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Après un détour par la littérature blanche avec le Syndrome du Varan aux éditions Seuil, voici que Justine Niogret revient dans le monde de l'imaginaire avec une nouvelle parution jeunesse aux éditions 404 : Bayuk.
Derrière la tête de crocodile de la couverture se cache l'histoire croisée de trois jeunes gens en quête d'eux-mêmes à l'époque de la flibusterie et des trésors enfouis.

Pirates du Bayou
Dans Bayuk, on rencontre trois personnages : Roi-Crocodile d'abord, une prêtresse vaudou orpheline au passé énigmatique (et qui le restera en grande partie), Boone, un jeune homme torturé qui aime lire le courrier des autres et qui parle à un palétuvier, et Toma, une jeune fille attendant le retour d'une mère pirate dont elle ne sait en vérité pas grand chose.
De ces trois chemins, Justine Niogret va faire une histoire en y ajoutant une quête surnaturelle avec l'arrivée d'une vieille femme qui recherche désespérément la dépouille de ses garçons. Avant de rendre son dernier souffle, celle-ci jette maladroitement un sort à Toma qui apprend dans le même temps que les jumeaux étaient à bord du Mermaid's Plague, le navire de sa mère, une pirate de légende nommée L'Écarlate.
Commence une course contre la montre pour sauver Toma des esprits vengeurs et lever la malédiction qui pèse sur ses épaules.
Pour cela, elle va devoir quitter le village d'excentriques et de rebuts qu'est Coq Fondu pour explorer le bayou avant d'embarquer sur l'océan afin de confronter sa mère.
Immédiatement, on est emporté par le pouvoir de conteuse de Justine Niogret qui sait agencer ses histoires, les imbriquer et les lier avec une facilité presque déconcertante. Surtout, on se délecte de cette ambiance de bayou, entre vaudou et piraterie, qui convoque les légendes et superstitions de l'époque. Lancé à tout allure, le récit va pourtant souffrir de quelques problèmes de rythme, la française étirant parfois artificiellement son intrigue (le faux-mystère de la carte localisant l'épave) avant de faire une ellipse commode pour précipiter l'histoire (et la redécouverte soudaine du capitaine Écarlate). Fort heureusement, cela ne gâche pas les personnages qu'elle met sur pied, entre les rôles principaux aux histoires complexes et torturées jusqu'aux second couteaux haut en couleur dont une simili-Jack Sparrow prête à se jeter dans la gueule d'un Kraken et un scribe-traducteur qui ne s'en laisse pas compter. Mais, outre son versant aventuresque assumé et revendiqué, de quoi parle, au fond, Bayuk ?

Ces histoires qui nous hantent
C'est dans le passé des personnages principaux que l'on trouve ce qui intéresse véritablement Justine Niogret, à savoir les traumatismes qui nous forgent, les sentiments secrets qui nous viennent de l'enfance et nous hantent tels des spectres évanescents. Si l'on pourrait citer Boone et son passé entre regrets et rédemption, c'est surtout Toma qui fera l'essentiel de ce message. Fille d'une mère-pirate impitoyable qui ne l'a jamais aimé, adoptée par un homme devenu père-mère de substitution et qui l'a sauvé sans dire un mot, élevée par tout un village de marginaux pour combler l'affection et le manque, Toma est une âme blessée qui va devoir affronter la réalité de ses origines, devoir confronter le plus grand croquemitaine de son histoire : sa mère. Bayuk est un récit où l'on apprend à regarder le passé, aussi moche soit-il, et à s'en servir pour en tirer des leçons, pour avancer et grandir. C'est non seulement un livre où l'on croise des fantômes et des monstres, des esprits de fumée et des egunguns, mais c'est surtout un livre où l'on affronte les démons bien réels ressurgit de sa propre enfance.
Et qui a-t-il de plus signifiants dans l'enfance que le parent ?
En forme de jugement mais aussi d'acceptation, Bayuk permet à ses personnages de se libérer du poids de leur secret intime, de nous dévoiler leurs actes passés ou le vide qui les bouffe…et d'avancer !
Justine Niogret excelle dans ce genre d'exercice, elle l'avait déjà magistralement prouvé dans Mordred ou Chien du Heaume et Bayuk ne fait pas exception. C'est certainement cela, bien davantage qu'un parcours bizarrement rythmé et une malédiction un peu simpliste, qui achève de recommander vivement ce récit aux (jeunes) lecteurs !

Roman d'aventures haut en couleur qui ravira les amateurs de vaudou et de piraterie, Bayuk fouille dans l'âme de ses personnages pour y déceler les traumatismes de l'enfance et les blessures mal cicatrisées.
Le roman de Justine Niogret nous apprend à nous servir de nos pires épreuves passées pour en faire une force nouvelle et forger l'adulte que nous serons en définitive.
Lien : https://justaword.fr/bayuk-e..
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Toma est une jeune orpheline qui habite dans le village de Coq-Fondu, au plein coeur du Bayou. Elle tente un jour de secourir un vieille dame, un peu délirante, qui voudrait retrouver ses deux fils, qui sont morts des années auparavant, tués par une pirate implacable, la Capitaine Écarlate, qui n'est autre que la mère de Toma. Découvrant cela, la vieille dame va maudire la jeune fille qui va devoir fuir le Bayou et abandonner tout ce qu'elle connaît pour se défaire de cette malédiction.

Dans sa quête, elle sera accompagnée de Boone, un homme du village, solitaire et un peu bizarre, ainsi que de Roi-Crocodile, une jeune prêtresse vaudou. Cette aventure les emmènera en dehors du Bayou, à travers les mers, accompagnés par des pirates et poursuivis par les esprits.

Ce roman a été une belle découverte et une bonne lecture mais ce n'est pas un coup de coeur et je dirais même qu'il m'a manqué quelque chose.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance, on ressent vraiment bien la pesanteur et la moiteur du Bayou. Les personnages sont bien décrits, intrigants, attachants. C'est un roman qui est bien écrit, la plume de l'autrice est plaisante à lire. Il y a de l'action, du rythme, de la magie, de l'amitié, des trahisons... bref il y a vraiment beaucoup d'éléments très positifs dans ce roman et pourtant je n'ai pas été happée par ma lecture.

Il y a peut-être une question de timing là-dessous, ce n'était peut-être pas la bonne lecture au bon moment. Je n'arrive pas trop à savoir ce qu'il m'a manqué car, clairement, les éléments d'un bon roman jeunesse / young adult semblent réunis ici. Il y a de l'aventure, de l'originalité, une pointe de mystère. C'est un roman que je vous conseille malgré tout car je pense vraiment qu'il peut vous plaire s'il fait partie de vos genres de prédilection.
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Quand j'ai lu la quatrième de couverture, j'ai pensé que j'allais lire une histoire de princesse Disney avec ses compagnons dont un animal-crocodile le tout remanié à la sauce Justine Niogret.

Et en fait pas du tout.
Enfin presque pas.
On peut dire qu'être fille de capitaine pirate fait de soi une princesse et qu'il y avait vraiment une belle aventure en naviguant dans la moiteur odorante du bayou, les esprits aux fesses et une effrayante capitaine pirate dont la légende effraie le plus grand des chroniqueurs.

Donc voilà.
On a peut-être là une héroïne comme dans un film d'animation mais avec la belle et envoûtante plume de Justine Niogret, cette fois ci dans un genre plus soft et moins pesant que ce qu'elle écrit d'habitude. Et pour moi ça fonctionne très bien comme ça. C'est un de ses atouts, s'essayer à plein d'univers et conquérir la nouvelle terre comme si elle avait toujours été sienne.
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Je m'attendais à une histoire de bayous, et finalement c'est surtout une histoire de pirates. Non pas que ce soit décevant, mais… ben en fait si, un peu 😆
J'ai eu du mal à comprendre ce que cette histoire voulait vraiment raconter. C'est un genre de récit initiatique (mais on sait pas trop pour qui, au final), de quête (mais on ne sait plus vraiment de quoi), mais qui ne trouve pas grand sens à mes yeux. Les messages véhiculés sont plus ou moins explicités à la fin en un gros amas indigeste, ça manque cruellement de naturel et de subtilité et au final je n'ai pas vraiment compris le fond de ce texte.
Et même sans parler de message et de morale, je n'arrive même pas à me raccrocher à l'aspect divertissement de ce texte puisque je ne me suis pas vraiment amusée à le lire ; ça commençait vraiment bien, puis c'est parti dans tous les sens et au final, ça m'a surtout lassée. J'avais hâte de ça se termine, heureusement ça se lit assez vite.
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Une histoire de malédictions, de pirates et qui a tout l'air d'une quête initiatique. Ce livre est fait absolument pour moi.


Justine Niogret nous plonge dans un monde où la piraterie est un mode de vie. Sur terre, dans le bayou, les gens survivent. A Coq-Fondu, fondé par un ancien pirate, il y a Toma, la fille abandonnée de la plus grande pirate de tous les temps. Il y a Boone, un brin mystérieux et fou, qui passe ses journées à parler à un arbre. Et puis il y a Roi-Crocodile, la magicienne, celle qui parle aux esprits.


C'est lors d'une journée somme toute banale qu'elle arriva, la malédiction et que la vie de Toma changea du tout au tout.


Dans le bayou, à bord d'une barque délabrée, dans un village de pirates, à bord d'un bateau, sur une île et dans les esprits, cette quête est loin d'être une sinécure. Une aventure extraordinaire et sensorielle.


J'ai adoré l'atmosphère de ce roman qui joue avec nos peurs. Toma n'est qu'une jeune fille mais elle relève les défis sur sa route avec courage et détermination la menant vers la délivrance de ses croyances. Les personnages sont touchants, chacun à leur manière apportent leurs pierres à l'édifice. Puis il y a ce lien qui se tisse tout au long de cette aventure qui rend le récit émouvant. Des petites touches d'humour contrecarrent un univers sombre et intransigeant. Une certaine violence jalonne l'histoire. En tout cas faites attention aux fantômes, au kraken, à la tortue revancharde, à l'épave, au cuisinier et aux secrets.


Un roman jeunesse totalement captivant. Des rebondissements à gogo, des personnages uniques qui s'unissent autour d'une jeune fille un brin naïve, un univers sensationnel et une intrigue palpitante.


Une très belle découverte pour ma part !
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Punie pour la faute de sa mère : voilà la malédiction de Toma poursuivie par des Esprits qui cherchent à la tuer si elle ne répare pas la faute commise par une mère qu'elle n'a jamais rencontrée. Bayou, malédiction, pirates… voici ce que vous retrouverez dans “Bayuk”, roman de dark fantasy.

L'histoire : Toma n'a jamais vu sa mère et l'attend. Elle est persuadée que cette capitaine à la crinière de feu – l'Écarlate de son nom – viendra la chercher et qu'elles sillonneront les mers ensemble. En attendant, Toma est l'enfant chérie de Coq-Fondu, un tout petit village construit dans le bayuk. Finalement, ce n'est pas sa mère qui vient vers elle dans le bayuk mais une vieille femme à la recherche de ses jumeaux. Cette rencontre vaudra une malédiction à Toma.
La jeune fille devra quitter le lieu qu'elle a toujours connu pour affronter le monde extérieur. Heureusement, elle sera aidée et accompagnée par Boone, un homme toujours en colère qui cache un secret, et par Roi-Crocodile, une prêtresse vaudou.

Retour de lecture : J'avais vu qu'il faisait partie de la sélection de la semaine de Babelio. J'ai donc voulu essayer. La manière de raconter de Justine Niogret m'a un peu déstabilisée (même si ce n'est pas exactement le bon terme) au début (pourquoi ? Je ne sais pas.) Comme à chaque fois – et sans doute parce que j'enchaîne les lectures – il me faut un peu de temps pour entrer dans l'histoire et dans l'écriture de l'auteur. C'est le cas ici, à partir du moment où Toma quitte Coq-Fondu, les choses commencent vraiment et mon engouement a suivi.
Après ça, j'ai bien aimé les propositions de l'autrice, notamment ses pirates et le surnaturel à travers la malédiction et les esprits issus du vaudou qui pourchassent Toma. le tout donne à l'histoire une ambiance un peu irréelle très agréable.

Il est temps de grandir
Toma est l'enfant chérie du bayou (la seule enfant pour être plus précis.) Elle ne s'en rend pas compte mais tous les adultes du village la soutiennent et l'aident. Ils sont toujours là pour elle si elle le souhaite. Mais il est temps pour elle de grandir et de vivre ses premières expériences afin de devenir une adulte. La malédiction que doit affronter Toma est son rite de passage à l'âge adulte.

Malédiction, bayou (ou bayuk), pirates…
L'univers proposé par Justine Niogret est l'énorme force de ce roman. Elle mêle avec brio l'ambiance du bayou, l'univers fantasmagorique du vaudou et l'aventure et les codes de la piraterie. Un mixe intéressant qui trouve son apothéose lorsque le trio quitte Coq-Fondu. La partie que j'ai sans doute préféré est celle sur le bateau pirate de la Flamme, une capitaine de navire qui n'a pas froid aux yeux et qui sait se faire obéir. Son équipage est particulier et saura sans doute vous charmer autant qu'il m'a charmée.
La piraterie est un élément central du roman, tout comme le vaudou. Il est présent à travers la malédiction. Car la vieille femme a dû faire appel à une puissance capable de la venger elle et ses fils (d'ailleurs, la fin de toute cette histoire m'a énormément plu. Je vous laisse la découvrir (bien sûr) mais j'aime beaucoup ce pied de nez.) Il est aussi présent à travers le personnage de Roi-Crocodile, prêtresse vaudou. Et à travers les nombreux esprits qui pourchassent Toma pour la tuer, la noyer et la faire souffrir.

Le conseil de la bibliothécaire : “Bayuk” peut être lu à partir de 13 ans. Il se lit également très bien par les adultes car ils ne seront pas gênés par une histoire d'amour ou d'autres problématiques un peu trop adolescentes. Avis aux amateurs de fantasy un peu sombre. Bon voyage dans le bayou.
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C'est une histoire vraiment originale, autant pour son univers, pour ses personnages, que pour son style. Il y a un aspect étrange à ce récit qui ne m'a pas lâché, un sentiment difficile à définir durant toute ma lecture, mais je ne le vois pas comme du négatif. Cette histoire m'a surtout amené en terrain inconnu, empli d'étrange, de fantômes de toutes sortes et de toutes formes.
Toma, Boone et Roi-Crocodile sont les pièces maîtresses de ce roman. Mais pas que. C'est leur histoire sans l'être. C'est l'histoire de leurs fantômes, des nôtres, d'une malédiction, au coeur du bayou, puis sur l'océan. Toma est la fille d'une pirate sanguinaire, l'Ecarlate, et elle va être maudite pour les crimes de sa mère. Pour survivre, elle part avec ses deux amis à la recherche d'une épave, mais rien ne sera facile durant leur voyage.
L'ambiance est un point primordial. Une atmosphère étouffante, spongieuse, difficile à respirer parfois. Comme celle du bayou. On s'enlise un peu, s'en défait, puis on prend l'air marin. On découvre les pirates, leurs codes, leur façon de vivre. L'autrice ne nous épargne rien, ni le sel, ni le sang, ni le goût des tortues de mer, tout passe sur notre langue.
Sur fond de légendes vaudous, de folklore des marais poisseux, l'autrice nous entraîne dans une histoire hors du commun, qui laisse un goût mi amer mi salé en bouche. C'est une histoire qui apporte des réflexions d'une étonnante profondeur. D'une philosophie pure et bafouée par les hommes. Elle nous guide, à travers ses personnages marquants, haut en couleurs, dans les tréfonds des âmes humaines. Mortes, vivantes, qui respirent encore ou qui vivent ailleurs.
Je ne sais pas réellement quel sentiment poser sur cette histoire. J'ai passé un excellent moment, ça se lit vite, bien, ça interroge, ça gratte des choses, ça nous laisse tout sauf indifférent.
C'est de ces histoires qui laissent une trace, mais qu'il me faudra digérer pour savoir si j'ai adoré ou pas, ou un mélange.
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Dans un bayou presque utopique mais néanmoins hanté par les pirates et par le vaudou, une superbe quête ambiguë pour de jeunes personnages qui portent bien davantage que leur âge apparent.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/03/28/note-de-lecture-bayuk-justine-niogret/

Pour diverses raisons ayant principalement à voir avec la nature de nos propres lectures (que nous tentons de toujours maintenir dans la zone de l'envie plutôt que dans celle du devoir, en dépit, sur ce versant-là, de la malédiction du libraire), nous ne chroniquons pas habituellement sur ce blog de littérature officiellement identifiée comme « jeunesse » ou (argh) « young adult » – surtout par inconfort vis-à-vis des classifications (les Manuela Draeger réputés « pour enfants » figurent ainsi en bonne place dans nos lectures du post-exotisme). Cette lecture de « Bayuk » est intervenue dans le cadre de la préparation d'une rencontre avec Justine Niogret et Léo Henry, à la Maison de la Poésie de Paris en novembre 2023, et je détaillerai ci-dessous en quoi ce détour par rapport à l'usage en valait parfaitement la peine.

Dans un bayou presque idyllique, qu'est-ce qui va entraîner dans une même aventure, en forme de quête héroïque ambiguë, un jeune homme aimant à lire discrètement le courrier des autres, une jeune prêtresse vaudou qui en sait beaucoup mais peut-être pas tout à fait suffisamment, et une adolescente qui rêve de sa célébrissime mère pirate – mère qui n'est peut-être pas ce qu'elle s'imagine ? le déclencheur de cette mèche lente qui menace de tout consumer sera une vieille femme venue implorer qu'on lui rende le corps de ses garçons disparus – et qu'il s'agit donc d'aider, que l'on soit partie prenante ou non au drame avoué ou subodoré. Jusqu'à ce que de péripétie en (mauvaise) surprise, mais avec le secours parfois inattendu de certains personnages pas si secondaires, l'envers des cartes ne soit révélé à toutes et à tous.

Publié en 2022 aux éditions 404, « Bayuk » nous plonge littéralement, à hauteur d'adolescent (ou de « jeune adulte », donc) dans l'imaginaire du bayou louisianais, à travers ses deux composantes principales que sont l'imaginaire pirate (ou flibustier) et l'imaginaire vaudou – sans s'y limiter. La quête désespérée à laquelle sont confrontés les jeunes héroïnes et héros – pour certains parfaitement et joliment ambigus -, si elle n'est pas profondément originale en soi (ce n'était pas son objet principal, peut-on supposer), est savoureuse à souhait, bénéficiant de l'écriture affûtée de Justine Niogret et de sa capacité peu commune à mixer plusieurs niveaux de langue en une pâte homogène où l'horreur et l'humour peuvent devenir magnifiquement indiscernables – comme elle nous l'avait montré d'emblée et avec éclat dans son « Chien du Heaume » de 2009.

Si les échos de « L'île au trésor » de Robert Louis Stevenson sont naturellement et logiquement puissants ici, ceux du « Sur des mers plus ignorées » de Tim Powers, voire du « Déchronologue » de Stéphane Beauverger, ne sont pas nécessairement en reste pour offrir une lecture peu manichéenne de l'utopie flibustière, certainement moins univoque que celle du Hakim Bey de « Zone Autonome Temporaire », et rejoignant même par moments la cruauté limpide du « Tortuga » de Valerio Evangelisti. Si l'on n'ira pas complètement jusqu'à traverser la mangrove à la manière d'une Maryse Condé, on questionnera certainement l'art de conter (qui est grand en Justine Niogret, indéniablement), lorgnant aussi bien du côté des « Confessions d'une séancière » de Ketty Steward que du « Moi, Peter Pan » de Michael Roch. Et l'on retrouvera, dans cette trame travaillée « pour la jeunesse » avec un grand brio, les traumatismes familiaux, les cruels non-dits et les mauvaises surprises de la mémoire qui hantaient précédemment, chez l'autrice, aussi bien « Chien du Heaume » et « Mordre le bouclier » que « Gueule de truie » et « Coeurs de rouille », voire « Mordred », cet ensemble de symptômes familiers à présent – et particulièrement mordants – dont le beau « le syndrome du varan » (2018) nous fournira précisément toutes les clés de lecture ou presque. Une facette complémentaire, donc, et pour tout dire surprenamment enthousiasmante, de l'art spécifique de l'autrice.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Incontournable Août 2022


Version courte: Récit fantastique, quelque part entre le bayou poisseux de la Nouvelle-Orléans du 17e siècle et la mer des Caraïbes, entre magie africaine et folklore maritime, nous suivons Toma, jeune fille de 14 ans, restée bien protégée dans un patelin du bayou, jusqu'au jour où elle est maudite par la mère de jumeaux assassinés par une Capitaine Pirate d'une cruauté implacable. Sa mère. Obligée de fuir de sinistres entités, elle part en quête de rédemption et d'identité, par la même occasion. Un récit envoutant, entre vivants et morts, dans une Nature enveloppante et une histoire savamment ficelée, où justice, piraterie, amitié et épanouissement s'amalgament. Et où souffle un furieux vent de liberté.


Version exhaustive (Parce que les bons romans méritent qu'on s'y attarde):


Pour ma centième critique de cette année, et mon premier roman de la maison 404, il me fait assez plaisir de découvrir cette histoire où la piraterie, la Nouvelle-Orléans et tout une bande de personnages hétéroclites s'amalgament, dans un univers fantastique où la magie yoruba ( dite "vaudoue") et les légendes maritimes prennent vie. Ce n'est pas seulement l'histoire d'une enfant maudite, mais également d'une enfant qui doit apprendre à devenir une femme.


Coq-Fondu, petit patelin perdu aux fonds d'un bayou louisianais, abrite un petit univers de gens bien particuliers. Parmi eux, Toma, 14 ans, pour ainsi dire "l'enfant du village", dont tout le monde a soin, plus ou moins. La jeune fille découvre un jour une aînée mourante, qui a cheminé jusqu'au village à la recherche de ses jumeaux. Atterrée à l'idée que l'aïeule ait fait une si longue route pour chercher ses garçons qu'elle sait déjà morts, l'adolescente propose de les chercher, quand sa mère, une capitaine pirate, viendra la chercher. Hélas, la mère de Toma est aussi la responsable de la mort des jumeaux et quand celle-ci l'apprend, elle utilise une forme de magie afin de maudire l'enfant de la Capitaine meurtrière. Catastrophée par le cercle peuplé de symboles qui a été créé sur le sol de sa maison avec de la farine, Toma sollicite l'aide de Roi-Crododile, qui a une certaine connaissance en magie yoruba ( que les français appellent "vaudou"). Si les gribouillages semblent inexactes et le message incohérent, il n'en reste pas moins que l'adolescente vit des symptômes de malédiction liée au monde des défunts. Avec le support de la "prêtresse" Roi-Crocodile et d'un jeune homme qui cultive aussi bien le déni que la colère, Boone, Toma doit retrouver les jumeaux pour échapper à la malédiction qui pèse sur elle.


Comme c'est souvent le cas avec les romans intéressants, il y a plusieurs choses que je souhaite relever. Déjà, l'élément qui m,a le plus étonné est sans conteste la beauté de la plume. Comparaisons habiles, descriptions précises, personnifications, l'inerte comme le vivant pulse sous nos doigts, on pourrait presque sentir la soupe organique des marais de la Louisianne, tout comme le puissant parfum de l'Océan. Vraiment, les descriptions étaient magnifiques et rend bien hommage à la Nature, plus puissante que tout.


Puisque nous sommes dans le volet des décors, je constate qu'à plusieurs reprises, je me suis sentie dans l'un des films des Pirates des Caraïbes, de Disney, avec cette ville de bateaux raboutés qui rappelle la "Baie des Naufragés" du troisième Opus de la franchise, ainsi que le bateau fantôme, qui fait écho au Hollandais Volant de Davy Jones. Ce n'est sans doute pas anodin, ceci-dit, car les bateaux fantômes font parti des légendes maritimes. Je note aussi qu'à l'instar des décors de Pirates des Caraïbes, les décors sont "sales", grugés par le sel et le sable, un brin putride. Ce n'étais pas l'époque la plus salubre, disons, et c'est également là qu'on constate que les constructions humaines sont bien fragiles et éphémères quand elle subisse les éléments naturels. Bref, le roman navigue dans des décors souvent peu ragoutants, où la Nature est omniprésente, et où l'atmosphère change à de nombreuses reprises. Certains passages évoquaient les romans d'épouvante, sinistres et mystérieux, alors que d'autre respiraient l'aventure et la découverte.


La dimension magique aussi avait quelque chose de fascinant. Déjà, il faut savoir que "Yoruba", qui est évoqué dans le roman comme une sorte de croyance, en est effectivement une. Elle regroupe les croyances et pratiques originelles du peuple yoruba, fondées sur le culte des orishas ( Divinités de l'Ouest africain). Les Yorubas sont également une ethnie, particulièrement visée par la traite des esclaves, à cette époque où se déroule l'histoire. On peut supposer assez justement que Roi-Crocodile est d'origine africaine, comme ses parents, et elle évoque d'ailleurs avoir réussi à s'échapper. Elle pratique donc une partie de son héritage culturel religieux. Il est si rare d'en entendre parler, du moins pas à travers le prisme occidental du "vaudou". Donc, avec les descriptions précises et le traitement respectueux aidant, nous découvrons un pan de la culture africaine ( surtout celle de l'Ouest) très intéressante et versée sur la présence de nos aïeux et des membres de la famille comme messagers. Ça n'a rien de diabolique et de fanatique, comme j'ai pu parfois le constater dans certains romans d'auteurs américains. Quand on quitte le sol pour l'océan, on passe également aux mythes et légendes des mers, comme les krakens ou les Feux de Elme ( un phénomène physique dont on croyait autrefois qu'il s'agissait de revenants ou de feux follets), ou encore les bateaux fantômes. Que ce soit le yoruba ou le mythe maritime, les deux sont liés au monde des morts. La connexion entre les deux est d'ailleurs bien trouvée. Je constate, en outre, que rien de catholique n'y est abordé, ça fait changement! C'est donc assurément un roman fantastique, avec quelques formes de magie folklorique.


Un autre élément qui m'aura impressionné est le traitement des personnages. Nous sommes en présence de pirates et autres gens peu éduqués, certes, mais ces âmes humbles et parfois même assez près de la bêtise, sont étonnamment souvent très humaines. Comme l'a mentionné la Capitaine Laflamme, nombre de pirates étaient des hommes ( et des femmes) avides de liberté ou fuyant l'asservissement. Mais comme c'est souvent le cas dans nos sociétés, nous sommes plus souvent au fait des conneries de la minorité tapageuse que de la réalité de la majorité tranquille. C'est que les ignominies des pirates sanguinaires qui ont parcouru les caraïbes et les autres mers du monde ont de quoi faire frémir et c'est volontiers de ces histoires dont sont friands les gens. Cela-dit, loin de cette catégorie, les boucaniers de l'équipage du Ménestrel sont plutôt une bande d'humains malmenés par la vie, plus ou moins moraux, mais pas cruels non plus. Certains des plus intelligents sont même de sacrés philosophes, qui n'ont pas apprit la vie par les mots, mais par l'expérience. Je pense au personnage d'Acab, l'aubergiste, empathique et bienveillant. Je pense à Sandy, perfectionniste, droit et juste. Il y a également la Capitaine Laflamme, une force de la Nature, d'une honnêteté tranchante, mais sans mesquinerie, en quête de liberté et elle-même jusqu'au bout. Marteau, le cuistot aussi, a eu quelques paroles pertinentes. Je remarque que ces hommes et ces femmes ont tous eu, chacun à leur manière, une influence positive et/ou constructive sur le personnage principal, Toma. Après tout, ne dit-on pas qu'il faut un village pour élever un enfant"? Ici c'est deux fois plutôt qu'une: un village et un équipage de pirates.


Toma, notre protagoniste, va vous sembler naïve et empotée, et avec raisons. N'oubliez pas qu'elle a vécu dans un minuscule village en pleins marécage, avec une pelletée d'individus amochés par la vie pour la protéger. Ça n'a donc rien de très illogique ou d'insensé. Au contraire, il faudra qu'elle s'émancipe et grandisse, situation périlleuse oblige. Toma a toujours juste 14 ans, n,a pas d'éducation, ou si peu. Elle est impressionnable, souffre aussi d'une forme de carence affective et semble avoir peu expérimenter la peur. Ce n'est pas seulement la malédiction qu'il lui faudra fuir, mais également son identité à construire. Pour la majeur partie de sa vie, son avenir reposait sur une certitude: Celle que sa mère pirate la retrouverait. Cependant, rien n'est moins sur, puisque sa mère semble être une femme extrêmement mauvaise. On en apprendra sur ses origines et ce qu'on en apprend change complètement la donne et même la vision qu'on aura eu d'un personnage.


Roi-Crocodile ( quel nom original!) était en quelque sorte le pilier du trio. Elle a des connaissances et a du vécu. C,est une jeune femme stoïque et pragmatique, qui a une logique parfois froide, mais un bon fond. Jeune africaine à l'enfance et à la famille volée, elle est encouragée par ses ancêtres à aider la jeune maudite, mais son attitude dénote qu'elle l'aurait sans doute aidée de toute manière. Roi-Crocodile est le personnage sur qui repose les solutions et semble la plus à même de concevoir les plans. C'est également une personne au grand courage, mais pas au courage imbécile.


Boone ( dont j'ai passé la moitié du roman à appeler "Bones") a 26 ans, une dégaine de grand flan mou trop bronzé et il parle à un palétuvier, avec qui il entretient un monologue assez unidirectionnel. C'est le genre de personnage qui a conçu une carapace de tank autours de lui, mais à savoir de quoi il se protège, là est la question. Boone semble avoir à coeur le bien-être de Toma, mais sa maladresse émotionnelle et ses nombreuses défenses mentales le rende parfois distant. C'est dans l'action que son réel souci pour la jeune fille se manifeste. On le comprendra plus tard, Boone a eu une sale vie lui aussi, avant de finir à Coq-Fondu.


Ce qui n'amène à traiter d'un thème qui semble partout dans le roman: la parentalité indigne. Nombre de personnages sont des adultes sans enfance, ou des enfants jamais parvenu à l'âge adulte psychologiquement. Des enfants malmenés, rejetés, esseulés. Des survivants. Des gens qui ont soif de liberté parce que c,est à peu près la seule chose qui valent la peine d'endurer un mode de vie chaotique et dangereux comme la piraterie. En même temps, ces personnes semblent tous se comprendre dans cette solitude et ont donc des valeurs beaucoup plus humbles, loin des artifices et de la hiérarchie sociale. Il y avait quelque chose de touchant dans cette bande de pirates, pour cette raison. Leur capacité à vivre au quotidien, à apprécier les bons repas et à travailler leur sens de la camaraderie. Attention, je ne dis pas que les pirates sont des agneaux, mais dans le roman, clairement, il étaient plus des brutes sympathiques que cruels, intéressés et cupides. J'apprécie toujours les envers de médaille, parce que le monde est en nuances, non en blanc et noir. Bref: il y a avait cette idée des adultes qui ne méritaient pas d'être des parents. Une vérité qui fait mal, mais une vérité néanmoins. Il y a une réelle différence entre être un parent et être un géniteur. Toma s'en rendra compte bien assez tôt.


Dans un autre ordre d'idée, je constate que le roman est très féministe, en ce sens où la parité et l'égalité homme-femme est très équilibré. Je dirais même que les femmes occupent souvent des rôles de meneuses et de bonnes têtes, alors que les hommes sont souvent sensibles, versés dans des métiers ( aubergiste, traducteur, cuisinier) et tendres. Ce que nous découvrons sur les habiletés parentales de la Capitaine Écarlate s'oppose durement à la tendance paternelle de Boone. La finesse d'esprit et la tempérament solide de Roi-Crocodile et du Capitaine Laflamme côtoient la tendresse protectrice d'Acab et le désir de civilité respectueuse de Sandy. Je trouve tous ces personnages complémentaires les uns par rapport aux autres et je me surprend à trouver leur unité attendrissante. Ce n'est pas du tout ce que le contexte et le sujet auraient pu laisser croire au début. Et quand on voit au contraire la cruauté de certaines de leur histoire, on veut bien croire Marteau quand il dit que la vie est parfois brutale, tout en étant magique.
Petit sous-point: J'ai toujours trouvé que les protagonistes garçons avaient des quêtes identitaires, alors que les protagonistes filles se contentait de tomber amoureuses ( du mauvais gars, très souvent). Ici, le thème de l'amour n'est pas lié au couple hétéro classique, il est plutôt d'ordre amical et collectif, presque de l'ordre de la famille de substitution. Aussi, Toma est bien un personnage féminin qui vit une quête de soi, même si le but premier est de contrer la malédiction qui l'afflige. Elle va en sortir plus mure, plus sure d'elle, avec une acuité nouvelle sur le sens de la vie et le sens des liens entres personnes. En cela, c'est rafraichissant.


Le scénario est bien structuré, le récit bien ficelé et certaines formules, comme celle du prologue, donne beaucoup de saveur et d'additivité. Parfois, le rythme devient calme, ce qui permet de se transporter dans la tête des personnages et d'apprécier le ballet de leurs pensées. Madame Niogret semble aussi à l'aide avec les descriptions naturelles que les schéma psychologiques. On le reconnait aux introspections des personnages et à la complexité des schèmes de pensées.


Enfin, il existe dans ce roman un thème que j'affectionne, la Justice. Ça n'a pas à être forcément celle des Hommes, mais il est doux de songer que les plus odieuses personnes de notre monde puisse être punis pour avoir inutilement fait souffrir autrui pour assouvir leurs égoïstes besoins. Et certains personnages en présence ont soif d'une forme de justice. La Malédiction elle-même repose sur ce désir.


C'est donc assez étonné de constater que dans ce monde salissant et dangereux nous puissions avoir des personnages philosophes, des croisement de magie et des vérités universelles. Il existe dans cette histoire un degré de profondeur que peuvent savourer les lecteurs en même temps qu'une formidable aventure dans un rare décor entre le bayou louisianais et la mer turquoise des Caraïbes. Une histoire d'enfances volés, d'ancêtres fantômes intrigants, de vies reliées, de soif de justice, de liberté maritime et de quête de soi.


Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.


PS. Je me suis demandée ce que pouvait signifier "Bayuk". le plus plausible est "Bayuk" signifiant "bayou" en français cajun ( les francophones de la Louisiane). En fouillant un peu, j'ai trouvé ceci: "Bayuk" est un nom de famille qui a plusieurs référents. En Ukrainien, ce serait un surnom dérivé du mot "Bayati", signifiant "Raconter [ des histoires étonnantes] ou "Briser un sort". Une alternative suggère que "Bajuk" dénote une "petite personne pauvre ou insignifiante" et une forme d'origine italienne dénote plutôt un "petit coin perdu". Une version d'origine turc, du mot "Bayik", signifie "Honnête". Dans tous les cas, ça colle! Chapeau à l'autrice d'avoir trouver un mot qui signifie cinq choses en même temps.[Source: Ancestry]
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Bienvenue dans le Bayou où vit une jeune fille nommée Toma. Victime d'une malédiction à cause de sa mère, une pirate impitoyable, elle va partir à l'aventure.

🥰 Excellente lecture

En trois mots : Bayou - malédiction - pirates

Bayuk c'est un style fort mais particulier qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. À la fois un peu humoristique mais en même temps sérieux et sombre. Un style qui m'a embarquée immédiatement.

« Le village était le bout de quelque chose : d'une aventure, d'une fuite, ou d'une vie. Tous ceux qui venaient à Coq-Fondu voulaient surtout ne pas être ailleurs. »

La plume m'a aussi conquise, elle est immersive et particulièrement efficace pour décrire des ambiances tout aussi spéciales.

« Les jeunes d'aujourd'hui, lança-t-elle. Toma devient grande en apportant du pâté à une vieille dame. Moi j'ai dû tuer trois voleurs pour récupérer les dents en or de mon grand-père. Y a pas de justice. »

➡ Qui dit roman original dit personnages insolites. On retrouve ici la jeune et naïve Toma, Boone un jeune homme mystérieux et Roi-Crocodile une prêtresse. J'ai adoré le décalage proposé par l'autrice, des noms des protagonistes mais aussi de leur personnalité. Et les secondaires ne sont pas en reste !

➡ Décors poisseux du Bayou ou bien bateaux de pirates, c'est à chaque fois réussi. Plusieurs parties composent ce roman, on sent bien les changements d'ambiance et on a l'impression de passer d'un tableau à un autre mais toujours de façon très fluide.

« Elle se demanda si cela aussi, c'était devenir adulte ; comprendre que chacun a ses nuits de doute. »

➡ Malgré ce côté si particulier, le roman apporte une vraie réflexion sur l'apprentissage, la famille (celle qu'on a ou celle qu'on se choisit…) et notamment le rôle des parents.

« Si c'est aujourd'hui que tu décides d'être adulte, je vais te donner notre secret : personne ne sait comment faire. On essaye juste de ne pas trop rater ce qu'on tente. »

Bayuk n'est vraiment pas passé loin du coup de coeur, j'ai réellement aimé son originalité et l'ambiance proposée.

Merci aux éditions 404 pour ce titre dans le cadre du PLIB 2023.

#PLIB2023
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