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EAN : 9782897720575
232 pages
Quai no 5 (01/03/2017)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Tour à tour psychiatre et patiente, Katherine cherche à reconstituer le visage de sa mère. Cette mère qui s'est enlevée la vieau matin du 1er août 2014 mais qui n'en finit pas d'exister, adressant la narratrice une chanson d'outre-tombe. En faisant alterner extraits de diagnostics et souvenirs d'une relation complexe, Matricide compose une radiographie implacable du rapport à l'image dans une société que l'image obsède, de même qu'un regard sévère sur une médecine ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui lui fournit un bel exemple personnel de ce « c'est cela pour moi », de ce plaisir que l'on peut ressentir à la lecture d'un texte. Contrairement au roman de Legendre lu en parallèle, j'étais en terrain inconnu, puisque je n'avais jamais lu d'oeuvres de Katherine Raymond. Ce que je connais bien, ce sont toutes ses petites publications qu'elles publient sur les réseaux sociaux depuis longtemps. Que ce soit un commentaire d'une phrase ou un long texte, ces propos m'interpellent et, chaque fois, je me demande comment cette auteure peut aussi, en plus d'être inscrite à la maîtrise en études littéraires à l'UQAM, poursuivre des études postdoctorales en psychiatrie (Raymond, 2017). Cela me fascine.

Matricide a éveillé en moi plein de sentiments (côtoyant parfois du beau, parfois du laid). Et j'oserais ici affirmer qu'il s'agit là d'une lecture difficile. Celle-ci peut aller jusqu'à nous faire mal, si l'on pense au fait que ce qui arrive à la narratrice peut très bien nous arriver à nous, ou à quiconque faisant partie de notre entourage que l'on chérit. Cette histoire de suicide commis par une mère dont la fille baigne désormais dans un monde fort obscur ne peut que nous plonger dans une lecture qui réveille. D'ailleurs, le soir, je préférais lire autre chose, de peur que ma lecture résonne douloureusement dans mon sommeil. Mais je conseillerais tout de même longtemps ce roman, tout en précisant que ce type de lecture ne plaira jamais à tous et à toutes, que tout type de lecture dépend toujours du contexte. Non pas par sa plume magnifique qui, elle, je pense, plairait à plusieurs d'entre nous, mais par ses thèmes et passages difficiles, comme celui où la narratrice découvre le corps de sa mère dans la voiture (Raymond, 2017, p. 80). Matricide m'a finalement rappelé cette importance de la littérature, qui elle nous aide à vivre et à mettre des mots sur tout, ou presque… Matricide est tout simplement à lire si l'on s'intéresse aux relations mère-fille, ainsi qu'au monde psychiatrique (qui lui surprend lorsque, par exemple, la narratrice passe elle-même de psychiatrique professionnelle à patiente psychiatrique).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cet homme était ta perfection blonde. Il me surpassait sur tous les plans, l’art, la beauté, la parole. Il ne connaissait pas l’échec, il était la promesse d’une vie où tu ne serais jamais morte. Où je ne serais pas atteinte. Il louait la grandeur, l’éclat, et j’avais pour lui l’amour hémorragique de qui veut s’y voir.
J’espérais qu’il percevrait ton visage sur mes traits et qu’il m’aimerait de si bien le porter, qu’il me confirmerait que je le faisais sans faille, mais chaque fois que j’avais voulu me refléter dans son désir, il n’avait pu m’y admettre. Il lui était impossible de garder son sexe dur pour moi. Il disait que c’était ma faute, qu’il ne comprenait pas, que je m’acharnais trop fort. Que je parlais, bougeais, embrassais, baisais comme une femme qui veut trop.
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Selon ses propos, cela lui aurait laissé un profond sentiment d’être laissée pour compte et inadéquate, sentiment qui s’est manifesté jusqu’à l’âge adulte. Son discours à l’égard de son enfance est par ailleurs marqué par une sérieuse alexithymie, en ce sens qu’elle est incapable de mettre en mots les émotions possiblement liées à cette période, qu’elle n’arrive à qualifier ni d’heureuse ni de tourmentée. Elle dit seulement, et de façon étonnamment sommaire vu le caractère normalement traumatique propre aux violences infantiles, qu’elle aurait été exposée aux sévices physiques et psychologiques d’un père toxicomane.
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La plupart des patients de l’unité de longue durée sont des personnes âgées, du moins ils en ont l’air, des êtres frêles et fugitifs qui sortent rarement de leur chambre, fixent le sol en mangeant, ne touchent à rien, parlent peu. Ils sont dépouillés, amortis, ils me font penser à des amphibies. Des êtres dont, je le sais, nous avons neutralisé le système nerveux, pour le bien commun, pour que la douleur arrête de défaire l’ordre. Des années de drogues fortes pour que tous dorment en paix.
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Suicide est un mot qui tue les autres autant que soi. Un patient clame devant moi des mots qui auraient pu être les tiens si on t’avait trouvée à temps, gardée de force. Il me demande de quel droit je le séquestre en ces murs, je lui impose la vie. Il me crie par la tête son droit de mourir, le menton proéminent qui fend l’air au dessus de moi, ses grands membres rachitiques qui s’agitent. Il dit que je ne connais rien à l’existence.
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La promesse faite aux filles, cela n’arrive pas chez nous, la misère doit se voir dans le visage. La laideur. Elle me répète que c’est insensé, mais ses paroles ne me regardent plus. Elle s’éloigne du lit comme on fuit la peste, et juste avant de sortir, elle redit pour elle-même à quel point ma mère devait être fière.
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Vidéo de Katherine Raymond
Katherine Raymond, Fanie Demeule, David Goudreault nous parlent de cette folie qui modèle les personnages de leurs ?uvres.
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