes » et les « criminels ». Les dessins portent l’empreinte typique de la criminalité.
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