El Niño, tome 5 : Le Paria de Célèbes

Alors qu'elle avait renoncé à retrouver son frère, Véra va subir le chantage d'un policier véreux et devoir aider un certain Vu Thu Danh à retrouver El Niño, afin d'éviter de se faire arrêter pour pratique illégale de la médecine.

A l'inverse du tome précédent où les révélations fusaient à l'aide d'une voix-off en surrégime afin de faire avancer l'histoire vers son épilogue, c'est en image que la quête de Véra va se conclure dans cette fin de cycle qui relance admirablement bien l'histoire, pour la clôturer en toute beauté.

Un tome mouvementé, où Véra et Jim Bishop vont risquer leur vie en affrontant un réseau de piraterie et de prostitution, mis en place par El Niño. Une nouvelle aventure humaine et réaliste qui va, cette fois, nous plonger dans la jungle et le sable de la petite île sauvage de Kra et nous ouvrir les yeux sur le problème du proxénétisme en Asie.

Le dessin de Boro Pavlovic et la colorisation de Sébastien Gérard sont splendides et nous transportent littéralement dans le sud-est asiatique. J'ai cependant parfois l'impression que Boro Pavlovic se sent plus à l'aise dans les portraits et paysages et il me donne parfois l'impression de vouloir éviter les mouvements dans ces planches. Mais c'est peut-être juste une impression et de toute façon, côté graphisme cette série m'a comblée.

Une séparation et un lien de sang étaient à l'aube de cette série. Après avoir éclairé les décors merveilleux de plusieurs pays, le soleil va se coucher le temps de brèves retrouvailles pour lentement faire disparaître son reflet rouge sang dans l'océan et nous abandonner dans le noir, mais riche d'une nouvelle aventure humaine.

Véra, aidée par Jim Bishop, enquêteur de la SPEARS, et Danh Vu Thu, ex-HCR, s'embarquent pour une île des Célèbes. Dépaysement garanti. Véra va se frotter au trafic de jeunes filles, supposé être chapeauté par son propre frère. Véra va être faite prisonnière, s'évader, négocier, bref elle fait tout...

Le tome est centré sur la traite de jeunes femmes. C'est assez lourd et les auteurs arrivent à rester pudiques et à traiter le sujet de manière assez soft. C'est peut-être là que j'ai un souci. Ce sujet est par nature très pesant et essayer de l'édulcorer peut se révéler contre productif, ou peu convaincant.

C'est très rythmé, mais un peu (trop) tiré par les cheveux par moments. J'ai eu un peu de mal à accrocher.

Véra part pour Kra, pour sauver les filles de la prostitution mais sans abandonner l'espoir de se retrouver face à son frère. Mais ce dernier est-il vraiment celui qu'on croit ? Un dénouement auquel je ne m'y attendais pas et une fin qui laisse présager un nouveau tome pour des révélations familiales cette fois.

Comme toujours, le tome recèle de rebondissements et c'est toujours palpitant de suivre Vera qui tente de nouveau de retrouver son frère par un concours de circonstances. Les découvertes ne plaisent pas forcément quand cela aboutit à des trafics d'humains et des meurtres à gogo. El niño est une série digne d'un feuilleton et je me dis avec étonnement qu'il me reste encore 2 tomes .. et donc que va-t-il bien pouvoir se passer ?

On arrive à la fin du premier cycle d el nino, une série qui tient en haleine depuis déjà quatre tomes et ce n est pas avec cet ultime tome que ça change. Batang a noirci encore un peu plus le portrait du gitan en le présentant comme un personnage sans aucune morale. Vera décide donc de ne plus poursuivre son objectif premier de rencontrer son frère. Ce tome ne manque pas d action et d intérêt. Cette série est vraiment très bien réalisée et elle est passionnante.