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EAN : 9782330133535
141 pages
Actes Sud (04/03/2020)
3.53/5   18 notes
Résumé :
Bill Hampton est chauffeur de bus. Nationaliste sans nuance, il se passionne pour l’histoire britannique qu’il étudie à ses moments perdus. Mais pour sa fille adolescente, Silvie, ce qui le caractérise avant tout, c’est sa violence. Un été, Bill emmène la famille dans un camp d’archéologie expérimentale au nord de l’Angleterre. Pendant deux semaines, sous la férule d’un professeur d’université et en compagnie de trois étudiants, ils vont redécouvrir le mode de vie d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un prof emmène camper ses étudiants pour s'immerger dans l'Angleterre des hommes primitifs. On vivra comme eux, et tout recours à la modernité est proscrit.
Le chauffeur qui les conduit est historien passionné de l'âge de fer (les Northumbriens). Il est venu avec sa femme et sa fille, Silvie, qu'il a la mauvaise habitude de corriger avec son ceinturon. Disons qu'il a une conception assez machiste de la famille et que ce retour aux sources présumées de la civilisation (une civilisation sans immigrés, bien entendu) l'arrange. Pour résumer : les hommes chassent et les femmes s'occupent du foyer en les attendant.
Au bout d'un moment, une étudiante du groupe, Molly, se lasser de faire la cueillette et de brouter la badiane sauvage. Une excursion glaces et chips à la supérette signe le début des ennuis. Quand le prof et le chauffeur geek décident de reproduire (pour de faux) des sacrifices rituels et que Silvie est la victime désignée, les choses tournent mal.
Sarah Moss nous offre un roman entre deux eaux qui effleure les vrais sujets sans jamais les aborder, de peur de chausser les gros sabots par excès de didactisme. Elle s'envase quand même, et nous livre un « compromou ». Dommage, parce que le cadre et l'atmosphère du roman se prêtaient au parfait « horror book » (mais elle n'est pas Stephen King). Dommage, parce que les rapports entre Silvie, son père et Molly (gros potentiel saphique) avaient quelque chose de trouble et de fertile (mais elle n'est ni Delphine de Vigan ni Maylis de Kerangal – pour citer des auteures contemporaines).
Bilan : 🔪
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Un été, Silvie et ses parents vont dans le nord de l𠆚ngleterre, rejoindre un professeur d’université et trois étudiants pour un stage d𠆚rchéologie expérimentale, dont le but est d𠆚pprendre à vivre comme les hommes de l’âge de fer. C𠆞st Bill, le père, un fervent nationaliste, qui a voulu participer à cette expérience. Et il ne faut pas longtemps à cet homme autoritaire et colérique pour imposer ses idées dans le campement.
Les jours passant, l𠆚mbiance ancestrale, teintée de violence, gagne les hommes du camp. Et bientôt, il est question de simuler un sacrifice humain, en respectant les procédés de l’époque. C𠆞st Silvie qui est désignée par son père pour jouer la victime. L�olescente, qui ne rêve que de liberté, peut-elle refuser de ce prêter à ce rituel, pouvant mal tourner ?

Malgré son petit nombre de pages, ce livre n𠆞n est pas moins incisif et percutant. Une vraie pépite !

Le cœur du roman est la violence des hommes : violence d’un homme moderne envers sa femme et sa fille, où l𠆞mprise psychologique est si forte qu𠆞lle brise les victimes ; et violence de l’homme préhistorique, qui réalisait des sacrifices humains, à l𠆞xemple des « hommes des tourbières », dont on a retrouvé les corps, vieux de plusieurs millénaires, dans la tourbe. Ce rituel consistait à ligoter et plonger la victime, encore vivante, dans le marais à des fins spirituelles. Cette mise en parallèle de l’homme abusif à travers le temps est habilement menée !

C𠆞st aussi un beau moment de lecture... On est immergé dans la lande, avec la nature pour seule description et le mode de vie des hommes préhistoriques (nourriture, habitat...) pour seule préoccupation.
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Coincé derrière le volant de son bus, Bill, fervent nationaliste du nord de l'Angleterre, n'a qu'une passion : l'archéologie.
Véritable tyran domestique, frustré de ne pouvoir exploiter son "expertise autodidacte", il impose à sa femme et sa fille, Silvie, un séjour où, en compagnie d'un professeur d'université et d'étudiants, ils vivront une vie au plus près de celle des hommes et femmes de l'âge de fer.
Mélange de survivalisme et de sexisme, le séjour va bientôt prendre une tournure dramatique quand les hommes se mettront en tête de rejouer un sacrifice humain...
Racontée du point de vue de Silvie, adolescente intelligente et observatrice, le récit instille par petites touches une violence sourde, contrebalancée par l'émancipation prônée par la seule étudiante du groupe, Molly, qui propose à Silvie d'autres modèles familiaux. Différences sociales, emprise sont aussi en jeu dans ce roman bref et prenant où la nature joue aussi un rôle important. Une magnifique découverte.
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Un professeur d'archéologie et trois étudiants, un père féru de préhistoire, son épouse et sa fille, passent des vacances à la mode âge de fer. Avec des détours pour les tricheurs au supermarché du village du coin.

On entre avec peine dans le roman, l'écriture est hasardeuse, les propos s'enchaînent comme un bateau au fil d'une eau agitée et sont parfois d'un intérêt relatif à l'instar d'untel qui s'écoute écrire. Les repères font défaut, quand cela se passe t il, les années soixante, ce n'est pas la même chose que les années deux mille. Et quel âge a cette jeune adolescente la naïveté de 13 ans ne passe plus à 18 ans.

Difficile de s'y retrouver, mais ne vous inquiétez pas, on y arrive malgré tout.

Quel crédit historique accorder à l'auteur, et les rôles de bobonne à la cuisine version cro-magnons et Monsieur au café pour parler de choses sérieuses, doit on y croire.

Enfin, le père, macho un tantinet sadique et, femme et fille soumises, Sarah Moss, n'aurait elle pas pu choisir un autre schéma que celui du me too dans l'air du temps.

Reste l'histoire, prenante en ses dernières pages, sous prétexte de cérémonies d'un autre âge, ces abrutis vont ils aller jusqu'à immoler je ne sais qui pour je ne sais quoi ou la morale sera t elle sauve.

Bref, ce livre a le mérite d'avoir été écrit et si vous êtes patients, la fin vous récompensera.

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Un père tyrannique et xénophobe obsédé par les coutumes ancestrales de l‘Angleterre entraîne sa femme et sa fille Silvie dans un camp d'archéologie pour vivre comme au temps de la Préhistoire. Il donne les ordres, impose les rôles aux femmes, part à la chasse avec un professeur d'université tandis que les étudiants se lient d'amitié avec Silvie qui réalise à quel point sa vie est étriquée, marquée par les violences de son père et la soumission de sa mère. Auprès de Molly, qui tient tête au père et la met en garde contre la domination masculine, elle prend conscience de son absence de liberté et des excès de son père.

L'évocation poétique et réaliste des paysages de tourbières et de forêts du Northumberland et l'histoire des femmes qui y trouvèrent la mort donnent une atmosphère de conte et de surnaturel à ce récit d'apprentissage pourtant bien ancré dans le réel et qui donne le frisson.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
L’humeur de mon père s’améliora au fil de la journée, à mesure qu’on quittait la ville pour progresser dans les champs, quoique ce fussent des champs quadrillés de routes nationales coupant à travers le paysage sur pilotis, sans moyen de les traverser pour les piétons,les fantassins. Le Mur ne fut qu’une tranchée, ce jour-là, mais au moins, une tranchée romaine, une manifestation physique de la résistance bretonne antique encore visible, et on voyait que mon père y puisait sa force.
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Pas la peine de la malmener, tout le monde sait ce qui l’attend. Du plus profond de son corps, du filin de sa colonne vertébrale et des larges voies de sang sous ses côtes, depuis la vacuité de son utérus et le soulèvement de sa poitrine, elle tremble. Un corps en proie à la peur. Ils guident ce corps effrayé à travers la tourbe, le long du sentier, ses pieds nus presque insensibles aux cailloux et aux bourrades. Une psalmodie s’élève, des percussions retentissent, lentes, en rupture de rythme avec le dernier emballement de son cœur. Les autres suivent, emmitouflés contre le froid, procession de silhouettes sombres dans le crépuscule.
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Il y a des gens qui connaissent le latin là d’où je viens, on a des livres, hein. Je sentais mon accent changer à mesure que je leur parlais, passer du snob au colérique pour redevenir normal. Mon visage rougissait. Pete, songeai-je, soit Pierre… voilà un prénom bien biblique, ça fait quelle impression d’avoir un prénom de caillou, tes parents sont à fond dans le christianisme ?
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À l’âge du fer, certains gardaient les cadavres de leurs ancêtres à demi fumés pendus au plafond, ligotés en position accroupie, leurs orbites vides braquées vers le bas. D’autres foyers avaient des morceaux d’enfants morts enterrés sous le seuil, en gage de chance, ou de protection contre le pire.
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Quand on marche ici, on a l’impression d’être offert sur une paume ouverte aux caprices du temps, bien qu’il suffise de baisser les yeux pour trouver toutes sortes de niches moelleuses où s’abriter, que ce soit entre les joncs des pentes marécageuses ou dans la bruyère vibrante d’abeilles.
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Video de Sarah Moss (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sarah Moss
Sarah Moss sur la façon dont ses premières ébauches sont comme les maquettes d'une couturière, la recherche qui précède chaque nouveau projet qu'elle entreprend et l'importance de la lecture pour un écrivain.
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