Ce petit livre de 84 pages, reçu via Masse Critique, s'est avéré moins facile à lire que sa taille ne le laisser penser. J'ai été particulièrement décontenancée car j'attendais plutôt une analyse psychologique du racisme et de l'antisémitisme et c'est plus un essai philosophique à mon avis.
Si le livre ne correspond pas à ce que j'imaginais, il n'est pas inintéressant pour autant. La notion d'universalisme, héritée du siècle des lumières, y est fort bien expliquée.
François Rachline cite aussi les grands courants d'exclusion de notre époque et cela m'a permis d'en découvrir certains comme le validisme ou l'indigénisme. Il résume ces divers courants de façon intéressante par la confrontation de deux clans : "d'une côté, ceux qui revendiquent leur appartenance à une histoire victimaire; de l'autre, ceux qui se prétendent à part et supérieurs."
J'ai été plus étonnée par la différence qu'il fait entre racisme et antisémitisme qu'il ne met pas sur le même plan. Je croyais que le rejet des autres selon des critères quelconques était une base commune. Mais
François Rachline s'appuie sur d'autres bases pour expliquer la différence selon lui entre ces deux formes de rejet de l'autre.
Pour cela et cela prend environ un quart du livre, il revient sur la notion de mosaïsme reliée au personnage biblique de Moïse… encore une notion dont j'ignorais tout. Il est vrai que d'autres lectures m'avaient révélées que la plupart des mythes ou religions ont sans doute des racines dans l'histoire des peuples. Les divinités, héros et/ou prophètes variés auraient été à la base de grands personnages divinisés ou presque par la transmission orale au cours des siècles. Donc je veux bien croire que Moïse a été un grand législateur pour les hébreux et que son oeuvre a été diversement interprétée au fil du temps. Cette partie m'a bien intéressée même si certaines notions évoquées me dépassent.
Au final je n'ai pu qu'adhérer au chapitre final qui évoque le "rapport à soi". L'auteur y évoque le fait qu'aucune personne n'est "parfaite" sur le sujet et que résister à la tentation de différencier les autres demande beaucoup de contrôle de soi… avec l'idée sous-jacente de ne pas faire subir aux autres ce qui nous serait insupportable. (voir citation).
Je ne voudrais pas faire injure à la pensée de
François Rachline en interprétant mal ce qu'il a énoncé donc j'incite tous ceux qui s'intéressent au sujet à lire ce livre et à se faire leurs propres opinions dessus.