Crève Saucisse

Gros coup de coeur pour Crève Saucisse ou j'ai fait la connaissance de Didier. Il est boucher et avec sa femme il tient une petite boucherie : "Et un beau steak dans la hampe ! Cent grammes, ça vous fait du quatre euros vingt, madame Balu ! Vous allez voir, c'est de la soie ! Je vais vous l'emballer dans du beau papier !" ou encore "- C'est pour un bourguignon ? Alors je peux vous faire un petit assortiment, un peu de macreuse, de gîte, et de paleron
- Oui, oui, d'accord...
- ... Un mélange entre le moelleux et le maigre... Feu doux ! Et si vous avez le temps, faites mariner la viande dans le vin vingt-quatre heures avant ! Voulez-vous un os de veau ? C'est bon pour la cuisson.
- Volontiers, merci !
- Ça vous fera vingt-deux euros tour rond. Avez ça vous faut-y autre chose ? Je vais vous l'emballer dans du beau papier...
- Merci, au revoir !"
Bref jusqu'ici tout est normal, mais Didier a découvert que sa femme a une liaison avec son meilleur ami et depuis il rumine sa vengeance. Jusqu'au jour ou en lisant une BD il lui vient une idée. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a plus d'un tour dans son sac pour arriver a ses fins.

C'est une bande dessinée très drôle, parfois l'humour est un peu grinçant : "Quand on fait les cornes à un boucher, il ne faut pas s'étonner de passer de l'état de client à celui de marchandise." ou encore
"- À nos femmes !
- Et à ceux qui les montent... les escaliers !! Ha ! Ha ! Ha !" mais c'est la tout le charme de la BD. Les dessins m'ont beaucoup plu et apporte un petit plus au scénario. La fin m'a surprise et j'ai refermé l'album avec un grand sourire et le regret de ne pas l'avoir lu avant.
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Que fait-on quand on découvre que son épouse a une aventure ? Didier est piqué dans son orgueil, il souffre en silence, reste lâchement muet en attendant "que ça passe", mais rêve quand même de vengeance. D'autant que son rival, grand ami du couple, est un sale snobinard prétentieux. Attention, il a tort de mépriser le neuvième art, l'amant en question, on y trouve parfois de bonnes idées.

Les textes de Pascal Rabaté ne sont pas faits pour rigoler (cf. 'Un ver dans le fruit', 'Ibicus', 'Le petit rien tout neuf...'), même si l'album 'Les petits ruisseaux' ne manque pas d'humour.
Les réactions et comportements des protagonistes sont ici finement rendus et particulièrement émouvants : la détresse de l'homme trompé, la souffrance de sa femme, la duplicité de l'amant. le graphisme de Simon Hureau, riche de petits détails réalistes, sert admirablement le propos.

L'intrigue m'a rappelé un roman de Boileau & Narcejac et donné envie de le relire.

"Quand on fait des cornes à un boucher faut pas s'étonner de passer à l'état de client à celui de marchandise" : la quatrième de couverture résume très bien cette bande dessinée de Pascal Rabaté et de Simon Hureau. C'est l'histoire d'un boucher, Didier, qui décide de se venger de son meilleur ami, amant de sa femme.

La couverture m'a tout de suite attiré et je me suis demandée quel était le thème de cette bande dessinée où on voit des mains découper la tête d'un boeuf. Cela m'a vraiment intrigué et quand j'ai appris qu'il s'agissait d'une histoire de vengeance, j'ai trouvé qu'il était vraiment intéressant d'avoir mis en parallèle le métier de boucher à l'acte de vengeance. L'histoire est assez simple mais les auteurs ont réussi à transformer cette histoire en un humour noir délicieux. J'ai pris même de la sympathie pour ce pauvre Didier. de plus, le fait que mettre des bandes dessinées au sein d'une bande dessinée m'a beaucoup amusé. En somme, c'est un album croustillant à lire !

Un boucher - trompé - et sa femme. Un couple d'amis, très proches. Trop …En vacances le boucher découvre qu'il est cocu, et ça il ne laissera pas passer " crève saucisse " C'est juste pour se calmer les nerfs quand il s'occupe de sa viande.

Malgré sa douleur il tente de reconquérir Sandrine, souffre en silence mais fini par préparer sa vengeance. Il en trouvera l'idée dans ses bandes dessinée, dont il est fan, malgré le léger mépris de son "ami" Eric pour cet art mineur. L'histoire est bien évidemment saignante, Bruno est boucher. La viande c'est sa passion. Sa famille aussi. Avant que tout ne soit brisé.

Une histoire à la fois noire et tendre. le portrait de la femme de Didier est très fort, la complicité qu'il a avec son fils Arthur touchante. Peu à peu tout va se précipiter. Didier n'en peut plus de cette situation et sous le soleil des vacances le drame va se mettre en place.

Superbe dessin de Simon Hureau qui a habituellement un trait plus nerveux et des cases surchargées. Là aussi de nombreux détails agrémentent l'histoire et les visages, expressifs, soulignent les sentiments qui animent les personnages.

Pour vous parler de cette BD, j'ai envie de vous raconter une autre histoire.....
Il était une fois un gentil garçon qui s'appelait Jacques, il était boucher dans un quartier populaire de Paris. Il était charmant, il aimait plaire à ses clientes, leur faire plaisir, les amuser avec une boutade, les écouter et il aimait d'amour sa femme la belle Francine ..... une belle femme qui présentait bien qui savait tenir un ménage, faire de bon petit plat. Jacques et Francine avait donné naissance à une petite Christine.....
Jacques ne buvait pas de whisky, que voulez vous, les années 60 n'avaient pas encore mis à la mode ces breuvages, lui c'était plutôt le petit verre de rosé, et il ne lisait pas de BD, que voulez vous les années 60 n'avaient pas encore permis à de petits artisans de se découvrir cette passion, elle était alors réservée à "l'avant garde", lui, il écoutait Europe numéro 1.

Dans la BD, c'est Didier grand amateur de Caol Ila ( whisky d'une distillerie située sur l'île d'Isley où il n'est pas rare de voir s'ébattre des phoques) et de BD, il lit entre autres, Edmond Baudoin, Dimitri Planchon avec Blaise et bien sûr, "La voiture immergée" de Maurice Tillieux.

Revenons à mon histoire, Francine était une petite provinciale montée à Paris pour quitter sa Bretagne natale et ses parents qui rêvaient pour elle d'une vie meilleure que celle d'une couturière dans une ville de province. Elle lisait "Femmes d'aujourd'hui" et "l'écho de la mode" et supportait Europe numéro 1.

Dans la BD, c'est Sandrine qui lit "la possibilité d'une île", roman de Michel Houellebecq.

Pour finir mon histoire, la petite fille que j'étais, a accompagné son Papa très fière au marché aux bestiaux. À l'époque, c'était le marché de la Villette, vous voyez les abattoirs qui sont devenus maintenant un magnifique parc aux portes de Paris....
La petite fille a vu ses boeufs entiers accrochés par les pattes que l'on devait choisir pour se les faire livrer, elle a entendu par derrière de drôles de bruit.
Il y avait des bâtiments dans lesquels on amenait de gentils boeufs, moutons pour leur enfoncer le marteau dans la tête, pour ensuite les faire saigner dans les caniveaux et les dépecer ...... le sang coulait à flot dans les caniveaux prévus pour ça ..... C'était dans les années 60 à Paris ...

Alors cette BD, ce "crève saucisse" m'a rappelé tant de choses ... c'est pour moi l'occasion de rendre un modeste hommage à Jacques et à Francine, qui ont fait de leur mieux pour que je devienne ce que je suis devenue.
Je ne vous raconterai pas jusqu'où va la conformité entre mon histoire et celle d'Arthur, le petit bout qui n'a rien compris à l'histoire.... cela restera l'intimité de Jacques, Francine et Christine !

Un bien beau scénario, avec un hommage (ce qui ne gâte rien) à Maurice Tillieux et sa Voiture immergée.

J'ai beaucoup aimé cette BD car les images et le sujet sont en parfaite adéquation. le dessin de Simon Hureau mi-réaliste nous donne à penser qu'il s'agit d'une histoire légère (Ah les belles images des vacances en Vendée !) alors que se déroule un drame. de la même façon, le scénario trouve un déclencheur dans la BD de Tillieux, "la voiture immergée". Et que dire de notre personnage principal, amoureux fou de sa femme qui se trouve sans arrêt des motifs de satisfaction : "ça va passer". Mais rien ne passe et les fils de la tragédie se tissent peu à peu...

Sandrine et Didier forment un couple de gens ordinaires. Lui est boucher, elle, le seconde à la boutique.

Didier a surpris les ébats de sa femme avec leur ami, Eric durant leurs dernières vacances entre amis

Pendant de nombreux mois il va espérer que cette aventure ne soit qu'une passade mais lorsqu'il se rend compte que sa femme éprouve des sentiments pour leur ami, il voit rouge. Il ne supporte plus cette relation et va y remédier à sa façon...

D'une riche intensité cette comédie noire est impossible à lâcher. J'ai été transportée par cette BD, les dialogues sonnent justes, les situations sont tellement réalistes et proches de ce que tout un chacun pourrait vivre dans son quotidien que l'on ne peut qu'être saisis par l'histoire de Didier, cet homme trompé est attachant et l'on ne peut pas s'empêcher de le comprendre, même quand il commet l'irréparable.

Une lecture qui m'a été inspirée par Canel et qui est un beau coup de coeur pour moi aussi.
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Rabaté signe donc le scénario de cette histoire cocasse dont le double dénouement (Clara Dupont-Monod livre l'un de ces deux dénouements dans son émission, c'est vous dire) pourrait presque laisser entr'apercevoir un second tome qui, je pense, ne viendra pas. En tout état de cause, la dernière planche est savoureuse. Les amateurs de BD apprécieront la mise en abyme que propose l'histoire puisque Didier va chercher sa vengeance dans un album de bande dessinée, à savoir une enquête de Gil Jourdan. L'histoire est bien ficelée, on sourit aux petites astuces du héros pour arriver à ses fins et, malgré la vengance froide, on finit par se prendre d'affection pour cet homme qui ne cherche malgré tout qu'à reconquérir le coeur de sa femme.

CREVE-SAUCISSE-3Simon Hureau livre un dessin précis dont on appréciera les petits détails qui rendent la scène encore plus réaliste, petites onomatopées rigolotes en particulier (le "grinss grinss" quand le héros passe à côté de la caravane qui bouge dans l'action des amants, so priceless). Les personnages sont également des quidams, des voisins de paliers potentiels, ce qui fait que le lecteur peut s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. Et se demander ce qu'l ferait dans une telle situation. Bref, cette comédie de moeurs est noire, grinçante, bref, tout à fait délectable et savoureuse.
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Rooo une bd à lire en ce jour de la St Valentin ! Avec un humour noir et grinçant, Rabate narre un moment pas drôle de la vie de notre boucher : il se découvre cocu ! Mêlant humour et sarcasme, sa vengeance va atteindre un point de non retour...