Air Gear, tome 23

Ah bah voilà ! Quand il se donne la peine de ne pas vouloir amuser lourdement la galerie, Oh ! Great peut nous donner quelque chose qui vaut le coup d'oeil. Je me réjouis et en même temps, je trouve cela dommage. Une saga aussi longue ne peut pas avoir un niveau toujours au top, mais avoir tellement de différences… J'en demande peut-être trop, aller savoir. La cible de Air Gear le trouvera peut-être top du début à la fin. Mais je n'en démords pas, pour moi respecter ses personnages, c'est aussi respecter ses lecteurs.

Bref ! Parlons un peu de ce tome vingt-trois. Fort heureusement, les phases d'entraînement sont finies. le début est dans la dérision totale, car Ikki a foiré royalement l'inscription au Gram Scale. le tournoi qui va changer littéralement la face du monde… le moment de gloire tant attendu, et aussi l'aboutissement qui permettra de réaliser le grand rêve de notre héros. Il s'en mord les doigts, il est contrit à souhait et cela nous rappelle aussi combien il est jeune… Si l'idée de se moquer allègrement de son héros peut paraître peu judicieuse à ce niveau-là, ici, je trouve que l'idée est bien choisie (non vous ne rêvez pas). Déjà parce que cela permet d'alléger un peu l'atmosphère qui risque d'être tendue pendant un sacré bout de temps. Ensuite, parce qu'en effet, on se rappelle qu'Ikki n'est qu'un adolescent. Il a ses failles et ce qu'il s'apprête à affronter pourrait faire fuir beaucoup de monde.

Alors oui, commencer ce tome en mettant en avant la stupidité d'Ikki est peu orthodoxe, mais cela fonctionne. Même le fait de faire venir Simca, Ringo et Kululu en même temps pour sauver les fesses de notre héros n'est pas dégradant. Déjà, elles agissent par amour, et ensuite parce qu'elles croient aux rêves de Ikki. Elles ont beau être dans des gangs rivaux, il est capable de les faire mettre de côté leurs différences. C'est un benêt qui inspire les autres, que voulez-vous ! Il est tellement adorable par moment, si peu centré sur lui, que l'on finit par tout lui pardonner.

Et viens ensuite, la partie la plus intéressante du tome. Les Kogarasu ont trouvé une faille, et sont bien décidés à s'y engouffrer. le Gram Scale a beau être un tournoi où ils risquent d'y laisser la vie, les enjeux sont trop grands. Mais pour y arriver, ils font devoir subir une épreuve. Un combat qui prend pratiquement les trois-quarts du manga. Graphiquement, on retrouve un niveau qui permet de se passer de texte. Scénaristiquement, non seulement le gang à battre est d'un niveau supérieur, mais il y a aussi toute une dimension sentimentale. Oh ! Great joue sur plusieurs tableaux, et met aussi en avant toutes les qualités des Kogarasu. On les voit enfin combattre ensemble. Au bout de vingt-trois tomes, il était temps. Mais cela en vaut le détour.

Donc, je reprends espoir. Je me dis que l'on est maintenant sur une longue ligne droite qui va mener au combat ultime. Il va y avoir des moments d'entre deux, c'est certain, mais je pense que l'on a passé un cap. Croisez les doigts pour moi.