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EAN : 9782072998447
152 pages
Gallimard (19/10/2023)
4.75/5   12 notes
Résumé :
Ce nouveau recueil d’Étienne Paulin surprend comme un mystère, d’abord par son titre qui laisse imaginer les joies de l’enfance et des tristesses sans commune mesure. La voix du poète, pièce après pièce, donne à voir un monde unique, drôle et énigmatique, plein de bonheur et, parfois, laissant interdit face à ce qui ne cesse de fuir entre les doigts. C’est le regard d’un enfant que le poète n’a pas oublié avoir été, qu’il est encore ; c’est son adresse à ce qu’il vo... >Voir plus
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La poésie est vivante, preuve en est le nouveau recueil d'Étienne Paulin.
Au titre empreint de rêverie et de mélancolie, se prêtent des vers feutrés et délicats sur des pages qui invitent à la quiétude. En explorant l'art du langage et en usant d'une écriture alchimiste, la musicalité, des vers libres d'Étienne Paulin s'envolent et se déposent dans un bruissement puis parfois dans un murmure de sonorité, ensuite, le rythme reprend symphonique et pictural.

parle plus bas plus bas plus bas
comme si tu étais sûr que nul n'arrivera
parle des genêts des ajoncs du velours
et des belles moitiés du jour

Résolument moderne, dans la forme, sa poésie lyrique est libre et artistique et exprime toute l'authenticité des émotions et des sensibilités, fragments subtils et instantanés de mots de l'essentiel. La fluidité des vers est apaisante, une langue soutenue dépourvue de ponctuation.

Le recueil se compose de plusieurs parties « Fin du trésor », « Province », « Terrain d'étourderie », « Ariel » alliant sérénité, enthousiasme et désarroi et dans lesquelles rayonnent la nature, le temps qui passe, l'amour, la vie tout simplement.

Ariel pour l'archange, pour La Tempête, pour le superbe livre de Sylvia Plath, et avant tout parce que c'est le prénom de ma femme, qui m'a réappris à vivre. »

Étienne Paulin tout en sobriété ravive la mémoire de l'enfance, une nostalgie perceptible de page en page.
Au milieu du recueil, vient l'hommage, central, à Philippe Soupault, l'un des précurseurs du surréalisme, paroles émouvantes et vers bucoliques pour donner du sens aux analepses qui vont suivre.
Etienne Paulin offre une poésie raffinée et harmonieuse dans laquelle les mots fredonnent et sensibilisent le monde.
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J'aime cette poésie sobre, dépouillée, procédant à une transmutation modeste mais efficace de la vie en art : impressions visuelles du quotidien, souvenirs nostalgiques et doux :

tu te rappelles
le petit sentier
perdu dans la Rhur
laid pour tout le monde ?
je l'ai emprunté
dans un rêve entier
il était crayeux

petit chagrin sans âge
je voudrais savoir
à qui je m'adresse

Etienne Paulin est angevin de naissance et vit à Locronan, l'un des plus jolis villages que j'ai jamais vus.
Même ses ports d'attache font rêver...
Locronan : parmi ses splendeurs fleuries, j'ai le souvenir d'une poule rousse, comme dans la chanson...
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Nous sommes « là », (titre du précédent recueil d'Étienne Paulin) devant, à l'intérieur d'une « vraie » poésie, celle d'un jeune et grand poète.

Chaque poème est une vibration puissante qui épouse le mouvement même du monde. Ce n'est pas juste une poésie de la perception. Nous sommes plongés « à l'intérieur », car invités à pénétrer à l'intérieur même de l'essence de quelque chose, qui peu à peu se transforme en un sentiment profond.
Une chose absente, qui manque au poète, mais qu'il arrive à convoquer dans ses vers et à nous faire sentir, respirer. On ne pourra jamais réellement définir, circonscrire cette absence, mais elle est là, présente tout le long du recueil.

La clarté de ce chant « cosmologique », (car il est bien question de l'espace, du temps, de l'âme) ne s'épuise jamais dans une interprétation des images. Les images sont imageantes, non statiques. Le « sens » rayonne dans sa forme, une forme poétique concise, libre, subtile, maîtrisée. Nous sommes alors pris dans le rythme, la musique du vers qui se créent avec nous, pour nous.
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Poèmes pour enfant seul est un très beau recueil. le lecteur voyage entre "des flaques d'essence, un hangar, l'enclos du cerisier"... Gaston Bachelard aurait peut-être vu dans cette poésie une "poétique de l'espace" toute particulière chez Étienne Paulin. Il n'y a pas de psychologie, mais plutôt une musique de la sensation et une pointe de tristesse comme un voile qui tenterait d'habiller la beauté. La beauté des choses toutes simples ou de l'immensité.
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« Poèmes pour enfants seuls ». Pour enfants esseulés ? On l'est tous à un moment ou à un autre. Seulement pour les enfants ? Dans les deux cas, j'en suis et ces poèmes me parlent !
Les poèmes de ce nouveau recueil d'Etienne Paulin, comme ceux des précédents, parlent à mon âme nostalgique et mélancolique. Au milieu de ses vers libres si finement ciselés, des mots scintillent tels des petits miroirs où se reflètent des images, des sensations et des souvenirs de l'enfance que l'on aime retrouver. Il y a aussi les images, les sensations et les souvenirs d'Etienne que les mêmes mots ou bien d'autres font surgir au détour des mêmes vers, que l'on ne comprend pas toujours, mais que l'on est content de partager comme autant d'agréables moments musicaux.

« il existe un hangar où le temps se repose
barils de temps ancien
cuves d'époque amère
et puis le temps très peu mordu
oublié là parmi les dattes et les mûres »

Ces mots s'assemblent en une émouvante archéologie personnelle.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cordes graves
-
quand l'homme n'est pas un monstre il dit
les choses minuscules que son coeur connaît trop
il parle à son voisin qui habite l'autre aile
et ne veut plus qu'on paie sa chambre
il dort sans nuit dans la forêt qu'il aime
et lorsque tout vraiment l'abuse il croit
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cela je ne saurai
jamais le cerner

chant du temps mal
de la mauvaise passe

graisse des croustillons
suie qui barre le jour

mardis pesants
murets d’hiver

le cœur ne cède pas
il attend l’inquiétude

les maçons font un sort
au jour qui recommence
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Sans crier

le temps change d'arme
le vent n'a plus la force
il pleut comme en enfance

pluie diras-tu
par où t'aimer ?
on ne sait rien
jusqu'au moment où l'on se voit
soi-même sous la pluie
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tu te rappelles
le petit sentier
perdu dans la Rhur
laid pour tout le monde ?
je l'ai emprunté
dans un rêve entier
il était crayeux

petit chagrin sans âge
je voudrais savoir
à qui je m'adresse
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il existe un hangar où le temps se repose
barils de temps ancien
cuves d'époque amère
et puis le temps très peu mordu
oublié là parmi les dattes et les mûres
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