Mon premier roman de
Liane Moriarty, et certainement pas le dernier !
L'histoire se passe dans une petite bourgade en Australie où Jane, jeune mère célibataire, vient emménager avec Ziggy, son fils. Elle se lie d'amitié avec deux autres mères, Céleste et Madeline, dont les enfants font aussi leur entrée en maternelle. Une amitié forte va les unir, alors que le reste de la communauté des parents vont faire de Jane et Ziggy leurs boucs-émissaires, pour une raison pour ainsi dire irrationnelle. Effectivement, le jour de la pré-rentrée, une camarade de classe de Ziggy éclate en sanglots et porte des marques de strangulation. Elle accuse alors Ziggy, alors que celui-ci affirme être innocent.
Ni une, ni deux, la plupart des parents se mettent aussitôt à diaboliser l'enfant et intiment à leur progéniture de se tenir à distance du "monstre".
En parallèle, des passages datant de quelques mois plus tard sont disséminés tout au long du récit.
L'un des parents a trouvé la mort pendant la traditionnelle soirée quizz de l'école, et une enquête a été ouverte pour déterminer le coupable.
L'alternance est très bien menée, et la tension est palpable. Qui est mort ? Comment ? Faites que ce ne soit pas tel personnage ! Qui est le coupable ? Y en a-t-il un ?
J'ai adoré ma lecture.
Ce qui aurait pu paraître ennuyant, banal, sans intérêt a été tourné de telle façon que ce soit captivant.
Les guéguerres de bac à sable entre adulte, la rancoeur d'une mère envers son ex-mari et son amertume vis-à-vis de sa nouvelle épouse, les râgôts, les médisances...
Des sujets importants sont aussi abordés : la violence conjugale, qui peut arriver même dans des couples "idéaux", du moins en apparence. Violence qui toutefois ne décide pas la victime à quitter à son bourreau, car elle se plait à croire que ça s'arrangera, que ce n'est rien du tout, qu'il y a pire, et les enfants dans tout ça, ils ont besoin d'une famille, pas d'un divorce, etc... J'ai bien aimé cet aspect de l'histoire, car je l'ai trouvé juste.
Une autre thématique importante a été abordée : le harcèlement, et ce en maternelle... Ça parait absurde, et pourtant c'est le genre de choses qui peut arriver, qui arrive sans doute, car certains parents sont convaincus d'être les meilleurs, de dispenser la meilleure éducation et sont donc tellement prompts à condamner les autres parents, qui sont forcément moins capables.
Les personnages sont très intéressants, et je m'y suis rapidement attachée. Ils ne sont pas parfaits, mais réalistes, quoique légèrement caricaturés pour certains (typiquement la belle-mère d'Abigaïl). Plusieurs milieux sociaux sont représentés, et ici ils ne sont pas des freins au rapprochement des personnages.
En ce qui concerne l'identité du père mystère de Ziggy, j'avais fini par deviner. C'est ce qui a fait rater le coup de coeur pour moi. Ça et la fin quelque peu rapide. J'aurais aimé avoir plus de précisions sur les autres personnages, plutôt que de se concentrer sur un seul.
Néanmoins, ça reste une excellente lecture, que je recommande à ceux qui aiment les histoires dans des petits villages, avec tous les secrets et les ragôts qui les accompagnent, le tout saupoudré d'une enquête assez bien mené.