La poésie est vivante, preuve en est le nouveau recueil d'Étienne Paulin.
Au titre empreint de rêverie et de mélancolie, se prêtent des vers feutrés et délicats sur des pages qui invitent à la quiétude. En explorant l'art du langage et en usant d'une écriture alchimiste, la musicalité, des vers libres d'Étienne Paulin s'envolent et se déposent dans un bruissement puis parfois dans un murmure de sonorité, ensuite, le rythme reprend symphonique et pictural.
parle plus bas plus bas plus bas
comme si tu étais sûr que nul n'arrivera
parle des genêts des ajoncs du velours
et des belles moitiés du jour
Résolument moderne, dans la forme, sa poésie lyrique est libre et artistique et exprime toute l'authenticité des émotions et des sensibilités, fragments subtils et instantanés de mots de l'essentiel. La fluidité des vers est apaisante, une langue soutenue dépourvue de ponctuation.
Le recueil se compose de plusieurs parties « Fin du trésor », « Province », « Terrain d'étourderie », «
Ariel » alliant sérénité, enthousiasme et désarroi et dans lesquelles rayonnent la nature, le temps qui passe, l'amour, la vie tout simplement.
Ariel pour l'archange, pour La Tempête, pour le superbe livre de
Sylvia Plath, et avant tout parce que c'est le prénom de ma femme, qui m'a réappris à vivre. »
Étienne Paulin tout en sobriété ravive la mémoire de l'enfance, une nostalgie perceptible de page en page.
Au milieu du recueil, vient l'hommage, central, à
Philippe Soupault, l'un des précurseurs du surréalisme, paroles émouvantes et vers bucoliques pour donner du sens aux analepses qui vont suivre.
Etienne Paulin offre une poésie raffinée et harmonieuse dans laquelle les mots fredonnent et sensibilisent le monde.