Mouha rencontre des coccinelles sans rouge, et donc très peu sûres d'elles-mêmes. C'est alors que passe un rapide pot de rouge pressé.
Elle le persuade en courant de donner un peu de son rouge qui est justement du rouge à coccinelle.
Donc, ensuite, à ce moment-là, et à cet instant précis, ni avant ni après, Mouha peint les coccinelles.
Ici, sur le sol de par terre, ce qui a l'air vrai ne l'est pas toujours, ce qui a l'air méchant, ou gentil, ne l'est pas toujours non plus. Certaines personnes, parfois venues de loin ou d'ailleurs, seront là à temps et au bon moment.
Le Bâfrafon est un dévoreur qui a faim sans fin de tout et de rien. Sauf si on lui marche sur les moustaches, ce qui le rend idiot, immobile, stupide et amer crétin.
Ce jourd'hui-là, Mouha, penchée à la fenêtre de sa chambre, se dit : "je suis sure qu'en bas de l'arbre maison, sur le sol de la terre où je ne suis jamais allée, il y a plein de choses inconnues que je n'ai jamais vues, des animaux et des personnages inconnues, belles et intéressantes, plein de bruits, de couleurs, d'odeurs, d'aventures belles et intéressantes."
Ce qui est important, c'est que tu es importante. à part ça j'aime ta coiffure !
À plus de soixante ans, Anna Boberg a exposé jusqu'en France et en Italie mais reste méconnue dans son pays. Depuis sa découverte des îles Lofoten, en 1901, elle y revient chaque hiver, seule, et y reste plusieurs semaines pour capter la beauté brute des paysages arctiques et leurs lumières éblouissantes. Sentant l'âge venir, elle entreprend cette année le voyage plus tôt que d'habitude, dans l'espoir de réaliser enfin le tableau exceptionnel qui lui vaudra la reconnaissance de ses pairs.
Au fil de cette saison de peinture, le roman se glisse dans l'intériorité d'Anna, au plus près de ses émotions, il sonde ses attentes et ses ambitions, il ravive des souvenirs. Bien qu'aventurière, Anna est loin d'être une marginale : elle a bien connu l'architecte Charles Garnier, elle a rencontré la comédienne Sarah Bernhardt, elle est une proche du prince héritier de Suède et l'épouse aimante d'un architecte réputé avec lequel elle travaille. Mais sa vocation artistique est tenace, et l'appel des aurores boréales, impérieux.
D'une écriture impressionniste, posée, délicate, attentive aux sensations, aux lumières, aux odeurs, aux températures, Sophie van der Linden évoque le geste créatif et la quête artistique d'une femme d'exception.
L'autrice
Née en 1973, Sophie van der Linden vit à Conflans- Sainte-Honorine. Elle a signé ou dirigé chez divers éditeurs des ouvrages dans le domaine de la critique en littérature pour la jeunesse, notamment " Claude Ponti "
(Être, 2000), " Lire l'album " (L'Atelier du poisson soluble,
2006), " Album[s] " (Actes Sud jeunesse, coll. « Encore une fois », 2013), Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard Jeunesse, 2021).
Elle a également publié quatre romans : " La Fabrique du monde " (Buchet-Chastel, 2013 ; Folio, 2014 ; prix Palissy, prix du Livre pourpre, prix Jeune Mousquetaire, prix littéraire de la Passerelle, prix de la librairie L'Esprit large), " L'Incertitude de l'aube " (Buchet-Chastel, 2014), " de terre et de mer " (Buchet-Chastel, 2016 ; Folio, 2019) et " Après Constantinople " (Gallimard, coll. « Sygne », 2019).
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