Antoine Quatremère de Quincy4/5
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Essai sur l'Idéal dans ses applications pratiques aux oeuvres de l'Imitation propre des Arts
Résumé :
Ce mot idéal mal compris, mal défini, était devenu un objet de dispute : les uns croyaient Vidée de vérité et de nature , exclue de l'imitation, par l'effet de cette théorie;
les autres soutenaient, que non-seulement la théorie de l'idéal n’excluait ni l'idée de nature, ni celle de vérité, mais qu’au contraire, et la nature, et la vérité en fait d’imitation, considérée dans son principe élevé, et en grand, ne se trouvaient que dans l'idéal.
Selon le sens particulier que la théorie des beaux-arts donne au mot idéal, ce mot est l’expression superlative de ce qui nous semble, non pas hors de la nature, mais supérieur en qualité à ce que la nature nous montre le plus ordinairement, et partiellement considéré dans ses oeuvres.
La première imitation, en tant que systématique, fut le produit des observations de plusieurs siècles, transmises par les traditions successives des maîtres aux disciples, fixées par le concours ou l’action réciproque des théories méthodiques, et des exemples pratiques devenus règles. La seconde imitation, dénuée d’observations systématiques, s’est toujours trouvée réduite à dépendre de la faculté individuelle de chaque artiste, qui, procédant en quelque sorte de lui-même et comme sans prédécesseur, fut presque toujours dans Se cas, ou de n’être qu’un copiste, ou de se frayer, à lui tout seul , les routes de son art.
Défini dans l’acception, si l’on peut dire, étymologique du mot, le style idéal est un style produit, en grande partie, fie l’imagination, ou de ce qu’on appelle la vue intérieure, laquelle embrasse les grands rapports d’un sujet, au lieu d’être le résultat borné de la vue extérieure, appliquée aux détails minutieux d’un seul modèle. C’est une combinaison, née de la faculté qu’a l’esprit de l’artiste, de se composer une image, par éléments rassemblés de diverses parties.