AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Suzanne Horvath (Traducteur)
EAN : 9782859408916
352 pages
Phébus (25/04/2003)
4/5   4 notes
Résumé :

Et si Zsigmond Moricz (1872-1942), encore presque inconnu chez nous, se trouvait être une manière de Schnitzler à la hongroise ? L’Épouse rebelle (1934), traduit ici pour la première fois, évoque irrésistiblement La Ronde – et épingle assez méchamment les prétentions de la bourgeoisie locale (une leçon qui ne vaut pas que pour Budapest et pour l’époque – celle de l’imm... >Voir plus
Que lire après L'Epouse rebelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je ne sais pas trop si le titre est une traduction fidèle du titre original, mais je ne le trouve pas très représentatif du livre, au final. Il y a bien la belle Ilonka, épouse d'Imre, journaliste de son état. Elle se pose bien des questions sur son mari et sur la vie qu'il lui fait mener (rentré à pas d'heures, un salaire de misère...) et par là-même elle fait se poser la question de la place des femmes à ses voisines et parentes. Mais au final, elle n'est pas très sûre de vouloir révolutionner les choses.

Des billets de théâtres gratuits que le jeune couple ne peut pas utiliser, faute de quelques sous à la fin du mois, sont le prétexte pour faire connaissance avec des habitants de l'immeuble, et connaître leurs soucis et projets. C'est une vision de la société budapestoise du début des années 30 du siècle dernier. Une société sur laquelle la crise a posé sa marque, la vie est dure pour la majorité des gens, même ceux qui n'en avaient pas l'habitude. La corruption et les affairistes sont à l'arrière plan. Les rapports sociaux, les rapports entre hommes et femmes, le rôle des politiques, de la presse....toutes ces questions sont présentes dans le roman. Même s'il garde un ton léger, que l'humour est très présent, que l'histoire des billets de théâtre qui passent d'une famille à une autre qui sert un peu de fil rouge donne un côté ludique à l'ensemble, le contexte et les questions posées sont sérieuses.

Et malgré le dynamisme et un regard qui met en évidence les aspects drôles de l'ensemble, on sent bien que la catastrophe n'est pas loin, aussi bien pour les individus que pour la société dans son ensemble. Tout pourrait basculer très vite dans un registre qui n'aurait rien de drôle. Et au final cette société de crise, où l'on vit de plus en plus d'expédients, où on s'installe dans le provisoire qui dure de plus en plus en attendant des jours meilleurs, ressemble étrangement à la nôtre, où tout au moins nous donne un tableau de ce qu'elle pourrait devenir.

Rassurez-vous : on passe un bon moment à cette lecture. Mais le livre n'est pas aussi léger que son ton pourrait le laisser penser.
Commenter  J’apprécie          20
Le Hongrois Zsigmond Moricz (1879-1942) n'est pas très connu en France.Patience:on a bien fini par lire un peu Perutz ou Joseph Roth.Retour donc à ma chère Mitteleuropa des Lettres.On pourrait appeler ce roman L'immeuble Ulloï,référence à un célèbre livre égyptien.J'ai crû L'épouse rebelle très léger, comme cette couverture affriolante.Je l'ai fini,le croyant toujours léger,mais léger comme le cinéma de Max Ophuls et les romans d'Arthur Schnitzler.C'est à dire fin,percutant et comme dansant sur un volcan.En 34 l'Europe entière dansait sur un volcan quand fut publié L'épouse rebelle.Moricz fut avec Bela Bartok l'un des rares intellectuels hongrois à s'opposer aux lois antijuives de Horthy.Et la Hongrie des années trente n'avait plus rien de l'Empire.Petit pays et petites gens tout aussi fauchés valsent très besogneusement dans ce lieu unique,leur immeuble délabré,comme Budapest.Se toisent et se croisent un jeune journaliste têtu,sa femme inquiète du manque,une colonelle séparée de son mari en retraite peu généreux,une famille d'industriels,une famille de fonctionnaires tout aussi désargentés.

Et comme dans La ronde de Schnizler ou Madame de... le merveilleux film d'Ophuls tant de fois célébré ici, le point commun,l'immeuble dans ce cas réunit les protagonistes par apartés ou par plans plus généraux autour de quatre places gratuites pour le théâtre,héroïnes peu banales de ces deux jours à Budapest.Deux jours avec ruine,chance,promesses de meilleur,craintes du chômage, fâcheries, sourires et larmes.Il y a des jeunes filles,des prétendants,une courtisane,des officiers,des mères inquiètes et des pères offusqués.Le ton est à la comédie, viennoise et vespérale,bien que Vienne n'aime guère Budapest et vice-versa et bien que l'Autriche-Hongrie ait été reléguée dans les nations mineures.La quatrième de couv. évoque Lubitsch. C'est vrai,ce cinéaste aurait été à l'aise dans ces va-et-vient,ces atermoiements certes bénins mais parfaitement clairs quant à l'avenir,sombre.

Et s'il y a lumière et espoir malgré tout sur Buda et le monde,c'est des personnages féminins qu'elle se diffuse.Bien plus rageurs et rebelles que ces messieurs,toutes classes confondues.Le titre du roman,qui semble lorgner sur une simple histoire de couple,est à prendre un peu comme une litote,ou au moins comme le symbole d'un féminisme encore discret mais qui n'en pense pas moins.


Commenter  J’apprécie          00
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Et n'allons pas croire que c'est la police qui les contient.Les pauvres ne se soucient guère de la répression. Ce qui les anime, c'est la lueur d'espoir qu'ils entretiennent de voir les choses changer. Si l'humanité tient debout, c'est par l'espérance, la foi, le sentiment de l'honneur, voilà ce qui tient en bride l'humanité. C'est proprement ahurissant ce que l'homme est capable de supporter. À l'école on nous disait déjà que, de toutes les espèces, il n'en est que deux qui soient en mesure d'affronter les extrêmes : l'homme et le chien ; il n'y a guère d'autre animal pouvant s'acclimater sous toutes les latitudes, des océans polaires jusqu'aux tropiques."
Commenter  J’apprécie          00

Video de Zsigmond Móricz (1) Voir plusAjouter une vidéo

Zsigmond Moricz : L'épouse rebelle
Olivier BARROT nous fait découvrir Budapest (ses immeubles, ses tramways, ses plaques de rue) et le livre " L'épouse rebelle " de Zsigmond Moricz (éditions Phébus). Bt du livre.
autres livres classés : littérature hongroiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Un quiz plein d'étoiles (titres en littérature)

Quel écrivain, auteur de "Croc-Blanc", publie, en 1915, un roman fantastique intitulé "Le vagabond des étoiles" ?

Jack London
Romain Gary
Ernest Hemingway

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , littérature américaine , bande dessinée , culture générale , poésie , étoile , littérature , livres , romanCréer un quiz sur ce livre

{* *}