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sur 9885 notes
Je remercie chaleureusement les éditions le Seuil ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance.

« Là où chantent les écrevisses« , le titre du tout premier roman de l'auteure américaine Delia Owens, fait résonner en nous toute la poésie, l'éclat délicat et ciselé de son style d'écriture. Il est publié aux éditions le Seuil et c'est un livre qui a déjà conquis quatre millions de lecteurs notamment aux États-Unis où il fait figure de phénomène littéraire. Une adaptation au cinéma est d'ailleurs en cours. Il faut dire que ce magnifique roman tout en sensibilité réussi le pari audacieux de réunir des lecteurs de tous les horizons, tant cette célébration de la nature est un hymne universel et panthéiste qui fait sens auprès de nos consciences écologiques éveillées. Delia Owens est diplômée en zoologie et biologie et c'est tout naturellement que son premier roman s'inscrit géographiquement dans un lieu sauvage, un marais proche de la petite ville de Caroline du Nord du nom de Barkley Cove. Nous sommes dans les années 1950-1960. L'héroïne s'appelle Catherine Danielle Clark mais tout le monde la connait et l'appelle par son autre surnom « la Fille des marais » ou Kya. On dit d'elle toutes sortes de choses colportées par la rumeur. Kya n'est encore qu'une enfant de dix ans à peine lorsque Ma fuit la violence et l'alcoolisme d'un homme fou. Ma laisse Kya ainsi que ses frères et soeurs. Très vite, tous fuis, seul demeure kya qui vivra avec ce spectre de père irascible et délirant lorsqu'il boit. Bientôt, il s'absente de plus en plus longtemps de la cabane où ils vivent. Et puis un jour, Pa ne revient plus et voici Kya, enfant, seule et livrée à elle-même. Les services sociaux la recherche pour l'emmener à l'école. Elle y restera une journée seulement, moquée et vilipendée par ses camarades qui ne voient en elle qu'une souillon, une sauvageonne illettrée et sans intérêt. Kya se cache et les Marais deviennent son sanctuaire et son refuge. Elle se sert d'une petite embarcation pour pêcher et échanger le fruit de son travail contre un peu d'essence pour son bateau, de la nourriture et de quoi faire fonctionner sa lampe à pétrole. Les mois s'égrènent et cette solitude devient son quotidien. Pas d'amis, pas de famille, peu de contacts avec l'extérieur du marais sauf pour quelques courses. En se baladant dans les lagunes, son refuge, elle fait un jour la connaissance de Tate, un tout jeune adolescent, un peu plus vieux que Kya. Il déborde d'affection pour elle et décide de l'apprivoiser peu à peu. Il lui apprendra à lire et à écrire, lui fait découvrir les noms des espèces animales vivant dans le marais. Kya apprend, elle revit au côté de Tate. Mais les années passent et bientôt Tate doit lui aussi partir pour poursuivre ses études dans une grande ville. Ce départ est vécu comme un abandon, une trahison.. Et puis un jour, surgit Chase.. Delia Owens signe un premier roman bouleversant conçu telle une tragédie grecque à la beauté élégiaque. On se consume en lisant la puissance d'évocation et le lyrisme de ces pages. Une ode à la liberté, à la solitude, à l'émancipation, à cette nature célébrée comme un personnage à part entière dans ce livre. On vibre, on est ému, on a peur pour Kya et on s'attache viscéralement à cette héroïne tragique qu'on ne veut plus quitter. Rarement un livre ne m'aura autant happé par son histoire, par son style d'écriture. L'émotion est à fleur de peau, le poids du destin implacable. Je ne vous dévoile rien de plus sur l'enquête qui est au coeur de cette histoire brûlante, étourdissante. Je vous laisse le plaisir intact de découvrir Kya, celle que l'on surnomme « la Fille des marais ». Quelque chose me dis qu'une fois terminé, ce roman laissera une trace en vous, un sillon, une empreinte qui sont la marque des grands auteures. « Là où chantent les écrevisses » est un immense roman qui vibre en nous comme un écho déchirant de ces êtres rejetés, seuls parce que différent.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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« Un marais n'est pas un marécage. le marais, c'est un espace de lumière, où l'herbe pousse dans l'eau, et l'eau se déverse dans le ciel. Des ruisseaux paresseux charrient le disque du soleil jusqu'à la mer, et des échassiers s'en envolent avec une grâce inattendue – comme s'ils n'étaient pas faits pour rejoindre les airs – dans le vacarme d'un millier d'oies des neiges. »

Catherine surnommée « Kya » vit dans une cabane perdue dans les marais qui bordent la petite ville de Barkley Cove en Caroline du Nord.
Après le départ de sa mère, de ses frères et soeurs et surtout de Jodie, son frère préféré, son père l'abandonne à son tour.
Préférant fuir l'école et la société qui la rejettent, la petite fille de 10 ans devient l'étrange « Fille des Marais », la sauvageonne farouche qui se cache « là où chantent les écrevisses ».
Désormais seule au monde, Kya grandit au fil des marées et au rythme de l'éternel cycle des saisons avec pour seuls amis les créatures du marais, un couple de commerçants et Tate, un adolescent qui lui apprend à lire et qui deviendra son premier grand amour.
Livrée à elle-même, c'est auprès de Mère Nature que Kya trouve refuge pour tenter de décrypter les événements malheureux qui jalonnent sa jeune vie : la blessure béante de l'abandon de sa mère, l'arrache-coeur de la fuite de Jodie, l'amour qui n'a rien d'éternel.

La solitude et l'abandon marquent sa vie de manière inéluctable mais la fascination pour les espèces animales et végétales l'élève et lui permet d'acquérir une connaissance infinie de cet endroit empreint de magie qui relie la terre à l'océan.

Le roman alterne entre la vie de la jeune héroïne à partir des années 50 et l'enquête sur le meurtre mystérieux de Chase Matthews, un jeune homme de la ville en 1969.

Parsemé de beaux poèmes, ce roman est un chef-d'oeuvre, une véritable ode à la nature dans sa beauté la plus pure mais aussi dans la violence engendrée par les règles immuables qui la régissent.

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Fait assez rare pour moi, c'est une chanson qui m'a fait découvrir ce roman.
Cet été, un peu avant la sortie du film, Taylor Swift chantait la sublime ballade " Carolina". J'ai écouté cette chanson en boucle.
N'ayant pas pu voir le film, je suis bien contente d'avoir trouvé le roman à la médiathèque.

Là où chantent les écrevisses....
C'est déjà en soi un merveilleux titre. Intrigant, doux et âpre à la fois.
Comme le roman peut l'être.
C'est l'histoire de Kya, abandonnée par sa mère, ses frères et soeurs, laissée seule avec un père alcoolique et brutal. Celui-ci finira également par partir. Elle n'a que dix ans et doit apprendre à survivre seule et isolée dans une maison sans aucun confort au beau milieu du marais.
Kya grandit comme une enfant sauvage. Elle n'aura que très peu d'amis. Jumping et son épouse, un couple de noirs, mis également au ban de la société à qui elle vendra des moules et puis Tate, un ami de son frère qui lui apprend à lire.
Mais n'en disons pas plus...

Là où chantent les écrevisses est vraiment une très belle histoire. C'est avant tout une ode à la nature. L'auteure, Delia Owens, étant zoologiste et biologiste, place Kya au sein d'un environnement sauvage et magnifique. La faune et la flore de ces marais de Caroline du Nord prennent une part importante dans ce roman. Kya en est le chantre. Sa solitude se berce au fil de l'eau, s'apprivoise au contact des hérons et des aigrettes, des mouettes et des goélands et se balance doucement au chant des écrevisses.

Ce roman, c'est aussi une histoire policière. Dès le début du roman, on suit une enquête en parallèle menée par le shérif de la ville sur la mort soudaine et inquiétante d'un jeune Quaterback, Chase, qui les mènera jusqu'à....... Kya.

Histoire tragique et bouleversante, Là où chassent les écrevisses se lit en apnée. La solitude de Kya au beau milieu de cette nature sauvage enveloppe le lecteur dans une espèce de moiteur étouffante, son histoire d'amour et tragique l'entraîne dans une douce mélancolie, et l'enquête menée lui fait perdre haleine.

"L'amour là enfermé
Pauvre animal piégé
De sa chair se repaît.
Libre d'errer il doit rester
Au rivage désiré
Il lui faut respirer."


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En 1952, en Caroline du Nord, la ville de Barkley Cove est littéralement un trou perdu. C'est ici que grandit Kya, entre terre et mer, en bordure des forêts de chêne et de l'océan. Sa famille vit dans une cabane, au coeur des marais. Kya n'a que 7 ans lorsque sa mère l'abandonne, lasse de la pauvreté et des coups de son mari. Puis ce sont ses frères et soeurs qui la quittent, la laissant seule avec un père violent et alcoolique, jusqu'à ce que ce dernier disparaisse lui aussi un beau jour. Kya reste seule et se débrouille alors pour survivre. Farouche et solitaire, elle ne se laisse pas approcher par les services sociaux, ne va pas à l'école et fuit les gens qui ne voient en elle qu'une petite sauvage, un rat des marais. Sa seule famille sont les oiseaux de mer, son seul foyer le marais. Elle développe progressivement une connaissance pointue de son milieu. Lagunes, estuaires, faune et flore, toute cette nature devient son monde, son univers, tandis que les hommes lui demeurent étrangers. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme sensible et passionné comme elle par la vie des marais, lui fera saisir l'ampleur de sa solitude et l'envie de s'ouvrir aux autres, le plaisir d'être aimée. Auprès de lui, elle apprendra à lire et développera encore ses connaissances. Mais pour la Fille des marais comme les habitants la surnomment, le bonheur n'est pas encore arrivé.

Roman vibrant de poésie et d'inspiration nature writing, « Là où chantent les écrevisses » est une ode à la nature et à la vie au plus près du monde animal et végétal. Son auteur Delia Owens, zoologiste et biologiste, apporte tout son savoir pour créer un personnage emblématique qui ne fait qu'un avec le monde qui l'entoure. Au côté de Kya, nous sentons l'humus et les embruns, nous observons coquillages et plumes, nous écoutons les cris des goélands et voyons les hérons se percher sur leurs pattes. La cabane où elle vit semble se fondre elle aussi dans la nature qui l'entoure.
Mais ce récit, c'est également celui d'un apprentissage : celui de la solitude tout d'abord, puis d'une croissance, jusqu'aux émois amoureux et à l'éveil à la sexualité. D'abord pour se protéger des préjugés que soulève sa façon de vivre, puis par goût, Kya aime la solitude. Mais elle découvre également au contact de Tate que tout être humain a besoin d'être regardé, si ce n'est aimé.
Enfin, l'intrigue policière qui débute en 1969, liée à la mort d'un jeune homme de bonne famille, nous permet de jongler entre différents registres.

Récit de nature writing, romance, enquête policière, « Là où chantent les écrevisses » est un magnifique roman, empli d'émotions, qui nous décrit également un contexte précis, celui du Sud des Etats-Unis dans les années 1960 où le racisme est toujours bien ancré.

Mon seul petit point négatif sera sur les chapitres consacrés au procès, trop longs à mon goût. Mais le roman de Delia Owens est de ces histoires qui se dévorent et qui happent le lecteur dès les première pages, avec un personnage qui reste longtemps ancré en nous. Pour mieux vous imprégner de ce roman, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à des photographies de la Caroline et du Nord et de ses marais.

Une véritable réussite.
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Auteur : Delia Owens
Titre : Là où chantent les écrevisses
Editeur : Seuil
Résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Kay vit seule et recluse dans une cabane isolée. En ville, on la surnomme la fille des marais, mais est-elle réellement sauvage et analphabète, comme tous l'imaginent ? La rencontre avec Tate, une jeune homme doux et attentionné, puis avec Chase, la coqueluche du lycée, va transformer sa destinée.
Mon humble avis : Quatre millions de lecteurs, best-seller international, presse unanime, voilà un roman né sous une très belle étoile. Un polar au milieu des marais, une nature préservée et les somptueux décors de la Caroline du Nord, il n'en fallait pas plus pour me décider à lire le désormais fameux Là ou chantent les écrevisses. Parfois la déception est à la hauteur de l'attente, pour ce roman ce ne fut pas le cas. J'ai une prédilection pour les romans du sud des Etats-unis et dès les premières pages, j'ai aimé cette ambiance que l'on retrouve notamment chez Twain, Harper Lee ou encore chez Pat Conroy. Delia Owens est zoologue et cela se sent. La faune et la flore de cette région sont sans aucun doute les deux personnages principaux de son roman. Là où chantent les écrevisses est avant tout un bel un hymne à la nature. Et puis il y a Kay, ce personnage farouche, cette jeune sauvageonne qui vit en quasi-autarcie dans un marais qui est à la fois sa protection et sa seule source de subsistance. Kay est belle et sauvage, elle est un mystère pour les jeunes de la ville, une énigme. C'est autour d'elle que va se nouer le drame qui est au coeur de ce roman, le meurtre de Chase Mathews, un jeune fanfaron dont la disparition va mettre la ville en émoi. Vous l'aurez sûrement compris, l'histoire ne brille pas par son originalité ni par la vraisemblance de son enquête, le charme de ce roman réside autre part, plutôt dans l'atmosphère, dans la langueur de ces états du sud, dans les belles descriptions et dans cette nature, sauvage et omniprésente. Un beau roman, encore une fois, et un personnage qui restera dans les mémoires.
J'achète ? : Tu n'as clairement pas eu besoin de mon humble avis pour te ruer sur ce titre, et tu as bien fait. Là où chantent les écrevisses est un roman populaire dans le bon sens du terme et ce n'est pas si courant. Chapeau bas, Miss Delia Owens.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Là où chantent les écrevisses est un endroit mystérieux et reculé des marais de Caroline du Nord, un endroit où Kya peut se réfugier, se cacher, expérimenter la luxuriante flore et l'abondante faune qui le peuplent.
La jeune Kya, six ans quand débute le roman, habite une cabane et vit à la marge avec sa famille. Ma sera la première à quitter le foyer et la violence du père, suivront les frères et la soeur. Kya va apprendre la survie et la ruse, elle va grandir seule car au bout de quelques années le père va définitivement quitter les lieux. Elle devient pour les gens de la petite bourgade où elle achète son gruau quotidien « la fille du marais», celle qui se promène pieds nus et qui vends des moules et des huîtres pour gagner l'essence pour son petit bateau. Sa rencontre avec Tate, un jeune garçon qui se passionne aussi pour le marais où il vit, va bouleverser son quotidien lorsqu'il lui apprendra à lire.
En parallèle des chapitres consacrés à la vie de Kya interfèrent les chapitres liés à la découverte d'un homme mort de façon mystérieuse dans les marais. Et même si au début du roman l'enquête piétine et s'embourbe dans la vase le lecteur se partage avec ferveur entre ces deux histoires qui ne feront bientôt plus qu'une.
C'est la longue balade dans les marais où j'ai accompagné la lumineuse Kya à la recherche de plumes, de nids ou de coquillages qui m'a exaltée et séduite. J'ai retrouvé dans cette nature exubérante et généreuse, souvent indomptée, les sensations d'espace et de liberté que me procurent les récits des éditions Gallmeister. L'intelligence empirique de Kya est mise à l'honneur, notamment par Tate qui atteint les mêmes connaissances précises du marais grâce à ses longues études. "L'ornithologue/entomologiste" va sublimer son art grâce à sa lecture d'ouvrages spécialisés et grâce à ses qualités de dessinatrice du détail, du corpuscule. Mais les pérégrinations de Kya ne s'arrêtent pas dans les marais de Caroline du Nord, sa curiosité naturelle la pousse vers l'humain, vers les relations et les liens si complexes qui régissent la vie en société. Elle oscillera sans cesse entre ses envies altruistes et son goût pour la solitude marquée définitivement par les abandons successifs des gens qu'elle aime.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture quelque peu déséquilibrée mais tellement addictive!
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Difficile de passer après 1137 critiques.

C'est un livre magnifique avec une héroïne inoubliable. Ce roman touche et bouleverse.
D'abord le décor, le cadre avec ces somptueuses et délicates descriptions. le marais ça ne me parlait pas forcément. Et là, je dois dire que je suis subjuguée par la force de l'évocation, la découverte de la multitude d'insectes et d'animaux qui y vivent.
Et puis bien sûr il y a cette petite fille Kya qui vit dans le marais. Un jour sa mère part avec une valise sans se retourner. Puis chacun de ses frères et soeurs. le père est d'une violence inouïe. Et la petite fille de 10 ans finit par se retrouver seule dans sa cabane déployant des trésors d'imagination et de courage pour survivre.
Je serai morte de peur et de faim à sa place.
Pour les autres, elle n'est que la fille des marais. une paria. Ils seront peu à l'aider, à lui témoigner un peu d'affection. Heureusement il y aura le couple Jumping et Mabel mais ils sont noirs et ont peu de poids dans la société. Il y aura aussi Tate l'ami du frère de Kya. Il lui apprendra à lire. Mais lui aussi finira pas partir à l'université.
La solitude. Kya souffre de la solitude.
Et puis il y a plus tard le corps de Chase que l'on retrouve mort dans les marais. Et bientôt tous les regards, tous les soupçons se portent sur Kya devenue une jeune femme.
Waouh quel roman. J'ai adoré les descriptions du marais, la vie de Kya, ses aquarelles et ses collections d'insectes. J'ai beaucoup apprécié aussi le procès.
Et quelle fin !
Un très beau roman vraiment bien écrit et superbement documenté.
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Je vais donc joindre ma voix, non pas aux écrevisses, mais au choeur de celles des Babeliot(te)s qui comme moi ont été totalement séduite par ce très beau roman.

J'ai adoré ce livre, son ambiance magique tellement proche de cette nature, dont, au fond de nous, on rêve tous.

J'ai aimé être avec Kya, enfant sauvage des marais, comme j'avais été proche de Huckleberry Fin lorsque je commençais à lire de "gros livres"...

J'ai été très émue, très bouleversée par ses aventures et en suis moi même totalement étonnée.
Cela a dû réveiller chez moi une prairie de fleurs bleues...

Les personnages sont attachants et l'ensemble rondement mené.
Il y a une intrigue dont la fin déconcertante rajoute encore de la beauté et de la profondeur à l'ensemble.

A lire , vite, pour se rappeler, avant que nous ne gâchions tout, comme la Nature est belle quand on la regarde et surtout qu'on la protège et qu'on la respecte.

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Un marais en Caroline du Nord, aux Etats-Unis.
Dans les années 1950, la petite Catherine - surnommée Kya - Clark vit avec sa famille (qu'on qualifierait de "dysfonctionnelle" en ce début de 21ème siècle) à l'écart de la petite ville de Barkley Cove. Petit à petit cette cellule familiale se délite et Kya apprend très tôt à se débrouiller seule pour survivre, manger et faire face à la méchanceté et aux préjugés des gens de la ville.
A la fin des années 1960, Chase Andrews, l'archétype du jeune homme populaire au lycée (quarterback de l'équipe, etc) est retrouvé assassiné dans le marais.

L'auteure alterne les chapitres entre ces deux périodes pour reconstituer à la fois ce qui s'est passé la nuit du meurtre (ou de l'accident) et l'évolution des personnages ainsi que les liens qui les ont lié.

A l'issue de cette lecture je manque de mots pour dire mon émotion, mon enthousiasme et ma gratitude pour les éditions Points et Babelio, ainsi qu'à kryzsvanco qui m'avait conseillé ce roman.
Dès les premières pages j'ai été totalement captivée par ce roman. L'une des premières raisons est qu'il décrivait des endroits que j'avais moi-même visité donc je me représentais parfaitement les scènes et les lieux. Et jusqu'à la dernière page j'ai été émue. C'est un roman que je n'ai pas pu lâcher tant que je ne l'avais pas fini. C'est le genre de roman que tout lecteur attend, le roman dans lequel on continue de "vivre" et qui nous accompagne même lorsqu'on l'a posé et qu'on a hâte de rouvrir dès que le quotidien nous le permet.

C'est magnifique, c'est beau, c'est dépaysant, c'est brillant et c'est unique !
Delia Owens fait preuve d'une maîtrise époustouflante en ce qui concerne la narration et la construction du récit et y incorpore avec intelligence des anecdotes et descriptions zoologiques et naturelles qui donnent toute sa force et son épaisseur à son histoire. Pas une seule seconde je ne m'y suis ennuyée tant j'ai été prise aux tripes !

Ce roman parle autant de famille, de mémoire, de socialisation, de solitude que de science et de nature.

Alors oui, c'est un roman sur la nature mais pas seulement : c'est aussi un roman sur l'humain et ses instincts sur lesquels la civilisation a mis une telle couche de vernie qu'on en a oublié leur existence.
Les parallèles et oppositions entre instincts et comportements humains et la différence "essentielle" qui nous distingue du règne animal , à savoir notre capacité à réfléchir sur nous-mêmes sont formidablement mis en scène. La preuve que la fiction peut interroger ou interpeller autant que les essais : les descriptions qu'elle fait de l'expérience carcérale, du système judiciaire interrogent ces fameux rituels "civilisés" dont nous sommes si fiers aujourd'hui.
En somme, l'écrivaine nous présente les sciences, la justice, la poésie et la fiction comme des moyens différents dont le but est le même : comprendre et expliquer ce qui fait l'humain. Quel tour de force !

Bref, j'ai tellement adoré ce roman et tout ce qui s'y trouve que je pourrais en parler des heures. Si je l'ai dévoré en quelques jours , ces personnages vont me suivre et m'habiter encore longtemps c'est sûr et certain!

Et dire que c'est un premier roman : vivement que Delia Owens en écrive d'autres !!
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Les thèmes de Là où chantent les écrevisses : solitude, abandon et nature. Même si vous risquez de trouver le début de l'histoire peu crédible, Kya et sa vie dans le marais vous attraperont par le coeur et ne vous lâcheront plus.

La famille de Kya vit pauvrement, au coeur des marais. Dès le début du livre, la maman de Kya quitte sa famille, sans un mot d'explication et Kya sent que ce jour où elle a vu s'éloigner sa maman n'est pas comme les autres.

D'abord, sa maman avait une valise à la main, ensuite, elle ne s'est pas retournée pour lui faire un signe. Puis la fratrie déserte aussi les marais, même Jodie, le frère qui est le plus proche de la petite fille.

À six ans, Kya doit composer avec un père mutique, alcoolique, parfois violent.

Ce début d'histoire m'a gêné par les doutes sur la probabilité de survie d'une si jeune enfant.

Là où chantent les écrevisses pourrait être un conte sur l'abandon et la solitude, si, en parallèle, il n'y avait pas une enquête policière qui nous ramène vers la réalité.

L'auteur pourtant vous attrapera le coeur jusqu'à ce que vous finissiez le livre. Les longues balades de Kya dans le marais n'y sont sans doute pas étrangères.

Un livre qui interroge sur notre relation aux autres et sur notre relation à la nature.
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