À quoi sert de poétiser de façon si incompréhensible ? Quel est l'intérêt pour un poète (ou n'importe quel écrivain) d'être aussi hermétique ? Est-ce de la prétention, du snobisme ? Faut-il une clef ? Y en a-t-il une ? Suis-je bête ?
Même tranquille et concentré, au calme, le soir au lit, je n'ai pas compris grand-chose, ni d'ailleurs rien, ou si peu, ressentis à la lecture de ces « poèmes », il n'y a presque rien de touchant pour moi là-dedans !
J'ai acheté ce bouquin à un prix dérisoire dans une bouquinerie (Ah ma fâcheuse curiosité !) mais il ne vaut que par l'objet qu'il est ... Bon, il y a aussi une présentation de
Roger Caillois, qui est censée donner des clefs ; extraits : p.39 « Au début, tout y paraît étranger et obscur. Jusqu'au vocabulaire qui déconcerte », p.42/43 « de longues et solennelles énumérations résument des moeurs inexplicables (...). D'autres fois, des discours dont on ne saura ni qui les prononce, ni qui les écoute, élèvent dans le vide des sortes de panégyriques presque sans objet, s'attardent en d'obscures confidences ... » !? Donc, pour comprendre, pour être ému, touché par cette
poésie, il vous faut une bonne douzaine de dictionnaires (étymologiques, philosophiques, de langues ...), un manuel d'exégèse commac et aussi plusieurs boites à outils de différents corps de métiers ! ?
Alexis Leger - le vrai nom de
Saint-John Perse - à obtenu le prix Nobel de littérature en 1960 : Sans commentaire !
Un extrait peut-être ? D'accord mais lisible alors : « L'offrande, ô nuit, où la porter ? et la louange, la fier ? ... Nous élevons à bout de bras, sur le plat de nos mains, comme couvée d'ailes naissantes, ce coeur enténébré de l'homme où fut l'avide, et fut l'ardent, et tant d'amour irrévélé... Écoute, ô nuit, dans les préaux déserts et sous les arches solitaires, parmi les ruines saintes et l'émiettement des vieilles termitières, le grand pas souverain de l'âme sans tanière ».
Donc, voilà ; 2 étoiles : 1 pour l'objet (belle couverture illustré par Picasso, belle maquette et beau grammage) et 1 autre pour la présentation de
Roger Caillois et les quelques rares poèmes accessibles de ce recueil.
Allez, salut.
P.S. : ARRHh, je suis vraiment trop gentil parfois !