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EAN : 9791037722768
400 pages
Le Lys Bleu (01/02/2021)
4.12/5   13 notes
Résumé :
Depuis un drame familial qui remonte à l’enfance, Axel reste enchainé à sa rancœur et à un sentiment de culpabilité qui étouffent sa rage de vivre. Il traverse la vie comme un funambule, entre addictions, errances illusoires et quêtes affectives inabouties.
Cependant, sa rencontre insolite avec Chloé l’aide à reprendre un peu confiance en lui. Puis, lorsque par son intermédiaire il fait la connaissance de Quentin, Axel a enfin l’impression d’exister. Pourtant... >Voir plus
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Axel traverse la vie comme un funambule. Il va de petit boulot en petit boulot, finançant ainsi ses nuits de fêtes et ses addictions aux drogues et à l'alcool. Quelques rares amis l'aident à ne pas sombrer totalement...
Ses rencontres quasi simultanées avec Chloé et Quentin lui offrent une chance de se stabiliser. Mais pour y parvenir, il faudra qu'il règle ses comptes avec un passé douloureux qu'il n'ose pas réellement affronter

La force et la faiblesse du roman sont son écriture à la première personne.
Axel se raconte, et le lecteur vit avec lui, en lui, ses nuits festives, ses réveils douloureux, ses échecs, ses relations difficiles avec les autres, ses angoisses, les traumatismes du passé, et parfois ses espoirs et moments de quiétude. Cela donne de la puissance au récit.
Le revers de la médaille, c'est que le texte paraît parfois complaisant : Axel semble accepter son sort, se trouve des excuses, mais il prend peu de recul, ne se remet pas vraiment en cause. Même lors de rencontres importantes, qui pourraient contribuer à modifier le cours de sa vie, il paraît accepter et subir plutôt que prendre sa chance à bras le corps...
L'utilisation exclusive du JE affaiblit également le caractère des autres personnages : nous ne les connaîtrons qu'à travers la perception qu'en a Axel et de ce qu'ils acceptent de lui dire sur eux-mêmes. Sous ce regard unique, ils paraissent sans relief, à une ou deux exceptions près.
La conséquence est qu'on finit par s'ennuyer un peu et à trouver que 400 pages consacrées quasi exclusivement à Axel c'est sans doute un peu trop.

Merci à Lecteurs.com et aux Lys Bleu Éditions de m'avoir permis de découvrir ce livre et son auteur.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Je remercie énormément Lucas Noveze pour l'envoi, en service presse, de son roman : Les chevaux sauvages.
Depuis un drame familial qui remonte à l'enfance, Axel reste enchaîné à sa rancoeur et un sentiment de culpabilité qui étouffent sa rage de vivre. Il traverse la vie comme un funambule entre addictions, errances illusoires et quêtes affectives inabouties. Cependant, sa rencontre insolite avec Chloé l'aide à reprendre un peu de confiance en lui.
Et quand par son intermédiaire il fait la connaissance de Quentin, Axel a enfin l'impression d'exister.
Mais à chaque fois qu'il est sur le point se révéler, il est vite rattrapé par ses doutes...
Les chevaux sauvages est un joli roman grâce à la plume, emprunte d'une grande sensibilité, de Lucas Noveze. Je ne savais pas à quoi m'attendre en commençant ce roman, et ce fût une sacrée surprise.
Les chapitres sont courts, le rythme est bon et ce roman s'avale vite malgré 400 pages.
Axel est un jeune homme qui étouffe, il a des addictions. Sa personnalité, extrêmement complexe, est très bien décrite. L'auteur ne s'est pas contenté de nous le présenter en surface.
J'ai été touché par ce personnage, son passé, ses fêlures. Il est très attachant.
Il n'est pas évident d'être un jeune adulte surtout quand on est attiré par l'alcool, la drogue, qu'on a un passé compliqué, et qu'on ne sait pas trop ce qu'on aime... les hommes ? Les femmes ? Les deux ? Il est attiré par Quentin mais hésite.. Prendra t-il les bonnes décisions ? Franchira t-il la rivière pour arriver du bon coté ?
Cet ouvrage traite des addictions, de l'homosexualité, des jeunes adultes, de la complexité de l'amitié, des rapports humains.. Plusieurs thèmes se chevauchent et sont très bien traités.
J'ai été charmée par ce joli livre qui se déroule entre Paris et la Bretagne.
J'ai eu un coup de coeur et c'est avec plaisir que je mets cinq étoiles.
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Lucas est une jeune homme borderline.
Traumatisé par un manque d'enfance et des relations familiales bizarres, il erre de bar en bar, se drogue, se cherche, ne se trouve pas.
Il y a tant de fantômes en lui.
Et ses doutes permanents qui empêchent ses choix.
Heureusement il y a l'amitié indéfectible de Guillaume.
Il y a surtout la rencontre avec Chloé, puis avec Quentin.

Le début de ce roman est très lourd, très noir.
On navigue dans les milieux interlopes.
A chaque page, c'est multitude de joints, de rails de coke, de vodka......
Lucas se complaît et se perd dans des ambiances malsaines, espère trouver l'oubli, ne trouve que le mal-être.
J'ai retrouvé un peu le même esprit que dans « Les nuits fauves » qui m'avait laissé un si profond malaise.
Mais heureusement, Lucas a des points de repère : la chambre et le toit où sa soeur Mila et lui se réconfortaient, Guillaume, Yembe un épicier africain sage et bienveillant.......
Lucas est parfaitement lucide sur sa personne
Heureusement il a beaucoup d'humour et des ressources enfouies qui lui maintiennent la tête hors de l'eau.
J'ai commencé à vraiment apprécier ma lecture à partir du moment où il a rencontré Chloé.
L'histoire devient moins oppressante, moins négative.
On sent poindre l'espoir.

Tout cela est parfaitement bien écrit.
J'ai apprécié l'élégance du style, la fluidité de l'écriture.
La finesse de l'auteur pour traduire la lose la plus noire comme la vie qui sort du tunnel pour atteindre la lumière.
Il est aussi crédible pour traduire l'un et l'autre.
Les dialogues sont d'un ton très juste.
Il a su rendre ses personnages touchants et attachants.

Le côté guide touristique de Paris m'a un peu agacée.
Toutes les rues qu'arpentent les personnages sont citées. Mais, bon, ce n'est qu'un détail qui ne gâche en rien la qualité du livre.
Donc un très bon roman dans lequel je suis rentrée un peu à reculons, mais que j'ai de plus en plus aimé au fil des pages.
Une belle découverte.
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Aujourd'hui, un excellent roman, que je voulais vous présenter avant la fin de l'année pour vous le signaler en tant qu'un de mes véritables méga-coups de coeur 2021. C'est l'histoire d'Axel, un jeune Parisien paumé qui a mal dans sa peau, mal dans sa vie, mal tout court. Il (sur)vit en acceptant, de temps en temps, des petits boulots, essentiellement dans un des innombrables bars de la capitale. Il reste en poste jusqu'à la prochaine embrouille avec le patron. le studio de Montmartre qu'il habite appartient à sa mère, avec laquelle il essaie d'avoir le moins de contact possible. Ils n'ont rien à se dire ; elle n'a jamais été plus q'une ombre, une silhouette, dans sa vie. Son père ? Carrément aux abonnés absents depuis longtemps.

Avec son seul ami régulier, Guillaume, étudiant, il partage l'amour du rock (pendant son temps libre, Guillaume se produit avec son propre groupe) et des concerts. Mais Axel passe le plus clair du temps à éviter d'être « clair », justement. Soit il se pinte, soit il fume un (des) pétard(s), soit il sniffe un rail de coke, soit les trois à la fois. Tout pour ne pas sentir, ne pas penser, ne pas se souvenir. Car oui, il porte en lui quelques lourds secrets qui lui empoisonnent la vie et qui l'empêchent d'aller de l'avant. Il semble fuir tout le temps, semble constamment partir en courant, d'une situation ou d'une autre. À cause de ses addictions, il se retrouve aussi régulièrement dans des positions inconfortables, glauques, voire dangereuses.

Sa situation semble changer lorsqu'il rencontre la jeune étudiante Chloé, qui, si elle ne tente pas de jouer l'analyste pour lui, fait tout de même office de catalyseur car elle est prête à l'écouter, à le soutenir, à rester à ses côtés. Elle met aussi des limites à ne pas dépasser, formule des exigences, des espoirs, des aspirations. Pour la première fois de sa vie, Axel a l'impression d'aller vers quelque chose, non pas fuir quelque chose. Puis, il fait la connaissance de Quentin, un jeune Breton quelque peu spécial, à l'esprit torturé, à l'imagination débordante et poétique, qui vit dans sa bulle et ne se livre pas facilement. Quentin est un peu comme ce cheval sauvage Pango qu'il laisse courir en (presque) totale liberté dans le haras familial en Bretagne. Et Axel se retrouve confronté à un choix qui pourrait lui amener sérénité et bonheur, mais qui risque aussi de causer du mal aux gens qu'il a fini par laisser entrer dans son monde et dans son coeur.

Quel magnifique, magnifique roman ! Il m'a pris aux tripes dès les premiers paragraphes pour ne pas me lâcher jusqu'au dernier. J'ai souffert, j'ai souri (souvent les larmes à l'oeil), j'ai espéré, j'ai désespéré, mon coeur a battu plus vite, plus fort, plus intensément. D'abord, cette histoire d'une tristesse sans nom, ce parcours presque inextricable d'un jeune homme qui, au moment où l'on se cherche, a dû affronter douleurs et pertes à lui couper le souffle, les ailes et l'envie de chercher les lendemains. Axel est brisé, mais il ne se l'avoue pas vraiment. Il est aveugle tout en se croyant clairvoyant (bon, sa clairvoyance penche plus vers l'obscur que la lumière, mais ça se comprend). Il a l'impression de vivre à cent à l'heure, de brûler la chandelle par les deux bouts, de profiter de sa jeunesse quand, en réalité, il stagne, fait carrément fondre la chandelle au lieu d'allumer ne serait-ce qu'un seul bout et enfile, comme les perles d'un chapelet, connerie sur connerie, acte irresponsable sur acte irresponsable. Son existence est un seul cri au secours, sauf qu'il rejette tous ceux qui veulent le lui porter.

Axel, c'est ce mec que je voudrais prendre dans mes bras, que je voudrais guérir tout seul, sans assistance extérieure, surtout pas, parce qu'il m'émeut, parce qu'il touche des trucs profonds en moi, peut-être quelque plaie personnelle mal soignée, quelque blessure ignorée.

Il est vrai que je me suis demandé, pendant très longtemps, si c'était vraiment un bouquin à présenter sur ce site, qui s'appelle, après tout, livresgay. Pour être honnête, je pense que je vous en aurais parlé, quoi qu'il en soit, même si la seule trame romantique avait été celle, présentée longuement, tout en finesse et subtilité, entre Axel et Chloé. Mais surgit Quentin (après un quart du livre à peu près ?), le fascinant Quentin, qui du coup n'a pas seulement capté mon attention (pour disparaître pendant encore un long moment dans l'intrigue, le sacré loustic, et on se demande s'il va revenir), mais aussi celle du protagoniste. Qui, sur un coup de tête, va le rejoindre dans sa Bretagne adorée : « Hier soir j'ai entassé tellement d'affaires que la fermeture du sac menait de péter. La tour Eiffel s'est mise à scintiller, comme toutes les heures quand la nuit tombe, et j'ai soudainement compris que c'était autant de poignées d'étoiles qu'elle balançait dans le ciel. Elles ont attendu que je m'endorme pour former des passerelles mais dans mon rêve elles étaient encore fragiles. »

Et c'est là que ça devient « de la came pour livresgay » (à quasiment deux tiers du livre !). Que ça devient de la « came pour mon coeur de midinettes ». Sans être amené ou abordé de façon « midinette », justement. Mais délicatement, doucement, adorablement, de façon à ce que je tombe, moi aussi, sous le charme de ce jeune homme complexe, pas évident à décoder, mais si incroyablement riche qu'est Quentin. Et que je commence à espérer qu'Axel, que j'ai appris à aimer tout au long des pages, trouvera enfin de la stabilité, du goût à vivre, du bonheur.

Ce qui porte ce livre, ce qui le remplit d'une étrange luminosité malgré la noirceur qui devrait envelopper le récit, c'est l'écriture. D'accord, je vous préviens d'emblée : les pourfendeurs de l'absence du « ne » dans les négations, soit passez votre chemin, soit prenez un Lexomil (ou plus fort), car vous ne trouverez nulle trace de cet adverbe de négation dans tout le bouquin. Je préfère le signaler car on m'a déjà reproché de faire l'impasse sur le « ne » dans certains dialogues de mes propres romans (« c'est chiant à lire, à la longue », ai-je entendu à ce propos, entre autres…). Je tiens aussi à souligner que je ne suis pas un fan inconditionnel du procédé qui consiste à enlever ce petit mot. Mais je n'ai jamais trouvé que ça rendait la lecture plus difficile. Franchement, combien de fois entendons-nous ce « ne » au quotidien, mis à part dans la bouche de personnages qui s'expriment en public, que ce soient des journalistes, académiciens ou politiciens ? Personne ne l'utilise à l'oral, personne. Et avons-nous du mal à comprendre les phrases pour autant ?

Je ferme cette petite parenthèse. Tout ça pour dire que cette technique donne, à mes yeux, un côté vivant, immédiat, jeune, haletant, essoufflé même. Un flux naturel, comme si quelqu'un nous susurrait l'histoire à l'oreille. Surtout quand c'est utilisé avec constance, surtout quand c'est par un protagoniste comme Axel (qui, en plus, nous parle à la première personne), surtout quand ça sert l'intrigue. À part ce détail, quelle merveille que l'écriture que j'ai découverte, là ! Lucas Novèze a un talent fou, il réussit à mélanger langage de « d'jeunz » (sans trop en faire), écriture elliptique, grande poésie dans l'utilisation des scènes, des mots, délicatesse dans les propos, fragilité et force, le tout maturé de métaphores parmi les plus belles que j'aie jamais vues car elles sont accessibles tout en étant neuves, fraîches, inattendues.

Oui, comme vous pouvez le constater par la longueur de cette chronique, j'ai adoré ce roman. Il est très fort, très émouvant, avec du noir, du doré, du rouge, de l'orange – toutes les couleurs que le ciel breton peut offrir dans une seule journée, quoi. Il m'a aussi donné envie d'enfin aller explorer la Bretagne (oui, je n'ai toujours pas mis les pieds là-bas, honte à moi !). Et surtout envie de découvrir le prochain ouvrage de cet auteur très, très prometteur (et Lucas, si vous avez décidé que Les Chevaux sauvages serait un one-shot, je vous JURE, je vous trouve et je vous botte le derrière, d'accord ?!!!).

Et vous autres qui lisez ces lignes passionnées – ce livre passionnant, d'une grande et rare beauté, il vous le faut ! Lisez-le, régalez-vous, et passez le mot autour de vous.
Lien : http://livresgay.fr/les-chev..
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La Bretagne, ça vous gagne

On ne sait pas grand-chose de Lucas Noveze, si ce n'est qu'il a passé son enfance dans la région parisienne et que son premier roman, Les chevaux sauvages, a été publié début 2021 chez le lys bleu. En prenant l'audacieuse et incertaine hypothèse que les premiers romans sont souvent autobiographiques, on peut s'imaginer qu'il s'identifie à l'un de ses personnages. Peut-être ressemble-t-il à Axel, ce jeune homme qui a passé une enfance difficile, traversée de drames, qui ne dispose pas de beaucoup de soutien parental, et qui se cherche en se noyant dans diverses drogues, se contentant au début du livre de petits boulots et d'aventures éphémères. Ou alors est-il plus proche de Quentin, ce breton sauvage, taiseux et plein de charme, et capable d'accès de colères qu'il a du mal à maîtriser. On peut aussi l'imaginer dans la peau d'un musicien comme Guillaume, ou même de la pétillante Chloé, qui sait. L'important n'est pas là, puisque l'oeuvre existe bien souvent a-delà de son auteur.

À vingt ans, Axel se retrouve une fois de plus dans son studio parisien de Montmartre, à cuver les excès de la soirée de la veille. Il est rejoint par Chloé, la fille avec qui il a passé la nuit, qui sort de la douche. Son ami Guillaume lui avait dit qu'elle cherchait un peu de coke, et il l'a invité à passer chez lui. de fil en aiguille, ils ont couché ensemble et se retrouvent au petit matin à négocier le prix des deux grammes. Puis elle lui propose de passer à une soirée organisée le samedi d'après et elle part en cours. En écoutant ses messages, Axel se rend compte que Guillaume lui propose de passer dans un bar ce soir pour un concert, et lui rappelle les prochaines dates phares de son groupe. Une de ses ex se rappelle aussi à son souvenir, et sa mère le relance une énième fois. le soir, il retrouve son ami d'enfance, avec qui il a traîné ses guêtres depuis leur adolescence, entre fumage de pétards et jeux vidéos. Alors qu'ils s'étaient perdus de vue, ils se sont retrouvés il y a deux ans, par l'entremise d'un réseau social.

La première partie des Chevaux sauvages part un peu dans tous les sens, à l'image de son personnage principal. Axel est un jeune parisien paumé, qui vivote de petits boulots en plans foireux, se débrouillant pour se laisser embarquer dans une histoire louche impliquant des dealers. On sent qu'un lourd passé familial a entravé une grande partie de son enfance et de son adolescence, et continue à le tourmenter. Au milieu de tout ça, il y a Chloé, qu'il rencontre au débotté et dont il s'attache petit à petit, mais on sent que quelque chose le retient et l'empêche d'avancer. La narration est toutefois un peu fouillis, et on se demande parfois où tout cela peut bien mener. Bien sûr, on compatit pour cet Axel qui est complètement paumé mais parfois on a envie de le secouer et de lui expliquer combien il est à côté de la plaque. C'est un peu frustrant, mais subsiste le charme d'une vie parisienne tout à fait bien décrite par Lucas Noveze, qui semble connaître son sujet.

Dans la seconde partie des Chevaux sauvages, nous changeons diamétralement d'atmosphère pour nous retrouver en Bretagne. Axel a décidé de suivre Quentin, qu'il a rencontré il y a peu, et dont il se sent irrépressiblement attiré. L'écriture de Lucas Noveze devient tout d'un coup aérienne pour nous raconter ce coup de foudre aussi bien mutuel qu'inattendu. La légèreté avec laquelle nos deux amants vont se découvrir l'un à l'autre, mais aussi à eux-même, apporte un vent nouveau à ce récit, et l'on se rend compte de la dimension initiatique du roman. Cela n'empêche pas une certaine noirceur, quand la découverte de l'homosexualité va de pair avec l'homophobie, et que notre héros doit faire face à des choix, ce qui implique s'assumer pour lui-même et envers les autres. L'auteur décrit d'ailleurs assez bien les troubles qui l'assaillent, et ne verse pas dans la caricature. Tout au long du livre d'ailleurs la finesse est de mise, et l'on peut très facilement comprendre les états d'âme de ce personnage tourmenté.

Ainsi Les chevaux sauvages est-il un roman très bien ficelé, qui nous embarque dans divers paysages, et son fil narratif est toujours bien tenu. On peut saler la construction de cette histoire d'amour entre deux jeunes hommes, qui n'est surtout pas mièvre, ce qui aurait été à l'encontre du caractère de cet Axel. On vibre assez facilement quand les épanchements de coeurs affleurent et que les corps exhultent, et c'est avec une grande pudeur que l'on comprend, à demi-mot, la passion sous-jacente. Et nous sommes avant tout embarqué dans la subjectivité d'un personnage ambivalent, qui porte avec lui de lourds secrets et ne sait pas comment vivre avec. Une des forces narratives du roman est de ne pas en faire un mystère trop longtemps, et du reste Lucas Noveze nous raconte assez rapidement quels sont les enjeux derrière cette fameuse soeur qu'Axel a tant aimée, et qu'il n'a pas pu sauver. Pour un premier roman, c'est tout à fait prometteur, et on a hâte de voir la suite du parcours de son auteur.
Lien : https://www.panodyssey.com/f..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
(Prologue du roman) Je m’appelle Axel, j’ai vingt ans, dont la moitié passée à me demander si j’étais armé pour la vie. Un peu plus si je considère que j’en avais cinq quand elle m’a décroché ses deux premiers uppercuts. Alors j’apprends à relever la garde, à jouer avec elle, comme si chaque jour était un défi, genre rouler les yeux bandés à travers des anneaux de feu. Peut-être est-ce aussi une façon de m’en remettre au destin. Parce que pour être tout à fait honnête je dois également affronter mes mensonges, ceux dans lesquels on s’enferme quand on n’a pas encore réglé les dilemmes affectifs qui donnent envie de chialer ou de serrer les poings.
Je m’appelle Axel, j’ai vingt ans, et je veux croire qu’un jour j’aurai le courage de traverser la rivière.
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Je voudrais pouvoir expliquer à Chloé que j’ai besoin de ce voyage, que je reviendrai avec un autre regard sur moi et une vision plus sincère de nous. Dans ce conte je l’imagine courir sur le sable en apercevant de hauts mâts sortir de la brume. Je lui raconterai mes découvertes, mes expériences, elle aurait envie de les partager, elle s’accorderait avec mes parallèles. Mais ce n’est qu’un conte auquel même les gamins ne peuvent pas croire. Alors je dois me préparer à ce que la plage soit déserte à mon retour, s’il y en a un, même si je dois tomber à genoux devant les restes d’un feu.
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Amitiés troublantes, attirances contrariées. Quand les sentiments fantômes déchirent les rêves...
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