AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 289 notes
5
13 avis
4
28 avis
3
16 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ursula se trouvait terne, trop grande, trop costaud - adolescence, ton univers impitoyable. Depuis qu'elle s'est auto-baptisée 'la Nulle' en secret, elle ne craint plus rien ni personne. Sa seule présence impose le respect, personne n'ose s'y frotter. Mais elle a beau s'être blindée, endurcie et isolée, elle garde une belle sensibilité et une grande générosité. Elle seule osera défendre Grande Gueule, un type sympa qui fait rire tout le monde mais qui ne mesure pas toujours la portée de ses reparties.

Belle histoire d'amitié adolescente. Deux lycéens qui s'unissent dans l'adversité, contre la rumeur, le conformisme, la lâcheté, le harcèlement et la violence. On retrouve le style sobre de Joyce Carol Oates et des thèmes qui lui sont chers, une atmosphère particulière et des personnages 'sur le fil' à la fois vulnérables et pleins de ressources.

Ce roman m'a semblé légèrement plus naïf et convenu que les autres de son répertoire jeunesse (pour grands adolescents). Peut-être en raison de la ressemblance entre Nulle/Ursula et Zarbie les Yeux verts, dont l'histoire, plus spectaculaire, m'a particulièrement marquée.
Commenter  J’apprécie          570
Bon, je vous le dis illico j'ai détesté ce titre. Mais j'ai apprécié l'histoire !
En fait Nulle et Grande Gueule sont deux ados de seize ans, mal dans leur peau, hésitant encore dans leurs attitudes entre l'enfance et l'âge adulte. Mais ce qu'ils vont traverser tous les deux, et qui va les unir, va immanquablement les faire basculer vers l'âge de raison.

Grandir fait souffrir.

La mise en place de l'intrigue est finement étudiée et monte crescendo. le lecteur est soufflé devant la rapidité que prend la rumeur, et des conséquences terribles qu'elle engendre. L'hypocrisie et le conformisme règnent en maîtres. Les dégâts collatéraux sèment la douleur. L'isolement et la stigmatisation prennent des proportions ahurissantes.

J'ai beaucoup aimé la psyché d'Ursula (la Nulle) et ses réflexions qui reflètent parfaitement son mal être physique et moral, qui cherche sa place et ne sait pas toujours comment se comporter. Qui se trouve gauche mais qui possède déjà un certain regard dans son analyse de la société.

Un chouette roman destiné aux grands adolescents (mais pas que) pour qui l'apparence est une norme sociale, qui les fera réfléchir sur la place de la famille et de l'amitié, et dont l'issue (un peu prévisible) les réconfortera.

« Doué, drôle, Matt est un garçon apprécié de tous. Il aime faire rire, parle fort et haut. Trop parfois. le jour où il a menacé de poser une bombe au lycée, Matt plaisantait. Mais les événements s'enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique : soupçonné, accusé, isolé, il voit sa vie devenir un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur… »
Commenter  J’apprécie          487
Ce roman écrit en 2002 par Joyce Carol Oates, célèbre auteure américaine, est le premier qu'elle rédige pour la jeunesse. Elle dresse ici un portrait peu flatteur d'une Amérique paranoïaque et hypocrite où le moindre mot de travers est traqué et dénoncé, où la liberté d'expression semble n'être plus qu'un vague souvenir, où la différence même est devenue un danger.
Matt l'apprendra à ses dépens. Lui qui s'amusait d'un rien, devient, du jour au lendemain, un paria et va peu à peu se replier sur lui-même en prenant conscience de la lâcheté de son entourage.

De nombreux thèmes peuvent être abordés suite à cette lecture, à commencer par les répercussions que peut avoir une calomnie. le livre nous invite à faire preuve de discernement, d'avis critique face à la rumeur en dénonçant l'influence des médias, les réactions disproportionnées et l'injustice qui en découle.

Cette histoire d'adolescents, simple et cruelle, dépeint une société malade de la peur, suspicieuse et conformiste au possible. L'auteur y fustige, implacable, les adultes qui survivent aux pressions à coup de somnifères, de Prozac ou d'alcool, la peur du qu'en-dira-t-on, omniprésente et paralysante, les relations vraies qui semblent ne plus pouvoir exister.
Ce livre est magistral pendant les huit dixièmes de l'histoire. Remarquablement écrit, il dérange, met mal à l'aise même, tout en mettant le doigt sur quantité de caractéristiques de la société d'aujourd'hui. Puis, il redevient plus politiquement correct et se termine par un happy end à l'américaine qui casse un peu la force du propos. Je le regrette. Il reste cependant percutant et d'une grande qualité littéraire.

Une histoire qui parlera aux adolescents, âge vulnérable où l'on se cherche et où le regard d'autrui est important pour la construction de la personnalité.
Commenter  J’apprécie          350
Je dois dire que je n'ai jamais lu de roman de Joyce Carol Oates (même si certains de ses romans m'attirent comme sa trilogie "gothique" comprenant Bellefleur) et si j'ai bien compris, Nulle et grande gueule est l'un de ses rares romans "jeunesse" : et bien, si c'est le cas, JC Oates s'en sort très bien !

J'ai trouvé ce roman original et intéressant, aussi bien pour un public adolescent qu'adulte, car il aborde un sujet fort : quelles sont les conséquences pour un lycéen et son entourage de paroles dites sans mauvaise intention, mais déformées et transformées en menaces ?
Dès le début de l'histoire, je me suis attachée à Matt, jeune garçon drôle, mais en réalité timide, extrêmement brillant, ayant peu confiance en lui, qui se retrouve, en l'espace de quelques heures, au centre de l'attention de toute une ville, puis se retrouve totalement isolé, ignoré, accusé et ce, sans preuve. J'ai également apprécié Ursula, dont j'ai admiré le courage, la liberté par rapport au regard des autres, l'originalité, l'intelligence. Les deux forment une paire terriblement attachante, à laquelle s'ajoute l'adorable Citrouille, le chien de Matt, éprouvant pour ce dernier un amour inconditionnel.

Le roman offre donc une très belle réflexion sur les rapports humains, nous invite à réfléchir à l'importance d'une main tendue à l'adolescence (période difficile) mais pas seulement, nous montre que les amitiés se forgent souvent après des épreuves difficiles et que des "amis" d'hier peuvent devenir de simples connaissances du jour au lendemain...

C'est un roman qui vaut le coup d'oeil, ne serait-ce que parce qu'il évoque des valeurs hélas souvent oubliées, comme la tolérance, l'amitié, l'amour, la justice ou encore la famille.

A lire !
Commenter  J’apprécie          251
La Nulle, c'est elle, Ursula, du moins est-ce ainsi qu'elle se surnomme lorsqu'elle se parle à elle-même.
Grande Gueule, c'est lui, Matt, parce qu'il est mignon, mais surtout suite une blague de potache faite à la cafétéria et qui prend rapidement des proportions démesurées. La rumeur se propage dans le lycée, relayée en boucle par les médias, et place Matt au ban des élèves, où La Nulle s'était déjà installée d'elle-même.
Pour une phrase répétée et amplifiée sans en voir le second degré, c'est toute la démesure américaine qui est pointée du doigt : la lâcheté des adultes, le voyeurisme des médias, le recours incessant et inutile à la justice.
Le roman montre les tumultes et les relations sociales de l'adolescence, la rumeur propagée à la vitesse de la lumière avant même l'existence des réseaux sociaux. Parfois, les personnages et les situations semblent un peu caricaturaux, et les interventions fortuites tombent toujours au bon moment. Comme dans @Viol une histoire d'amour, la justice n'est pas du côté de l'innocence, au contraire.
Commenter  J’apprécie          190
Nulle est le surnom que s'est donné Ursula. Cette adolescente se sent rejetée en raison de son physique, tant par ses camarades de classe que par son entourage. Grande, costaud, rien à voir avec sa petite soeur, menue et ayant le physique d'une danseuse. En raison de ce mal-être, elle s'est blindée et accentue ses différences physiques par son look vestimentaire. D'un caractère bien trempée, elle sera la seule à défendre Matt, Grande gueule, lorsque celui-ci sera accusé de vouloir accomplir un massacre au sein de son lycée. Des propos de ce dernier, relevés au passage par des personnes mal intentionnées, entraineront des soupçons et l'intervention des policiers. Mais, même si Matt, sera rapidement relâché, cet épisode laissera des traces et Matt et sa famille seront rejetés et harcelés par le monde qui les entoure.
A travers ce roman pour adolescents, Joyce Carol Oates dépeint une société américaine calomnieuse, prête à juger sur des diffamations et à rejeter quelqu'un sans discernement et esprit critique.
Un seul bémol pour moi dans cette lecture : l'happy end...
Commenter  J’apprécie          160
A 16 ans, Ursula est mal dans sa peau. Dans sa tête elle se surnomme «la nulle ». Pourtant c'est une ado athlétique, au caractère fort et indépendant. Attaquante vedette du club de basket, elle impressionne dans le petit lycée de la tranquille et très huppée bourgade de Rocky River.
Matt, lui, est plutôt du genre «grande gueule», il distribue les blagues et les bons mots, écrit pour le journal du lycée et pour le festival de théâtre, figure en bonne place parmi les élèves populaires.
Mais un après-midi de janvier, sa vie bascule soudainement quand des policiers viennent l'arrêter au beau milieu d'un cours, pour une plaisanterie indélicate et mal interprétée sur un sujet sensible : La pose d'une bombe dans le lycée.
Accusé à tort, mis au ban et montré du doigt, Matt sombre. Seule la « grande Ursula » prendra sa défense. C'est le début d'une relation amicale inattendue…

Panique dans l'établissement, couverture médiatique disproportionnée, procès pour diffamation, lettres anonymes de menaces…
Joyce Carol Oates décortique la psychose générale qui s'est emparée de Rocky River pour en faire ressortir toute la noirceur et le ridicule. Tournant autour de ses thèmes de prédilection : le mal être adolescent, l'ambivalence des sentiments, l'hypocrisie d'une bourgeoisie de province coincée dans un conformisme de classe, l'emballement médiatique, la psychologie des foules, le harcèlement, etc., elle dissèque les réactions de la petite communauté avec subtilité.
Et si ces sujets donnent une impression de déjà vu, déjà lu chez l'autrice (on pense à Sexy, Zarbie les yeux verts, Carthage…) ils sont toujours renouvelés, traités sous un autre angle, un même prétexte pour un propos différent.

Pas la plus connue de l'autrice, cette lecture m'a néanmoins happé tant cette ambivalence dans les pensées et les sentiments des personnages m'a semblé vraie. Un effet miroir pas toujours flatteur qui continue pourtant de me surprendre et de m'interroger dans l'écriture de JC Oates.
Un roman pour adolescents qui revient sur l'inquiétude qui gagna l'Amérique après le massacre de Columbine (le roman est publié deux ans après le drame) avec une certaine finesse, et qui m'a agréablement surprise.
Commenter  J’apprécie          153
Au lycée Rocky River dans le comté de Westchester, la police vient chercher un élève de première, Matt Donaghy. On l'accuse d'avoir menacé de déposer une bombe dans le lycée. Des personnes sont allées rapporter ses propos au proviseur Mr. Parrish et le voilà menotté, embarqué dans une voiture de police et mené au commissariat pour subir un interrogatoire.

« - Ecoutez, c'est de la folie. Je n'ai jamais… ce que vous dites.
– Nous avons été avertis. Par deux personnes. Deux témoins. Ils t'ont entendu.
– Ils m'ont entendu… dire quoi ?
– Menacer de « faire sauter le lycée ».
Matt dévisagea les policiers, abasourdi.
– Menacer de « massacrer » le plus de gens possible. Dans la cafétéria du lycée, aujourd'hui, il y a quelques heures à peine. Tu le nies ?
– Ou… oui ! Je le nie.
– Tu le nies.
– Je trouve ça complètement délirant. »

Matt est le genre de garçon qu'on appelle « grande gueule ». Sûr de lui, très bon élève, populaire, beau, il charme ses amis avec ses réparties et pitreries. Toujours un bon mot, une finesse, de l'humour, de la théâtralité, il joue son rôle avec beaucoup d'aisance.
A cet instant, devant les regards froids et accusateurs, il se sent liquéfié, étranger à son corps, absent du monde, petit et misérable. L'iniquité de la diffamation n'a de sens que pour lui. Sait-il déjà que la calomnie serpente les couloirs du lycée, les rues de la ville, rendant sa sentence et faisant de lui un criminel ?

De son côté, Ursula, une adolescente de seize ans, étudiante au lycée, perçoit cette situation avec beaucoup d'injustice car, lors de la regrettable plaisanterie, elle était présente avec son amie. Sans être une copine, ni même une relation, elle connaît Matt depuis le primaire et sait qu'il est innocent. Cette délation et cette inculpation la révoltent. Soucieuse de la vérité, elle certifie et rétablit la réalité auprès du proviseur.
Ursula est capitaine de l'équipe de basket, sportive, intelligente, indépendante, sardonique et grande. Trop grande, trop musclée, trop « garçonne ». La grande UR fait peur. Dans sa tête, cette jeune fille se nomme « La Nulle ». Sa vraie personnalité, celle intérieure, est complexée, timide et solitaire. Elle gomme toute part de féminité, se bandant les seins, s'habillant de vêtements amples et masculins, tout le contraire de sa mère et de sa soeur Lisa, une petite danseuse éthérée.

Matt n'est plus le même. Il a grandit en une semaine. Désabusé, aigri, il fait le vide et s'isole. Il aimerait bien parler à Ursula. Il voudrait se rapprocher d'elle et lui écrit de longs mails où il jette sa souffrance et sa colère. Mais ses confidences passent par la touche « supprimer »…
Ursula n'est plus la même. Elle est incomprise, elle traîne son corps, elle se cuirasse et elle fuit Matt. Dès qu'elle le voit, son pouls s'emballe, elle reçoit un coup de masse dans le ventre et elle a la sensation d'étouffer. C'est nouveau et ça l'effraie.

Puis un jour, La Nulle et Grande Gueule vont se rencontrer et affronter le monde entier. A deux, c'est quand même mieux !

Comme La Nulle le précise, entre « faits cruciaux » et « faits barbants », le livre se construit. D'un grief imputé partialement, JC. Oates démontre l'engrenage hypocrite de la société. Un murmure peut devenir un bruit assourdissant et la surdité, contagieuse.
Outre le débat de la diffamation, c'est un roman qui parle de l'adolescence, d'amitié, d'honneur, de courage et d'amour.
J'ai trouvé ma lecture plaisante, elle séduira certainement les jeunes…
Commenter  J’apprécie          100
Quel plaisir pour moi de suivre l'amitié naissante entre ces deux personnages que sont Ursula et Matt. Une belle solidarité entre deux jeunes adolescents dont la maturité dépasse souvent celle des adultes. Une belle leçon de vie!

C'est en lisant certains commentaires que je découvre qu'il s'agit d'un roman classé dans la « littérature de jeunesse » (àpd 13 ans). Alors effectivement, l'écriture est accessible mais on n'est jamais trop vieux pour le lire. On y découvre les fins fonds du harcèlement scolaire, sujet dont nous devrions tous nous inquiéter.

Joyce Carol Oates marque encore un point avec moi.
Commenter  J’apprécie          90
Encore une histoire de harcèlement dans un lycée américain. Mais celle-ci date (déjà) de 2002 ! Ici, point d'héroïne pom-pom girls blondissante cachant un lourd secret ou de geek faisant de la tachycardie dès que le garçon de ses rêves s'approche. Point non plus de bad boys mystérieux ou ensorcelant. En guise d'héroïne, nous avons Ursula Riggs : 1,80 m d'humeur Rouge Feu ou Noire d'Encre. Les autres ne l'aiment pas ? Tant pis, elle, elle les méprise. Elle avance droit devant elle, la tête haute, jouant des coudes et ne se laissant pas marcher sur les pieds. Ursula s'est elle-même baptisée "la Nulle" et elle assume. Pourtant, elle est loin d'être nulle, surtout au basket où elle excelle. Elle est loin d'être nulle, aussi, lorsqu'elle prend la défense d'un garçon qu'elle connaît à peine parce qu'il est accusé d'avoir voulu poser une bombe dans le lycée. Car Ursula est quelqu'un de profondément intègre, avec un sens aigu de la justice. Matt, le garçon diffamé, n'est pas comme la Nulle. Bon élève, bien intégré, bien accepté, il n'a qu'un défaut : un humour limite. Il ne peut pas s'empêcher de faire le malin. C'est ce défaut qui va lui jouer le plus vilain tour. Même disculpé, il devient un paria dans son établissement : ses amis l'évitent et certains vont jusqu'à le harceler. Seul face à lui-même, il va devoir se poser la question de qui il est vraiment. Va-t-il continuer à se fondre dans la masse ou revendiquer sa singularité, comme Ursula ?

Ce roman écrit dans un style agréable met surtout l'accent sur la façon dont les rumeurs naissent et se développent. le personnage d'Ursula est un peu déconcertant au départ mais on s'y attache rapidement car c'est un personnage "noble". Sous son apparence brut de décoffrage, elle cache un coeur sensible et généreux. L'évolution de sa relation avec Matt est lente et progressive, ce qui, loin d'être un défaut, est plutôt réaliste. On voit peu à peu Ursula s'ouvrir à l'amitié puis à un sentiment plus doux et plus fort. Cette progression finement présentée permet de maintenir l'intérêt du lecteur car, par ailleurs, l'intrigue contient peu de rebondissements et de péripéties.

Un bon roman, à recommander aux lecteurs à partir de 13-14 ans.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (698) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}