Petit livre bizarre qui ne cache pas ses intentions dès l'ouverture : le modèle est celui du héros justicier, l'inspecteur Harry incarné par M. Eastwood au cinéma...
En déplacement vers Brest, je me suis dit "tiens, cela pourrait être drôle comme lecture d'accompagnement".
Bah non en fait, ce n'était pas drôle. Malgré la propension de l'auteur à adopter un vocabulaire se voulant djeune, des dialogues truffés de punchlines et de mots résolument argotiques, le rire et le sourire sont difficiles à arracher. Un peu comme si tout cela semblait forcé, artificiel.
Le trop est l'ennemi du juste.
De plus, la Bretagne est très peu présente, le héros se balade dans trois histoires et aurait pu être parisien (final 1), varois (final 2) autant que Breton même si cela nous aurait privé de quelques expressions typiques.
Gast ar c'hast ! le juste, c'est "Mémel", Armel quoi, ex-flic incorruptible qui fait le distinguo entre la loi et l'esprit de la loi. Entre légalité et moralité. A coup de C4, de SIG-SAUER calibre 9 Para, de fusil à lunette TIKKA T3x tactical... ça déménage.
Un peu toujours sur le même mode mais qui ferait un bon thriller de série télévisée.
Après, reste le message et cela peut laisser songeur...
1) Notre société est gouvernée par des gens pour qui le sexe contraint, la pédophilie, est monnaie courante, pour le plaisir personnel et les intérêts supérieurs de l'état (toujours eux).
2) Tout le monde le sait plus ou moins
3) Les disparitions d'enfants...
4) Si on veut de la justice, il ne faut pas compter sur les chiens de garde du pouvoir, il vaut mieux compter sur l'inspecteur Harry et ses aficionados...
La même chose dans une discussion assignerait celui qui les profère au statut de complotiste. Étant entendu que le complotiste n'est pas celui qui complote mais celui qui croit que des complots existent. Or nous savons que les complots n'existent pas. Personne, jamais, ne complote.
Ensuite la vengeance, comme l'annonce le titre, préférée à la justice ne présage rien de bon comme paradigme civilisationnel. La démonstration de son bien-fondé au travers de ces trois histoires se succédant mérite une réflexion un peu plus poussée. Il est vrai que les chaînes de désinformation en continu privilégient le pathos, l'affect à la réflexion, que les émissions telles TPMP mettent au même niveau une thèse de sociologie et une brève de comptoir, un anthropologue et un influenceur de parasite fiscal mais quand même...
Le retour de cet inspecteur Harry ne me semble rien augurer de bon et je m'interroge après cette surprenante lecture sur la pénétration dans les couches les plus diverses de la société des non-idées véhiculées par les ondes modernes.
Je ne "note" pas cet ouvrage car l'auteur ne me semble pas un professionnel de l'écriture et je le savais en commençant à lire. le fond (abondamment commenté au dessus) ayant pris le pas sur la forme (un peu décrite), tout s'est un peu embrouillé dans mon esprit. J'espère que le distinction entre fiction et politique est plus claire pour l'auteur...
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— Ces individus séquestrent des femmes, voire des enfants, pour les prostituer… Il y a des mois qu’on les traque. Sans résultat… Vous savez pourquoi ?…
Le type afficha une lippe d’ignorance en écarquillant les yeux.
— Non ?… Eh bien, je vais vous le dire. Non seulement leurs organisations sont plus fortes que les nôtres, mais en plus, leurs clients sont protégés par la DGSE et le ministère des Affaires Étrangères… Ne me dites pas que vous l’ignorez !