La situation m'est insupportable. Aezin et Tamien sont seuls face à une escouade complète de prêtres Iskis qui prennent peu à peu le dessus. J'ai peu d'espoir quant à leur capacité à nous sauver, et je me refuse à laisser tomber Justin entre leurs mains. Je m'approche du bastingage, pousse un rugissement et saute.
Je reste suspendu dans les airs une fraction de seconde. Ai-je si bien calculé mon coup avec ce corps aux capacités physiques exceptionnelles ? Ou bien la chance divine était-elle de mon côté ? Toujours est-il qu'aucun boulet ne vient me frapper. Je franchis le rideau de fumée et atterrit sur le pont ennemi. Je constate la surprise des Iskis mais n'attends pas qu'ils se ressaisissent : je tournoie, je frappe de mes griffes acérées, crache un geyser de flammes.
Le bois s'embrase, les Iskis hurlent, de douleur comme d'épouvante. Les foudroyants gardent le silence. Je bondis sur les prêtres et déchire des chairs. Je ressens une faim que j'avais contenue jusque là. J'ai le désir de tuer, de massacrer. De me repaître de ces chairs tendres. Je ravage leur pont et devant moi, marins et soldats tombent ou fuient. Certains se jettent à l'eau. Les prêtres, eux, s'organisent. Ils utilisent le pouvoir pour circonscrire mes flammes, ce qui signifie que je n'ai plus aucune chance face à eux. Je ne peux qu'espérer avoir donné suffisamment de répit à Aezin et Tamien pour qu'ils contre-attaquent.
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