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EAN : 9782344015919
96 pages
Glénat (24/01/2018)
3.37/5   47 notes
Résumé :
Dans le futur, faire pousser une simple tomate est devenu un crime. Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L’alimentation est devenue entièrement réglementée par des multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu’il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres semences. Aujourd’hui, pour avoir découvert des graines de tomat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Cette BD m'a séduit surtout pour son aspect graphique que j'ai trouvé très réussi, les traits marquent bien le désarroi des protagonistes, les couleurs mêlent différents tons qui s'harmonisent, du jaune au bleu, du ocre au vert, avec également des noirs profonds et les yeux bleu mauve de l'héroïne, jusqu'au rouge de la tomate.

J'ai également apprécié que ce fruit ait été choisi par les auteurs pour illustrer la faute commise par Anna, cette Eve des temps futuristes, elle ne croque ni la pomme, ni la tomate, se contente de faire pousser et fructifier ses graines et cela est un péché mortel...

Pour le reste, l'histoire m'a paru assez confuse, ce monde a des similitudes avec celui de 1984, le vocabulaire n'est pas toujours très clair, les relations humaines naturellement sans empathie, le dénouement inévitable.

Je me souviendrai néanmoins de la tomate et de sa jardinière.
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Anne Bréjinski comparaît devant un tribunal. Elle est accusée d'un crime abominable. Elle va nous en donner sa version.
Cet album, je l'ai lu dans une sorte d'état second.
Lorsqu'on l'ouvre, on est face à une planche sur le fond blanc de laquelle se découpe un magnifique et immense plant de tomates aux couleurs vert et rouge éclatantes . Quel choc, en tournant la page, de se retrouver plongé dans un univers noir et ocre, aux tons ternes et à la géométrie anguleuse. le personnage central, vêtu d'une marinière à lignes et d'un pantalon noir semble enfermé dans un cube de verre dominé par deux cercles gigantesques.
Nous voici entraînés dans une dystopie effrayante où le monde froid et dépouillé est divisé en secteurs numérotés et la population en trois catégories.
Anne travaille au service de l'État. Elle est agent d'épuration. Elle est chargée d'aller chercher des objets interdits afin de les « retrancher », c'est-à-dire les détruire dans un incinérateur. Ces articles sont des vestiges de notre monde actuel : tableaux, oeuvres d'art, livres...
Lors de cette mission, Anne voit tomber du volume qu'elle va éradiquer, un sachet de graines de tomates. Son crime : au lieu de le brûler, elle va semer et soigner les plantes.
Dans ce monde terrifiant, l'eau est devenue une denrée rare et précieuse. Lorsque le mari d'Anne rentre, ils ne boivent pas un apéritif, mais un simple verre de cette boisson de luxe réservée aux élites de la société.
Quand Anne met en terre les semences qu'elle a trouvées, rien ne se passe, car pour germer, la vie a besoin d'eau. Or, arroser les pousses, c'est détourner une partie de cet élément vital.
Il y a une forte opposition entre l'univers inhumain qui est représenté ici : d'une part, « le troisième cercle, secteur 28 Nord », bâtiments en ruines, êtres déguenillés, confinés dans une sorte de bunker ouvert aux quatre vents, l'appartement, chic, sans doute, du deuxième cercle, où vivent Anne et Boris, mais sévère, glacé, sans âme, et le manteau rouge vif de la jeune femme, seule tache de vie qui évoque le fruit du titre.
Dès qu'elle a trouvé la pochette, l'attitude d'Anne évolue. Un sourire se dessine sur son visage, elle attend avec impatience le moment où elle retrouvera le verre caché dans son bureau où elle a enfoui son trésor sacrilège et le bonheur qu'elle éprouve à voir la tomate germer, puis pousser, porter des fruits. Elle s'anime enfin, connaît diverses sensations, devient vivante, elle aussi.
En même temps, elle se fait remarquer par ses supérieurs, car elle oublie des missions.
Ce monde affreux est celui de la délation, de la sécheresse du coeur et des sentiments. Il fait peur car il montre où nous pourrions en arriver si nous ne changeons rien à nos habitudes : un univers gris, déshumanisé, désincarné. On y retrouve des allusions à des ouvrages tels que « 1984 » ou « Le meilleur des mondes », mais cette bande dessinée m'a paru plus effrayante encore, car elle met des images sur ce système cauchemardesque.
Un album à lire malgré son pessimisme.
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La tomate. C'est un titre plutôt sobre qu'a choisi le duo formé par Anne-Laure Reboul et Régis Penet pour intituler leur dernier ouvrage collectif. Les deux auteurs unissent leur talent respectif aussi bien aux dessins qu'au scénario pour livrer une bande dessinée qui navigue entre les eaux de la dystopie et du récit d'anticipation. Lettres it be est allé découvrir cette tomate et vous en dit un peu plus.


# La bande-annonce


Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L'alimentation est devenue entièrement réglementée par des multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu'il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres semences. Aujourd'hui, pour avoir découvert des graines de tomate et avoir osé les faire pousser chez elle, une jeune femme est emmenée devant les tribunaux. Ceci est l'histoire de son procès.


# L'avis de Lettres it be


C'est véritablement autour de l'appropriation du vivant sous toutes ses formes que s'articule cette bande dessinée. Même si le titre n'évoque pas véritablement tout cela, nous plongeons dès les premières planches dans une époque complexe, où les droits de tous ont (encore plus) été restreints. Dans un futur pas très lointain, l'alimentation est désormais sous le règne des multinationales qui régissent et répartissent tout. Celui qui s'oppose à ce cloisonnement des approvisionnements en subira les conséquences. Sauf que la menace viendra de l'intérieur, d'Anne, le personnage principal de ce récit à qui nous n'allons pas lâcher les basques un seul instant, que ce soit dans sa vie privée au côté de son compagnon, que dans sa vie professionnelle auprès de tous les malheureux dont la jeune femme doit s'occuper, du moins essayer.


C'est dans une salle d'audience que démarre ce récit. Une salle d'audience où se multiplient les clins d'oeil plus ou moins directs à d'autres récits, d'autres oeuvres, d'autres situations. A titre d'exemple, on apprend dès les premières cases le nom de famille du personnage principal : Bréjinski. Pourquoi ne pas y voir par là une homonymie (presque) parfaite avec Zbigniew Brzeziński, politologue célèbre à travers le monde pour son livre le Grand Echiquier (réactualisé en le Vrai Choix en 2004) et à qui l'on doit l'idée « que l'amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l'hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale. » Et en effet, cette idée va vite se vérifier page après page, au fur et à mesure de l'apprivoisement d'Anne dans notre esprit où nous allons vite apprendre que cette dernière soutient un système qu'elle s'apprête bientôt à ronger de l'intérieur. Un soutien qui va dans le sens d'une hégémonie de façade à maintenir en vue de conserver la stabilité du système dans lequel elle vit … C'est peut-être tiré par les cheveux sur cette interprétation, mais force est de constater que le récit nous amène à repenser à bon nombre d'autres oeuvres du genre, des grands classiques comme 1984 inévitablement, jusqu'à d'autres oeuvres peut-être moins évidentes.


Sans tomber dans l'idéologie écologique plutôt facile (ce qui semble déjà être un grand point positif tant la chose se fait rare), Anne-Laure Reboul et Régis Penet délivrent un ouvrage plutôt réussi, un récit dystopique très proche de nous et qui amène à plusieurs réflexions. Même si l'absurdité semble l'emporter dans les premières pages (difficile de croire que le sujet principal ne sera autre qu'une … tomate), les différentes pièces du puzzle se mettent bien en place et on sombre délicatement du côté obscur de la force.


Retrouvez la chronique dans son intégralité sur le site de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Dans cette oeuvre d'émancipation, on est dans un Paris qui a été détruit par un cataclysme planétaire et qui tente de se reconstruire dans une société qui contrôle le moindre faits et gestes dans un style qui rappelle Fahrenheit 451 ou encore l'excellent Bienvenue à Gattaca. Il n'y a plus assez d'eau pour les habitants. La pénurie doit être gérée par des fonctionnaires zélés.

L'héroïne va se rendre compte à ses dépends que le simple fait de faire pousser un plant de tomate peut conduire à la peine de mort car cela met en péril la sécurité de toute la communauté.

Il est dommage que le style graphique tout comme l'héroïne soit si froid. Cela est sans doute voulu mais cela n'emporte pas l'adhésion. Pour le reste, c'est plutôt bien vu.
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Anne Bréjinski, membre du deuxième cercle, service d'épuration d'objets, comparaît devant le tribunal pour répondre du crime qu'elle a commis, qui « a mis en péril les fondements de la société ».
Interrogée, elle fait le récit de la journée avec laquelle tout a commencé. Comme d'habitude, elle s'est rendu dans le troisième cercle, où remontent régulièrement à la surface des objets d'avant, désormais interdits de séjour : oeuvres d'art, livres etc. Ils lui sont signalés par la population locale, terrée dans des immeubles abandonnés et son rôle consiste à les « retrancher », c'est-à-dire à les rapporter à son bureau pour les éliminer, ce qu'elle a grand plaisir à faire (« Et une merde de moins sur cette terre ! »). Ce jour-là, elle a récupéré un sachet de graines et, bien que se sachant dans l'illégalité, elle l'a conservé…
De l'environnement dans lequel vit Anne, si tant est qu'on puisse appeler vivre ce mode de fonctionnement où la marge de manoeuvre individuelle se restreint jusqu'à devenir inexistante, on ne saura que ce qui nous est donné à voir, à travers un graphisme qui en saisit parfaitement l'implacable rigueur. Rien sur le comment on en est arrivé là, ce qui donne au récit un caractère de fable hors du temps (la même impression que j'avais eue en lisant « La loterie »), où il faut plutôt ressentir, avec une espèce de fascination morbide, le message de fond que chercher la vraisemblance.
Ici, la mise en garde est pour le moins claire, avec ce système totalitaire qui scinde la population en couches (cercles) bénéficiaires ou pas de ses « largesses » et la prive de sa liberté de penser-décider-créer, en n'hésitant pas à s'abriter derrière des motifs de sauvegarde des personnes (je pense au rationnement de l'eau, devenue une denrée ultra protégée). On notera aussi la conviction de certains, comme le mari d'Anne, du bienfondé des dispositifs de contrôle mis en place, qu'ils n'ont de cesse d' « améliorer ». Anne elle-même, personnage pas très sympathique quand on y regarde de plus près, ne trouve pas grand-chose à redire, au contraire, à la situation existante : elle semble ne commencer à s'inquiéter du contrôle psychique envisagé à grand échelle que lorsqu'il risque de l'amener à être percée à jour, et si elle joue le rôle d'un grain de sable dans les engrenages du système, c'est presque malgré elle.

Impitoyable et glaçant !

Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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critiques presse (2)
BoDoi
01 mars 2018
Bien qu’un peu démonstratif et court, le récit se tient de bout en bout. On n’aurait néanmoins pas rechigné à voir cette vision d’un futur pessimiste, mais pas si improbable, prendre plus d’ampleur et ses bonnes idées scénaristiques être développées au-delà de ces quelques pages.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
30 janvier 2018
La morale de l’histoire : que ce soit une pomme ou une tomate, il faut toujours dire non au fruit défendu.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Est-ce que tes programmes, une fois implantés, pourront faire un rapport sur le passé des gens?
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Il a été démontré que l'accusée, en toute connaissance de cause et sans circonstance atténuante, a mis en péril les fondements de la société, ainsi que le fonctionnement et la réputation du deuxième cercle.
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De tout temps et sous toutes les latitudes, les hommes ont eu plaisir à se faire peur, c'est ainsi...
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La connaissance, c'est savoir qu'une tomate est un fruit.
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Et puis on ne supprime pas les gens comme ça. Plus maintenant.
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