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Darren, 16 ans est beau, est bien bâti grâce aux longueurs qu'il enchaine à la piscine pour son équipe de natation. Bref, il est sexy.
Enfin, c'est ce qu'on dit de lui. Lui se sent normal, élève moyen, gentil garçon. On le lui dit aussi.
Quand sa bande de copains fomentent un complot pour se venger de M. Tracy qui a sacqué l'un des leurs pour avoir tricher lors d'un devoir, Darren prend ses distances. Il les prend d'autant plus volontiers que le plan est très malsain et que lui-même est mal à l'aise avec M. Tracy après que celui-ci l'ai ramené un jour en voiture.
C'est donc le récit d'apprentissage d'un ado devenant adulte : qui suis-je réellement, qui suis-je indépendamment du regard des autres, comment répondre aux attentes, inquiétudes de mes parents ? Ce court roman interroge aussi sur la culpabilité, la rumeur qui sera ici dévastatrice.
Bref, voici un texte efficace, comme presque tous les titres de Joyce Carol Oates, sûrement pas le meilleur mais un bon moment de lecture.
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Darren est un magnifique nageur de 16 ans. Il est embarqué dans une histoire qui le dépasse. Joyce Carol Oates est une autrice dont les textes font ressortir toute la noirceur humaine avec pour cible privilégiée la classe moyenne américaine. Sexy est destiné aux adolescents, il reste sombre mais avec un regard plus accessible. le roman traite principalement d'homophobie, de fausses accusations, de pédophilie et de différence de classes.
Le choix de narration m'a laissée perplexe. le récit est raconté à la 3ème personne et pourtant le point de vue est interne. Ca crée un sentiment de recul assez déroutant et pourtant une fois habituée ça marche. J'ai passé un bon moment même si ça ne sera pas mon préférée de l'autrice.
Le fait de choisir un personnage principal qui n'ose pas parlé pour suivre ses doutes et interrogations était une bonne idée. C'est un exemple fort pour illustrer la toute puissance des sportifs dans le milieu scolaire américain. S'il manque le petit plus qui implique complètement le lecteur, c'est une lecture intelligente qui fait réfléchir.
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Ce mardi 22 juin 2021, j'ai commencé ma journée par une lecture aussi captivante que déroutante, et qui m'a plongée dans mes réflexions une fois le livre refermé : Sexy, de l'immense Joyce Carol Oates.
L'histoire de Darren, un jeune garçon de 16 ans, espoir de l'équipe de natation de son lycée. D'une beauté à couper le souffle dont il n'a pas conscience, Darren attire tout le monde à lui, les filles… comme les garçons. Et ce pouvoir qu'il exerce sur les autres l'effraie et l'embarrasse, autant qu'il lui plait pour la sensation qu'il lui procure. Mais quand son professeur d'anglais, M. Tracy, lui montre un intérêt tout particulier, les choses changent pour Darren. Surtout quand ses amis adressent un jour au proviseur un courrier anonyme accusant Tracy de pédophilie…
L'écriture de Joyce Carol Oates est d'une efficacité redoutable. Elle va droit au but, ses chapitres sont énergiques, nerveux, la violence physique ou psychologique est présente dans chaque page, et son héros, tantôt lâche, tantôt brave, déconcerte souvent et se révèle troublant.
Oates aborde ici la sexualité masculine sous de nombreuses formes et avec une grande justesse, ce qui m'a fait réaliser que je la connaissais mal et qu'elle est beaucoup plus nuancée qu'on pourrait le croire. Elle aborde aussi le sujet de la calomnie et de ses dramatiques conséquences, renvoyant chacun à sa responsabilité face à des situations qui nous dépassent, dénonçant le silence qu'on observe parfois par plus de commodité, et pour ne pas chambouler notre propre existence. Et si Darren, sous le poids de la culpabilité, trouve le moyen de faire amende honorable, le roman finit sur une note douce-amère, nous renvoyant à ce brutal constat : nous, les êtres-humains, sommes capables du meilleur comme du pire. Un livre très intéressant.
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Dans ce roman estampillé «jeunesse » (à conseiller toutefois aux plus grands d'entre eux), Joyce Carol Oates dépeint l'univers tristement banal d'un lycée du New Hampshire, et sa communauté à l'esprit étriqué, pleine de préjugés.
Darren est beau, jeune et membre de l'équipe de natation du lycée. Il a de nombreux amis, une petite copine, une famille unie. Sa vie suivait un cours tranquille jusqu'à «la chose » avec M. Tracy, son professeur d'anglais… Darren perd ses repères, s'est-il vraiment passé quelque chose ce jour là ?

Un roman dans lequel je me suis un peu laissé ballottée, comme le personnage principal, avec des sentiments mitigés, des interrogations, des idées brouillées; J'ai d'abord cru à une sombre histoire de pédophilie au sein d'un lycée, puis d'homophobie, et finalement de harcèlement. Car c'est bien le thème principal de ce roman : les mécanismes à l'oeuvre dans la mise au ban d'un individu par un groupe de personnes. le scénario est toujours le même, Il y a des leaders et des suiveurs, la démission des adultes autour, proviseur, profs, parents, entre évitement, peur et lâcheté et parfois un individu «clef », celui qui peut faire pencher la balance, qui pourrait parler ou se taire. Pour que, peut-être, la honte change de camps.
C'est glaçant et bien mené, mais peut-être un peu confus au début, avec plusieurs thèmes mélangés, tous assez forts, qui m'ont un peu perdue en route.
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Je n'avais pas beaucoup apprécié Nous étions les Mulvaney, je me suis quand même laissée tenter par un deuxième ouvrage de Joyce Carol Oates. Et cette fois j'ai trouvé que son écriture rendait parfaitement le psychisme d'un adolescent, ses questionnements, ses doutes, ses loyautés,… qui ne transparaissent pas forcément dans son apparence qui peut être lisse. J'ai aussi beaucoup apprécié les petits détails qui mènent peu à peu à la naissance de la rumeur sur le professeur, et puis peu à peu à l'engrenage qui se met en place et qui interdit tout retour en arrière. J'ai aussi apprécié le regard de l'auteur sur les mentalités : la peur de l'homosexualité, la peur d'avoir un enfant homosexuel, et la confusion entre pédophilie et homosexualité. C'est amené sans en faire des tonnes, il n'y a aussi aucun manichéisme : la victime de la rumeur a des zones d'ombre, les accusateurs sont surtout des gamins pas bien malins, et Darrell mûrit au fil de cette histoire. La fin m'a un peu déçu, pas tant parce que beaucoup de questions restent ouvertes (ça, c'est plutôt une qualité) que parce que la scène de la soirée chez Jill me paraît un peu longue.
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Darren Flynn est un adolescent de seize ans, très populaire dans son lycée et espoir de l'équipe de natation. Pour lui, tout bascule un soir où son professeur d'anglais, Mr Tracy, lui propose de le raccompagner en voiture. Son comportement met Darren mal à l'aise sans toutefois qu'il ne se passe rien d'équivoque entre eux. Quelque temps plus tard Mr Tracy devient l'objet d'une vendetta menée par quelques amis de Darren car le professeur a fait renvoyer l'un des leurs de l'équipe de natation pour avoir triché à un devoir. Ils envoient au directeur du lycée une lettre et des photos et dénoncent leur professeur comme pédophile. L'engrenage se met en route. Implacable.

Ce court roman de Joan Carol Oates aborde à la fois la force de la calomnie, la suspicion qui entoure l'homosexualité et le courage qu'il faut pour aller à l'encontre de ce que tous pensent.

Soyons clair, ce n'est pas le roman le plus abouti de l'auteure. Il me semble rester beaucoup trop à la surface des choses et ne pas explorer suffisamment les thèmes à la base du roman. L'histoire de Mr Tracy est ainsi un peu vite évacuée (je ne dirai pas comment ici) et les adolescents à l'origine de la calomnie s'en tirent finalement à bon compte. Darren, le seul personnage qui ait à mon sens un peu de profondeur, n'attire pas forcément la sympathie mais l'auteure exprime assez bien le tiraillement qu'il ressent entre la fidélité qu'il pense devoir à ses amis et la vérité qu'il faudrait rétablir.

Est-ce parce que ce roman est apparemment destiné à un public adolescent (en tous les cas c'est ce qui est dit dans la présentation du roman par l'éditeur), ce récit est moins incisif, moins percutant que ce que j'ai pu lire jusqu'à présent de Joyce Carol Oates. Ainsi du thème de l'homosexualité et de l'homophobie qui restent à fleur de récit et sans qu'on comprenne bien si cela fait partie des questionnements de Darren. Je n'ai d'ailleurs pas très bien compris à quelle conclusion l'auteure voulait nous amener avec la fin du roman.

Bref, je ne me suis pas sentie véritablement concernée par ce roman dont le thème était pourtant prometteur surtout sous la plume de Joyce Carol Oates dont je connais le talent par ailleurs.
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Un peu mitigée pour cette lecture.

Parce que le sujet était hyper intéressant.

Imaginez un prof, exigent mais apprécié. Et d'un coup, sa vie est anéantie parce que des petits cons, pardon des élèves se mettent en tête de lui faire une blague, et l'accusent d'abus sexuels sur ses élèves. Sa vie est foutue. Comment pourrait-il s'en tirer après ça ?

Le problème, c'est sans doute le point de vue utilisé. Parce que oui, d'accord, il s'agit d'un roman pour ados, et donc qui de mieux placé qu'un lycéen pour donner son point de vue ?

Mais au vu de la gravité du sujet, je pense quand même que le témoignage du prof aurait été bien plus intéressant, et percutant. Et finalement, on reste un peu dans la surface.

Surtout que le lycéen en question, Darren, est un personnage très peu intéressant, et très très superficiel. Est-il à l'image des jeunes personnes de son âge ? Ce serait un peu triste de penser ça, c'est pas parce qu'on est ado qu'on est forcément con et vaniteux.

Mais bon, on a l'histoire de son point de vue, et il faudra s'y faire.

Le problème, c'est qu'il dramatise un tout petit événement qui n'a aucune importance. Ok, ok, son prof lui a dit de l'appeler par son prénom, et OH MON DIEU, il lui a touché le bras ?!

Et du coup, et malheureusement, une grande partie du livre ressasse ce non-événement. C'est lourd, répétitif et en même temps, intrigant. Je me suis dit à plusieurs reprises que j'avais pas dû comprendre et que ce qui avait été dit l'avait été raconté de tellement implicite que je n'avais pas saisi le traumatisme de cet incident. Mais non, c'est juste exagéré.

Et la mentalité des autres ados renforcent bien les choses. Et pas que les ados, d'ailleurs. La famille de Darren, aussi, bon sang ! Alors oui, évidemment, c'est une critique de la société américaine, et une façon de dénoncer l'homophobie. Mais c'est fait d'une telle façon qu'on a l'impression que l'auteur se contente de banaliser des propos - sûrement pensés par beaucoup dans cette classe de de la population aux idées rétrogrades - mais tellement infâmes que la lecture en devient presque dérangeante quand on se rend compte que le narrateur ne réagit même pas.

La fin relève un peu le niveau, même si très prévisible et attendue. Et finalement, l'écriture reste fluide, et ça se laisse lire plutôt bien.
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L'odeur du chlore lui colle à la peau, poisseuse et humide. Dans la piscine, il enchaîne les longueurs, crawl, il s'approche du bord, roulade, ses pieds touchent la paroi, ils la repoussent aussitôt, et enchaîne à nouveau les longueurs, jusqu'à épuisement.

Ses yeux sont rouges, irrités, son pouls s'accélère, son souffle devient court.

Il nage pour oublier, pour que l'épuisement du corps prenne le dessus sur son âme éreintée et tourmentée, il nage en SA mémoire, pour que cela vaille la peine. Pour noyer la culpabilité. Oui, il faut que cela en vaille la peine.

Darren Flynn a 16 ans, il est issu d'une famille modeste, il est un élève au niveau moyen, et a fait de la natation son sport de prédilection, son échappatoire. D'un naturel réservé, il est différent de ses copains, plus bourgeois, extravertis et décomplexés.

En ce jour de novembre, après son entraînement de natation, Mr Tracy (Lowell pour les intimes) propose à Darren de le déposer chez lui, après que son copain Steve lui a fait faux bond…

Dans la voiture, la radio est en route, il règne une drôle d'ambiance, « appelle-moi Lowell », cette même atmosphère poisseuse qu'à la piscine, Darren est mal à l'aise, ils roulent, s'arrêtent à une supérette « tu es sûr que tu en veux rien ? – Non, merci […] -Tiens, voilà du jus et à manger, tu dois être épuisé » …

Cette « chose » qui s'est passée dans cette voiture, pendant ce trajet, changera à jamais le destin de nos deux personnages…

Pris dans un engrenage dont il ne maîtrise pas les rouages, Darren se laisse entraîner par ses amis dans une spirale infernale, jusqu'à l'irréparable.

Roman sur la quête d'identité, sur l'adolescence, le besoin d'appartenance et toutes les craintes et peurs qui en découlent, Sexy est un récit qui frappe là où ça fait mal.

L'issue fatale nous glisse entre les mains, notre impuissance est révoltante ; Oates fait le portrait en toute justesse d'une adolescence insouciante, inconsciente, vicieuse et manipulable, sans repères, attirée par le danger comme un animal le serait d'une innocente proie inoffensive.
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Bon élève, beau garçon, membre émérite de l'équipe de plongeon... Darren, 16 ans, a tout pour lui et s'attire la sympathie de tous, même de son professeur d'anglais. Alors, quand celui-ci se voit accusé à tort de pédophilie, c'est toute une partie de l'univers de Darren qui s'effondre.

Révélant l'hypocrisie de la bonne société et son homophobie à peine déguisée, Sexy évoque aussi bien les ravages du harcèlement scolaire que la découverte, toujours semée d'embûches, de la sexualité. Adaptant son écriture à un lectorat dit "jeune adulte", Joyce Carol Oates ne renonce pas pour autant à ses sujets de prédilection, ni à leur noirceur... Et signe encore un excellent roman, à mettre entre toutes les mains !
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J'ai été attitrée par ce roman pour ados à la médiathèque parce que j'aime bien les livres de Joyce Carol Oates.
J'ai trouvé celui-ci moins puissant que "Nulle et Grande gueule" et même que "Zarbie les yeux verts" mais il dénonce bien les conséquences de la rumeur.
Dans un lycée, un professeur d'anglais exigeant, M.Tracy, est pris pour cible par des élèves déçus par leurs notes et homophobes qui décident de calomnier délibérément cet homme.
Le héros, Darren, est un sportif accompli et le beau gosse du lycée mais, titillé par son père et son frère, il s'interroge sur son identité sexuelle (implicitement) à cause des regards qu'il suscite aussi bien chez les filles que chez les hommes.
L'intérêt de l'intrigue réside certainement plus dans le cas de conscience qui se pose à lui, à savoir : il a été approché par M.Tracy mais pour être honnête "il ne s'est rien passé"...
Doit-il parler et mettre en jeu sa réputation ou se taire et laisser la justice enquêter ?
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