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Édith Ochs (Traducteur)
EAN : 9782749111803
444 pages
Le Cherche midi (26/02/2009)
2.84/5   51 notes
Résumé :
Un récit diabolique, en forme de puzzle, d'une intelligence effrayante, par un maître de la manipulation.Londres, 1880. La maison Barton est au bord de la crise. Depuis que le père,Joseph, obscur biologiste, a décidé que sa fille de 4 ans, Angelica, devait désormais quitter la chambre de ses parents pour aller dormir seule dans la sienne,de mystérieux événements se produisent. Constance, la mère d'Angelica, qu'un retour à l'intimité conjugale ne réjouit guère,sent u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Angelica
Traduction : Edith Ochs

Troisième roman d'Arthur Phillips, "Angelica" doit son nom à la petite Angelica, fille unique de Constance & Joseph Barton, petits-bourgeois londoniens de l'époque victorienne mais aussi couple dont les deux moitiés sont dépareillées puisque le père s'est marié "au-dessous" de sa caste en épousant une jolie vendeuse en papeterie.

Pendant leurs fiançailles et au début de leur mariage, Constance était convaincue de la chance extraordinaire qui avait été la sienne. Mais après la naissance d'Angelica et surtout au quatrième anniversaire de l'enfant, date à laquelle Joseph décide de faire enfin dormir l'enfant dans sa chambre personnelle ses rapports avec son mari commencent à se dégrader. La première partie du roman - qui en comporte quatre afin de permettre une fois encore à Arthur Phillips de jouer à plein la carte des points de vue multiples, complémentaires et/ou contradictoires - nous expose ses griefs en long et en large et surtout en un style si parfaitement victorien qu'il en devient insupportable.

Fort heureusement, dès l'entrée en scène de la prétendue médium, Anne Montague, dans la seconde partie, le langage perd son afféterie lassante - et la situation, bien que se compliquant, s'éclaircit tout de même un peu. La parole sera ensuite donnée au mari et enfin à Angelica elle-même, mais une Angelica adulte - et le lecteur ira de surprise en surprise.

Ici encore, je n'en dirai guère plus par souci de ne pas gâter le plaisir de la découverte pour les autres lecteurs. Je me contenterai de préciser que l'intrigue est bien moins complexe que celle de "L'Egyptologue", moins diabolique également et que, si la guête identitaire pouvait être vue comme le point central de ce roman-là, ce sont les ravages de l'inceste et du non-dit social qui frappe ce fléau qui sont à la base d'"Angelica." (Et contrairement à ce que vous pourrez croire, vous dire cela ne révèle en fait rien que de très général. ) S'y ajoute également une analyse de la sexualité évidemment définie dans le contexte victorien mais qui vaut également pour toutes les époques et toutes les sociétés où la femme est définie comme inférieure à l'homme.

Fidèle à sa manie du flou, Arthur Phillips laisse bien traîner çà et là quelques interrogations que ne résoudra jamais son lecteur mais cela n'est en rien comparable avec la foule de "pourquoi ?" et de "comment ?" qu'abandonnaient derrière elles les pages de "L'Egyptologue." Curieusement, en dépit de l'aspect "chien fou" de ce dernier et de ses imperfections, on est tenté de conseiller de lire tout d'abord "Angelica" et ensuite seulement son prédécesseur dans le temps. Il y a en effet dans "L'Egyptologue" une flamme de folie pure qui fait défaut à "Angelica" et qu'on en vient à regretter ... ;o)
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Et encore un roman victorien ! La mode en a été lancée par le succès de "La rose pourpre et le lys" de Michel Faber. Un gros livre, bien épais : 423 pages pour celui-ci, c'est déjà mieux que les 1142 pages du roman de Faber, mais c'est encore beaucoup trop par rapport à la matière du roman. Des phrases alambiquées, sans doute pour imiter le style de l'époque (?), et des personnages aux sombres penchants, tout en mensonges et en cachotteries. Résultat : on n'y comprend strictement rien ! Angelica est une charmante fillette de 10 ans, très belle et très intelligente, dont le papa décide un jour qu'elle ne doit plus dormir dans le lit conjugal, qui n'est pas destiné à ça. En gros, voilà la trame de l'histoire. Là-dessus se greffe, comme c'est de rigueur aujourd'hui quand on veut faire un gros bouquin, une vision éclatée de l'histoire, à travers la mère (Constance), le père (Joseph) et une étrange personne (Anne), qui va s'installer at home (ça se passe en Angleterre !) sous le prétexte de faire disparaître les mauvais esprits qui hantent la maison (en fait elle ne pense qu'à rançonner la crédule Constance). Qui divague, qui dit la vérité ? Bien entendu on ne le saura jamais. Constance est-elle folle lorsqu'elle croit que sa fille subit des sévices de la part des esprits ? Joseph, le vivisecteur de Beagles, a-t-il des attouchements avec sa fille, voire pire, lorsqu'il vient lui parler seul à seule ? Et que pense de tout ça Angelica ? le lecteur peut tout imaginer et n'a qu'à remplir lui-même les pages manquantes. Franchement, pour lire victorien, mieux vaut se régaler avec "Tess d'Urberville" (Thomas Hardy). C'est en poche en plus...
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Angelica est un roman fascinant, une véritable claque littéraire dont l'ambiance, le sujet et le mode narratif n'ont cessé de m'étonner. Je l'ai littéralement dévoré. Récit étrange qui oscille entre délires psychotiques et manifestations inquiétantes, l'histoire d'Angelica ne cesse de déstabiliser le lecteur, l'entraînant tour à tour aux limites de la folie et du surnaturel, avant de le repousser impitoyablement dans une réalité bien plus sordide.

Le récit est découpé en plusieurs parties, chacune racontées par un narrateur différent, permettant ainsi à l'histoire d'être mise en lumière selon plusieurs points de vue. Au fil des chapitres, l'aspect dramatique prend une envergure de plus en plus considérable et le lecteur devient alors incapable de discerner le vrai du faux. Que se passe-t-il réellement dans la maison du professeur Barton, homme de science dont la réussite professionnelle est incontestable ? Constance, son épouse, est-elle en train de sombrer dans la folie ?

Loin de l'ère victorienne fantasmée par les auteurs (et souvent aussi par les lecteurs tels que moi !) celle d'Arthur Phillips, bien plus sombre et réaliste, dépeint une période sinistre où l'autorité de l'homme fait foi, où les souffrances des femme doivent rester enfouies au plus profond d'elles-mêmes. Les épouses n'ont d'autre choix que de s'incliner devant la tyrannie conjugale, les instants de bonheur sont courts et cèdent bien vite la place à une monotonie et à une lassitude de l'existence que rien n'altère.

Londres est tour à tour évoquée à travers ses quartiers bourgeois et respectables et ses ruelles sordides où les crimes pullulent. L'auteur se plaît à renforcer les paradoxes en jouant systématiquement sur les différences entre Joseph et Constance, opposant les divagations de Constance aux froids raisonnements de Joseph, et l'absurdité des croyances féminines aux prouesses scientifiques de l'homme.

Au fil des secrets révélés, la vérité se fait jour dans l'esprit du lecteur et l'horreur n'en est que plus grande. Loin de ce que j'avais imaginé au départ, Angelica est un récit captivant, étouffant, incroyablement machiavélique, puissant dans son évocation d'une époque heureusement révolue où la noirceur côtoyait allègrement les façades cossues de la bourgeoisie londonienne. Bref, c'est une grande découverte à mes yeux, et j'ai hâte de lire L'égyptologue du même auteur !
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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L'auteur nous propose des repères qui ne cessent d'être heurtés, ouvrant certains champs pour mettre le doute dès qu'un autre prend la parole. Il nous est de fait quasiment impossible de parvenir à une quelconque certitude tant le récit est manié et remanié. le casse-tête, je l'avoue est resté assez nébuleux pour moi. Une relecture ? le livre est quand même bien imposant, on se sent quand même assez plombé par les 422 pages en format poche. mon avis est de fait assez mitigé, beaucoup de longueurs, même si l'abord psychanalytique m'a vivement intéressé. le style victorien m'a comme toujours bien accrochée. L'intrigue ne m'a pas paru diabolique comme elle était annoncée, mais peut-être n'ai-je pas tout saisi...
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Comme la couverture l'indique, "Angelica" est un roman labyrinthique : 4 voix pour raconter une seule histoire.
Lieu : Londres, 1880, une maison aisée, un couple et leur enfant de 4 ans. Justement, il est temps pour elle de quitter la chambre conjugale, au grand dam de Madame. le changement ne se fait pas sans difficulté, il semble que des forces occultes s'en mêlent. Entre alors en scène une spirite. Ne pas en dévoiler plus.
C'est Madame, Constance qui commence. Son récit est le plus long. Ancienne vendeuse dans une papèterie, elle épouse un de ses clients, un scientifique. Après maintes fausses couches, elle donne enfin le jour à la petite Angelica. Mère très protectrice et jalouse, elle supporte très mal la séparation physique imposée par son mari.
Puis c'est au tour de la spirite, Anne Montague de décrire l'ambiance étoufffante de la maison. Ancienne actrice, c'est une femme étrange, qui n'a aucun mal à séduire Constance, mais le lecteur moins. Ensuite vient la version de Joseph Barton, le mari ignoré dans sa propre maison, désireux de sauver son couple. Enfin la parole est donnée à Angelica, quelques années après les évènements : trop jeune à l'époque pour se rendre compte de la situation, simple petite fille trop choyée par sa mère, en adoration devant son père, c'est elle qui va dévoiler la terrible vérité dont le lecteur n'avait aucune idée.
A la fin du roman, une seule envie, revenir au début pour voir si entre les mots transparaissent les faits réels.
Lien : http://lapetitesteph.blogspo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Les mains ensanglantées, sa femme était agenouillée près du lit en feu tandis qu'un vent froid soufflait de la fenêtre ouverte et que l'enfant se tenait à côté sans rien faire, son vêtement de nuit maculé de sang. Il ne pouvait trouver de sens à la scène qui s'offrait à ses yeux. Il s'approcha de la fenêtre mais Constance, qui ne faisait manifestement rien pour affronter le danger qui l'avait ensanglantée et avait mis la chambre en feu, se leva, déterminée à lui bloquer le passage. Il la frôla en passant, souleva la petite fille pour l'éloigner des flammes qui se propageaient, et se précipita vers la fenêtre la plus éloignée pour arrêter le vent qui alimentait le foyer. Il posa Angelica près du miroir où elle se mit aussitôt à pousser des cris perçants, ce qui amena Constance à l'imiter. Au milieu de ces hurlements, Joseph tenta de rétablir un semblant d'ordre, mit les couvertures en tas pour étouffer les flammes sur le lit, puis les petits cônes de feu disséminés sur le sol, pareils aux feux de bivouacs d'une garnison miniature. Cette bataille gagnée, il se tourna vers sa femme et vers sa fille qui geignaient, Angelica maintenant dans les bras de sa mère, mais qui l'appelait :

- "Papa, mon pied !"

Son pied saignait. Il enleva Angelica des bras de sa mère, qui refusait de la lâcher, l'étendit sur des coussins et envoya Constance chercher de l'eau et des pansements. Elle résista ! Elle ne semblait pas même entendre les paroles de Joseph, elle avait laissé son hystérie atteindre un tel sommet qu'elle en était hébétée, et ce n'est qu'après plusieurs demandes qu'elle parut comprendre ce dont il s'agissait. Son départ calma l'enfant presque instantanément. ... [...]
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[...] ... Une voix chuchotait derrière la porte d'Angelica et [Constance] entra, le corps aussitôt moite et glacé : flottant à quelques centimètres au-dessus d'Angelica, le visage de la couleur d'une langue, et contorsionné comme celui de Joseph l'avait été [quand, un peu plus tôt, ils avaient fait l'amour.] Cela descendait sur la fillette endormie, tel un ange de la mort ou un antique dieu de l'amour, bien décidé à soumettre le corps minuscule à son désir. Mais Constance l'avait interrompu. Il s'arrêta net, la reconnut et se laissa fléchir. Il conserva sa forme masculine, arbora le visage de Joseph, puis se transforma d'abord en fibres bleues, puis en lumière bleue et, en tant que lumière, s'écoula, entra dans l'armoire de l'enfant, pénétrant par l'étroite brèche entre les deux battants. ... [...]
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Videos de Arthur Phillips (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Phillips
3 avril 2013
Le suspense le plus éprouvant depuis Ne le dis à Personne et Avant d'aller dormir. Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté Manhattan, leur vie aisée, leur travail dans la presse, pour s'installer dans la petite ville du Missouri où Nick a grandi. le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, celui-ci découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. L'enquête qui s'ensuit prend vite une orientation inattendue : sous les yeux de la police, chaque petit secret entre époux et autres trahisons sans importance de la vie conjugale prennent une importance inimaginable et Nick devient bientôt un suspect idéal. Alors qu'il essaie désespérément de son côté de retrouver sa femme, celui-ci découvre qu'elle aussi lui dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres bien plus inquiétantes. Il serait criminel d'en dévoiler davantage tant l'intrigue que nous offre Gillian Flynn recèle de surprises et de retournements. Après Sur ma peau et Les Lieux sombres, la plus littéraire des auteurs de polars, qui dissèque ici d'une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes, nous offre en effet une véritable symphonie paranoïaque, dans un style viscéral dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller. À propos des Lieux Sombres : « Une étoile du roman noir est née. L'intrigue est dense, sophistiquée, diabolique. Un polar hypnotisant. » Olivia de Lamberterie, Elle À propos de Sur ma peau : « Dire que c'est un roman exceptionnel, oui, très bien, mais ça ne suffit pas. Je pense, croyez-moi si vous le voulez, que je n'ai pas lu un thriller aussi entêtant depuis des années. » Stephen King À propos des Apparences : « Je viens de passer une semaine où je me suis senti tour à tour manipulé, trahi, provoqué, trompé et confondu. Sans compter que toutes mes certitudes se sont révélées fausses. Cela pourrait sembler suffisant, eh bien non ! Figurez-vous que je pense sérieusement à le relire sans perdre une minute ! » Arthur Phillips « C'est un livre à la fois exceptionnel et terrifiant. Je n'ai jamais rien lu de tel sur la façon dont la normalité apparente et les ténèbres qui hantent chacun de nous peuvent à ce point se confondre qu'il en devient impossible de les distinguer. » Tarta French
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