Paul Smith, dans sa préface, parle de façon très juste du travail de Martin Parr.
"Chez Martin, au contraire, il s'agit de révéler des choses, de montrer ce que nous sommes et comment nous vivons, de dépeindre la vie humaine telle qu'elle est et non telle que nous aimerions qu'elle soit."
Martin Parr s'intéresse aux êtres qui essaient à toute force de paraître, de briller, d'être dans la lumière. Il leur offre la lumière, mais peut-être pas celle qu'ils attendaient. Crue, vive, sans concession, un vrai néon de dentiste (mais comment arrive-t-il à obtenir un tel rendu en toutes circonstances ? Flash ?) Caries et scories, tâches et mouches s'affichent au grand jour. Des peaux grasses et luisantes, des dents exagérément blanches, des quantités de lunettes de soleil et des chapeaux dans tous les coins sont tout ce qui reste du "
Luxe" après le passage du photographe.
Ce sont des images à la fois laides et très propres, balayées, dépoussiérées, où les détails semblent calculés au millimètre près. Elles portent bien leur sujet mais finissent par être ennuyeuses par excès de perfectionnisme. La visite de l'ouvrage est momentanément fascinante, puis l'humour grossier, basé sur les juxtapositions et les fissures dans les poupées barbie fait naître un sentiment d'écoeurement qui noie le visionnage. À déguster à petites doses.