Je tiens tout d'abord à remercier les Éditions L'atinoir de Marseille et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
"
L' Auto" est le premier livre traduit en Francais de l'auteur uruguayen,
Carlos Rehermann, né à Montevideo le 10 février 1961. C'est le romancier français
Antoine Barral qui en a assuré la traduction et en a présenté un préface instructif. Je rappelle que le romancier et traducteur de cette oeuvre est depuis 2012 membre de Babelio comme "antoinebarral_auteur".
Carlos Rehermann et son épouse, Sandra
Massera, sont deux piliers du monde théâtral en Amérique Centrale : lui avec son chef-d'oeuvre de 2008 "Dodecamerón" - inspiré par le grand Boccace - et elle avec sa pièce "No digas nada, nena" (ne dis rien, petite) de la même année 2008.
C'est à bord d'une Volkswagen Coccinelle de 1962 que le personnage principal Alejo Murillo, un alter ego de l'auteur, va traverser son pays de la ville de Rivera à la frontière brésilienne sur la route 5 plein sud, direction Montevideo, la capitale.
Le récit est en quelque sorte double. Il y a, d'une part, le déplacement proprement dit au moyen d'une antiquité peu stable sur des routes encombrées à certains endroits par d'énormes poids lourds, fréquemment sous une pluie torrentielle avec des essuie-glaces défectueux et une visibilité réduite.
D'autre part et surtout, il y a le voyage intérieur de Murillo-Rehermann qui nous fait part de son origine, sa place dans la communauté des hommes, ses angoisses et ses fantaisies.
Dans ces considérations les références littéraires et cinématographiques sont légion.
Nous avons droit à
André Gide,
Henry Miller,
George Rippey Stewart ... et des réflexions sur la valeur et l'authenticité des écrits dits suicidaires ou rédigés juste avant la mort.
Pour le cinéma et la mise en scène Alejo se réfère aux "Oiseaux" de Hitchock et "La menace" d'
Alain Corneau avec
Yves Montand.
En somme, "
L' Auto" est une oeuvre relativement courte (tout juste 107 pages), mais hautement littéraire au niveau du style et contenu, qui offre de beaux adages, tel celui à la page 53 : "la solitude, ce n'est pas être isolé, mais aimer en vain".