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EAN : 9782246817581
Grasset (13/03/2019)
2.84/5   16 notes
Résumé :
La tempête de neige qui s?abat sur la presqu?île de Coney Island, en cet après-midi d?hiver, n?empêchera pas Michael et Caitlin de se retrouver dans un petit hôtel comme ils le font une fois par mois depuis un quart de siècle, mais elle confère à leurs retrouvailles une urgence inhabituelle. Michael et Caitlin sont mariés ? chacun de son côté. Depuis tant d?années, leur vie est rythmée par ces rendez-vous clandestins et mensuels, toujours à Coney Island ? dans le dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Deux amants dans une chambre d'hôtel impersonnelle de Coney Island se retrouvent, boivent du café soluble, s'aiment et se quittent. Billy O'Callaghan choisit un huis clos atypique pour ce roman à fleur de peau, explorant les méandres de ces vies en marge. Caitlin et Michael ont suivi le chemin qui s'offrait à eux, jour après jour, sans s'apercevoir qu'ils ne faisaient que bâtir leur propre insatisfaction, leur propre prison. Ils ont su se trouver pour alléger leurs vies creuses et dénuées de sens, se rendre à eux-mêmes, mais n'ont jamais osé faire de cet adultère plus que ce qu'il n'est : un échappatoire éphémère. Alors que cet équilibre fragile est menacé, ils continuent à jouer le jeu des amants, à se susurrer des mots doux, tout en sachant qu'ils pourraient être les derniers.

Les amants de Coney Island est un récit doux, tendre, une bulle de calme dans un univers en pleine tourmente. Non, il ne s'y passe absolument rien, mais justement, c'est ce qui fait tout son charme. Cette parenthèse est l'occasion pour Caitlin et Michael de revenir sur leurs vies, leurs choix, les concours de circonstances qui les ont mené là, dans cette chambre, au bord de ce gouffre dans lequel ils manquent de s'enfoncer. Ils reviennent sur leurs rêves déçus, leurs renoncements, l'implacable tragédie de leurs vies monotones. C'est un point d'étape, un bilan après des années de relation adultère, une projection vers ce que sera demain, quand ils ne pourront plus s'appuyer sur leurs rendez-vous mensuels. Billy O'Callaghan sublime ce moment difficile d'une prose poétique et langoureuse, où chaque détail prend son importance, où chaque infime caractéristique peut être source de beauté et de charme. C'est émouvant et triste à la fois.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Le résumé du roman dit tout ... Pas de surprise ! Un homme et une femme se retrouvent depuis 25 ans dans un même lieu tous les mois. Ils ont chacun leur vie, ils sont mariés mais ils s'aiment depuis toutes ces années. On décrit leur enfance, leur jeunesse, leur vie quotidienne, leur coup de foudre, le lieu où ils se sont connus, l'endroit où ils se retrouvent .... Mais un grain de sable va tout remettre en question : le déménagement de l'un d'entre eux... Sauront ils sauter le pas ? C'est tout le noeud de l'intrigue.
C'est un roman bien écrit, bien ficelé avec un petit côté psychologique extrêmement précis. L'auteur décrit fort bien cette relation charnelle et amoureuse, qui leur apporte à tous deux une forme de liberté. Les mots employés sont bien choisis.. Pourtant, il m'a manqué un je ne sais quoi. Ce récit est un beau récit mais il ne m'a pas emporté dans cette belle histoire. Je suis restée sur le quai à observer ces deux personnes à la manière d'insectes qu'on examine, sans sentiment aucun...
Merci à netgalley pour le prêt de ce roman...
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Depuis 25 ans, chaque premier mardi du mois, Caitlin et Michael se retrouvent à Cosney Island. Ils sont amants depuis toutes ces années. Mais ce mardi est particulier. Barbara, la femme de Michael est atteinte d'un cancer. Et Thomas, le mari de Caitlin, vient d'être muté dans le Midwest. Ce mardi est donc emprunt d'amour mais aussi d'une indéniable tristesse car il signe, sans doute, la fin de leur histoire d'amour.

Tout au long du roman, l'auteur nous raconte leur dernier mardi ensemble et remonte dans les souvenirs de Michael et Caitlin. Leur rencontre, leur couple respectif et ce qu'ils ont traversé avec leurs conjoints, leur enfance.

C'est lent, plein de nostalgie, vibrant du secret d'un amour clandestin qui ne s'est jamais démenti au cours de toutes ces années alors que la vie défile impitoyablement.

Billy O'Callaghan ausculte avec beaucoup de délicatesse la fin d'une relation alors même que l'amour est toujours présent entre les deux amants, les événements qui les ont façonnés et rapprochés.

C'est aussi le constat sans appel de vies faites de renoncement, d'arrangements, de mensonges, de rêves jamais accomplis. Caitlin a laissé de côté son désir de devenir écrivain, Michael a dû faire le deuil de son fils et vit dans le souvenir de son île d'Irlande qu'il a quitté à seize ans.

C'est un roman très mélancolique qui se déroule sur un rythme contenu en prenant le temps de s'attarder sur chaque détail (la lumière, le grain d'une peau, le décor de la chambre d'hôtel), ce qui amène une véritable poésie au récit.

Il ne faut pas s'attendre à une histoire pleine de rebondissements, la qualité du livre tient surtout à l'écriture à la fois pleine de lyrisme et de retenue du romancier. Un style qui m'a d'ailleurs fait penser à l'auteur islandais Jón Kalman Stefánsson.

Un premier roman très réussi.
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La tempête approche sur Coney Island, Michael et Caitlin se retrouvent à l'hôtel, ce cera pour eux l'occasion d'avouer les non-dits. Michael déçu par la vie et son mariage a trouvé en Caitlin la femme qu'il cherchait. Caithlin écrit pour cacher son mal être, dû notamment par son enfance.
Une tempête, deux individus "perdus" : du déjà lu et pas accrocheur.
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Ce premier roman de l'irlandais Billy O'Callaghan a paru cette année. Je suis très contente de l'avoir lu, même si ma lecture a été mitigée. Je vous raconte pourquoi.

« Très tôt dans leur relation, ils se sont satisfaits de la rumeur du bonheur, ils ont laissé leur univers demeurer dans l'abstraction. »

Mickael et Caitlin sont amants depuis de très nombreuses années, vingt-cinq ans si je me souviens bien. Une fois par mois « sans faute, le premier mardi » ils se retrouvent à Coney Island et passent quelques heures ensemble. Aujourd'hui semble différent, et pourtant la journée ne déroge pas à leurs habitudes. Une promenade, une chambre d'hôtel. Et chacun se souvient. De son enfance, de sa vie. De leur rencontre, comment elle a tout changé, tout illuminé, rendu leur vie à chacun supportable, et même mieux, plus que cela, comment leur liaison, leur amour partagé, leur a permis d'exister.

Le bât a cependant commencé par blesser, au début de ma lecture. Quand Billy O'Callaghan nous présente Michael et Caitlin - et à chaque fois ensuite quand il raconte le présent -, il focalise d'une manière que j'ai trouvé presque maniaque, clinique, sur les détails. L'impression un peu agaçante qu'il s'écoute écrire, mais surtout une lumière trop crue projetée sur les êtres : impossible de m'attacher.

Mais tout a heureusement basculé, lorsque l'on s'aventure dans leurs souvenirs. Des passages superbes, doux, tristes, émouvants, glorieux. L'enfance, les deuils. Caitlin a grandi à Brooklyn, sa mère est irlandaise. Elle m'a rappelé les romans d'Alice McDermott. Joie. Mickael, lui, a grandi à Inishbofin, une île tout au nord de l'Irlande, qu'il a quittée à seize ans. Des parcours de vie intéressants, très humains, une belle atmosphère. Et par moments cette impression de vie perdue, gâchée, pas aboutie, une sensation qui prend à la gorge. D'une tristesse infinie, terrible. C'est ce qui me restera, je crois.

Une lecture mitigée, mais je n'oublie pas que c'est un premier roman, et je peux donc vous dire que l'auteur a un sacré talent ! Je lirai ses prochains livres.

« Le temps est un tesson de verre planté dans la nuque du jour »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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critiques presse (1)
LePoint
28 mai 2019
Traduit par Carine Chichereau, ce roman est porté par une langue lyrique et puissante, précise et délicate. Brûlant et mélancolique comme un souvenir heureux.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- A nous ?
Elle hésite. "A nous, et à d'autres choses".
Quelque chose change dans l'expression de son visage. Cela se concentre principalement dans les poches sous ses yeux plissés, si la lumière était différente on pourrait presque croire à une grimace. Mais sous les rafales, il est difficile de rester serein.
"J'imagine que je peux m'en contenter, dit-il. Du moment que je suis inclus dans le lot.
- Tu l'es " assure-t-elle, mais elle se détourne pour ne pas avoir à parler de ce qui est le plus pressant. La fin n'a jamais été aussi proche, mais avec ces quelques heures devant eux, ils disposent d'assez de temps pour faire l'expérience des mots difficiles et des différentes saveurs de l'adieu.
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La question de Dieu, ou de l'intervention de Dieu dans toute cette affaire était une histoire de croyance, et la réponse, quelle qu'elle soit, échappait curieusement à toute raison et elle était simple. Pour employer un euphémisme, on pouvait comparer la foi à une allergie : on en souffrait, ou on était immunisé. Certains, dans la même situation, s'en prenaient à la notion de foi et méprisaient ce genre de pensées qu'ils jugeaient sans valeur, mettant à la place une détermination à trouver leur propre voie, pour le meilleur et pour le pire. D'autres, par contraste, s'en remettaient entièrement à la religion, terrorisés à l'idée que les choses puissent empirer dans les grandes largeurs, et que dans le vaste ordonnancement des choses, ils ne puissent être rien d'autre que poussière et poltronnerie, envoyés sur Terre pour le simple divertissement d'un Tout-Puissant qui décidait de leur destin selon ses caprices. Enfin, pour ceux qui s'avéraient trop las pour affronter de tels extrêmes, il existait une troisième option, celle qui consistait à accepter les limites de l'existence comme celles d'une situation donnée, et si jamais on pensait aux grands mystères, en particulier si Dieu était un mythe ou une réalité, alors il fallait faire attention à ne pas s'enfoncer plus profond que le genou dans ce marais-là.
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Les livres, pour Caitlin, n'avaient jamais été rien de moins qu'une forme de sorcellerie. Enfant, elle était toujours armée, et à l'approche de l'adolescence, elle était devenue une lectrice si vorace que ses deux visites par semaine à la bibliothèque locale parvenaient à peine à étancher sa faim. Plus qu'une éducation, les livres lui offraient une échappatoire, la liberté dans toutes les directions. Les îles désertes et les profondeurs du cosmos devinrent pour elle aussi réelles que les rues de Brooklyn ; elle découvrit les cavaliers sans tête, le rafting, le Londres de l'époque victorienne, les chiens qui traversaient des continents pour retrouver leurs maîtres, et elle fit connaissance avec des pirates à la jambe de bois, des détectives fumant la pipe, des cowboys qui buvaient et se bagarraient mais qui aimaient leur monture plus encore que leurs femmes, et plaçaient l'honneur au-dessus de tout.
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Il prononce ces paroles d'un ton neutre, son regard s'est ancré quelque part dans le lointain, transe rêveuse du boxeur qui s'est pris trop de coups en pleine gueule, ou de l'ivrogne qui a renoncé à feindre de ne pas l'être. Puis ses mains remontent le long du dos de Caitlin, enserrent doucement sa tête, et ses lèvres déposent un baiser au-dessus de son oreille. Partout, le vent fait rage, immense. Même les cabanes verrouillés derrière eux oscillent et grincent. Elle le serre plus fort, comme pour s'attacher à lui. A son tour, il l'enlace plus étroitement.
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Dans ces moments, il songeait à des choses plus profondes, et se demandait si l’existence avait ou non un sens, s’il existait un dessein, un destin, ou si l’univers n’était que le fruit du hasard, d’une carte retournée. Il s’agissait moins de trouver des réponses que d’exercer les muscles de son cerveau et de sonder les désirs de son cœur. Certains naissent pragmatiques ; d’autres, les rêveurs de ce monde, ont besoin de ressentir un certain effroi, de même que les plantes ont besoin du soleil. Il tournait et retournait ces questions dans sa tête, s’en délectait, et il était heureux.
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