Présentation en vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=vpo6z-fvoAM&t=5s
Forthys, le directeur de l'Union Minière du Haut-Katanga, n'en mène pas large lorsqu‘Orsini, l'ancien agent secret français, au service des intérêts de sa compagnie et des indépendantistes katangais lui annonce que le Ministre de l'Intérieur est au courant pour les diamants d'une valeur de dix millions. Forthys a raison de transpirer à grosses gouttes. Jamais le ministre ne le laissera quitter le pays malgré le bobard qu'il lui a servi. Les caves très animées et bruyantes du ministère les attendent Orsini et lui…
Pendant ce temps, les mercenaires poursuivent leur route « en mission diplomatique » chez le Mwata Motu, le maître du Kasaï, un homme qui n'a de comptes à rendre à qui que ce soit ! Cantor, le mercenaire en charge de l'opération, continue de couver Charlie, le noir qui sait où se trouvent les diamants, véritable objectif de Cantor.
Ah, petit détail mais qui compte : ils sont en plein territoire des terribles Balubas, et ceux-ci détestent les Lunda… le Ministre qui les accompagne pour la mission diplomatique est un Lunda. Il a bien raison de se demander ce qu'il fabrique là…
Critique :
Voici la suite des aventures tonitruantes des mercenaires et de leurs commanditaires. Les vies ne valent pas cher, que ce soit à Elisabethville dans le monde « civilisé », ou dans la brousse avec les Balubas et les mercenaires pour qui faire couler le sang des autres n'est ni un problème technique ni un problème moral. Ces soldats de fortune vont verser des hectolitres d'hémoglobine et les Balubas ne seront pas en reste.
Pour ceux qui se poseraient la question « y-a-t-il des gentils dans cette histoire ? », la réponse est NON ! Clairement, NON ! Mais toute la subtilité de
Fabien Nury consiste à mettre en évidence des émotions qui s'apparentent presque à du désintéressement chez certains protagonistes. Mais l'immense majorité des personnages n'est guidée que par leur égoïsme. Vous éprouverez sans doute de l'empathie pour certains que vous ne jugerez sans doute pas si mauvais que ça.
Une fois encore, le trait de Sylvain Vallée fait merveille pour nous faire ressentir la moiteur de cette Afrique tropicale, la peur qui suinte par tous les pores de la peau, l'avidité dans les regards venimeux, l'hypocrisie, mais aussi certaines formes de tendresse. Son dessin mi-caricatural, mi-réaliste est parfait pour ce scénario qu'on croirait sorti du cinéma des années soixante, lorsqu'un Lino Ventura crevait l'écran avec sa stature de catcheur et sa tête de mec à bouffer les emmerdeurs qui feraient mine de se dresser sur son chemin. du grand art !
Ah, encore une précision : c'est une BD adulte ! Ne la laissez pas traîner dans les mains délicates de votre progéniture. Elle pourrait en subir un traumatisme avec des dégâts irréparables…
Allez ! Assez causé ! Passez au troisième et dernier tome !
A voir :
https://studio.youtube.com/video/vpo6z-fvoAM/edit