Aura-t-on assez de temps au paradis pour voir Sinatra ?

'Un nouvel Hitler '
" On a besoin d'un nouvel Hitler.un nouvel Hitler qui n'aurait rien à voir avec l'ancien.
On peut je crois s'accorder sur le fait que l'ancien était un monstre, un fou furieux, le Mal incarné.
Je vous parle d'un nouvel Hitler.
Je vous parle d'un Hitler qui serait opposé aux génocides, à toute velléités d'hégémonie mondiale.Cet Hitler, je pourrais m'y rallier.Un Hitler désireux d'améliorer vos écoles.Un Hitler soucieux d'offrir à l'Américain moyen un meilleur accès au système de santé...Qui n'aurait pas peur de le dire au Congrès! Un nouvel Hitler! un bon Hitler.
Dans l'idéal, ce nouvel Hitler ne s'appellerait pas "Hitler ". Les gens pourraient s'en trouver perturbés, sinon ."

Voici une des histoires , parmi la soixante que nous conte l'auteur. Une des plus courtes , mais vraiment caractéristiques .On frôle l'absurde, mais on réfléchit beaucoup. Certaines histoires sont très drôles. Il y a un directeur qui veut supprimer les maths jusqu'au lycée afin que les individus s'épanouissent sans contrainte à l'école , il y a le lièvre qui veut sa revanche sur la tortue, Justin Bieber, Kate Moss, John Grisham...et beaucoup d'humour , de réflexion et de causticité.
Lecture facile , attachante , idéale de s'en jeter une petite lors d'un temps de la journée . Et derrière, rien n'est innocent, comme si on nous livrait une maxime , comme celle après la victoire du lièvre sur la tortue : "La victoire revient au lent et aux assidus, jusqu'à ce que le talent réclame son dû."
Ce livre, qui a bien marché outre atlantique , mérite mieux que quatre pauvres critiques !
OSEZ !

J'ai apprécié l'humour de l'auteur. Je me suis retrouvée dans certains textes mais à la place de Sinatra, j'aurais bien aimé passer un temps avec Nina Simone. B.J. Novak, joue avec les couleurs, les formes, les odeurs. Il travaille sur les perceptions. C'est un homme décomplexé ; et son écriture, son style s'en ressentent. Il excelle dans les clichés se rapportant à Hollywood. Il écorne cet univers de paillettes dont il fait partie lui-même en tant qu'acteur. Il parvient en quelques phrases à construire une situation, une atmosphère dé déséquilibre qui entraînent le lecteur dans un univers parallèle. J'ai passé un agréable moment. Sa fantaisie m'a accompagnée durant quelques soirées de ce début novembre 2023. Il m'a soufflé quelques idées d'écriture aussi.

Avant tout je dois avouer que j'ignorais complètement qui était B. J. Novak en entamant ma lecture (je n'ai eu la curiosité de regarder la quatrième de couverture que vers la fin, pour me rendre compte qu'il s'agit d'un acteur et scénariste de The Office – série que je n'ai pas vue, mais dont j'ai entendu beaucoup de bien).

Le recueil est bien fourni, il n'y a pas d'arnaque : 62 histoires nous sont ici racontées, dont la majeure partie sont des nouvelles brèves (deux ou trois pages). Certaines histoires sont réduites à quelques lignes, et d'autres culminent à une vingtaine de pages. J'ai bien aimé cette variété qui empêche le lecteur de s'accoutumer et donc de s'ennuyer. À chaque fois que l'on tourne la page, on ne sait ce qu'on va découvrir, et cette sensation de lecture est assez rare et vraiment intéressante.

Le contenu est assez varié lui aussi avec des textes assez légers, amusants ; d'autres plutôt mélancoliques ou carrément tristes ; certains réalistes et d'autres farfelus. On retrouve au fil des pages un grand sens de l'observation avisée, et une plume facile et spirituelle, des qualités qui s'approchent de celles d'un humoriste qui sait repérer quels détails souligner pour rendre une anecdote drôle ou percutante.

J'avoue avoir assez peu accroché aux quelques textes mettant en scène des célébrités, sans doute parce que ces nouvelles sont particulièrement américano-centrées. Et puis j'ai toujours un peu de mal avec l'idée que l'on fasse dire ou faire tout ou n'importe quoi à quelqu'un qui existe vraiment (surtout si on touche à des personnalités respectables comme Mandela).

J'ai trouvé beaucoup plus pertinents les textes prenant le temps de faire vivre des personnages moyens, avec des défauts que l'on reconnaît tous et qui peuvent nous toucher. Quelques récits sortent vraiment du lot à mes yeux : l'histoire de l'homme qui avait commandé un robot sexuel, celle de l'enfant qui gagne le gros lot dans un paquet de céréales et surtout « Un de ces jours, il faudra s'occuper de Willie », dont la chute m'a eue par surprise. Sans jamais jouer sur la corde sensible, l'auteur arrive à nous arracher des émotions de manière assez remarquable.

J'ai aussi apprécié les textes évoquant des choses simples de la vie, des petits moments qui peuvent tout changer, un peu à la manière d'un Philippe Delerm, avec moins de finesse littéraire et de poésie nostalgique, mais plus de mordant.

En V.O., le livre s'appelle One More Thing (que j'aurais traduit « Encore un truc » ) et ce titre lui va bien. À chaque fois qu'un récit se termine, l'auteur rebondit et nous emporte ailleurs, dans une infinie partie de flipper. On a l'impression d'écouter un ami volubile qui aurait toujours quelque chose à raconter, et le talent pour rendre chaque petit rien intéressant.

Merci encore à Babelio et aux éditions Les équateurs pour cette lecture.

Aussi sur le blog :
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Recueil d'histoires de longueurs très variables, de trois lignes façon haïku à novelas riches de personnages et de situations diverses. Ces histoires jouent sur différents registres : émotionnel, spirituel, drôle, moralisateur (façon fable revisitée), provocant,..., ce qui apporte une richesse certaine.
L'auteur s'adresse également à plusieurs reprises à son lecteur de façon directe, l'interpellant sur le sens de ce qu'il lit, ce qui, au delà de l'intérêt de la réflexion suscitée, contribue à éviter un potentiel ennui de répétition (j'avoue ne pas avoir lu ce recueil d'une traite, mais l'ai savouré morceaux par morceaux). Bel intérêt également par l'apparition de personnages historiques / réels, bien que certaines histoires sont peut être plus hermétiques que d'autres parce que faisant référence à une culture du show Biz Nord Américaine (que je ne possède personnellement pas).
Un bon moment de lecture, divertissant, vivant par les émotions et ressentis suscités.

B. J. Novak est un acteur que j'apprécie tout particulièrement, et j'avoue avoir entamé ma lecture de ce livre avec beaucoup d'excitation. Ce recueil de nouvelles ne m'a pas déçue : l'humour de B.J. Novak est omniprésent.
Les textes sont souvent légers et drôles, parfois plus mélancoliques, mais tous empreints d'une poésie touchante. J'ai été très agréablement surprise par la plume de l'auteur et par son regard sur le monde. Quelques nouvelles sont peut-être un peu trop "américaines", peuplées de références obscures, mais elles sont particulièrement bien expliquées (bravo au traducteur).
Une lecture à la fois divertissante et touchante, drôle et émouvante... À conseiller sous ce ciel morose !