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Du principe de l'art et de sa destination sociale
Résumé :
Cet ouvrage posthume, publié quelques mois après la mort de Proudhon en 1865, est la première étude sur son ami Courbet (qui lui avait demandé un texte pour un catalogue), sur la question sociale de l'art et son rôle dans la société. Proudhon questionne la théorie esthétique qui lui est contemporaine (romantisme, symbolisme, réalisme, académisme) ; il demande à l'artiste immergé dans son époque, d'ouvrir de nouvelles perspectives, loin du formalisme comme de... >Voir plus
On m'a raconté qu'au Salon de 1853, où la Baigneuse fut exposée pour la première fois, l'impératrice Eugénie venait de voir le tableau, si justement applaudi, de mademoiselle Rosa Bonheur, le Marché aux chevaux. {;..} - Arrivée devant la Baigneuse, l'impératrice ne put retenir un cri de surprise : Est-ce aussi une Percheronne? fit-elle. - Si j'avais été présent, j'aurais pris la liberté de répondre à Sa Majesté, en ôtant mon chapeau : Non, madame; celle-ci est une simple bourgeoise, comme nous en avons également beaucoup, et dont le mari, libéral sous Louis-Philippe, réactionnaire sous la République, est actuellement l'un des sujets les plus dévoués de l'Empereur.
Un fait qui atteste la vérité de nos principes est l'immense popularité de M. Horace Vernet. De tous les peintres du siècle, il est celui que les masses ont le mieux compris, et qui peut se flatter d'avoir été le plus de son temps, ce qui, du reste, ne lui a pas coûté un grand effort de génie. S'emparant, avec d'autant plus de bonheur qu'il le trouvait en lui-même, d'un trait de notre caractère national, la crânerie ou le chic soldatesque, M. Horace Vernet s'est fait de la peinture militaire une sorte de spécialité, et de l'armée française tout entière, de son histoire, de ses gloires, un patrimoine.
Le premier qui, en dehors de ses attractions physiques et de ses besoins matériels, sut apercevoir dans la nature un objet agréable, intéressant, singulier, magnifique ou terrible; qui s'y attacha, s'en fit un amusement, une parure, un souvenir; qui, communiquant à son hôte, à son frère, à sa maitresse, son admiration, leur en fit agréer l'objet comme un témoignage précieux d'estime, d'amitié ou d'amour, celui-là fut le premier artiste. La petite fille qui se fait une couronne de bluets, la femme qui se compose un collier de coquillages, de pierreries ou de perles, le guerrier qui, pour se rendre plus terrible, s'affuble d'une peau d'ours ou de lion, sont des artistes.
C'est donc à nous profanes , gens de travail servile et de sèche analyse , à faire le décompte de l'art et à régler la position des artistes : il le faut bien, puisque Tart les jette sans cesse hors la raison pratique, puisque, malgré la richesse de leur imagination et le luxe de leur faconde, malgré leur colossale vanité, ils sont hors d'état de répondre pour eux-mêmes et de justifier leurs œuvres.
On a beaucoup reproché à M. Courbet de n'avoir pas su formuler son système ; mais quelle est donc l'école d'art qui ait jamais su ce qu'elle faisait, ce qu'elle pensait, en vertu de quel principe elle marchait, elle agissait?
Charles FOURIER ou le bonheur du peuple La vie et la pensée de Charles FOURIER sont retracées à travers des lieux significatifs ainsi que de nombreux documents d'Archives, gravures, photos et peintures.Ce sujet fait partie d'une série intitulée "Les utopistes du XIXe siècle". Deux autres volets sont consacrés à : Pierre Joseph Proudhon et Gustave COURBET, également Francs Comtois. Charles FOURIER est né à Besançon en...