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Le Nomade du Temps tome 0 sur 4

Denise Hersant (Traducteur)Jacques Schmitt (Traducteur)
EAN : 9782070347766
720 pages
Gallimard (04/09/2008)
3.91/5   23 notes
Résumé :
Soldat de Sa Majesté en mission au Kumbalari, un Etat limitrophe du Tibet, le capitaine Oswald Bastable survit à un tremblement de terre pour se retrouver inexplicablement projeté depuis 1902 dans le futur : un 1973 alternatif où les dirigeables des Grandes Puissances imposent une paix forcée à l'ensemble du monde. Mais la révolte gronde et, guidé par la mystérieuse Una Persson, Bastable va devoir interroger ses certitudes pour choisir le bon camp; un choix qui pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mon avis en 3 parties.

Tome 1 :
Lu sous forme d'intégrale, j'ai fini ce tome 1.
Je préfère en faire un avis pendant qu'il est frais dans mon esprit, car le tome 2, que j'ai commencé, y sera sans doute davantage imprimé, tant il est "plus" dans tous les sens du terme.

Dans ce tome un, premier contact avec Bastable et ses aventures temporelles.
La mise en bouche est sympathique (mise en scène de "papi Moorcock", écriture à l'ancienne, j'ai bien apprécié), et pose le décor. Cependant, Bastable apparaît comme un personnage sérieux, même si porté sur l'opium, et assez peu charismatique. Son caractère est en phase avec ses aventures, peu communes, qui le perturbent et le laissent désemparé, voire impuissant.
C'est plutôt bien ficelé, du coup.

Moorcock en profite pour nous caser ses idées anti-colonialistes et sur le racisme primaire accompagnant ledit colonialisme, ponctuant son récit de petites sentences bien senties comme j'aime, et son multivers multifacettes passionnant.

On a du mal à classer le roman dans un genre, entre steampunk, uchronie, fantastique, etc. Et j'aime beaucoup cette "inclassabilité", classique chez l'auteur, en fait, tant son imagination part dans tous les sens.
Je retrouve ici l'imagination du formidable "danseurs de la fin des temps". Y manque l'humour tragique de ce dernier, y manque l'humour tout court, en fait, c'est dommage, ça aurait ajouté un peu de légèreté à une ambiance plutôt lourde, équilibre parfaitement réussi dans l'autre trilogie...

C'est plutôt bien traduit, les personnages secondaires sont très intéressants, bien brossés, et on les recroisera plus tard, pour certains.

Vraiment un très bon moment de lecture, mais le second tome s'annonce encore mieux.

Tome 2 :
Après un tome un "plantant le décor" et nous décrivant Bastable perdu dans un monde steampunk avant l'heure du steampunk, en pleine révolution chinoise, et tentant de tirer son épingle du jeu, retour à la case départ du sieur en question, et atterrissage dans un monde pire que le premier...

Où l'on apprend que sévit un "Attila noir" qui a décidé de conquérir le monde, et ce afin de "se venger des blancs".
Au début du livre, Papi Moorcock se lance en Chine (suite à la lecture de la première aventure, bien évidemment) à la recherche de "la vallée du Matin", où il pensait trouver Bastable. Qu'il ne trouvera point. Par contre, il trouvera une surprise l'attendant !
Et nous voilà embarqués dans le récit de la seconde aventure de Bastable, pris dans une guerre quasi mondiale, où seul un petit pays, l'Afrique du Sud, dirigé par Gandhi, incarne l'utopie d'un monde où tous vivraient en harmonie.

Et c'est reparti pour un tour d'aventures trépidantes, ça n'arrête pas une minute ! Commençant par sauver Una Persson d'une mort atroce au pays des sauvages (l'angleterre, retombée en barbarie suite à l'utilisation d'armes bactériologiques, qui ont décimé une grosse partie de la population, laissé le reste livré aux séquelles des maladies, aux pillages et tout ce qu'on peut imaginer de pire.), il deviendra ensuite pirate, pour finir dans l'armée de Gandhi, utilisée en tant "qu'épouvantail" face à la menace du fameux Attila noir, Cicéro Hood de son petit nom (tiré de Cicéron et Robin Hood, sisi !).

L'Attila, dont la réputation d'affreux tyran sanguinaire n'est plus à faire, débarque un jour en tant qu'invité au Cap, chez Gandhi. Exit les réputations, rumeurs et autres bruits de couloirs, voilà Bastable face à l'homme.
Fort de ce qu'il en a entendu dire, il va bien entendu commencer par être plutôt désagréable avec le bonhomme. Ce qui n'est pas très prudent, vous en conviendrez. Mais comme Moorcock n'aime pas le manichéisme, voilà qu'on découvre que d'une part, cet homme censé détester les blancs a une épouse blanche, justement, et qui non seulement l'accompagne, mais le conseille énormément, et que, d'autre part, il est bien plus fin et moins primaire que sa réputation ne veut bien le dire.

Demandant à Gandhi que Bastable lui soit envoyé en ambassade (avec d'autres), il s'emploiera ensuite à convaincre celui-ci du bien fondé de sa soif de conquête. Avec plus ou moins de succès.

C'est très bien écrit. Très bien vu aussi. Les hésitations et les doutes de Bastable, qu'on partage en tant que lecteur, sont normaux, cohérents et logiques. Il lui faudra côtoyer le pire pour comprendre. Et du pire, il y en a beaucoup dans ce second tome, bien plus que dans le premier.

Pas la moindre trace d'humour, à part peut-être dans les traits d'ironie du commandant Korzeniowski. Mais c'est tellement rare qu'ils surprennent, même. L'ambiance est lourde, pesante, on a parfois besoin d'oxygène et d'air frais, comme Bastable, mais on n'en trouve pas beaucoup.

Ces romans sont des plaidoyers contre le racisme, contre la violence, contre la stupidité, contre les petits chefs psychopathes et les grands tyrans, contre les pouvoirs liberticides des individus, bourrés de rêves d'utopie irréalisable, de rêves d'hommes et de femmes providentiels qui n'existeront jamais.
Ce n'est pas un grand livre, mais c'est un très bon livre. J'ai une immense tendresse pour cet auteur. Vraiment. Je l'aime beaucoup...

Tome 3 :
Ô my god. Moins de 3 de moyenne sur Babelio pour ce tome 3 d'une formidable trilogie, et pas le moindre avis justifiant cela...
Pas aussi bonne que "Les danseurs de la fin des temps", mais quand même, on n'est pas si loin du meilleur de Moorcock.
Si on avait besoin d'une preuve que les gens n'aiment pas qu'on leur rappelle qu'ils sont responsables de leurs actes, en voilà une...

Moi qui ai accepté les miennes, de responsabilités, et bien j'ai adoré ce dernier tome, bourré de remarques et de phrases sur les êtres humains, sur la manipulation, sur la responsabilité, tellement justes, tellement précises, tellement VRAIES, tout simplement, que ça en devient confondant.

En plus, Moorcock approfondit son multivers, ses croisements de personnages entre romans, c'est vraiment formidablement construit et cohérent.

Le tome reste très noir, même si la fin apporte un peu de légèreté à l'ensemble, mais c'est extrêmement pessimiste (ce que je partage, je ne crois plus à une possible rédemption de l'humanité, nous allons allègrement provoquer notre propre destruction). de fait, c'est une trilogie à ne pas lire quand on déprime, sous peine de s'enfoncer davantage...

Il y a bien sûr quelques défauts, la construction des trois tomes est assez répétitive (il n'y a pas de grande surprise). Mais du coup, le personnage de Djougavilitch est le pendant négatif du personnage positif de O.T. Shaw du premier tome. Dans plus ou moins les mêmes circonstances, Moorcock nous montre comment la différence de caractère et de moralité d'une seule personne, acceptée par les masses comme leader, peut amener à un résultat totalement différent. On ne peut pas s'empêcher de voir Hitler en premier lieu, mais encore plus sûrement Staline (ou Mao, ou bien d'autres...) dans ce Djougavilitch taré et terrifiant, avec son culte de la personnalité poussé à l'extrême...

Bref, un tome largement sous-noté ici...

Cette trilogie va tout droit dans mes coups de coeur de l'année, même si elle a quelques défauts.
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Cet épais volume regroupe les trois aventures d'Oswald Bastable, officier britannique perdu dans les méandres de XXèmes siècles alternatifs.
Tout débute en 1902 lorsque Bastable est chargé de rejoindre un royaume perdu au milieu de l'Himalaya, royaume gouverné par un étrange personnage qui se veut tout puissant et sème le trouble dans les comptoirs anglais les plus proches.
Suite à un tremblement de terre qui secoue la région, notre héros, seul survivant coincé au milieu des ruines de la cité, se rendra vite compte qu'il a été précipité en 1973...
Débute alors les aventures de celui qui finira par intégrer la Ligue des Aventuriers Temporels.
Moorcock, dans son introduction, explique qu'il a voulu rendre hommage aux romanciers d'aventure de la fin du XIXème et du début du XXème siècles tout en exposant certaines idées politiques.
Se mêlent ainsi au fil de ces trois récits, des considérations sur le socialisme, le communisme, l'anarchisme, le totalitarisme... ainsi que sur le racisme..., le tout emporté par le souffle d'une succession de péripéties qui ne laissent que peu de moments de répit.
Romans steampunks avant l'heure, en partie uchroniques, dans lesquels on croise notamment Staline, Gandhi ou Lénine, et où tout est parfaitement agencé pour nous livrer un divertissement de qualité qui n'oublie pas d'être intelligent et met de côté tout manichéisme.

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J'ai adoré! Je n'étais vraiment pas certaine d'aimer ce genre de roman et finalement, c'est un véritable coup de coeur. J'ai dévoré les deux premiers tomes un à la suite de l'autre puis j'ai fait une petite pause pour lire un autre roman mais j'aurais pu lire l'intégral d'un coup tellement c'est bon. J'aime beaucoup le personnage principal. L'idée du multivers est absolument fantastique. Une idée grandiose. J'ai bien hâte de lire d'autres Moorcock!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vous ne comprenez toujours pas votre erreur, monsieur Bastable ?
Aucun individu ne peut revendiquer une telle culpabilité. Nous sommes TOUS coupables de nous montrer tolérants envers les circonstances, les illusions et les idées qui mènent à la guerre. Chaque mensonge que nous forgeons provoque un crime tel que la destruction d'Hiroshima. Nous nous noyons dans les mensonges. [...] Fondamentalement, nous sommes victimes des mensonges réconfortants que nous nous racontons, de notre empressement à nous donner des maîtres ou des religions, de notre propension à nous décharger de notre responsabilité sur autrui, qu'il s'agisse de politiciens, de dieux ou de créature d'une autre planète. Si nous n'acceptons pas la responsabilité de nos actes, nous finirons par périr.
(Una Persson)
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Ce dut être au cours de mon cinquième jour en mer que j'eus cette révélation. De même qu'à un certain stade de son existence, un homme peut décider de la future conduite de sa vie, de même peut-il un jour faire choix d'une attitude envers la mort : soit en accepter la terrible réalité, soit s'évader dans une vision réconfortante, rêve de paradis ou de rédemption, et affronter aussi sa fin presqu'avec plaisir.
Le sixième jour, il me parut évident que j'allais mourir, et c'est alors que je choisis l'illusion plutôt que la réalité.
J'étais resté toute la matinée au fond du canot, le visage pressé contre le bois humide et fumant. Le soleil tropical me tapait sur la nuque et boursouflait mes chairs desséchées. Les battements ralentis de mon coeur me tambourinaient aux oreilles, formant contre-point avec le heurt intermittent d'un vague contre le flan de mon embarcation.
Je ne pouvais penser qu'à une seule chose : si toute autre forme de trépas m'avait été épargnée, c'était afin de mourir seul au milieu de l'oc"an. J'en éprouvais une véritable reconnaissance. Cette mort valait mieux que celle à laquelle j'avais échappé.
Quand j'entendis le cri d'un oiseau de mer, je souris intérieurement. Je savais que c'était le début de l'illusion.
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L'idéalisme, l'impatience et le désespoir des hommes étaient les causes éternelles de ces terribles guerres. Vertus et vices humains, inextricablement mêlés en chaque individu, créaient ce que nous appelions l'Histoire. Or, je ne voyais nul moyen pour briser un jour ce cercle vicieux d'aspirations et de déceptions.
(Dans "Le tsar d'acier")
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Pour ma part, j'ai de la vie une conception plutôt gaie. Si j'étais, disons, un juif immigrant vivant dans un quartier sordide de Londres, elle serait probablement beaucoup moins optimiste !
(Mickael Moorcock "grand-père" à Una Persson, dans "le léviathan des terres")
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Le conquérant, disait-il (Shaw), estime toujours que c'est sa supériorité morale, et non sa féroce convoitise, qui lui a permis de triompher.
(Dans "Le Seigneur des Airs")
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Vidéo de Michael Moorcock
Le grand retour d'une figure mythique de la dark fantasy !
La saga tragique d'Elric se poursuit dans ce nouvel épisode marqué par l'arrivée d'un dessinateur exceptionnel, Valentin Sécher, qui prend désormais les rênes de la mise en scène graphique. Une interprétation visuelle magistrale pour entamer un second cycle de quatre volumes, toujours respectueusement adapté – avec quelques aménagements – de l'oeuvre culte de Michael Moorcock avec la bénédiction de celui-ci. Plébiscitée par le public et la critique, LA référence de la bande dessinée de fantasy !
Découvrez Elric Tome 5 par Julien Blondel, Jean-Luc Cano et Valentin Sécher : https://www.glenat.com/24x32-glenat-bd/elric-tome-05-9782344057230
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