Enfant, j'aimais beaucoup une collection particulière qui présentait des contes et légendes des pays étrangers et des provinces françaises. Je viens de retrouver l'un de ces vieux livres, consacré à Babylone et à la Perse. Il concerne la même région, mais pas la même époque. Relisant ces textes, ils me semblent assez intéressants - sans plus. Ceux que je préfère ce sont les plus éloignés dans le temps: les mythes du commencement du monde ou l'épopée de Gilgamesh. Cependant j'ai une critique qui, je l'espère, ne me fera pas passer pour un pédant. La référence à Babylone, dans le titre, est trompeuse. Par exemple, Gilgamesh fut un héros mythique de Sumer puis d'Akkad, qui constituèrent des civilisations bien antérieures (et distinctes géographiquement). L'ère de grandeur de Babylone commence seulement au XVIIIème siècle avant J.-C.
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Des légendes exotiques et méconnues mises à la portée des jeunes enfants. J'ai eu la chance de faire partie de ces jeunes esprits vivement marqués par cette belle collection, assez pour l'honorer aujourd'hui d'une critique !
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Il était une fois un roi d’Uruk, qui était d’une force et d’une grandeur prodigieuses. Cela se passait il y a bien longtemps, alors que les dieux et les hommes n’étaient pas encore bien séparés, et qu’il existait plusieurs chemins pour aller de la terre vers le ciel, et du ciel vers la terre. Ce roi s’appelait Gilgamesh, et il unissait, dans sa nature, celle des dieux et celle des hommes. Deux tiers de son corps étaient d’un dieu, mais le troisième tiers était mortel ; et, toute sa vie, il porta les conséquences de son double caractère : puissant, impétueux comme sont les dieux, il tenta d’obtenir l’immortalité ; mais chaque fois, ce qu’il y avait en lui d’humain l’empêcha de parvenir à son but et, à la fin, il dut se soumettre à la mort.
Histoire de Gilgamesh
Avant le Temps, il n’y avait rien. Rien que deux sortes d’eau, qui coulaient côte à côte, sans rives, sans rien. Ces deux eaux ne se mélangeaient pas. Chacune avait une divinité pour la gouverner : l’eau douce obéissait au dieu Apsou, l’eau salée était le domaine de la déesse Tiamat ; et Tiamat était l’épouse d’Apsou. Cet état de choses dura longtemps. Mais, comme le Temps n’existait pas, il est impossible de dire combien d’années ou de siècles, ou de dizaines de siècles. Tout ce que l’on sait, c’est qu’Apsou et Tiamat coulaient côte à côte, et que cela dura très longtemps.
La création de l'homme
(...), la vieille Tiamat fit surgir du sol des êtres épouvantables, des créatures de cauchemar, hérissées d’aiguillons, de crochets venimeux, soufflant le feu, la fumée et l’ouragan. Beaucoup étaient lumineux comme le feu d’une forge, et il était impossible de soutenir leur éclat. D’autres étaient des géants dont le corps se terminait en queue de scorpion. Il y avait des oiseaux effrayants, avec des ailes de chauve-souris, mais aussi énormes qu’une montagne ; des chevaux à torse humain, aussi rapides, sur leurs sabots de bronze, que les vents du désert.
La création de l'homme
Mardouk avait reçu d’Ea deux fois plus de puissance que les autres : cela se traduisait par deux paires d’yeux, deux bouches, quatre oreilles, dont il se servait à bon et mauvais escient, espionnant tout ce qui se faisait dans le ciel, toujours le premier à répandre les mauvais bruits, à révéler les secrets que l’on aurait aimé tenir cachés. Il rôdait partout et les déesses n’étaient jamais sûres de ne pas le trouver dissimulé dans leur cabinet de toilette lorsqu’elles se fardaient ou ajustaient les ornements destinés à pallier à de menues imperfections. Si un dieu avait un peu trop bu lors d’un banquet, Mardouk allait en avertir tout le monde, et le coupable était rempli de honte. De favori, Mardouk commençait à devenir, par ses espiègleries, l’ennemi universel.
La création de l'homme
Son père, joyeux d’avoir un si bel enfant, décida de lui attribuer deux fois plus de puissance qu’à tous les autres dieux, si bien qu’il arriva ce qui arrive à tous les enfants gâtés, même lorsqu’ils sont dieux : c’est que Mardouk devint franchement insupportable. Les divertissements bruyants des dieux, autrefois, qui avaient si fort exaspéré le vieil Apsou, n’étaient que plaisirs innocents à côté des inventions diaboliques imaginées par Mardouk.
La création de l'homme
Pierre Grimal
Jacques CHANCEL s'entretient avec
Pierre GRIMAL, professeur d'histoire romaine à la Sorbonne : l'importance du
latin, comment lui est venu son intérêt pour la
civilisation antique, ce que représente la
culture antique, remarques sur l'
enseignement, ce que nous devons à
La civilisation romaine, la mentalité romaine, les
sciences ont permis l'évolution intellectuelle, s'est intéressé à la...