Lupus, tome 3

Les hommes de main du père de Sanaa ont retrouvé sa trace : aux côtés de Lupus, il lui faut donc quitter la planète Necros. Une fuite éperdue à travers l'espace qui les mène vers une ancienne station de vacances que Lupus connaît bien pour y avoir séjourné avec ses parents.

Les thèmes déjà évoqués dans les volumes précédents se retrouvent ici, pour le plus grand plaisir du lecteur. Une fuite éperdue de mondes en mondes, où nos deux protagonistes s'efforcent de maintenir à distance une menace cruciale. Une fuite qui permet aussi à Lupus de retrouver un temps lointain : celui de l'enfance, des souvenirs, pour certains heureux, d'autres plus sombres, des relations avec ses parents. La mémoire peut aussi s'avérer source de souffrance : les vieux démons de Lupus ressurgissent et Peeters sait bien les exprimer graphiquement : les mots deviennent alors superflus. La première et la dernière page de chaque volume l'illustrent bien.

Fuir à travers l'espace, mais aussi composer avec le temps lointain qui ressurgit : tel semble être le défi de Lupus. A suivre pour un ultime volume…

C'est la fuite à nouveau pour Lupus et Sanaa, pour atterrir dans un huis-clos encore plus oppressant. le dessin, simple et brut, en noir et blanc, offre parfois d'étranges vignettes presque abstraites ou totalement lyriques. Cette série offre un mélange entre space-opéra et romance psychologique assez génialement dosé.

Notre couple est toujours en fuite et après une courte pause sur Necros, le voila maintenant bloqué sur une station spatiale déserte et abandonnée. Un huis clos émaillait de nombreux flashbacks où l'on découvre lentement le passé de Lupus. Sanaa quant à elle reste toujours aussi énigmatique et distante. Les remords aussi qui assaillent notre héros de plus en plus déboussolé et l'avenir qui semble bien sombre, autant de problèmes à résoudre pour nos deux fuyards. Toujours ce dessin d'apparence simple mais pourtant très travaillé qui arrive à merveille à retranscrire l'émotion et toujours cette histoire désespérante qui nous entraine on ne sait où. Une fabuleuse découverte.

Une bonne découverte que cette série Lupus, de part son histoire, ses personnages et surtout par le trait de Peeters. L'auteur capable de varier son style dans ses différentes oeuvres, j'y retrouve ici celui que j'apprécie le plus. Un trait moins dans le réalisme et plus épais et surtout ce noir et blanc qui fonctionne très bien en terme de contraste.

Sur fond de science-fiction, l'auteur traite surtout des relations humaines avec des personnages attachants et complexe.
Le titre n'a pas de réelle intrigue, pas de réel fil rouge, mais on se prend au jeu de suivre Lupus et l'envie de découvrir son histoire, de le comprendre.

Ce troisième tome fonctionne sur un mode plus lent et inquiet que les précédents. Sous fond de formation de couple, de fuite et d'isolement, nos deux héros se font face. Lupus a fait un choix lié aux souvenirs de son enfance, pourquoi ?