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EAN : 9782290376461
192 pages
J'ai lu (06/09/2023)
3.84/5   19 notes
Résumé :
L'intérêt des philosophes romains, c'est qu'on peut vivre selon leurs principes. Au travers de son poème De la nature des choses, un immense traité existentiel, Lucrèce propose une conversion, autrement dit : une vie nouvelle faisant suite à l'ancienne qu'on abandonne après avoir compris ce qu'il y avait à comprendre, initié par un sage qui nous transmet son savoir. Ici : que le réel est matériel, qu'il n'est fait que d'atomes qui tombent dans le vide et de rien d'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai quelques fois eu un peu de mal à discerner de quelle personne émanaient les pensées et réflexions qui parsèment cet essai : Épicure, Lucrèce ou Onfray ; problème de concentration très certainement...
L'enseignement du sublime poème de Lucrèce peut être ramassé en quelques principes. Les voici, cités par M.Onfray en toute fin de ce livre (je ne fais que les recopier) :
1-La conversion à l'épicurisme est possible.
2-La poésie et la philosophie peuvent cohabiter.
3-La clarté stylistique existe en philosophie.
4-Le réel est matériel.
5-L'immatériel est une fiction.
6-L'au-delà de la physique n'existe pas.
7-La physique abolit la métaphysique.
8-La connaissance passe par les sens.
9-La raison détruit les chimères.
10-La science fait reculer les croyances.
11-Dieu est une fiction crée par les hommes.
12- La religion est superstition.
13-Le matérialisme est un vitalisme.
14-La passion amoureuse abolit la raison.
15-L'amour ataraxique est possible.
16-La peur de la mort abîme la vie.
17-La mort n'est pas à craindre.
18-L'atome est immortel.
19-Le vivant meurt et renaît.
20-Le monde est imparfait.
21-Le progrès va vers son contraire.
22-Les civilisations meurent.
23-Le contrat social est ataraxique.
24-Le pouvoir est immanent.
25-Les mondes sont pluriels et multiples.
26-Le libre arbitre permet la conversion existentielle.

Il n'y a plus qu'à vouloir...

En ce qui me concerne, je suis parvenu à admettre (par la réflexion) et à faire miens la quasi totalité de ces principes épicuriens et cela m'aide à vivre.
Mais, quitte à en souffrir, je ne peux faire un trait sur la passion amoureuse.
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Michel Onfray. La conversion. Vivre selon Lutèce. Ed. Bouquins. 2021. 188 pages. 5*
La conversion est celle que Onfray a vécu au contact avec ce poème extraordinaire d'un romain épris d'épicurisme.
Lucrèce avec son approche ontolologique atomiste, ses vibrations, son clinamen,… a poussé plus loin l'enseignement de son précurseur Epicure (de plusieurs centaines d'années son aîné).
Tous 2 appuient leurs réflexions sur des observations, des déductions et inductions.
Lucrèce nous livre un monde…délivré de ses craintes de la mort.
Onfray en extrait la substantifique moëlle en se limitant volontairement j'en suis sûr à cet essai de180 pages.
Passent à la moulinette Lucrécienne et dans le texte d'origine : la création du monde, la naissance, l'amour, les femmes, la religion, l'élan vital, le cycle de la vie et de la mort…
Bref un texte fondamental émaillé d'extraits de « La nature de choses » pour comprendre qui est Onfray, comment s'est pratiquée sa conversion d'athée à atomiste, et qu'est ce que Lucrèce a apporté à la science (e.a. à Lamarck, Darwin cités par Onfray mais aussi à d'autres) par la qualité de ses déductions pratiques et applicables au quotidien, magnifiquement traduites et versifiées (comme l'original), par Bernard Combeaud.
Une pure merveille qui donne envie de remettre la main sur ce de rerum Natura que j'ai lu…il y a très longtemps. Mais le temps de l'écrire, ma femme vient de me le trouver dans la collection Pléiades « Les épicuriens »…collection débutée cette année covidienne. « Je fais bien les choses » me souffle-t-elle à l'oreille. Ce que je ne lui dirai pas c'est ce que Lucrèce dit de l'amour…A découvrir… 😊. Et sur le sujet, il y a Ovide «l'Art d'aimer » et surtout le texte « Remèdes à l'Amour » comment soigner une maladie d'amour : hilarant, pratico-pratique et adaptable facilement à la vie moderne…
https://www.babelio.com/livres/Ovide-LArt-daimer-Les-Remedes-de-lamour-Les-Produi/667479?action=ajout

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Lucrèce nous donne de quoi construire une vie sereine, ataraxique, heureuse.
Ces leçons peuvent servir ici et maintenant si on le souhaite.
On peut donc être épicurien si l'on veut dans un monde où l'homme a marché sur la Lune.
De même, on peut être platonicien et croire à l'existence d'un monde uniquement constitué d'idées pures - dans une configuration quantique, ce monde existe aussi !
Dans l'ordre de notre Univers, c'est pure et simple fiction.
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Petit livre très intéressant pour s'initier à la pensée de Lucrèce, via different thèmes divers abordés successivement, et appuyés par des citations du poème.
Malheureusement, n'étant pas un habitué de ce type de livres, je me suis senti assez perdu et même largué lors de certains développements - n'étant probablement pas 1ssez cultivé pour comprendre les termes utilisés ou comprendre leur portée dans le contexte étudié.

Peut-être qu'une relecture d'ici quelques années m'aidera à y voir un peu plus clair ! Dans tous les cas, il est temps que je me lance tête la première dans "de rerum natura" - peut-être était-ce également une erreur de ne pas l'avoir lu avant la lecture de ce livre !
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Aimer son destin en sachant qu’il se répète sans cesse et se répétera dans les mêmes formes dans les cycles perpétuels de l’éternel retour, je ne pouvais y consentir. Il eut fallu pour cela souscrire à la théorie de l’éternel retour ! Et puis, que ma vie ait déjà été dans un nombre de fois incommensurable sous la même forme et qu’elle le serait un nombre incommensurable de fois dans les mêmes formes, sans que rien n’y bouge d’un iota, je ne pouvais l’admettre… J’aimais chez Nietzsche ses colères, ses furies, ses intuitions, ses fâcheries, ses traits de génie, mais aussi ce qui plaît à un adolescent tourmenté par ses démons : ses bêtises sur les femmes, ses éloges de la puissance, son envie de raser le Vatican pour y faire un élevage de serpents, les imprécations de son Antéchrist , sa psychologie désespérée dans l’esprit des moralistes français sur la nature humaine. Et après ? Vivre selon Nietzsche, du moins selon le surhumain, voilà qui suppose l’adhésion à l’éternel retour, une scie musicale dans presque toute la philosophie antique.
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Dans mon esprit d’enfant qui vagabondait pendant ces longues heures d’ennui, je concevais de façon intuitive qu’il n’était par exemple pas possible que, factuellement, Jésus ressuscite Lazare, ce qui choquait plus mon bon sens que ma raison alors en cours de constitution. Mais puisqu’on racontait cette histoire, il fallait bien qu’allégoriquement elle ait un sens caché. Je pouvais dès lors tenir les deux bouts d’une histoire allégorique et d’une signification philosophique. C’est le génie du christianisme d’avoir été une religion qui donne une grande place à la symbolique.
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Le mal était consigné sur des fiches cartonnées entassées sur des bancs, près des fonts baptismaux où j’ai été porté après avoir été ondoyé à la maternité. On les lisait et relisait avant de se confesser afin de faire le bilan de sa vie morale. Sales, noirs, graisseux à force d’avoir été tripotés par des ouailles de tous les âges, ces cartons listaient les péchés : mentir, voler, jurer, désirer le plaisir des sens, c’était se retrouver à la porte des enfers où l’on grillait éternellement en y expérimentant les tourments les plus extravagants ! Manger plus que de raison, boire autre chose que de l’eau, trouver plaisir à un bon repas arrosé, c’était péché de gourmandise. Désirer une jeune fille de sa classe, se caresser, se masturber en pensant à elle, avoir des pensées lubriques, c’était péché de luxure. Avoir une haute estime de soi, être arrogant, suffisant, prétentieux, orgueilleux, c’était pécher contre la vertu d’humilité. Le vol, la violence, l’adultère, le crime, une fois commis avec la conscience qu’il s’agissait de fautes, constituaient des péchés mortels.
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La vie n’est pas une pure et simple somme arithmétique d’atomes, mais bien une somme arithmétique d’atomes liés par une dynamique : celle du mystérieux clinamen – mystérieux ou miraculeux car, sans lui, l’être ne serait jamais sorti du néant. Le clinamen est la clé ontologique de l’épicurisme. Il empêche que l’atomisme sombre dans un pur déterminisme, un fatalisme.
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La foudre, quand elle tombe sur un endroit, le désigne comme sacré, or, le sacré ne va pas sans terreur. Sa chute sur un temple passe pour un mauvais présage, elle annonce l’apocalypse. L’empereur Tibère se protège de la foudre lancée par Jupiter avec une couronne de laurier, car on croit alors au pouvoir prophylactique de cette plante. De manière générale, ce que l’on ne connaît pas effraie. Les hommes préfèrent des raisons fantasques et magiques à un manque d’explications.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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