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Pierre Géhenne (Traducteur)Louison Rose (Traducteur)
EAN : 9782849530153
127 pages
La Boîte à Bulles (08/09/2004)
4.19/5   8 notes
Résumé :

Peu convaincu par ce qu'il voit à la télé et lit dans les journaux américains sur la guerre contre les Talibans, Ted Rall décide de partir en Afghanistan se rendre compte de la situation par lui-même. Dans Passage afghan, il nous livre son expérience : sa vision des combats, ses conditions de travail ainsi que celles de ses confrères ces grands réseaux, ses rencontres avec la population afghane, ses stupeurs et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Actuellement, je m'intéresse particulièrement à cette région du monde que je ne connais qu'à travers ce que disent les médias. J'ai lu récemment L'Etoile du soldat, Kaboul Disco, Les Larmes du Seigneur Afghan sans compter sur le Photographe, une lecture certes plus ancienne.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui est dessinateur de presse américaine. Je trouve que son témoignage est assez instructif car il a voulu se rendre compte par lui-même de la situation sans subir l'influence néfaste des médias qui servent une certaine forme de propagande occidentale. Il a vécu une expérience de vie des plus marquantes avec la mort d'un journaliste suédois. Il nous livre une vision sans concession ce que j'apprécie fortement.

Je pensais naïvement jusqu'ici que l'Alliance du nord étaient nos alliés mais ils sont finalement pareils que les talibans. C'est dire à quel point cette société est complètement détruite par tant d'années de guerre et d'obscurantisme liée à la fanatique religion. C'est également une auto-critique de l'administration Bush qui s'est servi des attentats du World Trade Center pour occuper cette région et permettre l'acheminement d'un pipeline.

Le style ressemble à celui de Guy Delisle avec ce dessin minimaliste et ses détails sur son mode d'hébergement. Cependant, je verrai mal ce dernier dans un tel pays avec un tel manque de confort et de sécurité. Par contre, je m'aperçois que Ted Rall apparaît comme assez proche de ses sous lorsqu'il s'agit de payer les services rendus par les populations locales. Certes, les tarifs sont multipliés par 100 mais cela reste raisonnable. Il dénonce que le capitalisme s'est bien installé en Asie centrale pour profiter de la situation de ces étrangers qui viennent pour relayer l'information. Il n'a sans doute pas tort mais je suis surpris par son insistance sur ce point à de multiples reprises.

J'ai bien aimé la partie documentaire également de cet ouvrage qu'on peut prendre dans le sens que l'on souhaite. C'est d'ailleurs une bonne trouvaille. Bref, en conclusion, un ouvrage utile pour comprendre un peu mieux ce conflit qui n'est d'ailleurs toujours pas terminé plus de 10 ans après.
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Sans essayer de copier les avis précédents, il faut bien avouer que cette BD présente une situation intrigante. J'ai beaucoup aimé la lecture de ce roman graphique très court (48 pages) mais bien complété par une deuxième partie qui, elle, est entièrement rédigée et contient quelques cases de BD et des photos. Cette deuxième partie est très intéressante aussi.

Me dessin de Ted Rall est franchement minimaliste, voir très moche, qui rend très faiblement compte de la situation. En dehors de ça, il n'apporte rien à l'histoire, qui est largement plus supporté par le texte.
Ce texte est assez étonnant. Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est qu'en croisant la lecture avec le photographe et Kaboul Disco, nous avons trois points de vues sur l'Afghanistan à trois époques différentes, selon trois points de vues différents et usant de méthodes différentes, mais les trois étant un carnet de voyage.

Le propos de Ted Rall est ici double. A la fois un rapport sur la guerre menée par les USA en Afghanistan, mais aussi tout une dénonciation des médias américains et de la propagande servie au monde. C'est assez amusant comme double lecture, d'autant que Ted Rall ne se prive pas d'accuser tout ceux qu'il estime responsable de cette guerre absurde et illogique.

Lors de ma lecture, j'ai été frappé de remarquer combien elle était complémentaire des deux autres BD citées ci-haut. Elles trois nous font l'étalage d'un pays vraiment différent, qu'un occidental à du mal à concevoir et comprendre. C'est une géopolitique à part entière que cette Afghanistan, complété par tout les pays avoisinant et qui donnent un échiquier géopolitique complexe. C'est un véritable piège dans lequel il ne faut surtout pas mettre les doigts, comme le firent les USA en 2001.
Cette BD nous fait aussi comprendre pourquoi tout cela est arrivé, arrive, et arrivera sans doute. Entre les attentats, les kamikazes, les guerres, les déplacements, les extrémismes religieux, les questions d'argent, les enjeux pétroliers, les ethnies et les peuplades, tout est à prendre en compte dans cette région du monde, et la BD nous montre un petit pan de cette complexité. En ce sens, elle réussit parfaitement son propos, et la fin résume bien tout cela :
"Ça n'est vraiment qu'un jeu." Mais un jeu très dangereux.

Amateurs de renseignements, avide de comprendre le Moyen-Orient, simplement curieux, lisez cette BD et vous verrez que vous êtes loin, très loin de comprendre la réalité du terrain. C'est quelque chose qui nous dépasse, délicat, et qui pourtant est à l'heure actuelle encore très important. C'est un pays qui a son importance aujourd'hui, et qui est situé dans la région du monde la plus remuée. Connaitre un peu mieux ce qu'il s'y passe n'est pas négligeable. C'est pour cela que je vous recommande cette BD.
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Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Ted Rall décide de partir pour l'Afghanistan afin de couvrir le conflit pour le compte du journal Village Voice. Un séjour qui se déroule entre novembre et décembre 2001. Ses objectifs : rencontrer les populations et rendre compte objectivement de la réalité en temps de guerre, loin des clichés diffusés par les grosses pointures médiatiques comme CNN.

Il dénonce, témoigne et se bat pour préserver son intégrité professionnelle. Ses propos sont mordants, incisifs, directs… en deux mots : sans concessions.

Deux entrées dans cet album :
- une première entrée (couverture de gauche) contient un dossier de presse constitué d'articles écrits par le journaliste entre mi-septembre et fin décembre 2001. le premier texte (rédigé le 18 septembre 2001) revient sur les attentats et leurs conséquences : une population américaine en état de choc et confrontée à une douloureuse introspection (la suprématie américaine est mise à mal et, pour la première fois, les américains se sentent vulnérables sur leur propre territoire), un Gouvernement pointé du doigt… Les articles qui suivent ont été rédigés dans le cadre de son séjour afghan, une expérience vécue « la peur au ventre » confie Ted Rall. Un homme qui fait preuve d'une éthique et une déontologie professionnelle très fortes.
- la seconde partie de l'album (cf couverture de droite) est une « nouvelle graphique » qui offre un condensé des informations délivrées dans la partie mentionnée ci-dessus. Un récit qui, en une cinquantaine de planches, relate au jour le jour les événements de son séjour. le ton est plus incisif et le contenu assez redondant pour les lecteurs qui auraient lus les articles de presse en premier. le dessin est minimaliste, il pourrait s'apparenter au style de Guy Delisle puisqu'il n'est là que pour mettre en valeur les propos de l'auteur. Je pense que cet album pourrait compléter voire donner la réplique à A l'ombre des tours mortes (Art Spiegelman)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Dans le poste de télé, la guerre est bien souvent décrite comme l'affrontement entre les forces du mal et celles du bien, à la manière du fameux jeu vidéo «Call of Duty», qui abolit la frontière entre la tragédie et le divertissement.
- Et si j'allais voir de plus près ce qui se passe vraiment ? : qui n'a jamais éprouvé cet élan de curiosité, depuis son canapé ?

Le dessinateur de presse américain Ted Rall est passé à l'acte, lui : il s'est rendu en Afghanistan, après avoir balayé l'inquiétude de ses proches (et la sienne) par un : - Si les Afghans sont capables de vivre toute l'année dans cet enfer, je dois bien pouvoir tenir trois semaines !

Et il en est revenu avec un reportage, «Passage Afghan» («To Afghanistan & back»), dédoublé ou redoublé, puisque le témoignage de T. Rall est à moitié sous la forme d'un compte-rendu, l'autre moitié en BD, dans un style inspiré par Matt Gröning (Simpson). Sur le fond, le témoignage de Ted Rall glace le sang. Qui ne croit pas à l'enfer sera désillusionné.

Le pire, à lire, n'est pas le constat (prévisible) de T. Rall, que les soldats, sous des uniformes différents, font tous le même métier, et que ce n'est pas celui d'enfant de choeur ou "d'artisan de paix". Bien plus inquiétante s'avère la stratégie de la guerre moderne, décrite par le dessinateur-reporter, qui incorpore les caméras et la presse, tout l'arsenal médiatique, sous prétexte d'information.

«On m'interroge souvent sur les mécanismes de censure des médias aux Etats-Unis ou plus précisément sur l'autocensure. Je pense qu'il ne s'agit pas tant d'un problème de mensonges délibérés - encore que cela puisse se produire - que d'un principe d'omission permettant aux médias de conserver leurs relations avec des politiciens et décideurs importants considérés comme des sources potentielles d'information. (...) »

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Ted Rall ne prend pas de gants, moins encore que son confrère Joe Sacco, pour critiquer les grands médias audiovisuels occidentaux et leurs «mensonges par omission», dont il fournit quelques exemples précis, à propos du Vénézuela ou de la Corée du Nord.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Deux manières d'aborder cet album. Il faut faire un choix. Soit la partie "nouvelle graphique", soit la partie doc. Il suffit de retourner le livre, et hop ! J'ai opté pour la partie BD pour commencer; elle me paraissait moins sérieuse...

Plus facile d'accès, certes, mais pas légère pour autant. Les dessins, tout en noir et blanc, sont assez basiques, les personnages ont tous un peu la même tête, mais on s'en fiche, l'important est dans le texte. Certaines scènes sont très dures et l'auteur garde une distance, un sang froid et un ton blasé qui renforcent l'horreur.

En lisant uniquement cette partie, on pourrait presque le croire insensible aux atrocités de la guerre, mais ce n'est pas le cas, loin de là. Plutôt de la pudeur. On s'en rend compte en lisant l'autre partie qui reprend tout en détail. Finalement, les thèmes abordés sont très variés:

La vraie vie quotidienne des afghans
Le rôle des médias auprès du grand public: désinformation, mensonges par omission, autocensure .
Les intérêts américains dans le conflit ( un projet de pipeline qui traverserait le pays)
L'épilogue, particulièrement intéressant, a été écrit avec un peu de recul, en 2003.

Un très bon album-reportage pour les amateurs du genre ou ceux qui veulent lire un autre point de vue et mieux comprendre le conflit.





Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dieu devait être d’humeur ronchonne quand Il a créé ce morceau de terre coincé entre le centre et le Sud de l’Asie. Non seulement, Il a gratifié les Afghans des déserts les plus brûlants et des montagnes les plus glaciales mais en outre, Il ne leur a fourni que deux ressources naturelles : les cailloux et la poussière. Et parce qu’Il est omnipotent et caractériel, Il leur a donné des voisins qui se haïssaient tellement qu’ils ne se toucheraient pas même avec un fusil ou avec un couteau : ils préfèrent laisser les Afghans le faire à leur place
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Les Afghans sont réputés à juste titre pour leur compétence inégalée en matière de subterfuge, de dissimulation et de tricherie éhontée. Mais la réalité est plus complexe que cela. Les Afghans vivent dans un climat de guerre perpétuelle, sur une terre dont il est déjà difficile de s’en sortir en temps de paix. Rien de surprenant dans ces conditions que l’honnêteté ne soit pas leur point fort. Ce qui est surprenant, c’est que ces gens soient restés aussi convenables dans une situation aussi désespérée.
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La plus grande réussite des États-Unis en Afghanistan a consisté à remplacer le pire régime du monde par l’anarchie et le chaos et d’augmenter sensiblement le mépris des musulmans envers des Américains qu’ils considéraient déjà comme de la racaille
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Peu importe si nous mourrons », me dit un soldat ouzbek nommé Khalev, tout en prenant la pose avec sa Kalachnikov rutilante. « Ce qui compte c’est de bombarder les étrangers talibans pour qu’ils sortent et qu’on puisse les tuer ». Et les dommages collatéraux ? « Il ne faut pas en parler. Cela pourrait faire douter les Américains
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On peut attirer les Afghans en enfer, mais pas les pousser au paradis.
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Video de Ted Rall (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ted Rall
Ted Rall - The Anti-American Manifesto (en anglais)
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