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Marie de Prémonville (Traducteur)
EAN : 978B09L8DJXV7
Anne Carrière (07/01/2022)
3.56/5   17 notes
Résumé :
Pendant la Grande Dépression, dans une petite ville du New jersey, une fille d’immigrants italiens, Marie Genovese, lutte pour son autonomie et sa liberté.

Ses bons à rien de frères sont tentés par le parti fasciste américain et ne jurent plus que par Mussolini. Marie préférerait qu’ils s’intéressent un peu moins à la politique et l’aident un peu plus à la pâtisserie que leur a léguée leur mère et qui est au bord de la ruine.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Gail Reitano nous plonge dans le quotidien d'une jeune femme italo-américaine, deuxième génération. Marie vient de perdre sa mère qui lui a légué une quincaillerie en sursis dans l'Amérique de la Grande Dépression. Nous sommes à la veille de la Deuxième guerre mondiale dans une petite ville du New Jersey qui ne caractérise pas par son ouverture d'esprit et dans laquelle l'anonymat est impossible, tout se sait, les comportements déviant de la norme sont scrutés. Tout l'enjeu du roman est de découvrir comment elle va parvenir à s'émanciper, à trouver sa voie d'indépendance, affirmer et imposer sa vision du couple et de la sexualité dans un monde dominé par les hommes. Ces derniers sont autant d'obstacle à surmonter, de ses deux petits frères dont elle a la responsabilité, en passant par le vieil ami de la famille qui cherche à s'imposer, et même son riche amant marié.

Il y a un quelque chose d'Elena Ferrante dans Liberata, mais sans son âpreté parfois dissonante. Ici, on est plutôt dans un roman confortable, très « féminin », avec de beaux sentiments, des secrets de famille révélés mais sans jamais tomber dans la mièvrerie, ni dans la romance ordinaire. Même si j'ai tendance à préférer les romans plus intenses et vibrants, un peu plus ténébreux aussi, j'ai trouvé ce roman charmant, notamment avec ses recettes de cuisine ( Marie arrondit ses fins de mois en cuisinant pour de riches clients ) dans lesquelles elle intègre des ingrédients supplémentaires, des herbes « magiques » pour un supplément d'âme. Impossible de ne pas s'attacher à Marie qui se débat avec dignité contre la solitude qui est la sienne depuis la mort de sa mère en puisant dans la sagesse d'une lignée de femmes puissantes ( le fantôme de sa mère, jamais loin et le superbe personnage de la fantasque tante Ada ).

Si le propos de l'auteure n'est pas de faire un roman politique mais de recentrer le récit sur Marie, son émancipation et sa vie amoureuse insoumise, la présence forte et pertinente de l'arrière plan historique apporte beaucoup. L'atmosphère d'une petite ville américaine bouleversée par la crise économique, la menace de la guerre et la montée du fascisme et de l'antisémitisme est très rendue de manière très réaliste. Un des frères de Marie se laisse séduire par les prêches radiodiffusées de l'évangéliste Charles Coughlin qui prône un antisémitisme virulent, mais aussi par l'Ordre des Fils d'Italie pro-Mussolini qui s'agitent en chemises noires dans les rue, agressent les commerçants juifs.

Le titre français est très bien choisi, bien meilleur que le très sucré titre originel Italian Love Cake, bien trop réducteur pour un roman pas si sage que cela et pas si chick litt' que cela. 
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Voilà bien un roman qui m'a totalement surprise car je ne pensais pas autant l'apprécier comme cela a été le cas. Il m'a séduite, enthousiasmée et conquise au point que je n'ai pas su le lâcher. Ce livre a été une révélation pour moi !

Étalée sur trois années, voici un brin de l'histoire de la fratrie Genovese, issue de la deuxième génération d'une famille italienne immigrée dans une petite bourgade du New Jersey, en pleine crise économique. Il y a d'abord Marie, âgée de 22 ans, quand sa mère décède et lui laisse la gestion de la quincaillerie, le Five&Ten. Et puis, il y a ses deux frères, Gino et Sammy qui partagent les idées fascistes de Mussolini et s'investissent le moins possible dans l'affaire familiale. Marie est un esprit libre, très en avance sur son temps. Elle rêve de liberté, s'engage corps et âmes dans le commerce en proie, pourtant, à de graves difficultés financières (en faisant de la pâtisserie pour les riches, notamment) et tombe amoureuse d'un homme qui n'est pas issu du même milieu social qu'elle.

D'habitude, je peine un peu face aux sagas familiales par peur de l'ennui. La quatrième de couverture m'avait directement attirée par le caractère frondeur de son héroïne et parce que le récit se déroulait aux Etats-Unis, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.

C'est hyper intéressant d'observer la façon dont un pays étranger à l'Europe percevait la montée du fascisme et du nazisme à des milliers de kilomètres de chez nous. En plus de ça, il est aussi instructif de voir comment les immigrés vivaient cette déroulante de violences car, même s'ils avaient quitté leur pays d'origine, leurs racines et leurs attachements demeuraient intacts.

Gail Reitano parvient avec beaucoup d'élégance à décrire ses trois années sur la scène internationale. La vie de cette famille dans leurs vies quotidiennes est aussi décrite au sein d'une petite ville américaine où chaque acte ou parole est épluché, encore plus quand ils ne correspondent pas à la norme sociale. le personnage de Marie est vraiment intéressant car, malgré ses rêves d'émancipation, le poids de la tradition familiale perdure.

La façon d'aborder la condition de la femme au milieu du vingtième siècle est plaisante. Sans tomber dans le mièvre ou dans la romance à l'eau de rose, ce roman captivant aux accents réalistes m'a bien plus qu'enchantée. Je le conseille vivement!

Lien : https://www.musemaniasbooks...
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En pleine crise économique et juste avant la 2ieme guerre mondiale, Marie se retrouve en charge de la quincaillerie de sa mère décédée. Célibataire et à la tête d'une famille composée de deux frères attirés par les idées fascistes en vogue à ce moment là, elle va chercher à s'affranchir.
Malgré l'arrière plan historique et une certaine fraîcheur j'ai trouvé ce roman un peu trop « littérature féminine ». On y retrouve tout ce qui plait - le courage, l'adversité traversée, la solitude qui rend fort, l'arrière plan historique - et tout ce qui (me) déplaît l'amant fortunée mais marié, l'héroïne bonne cuisinière aux recettes magiques, le suspens amoureux et au final l'émancipation.
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Tout se passe pendant la grande dépression aux États-Unis. Marie vient de perdre sa mère et se retrouve responsable de famille. Son père l'ayant abandonné alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle devient chef de famille. Elle doit s'occuper de la boutique que sa mère à laisser et subvenir aux besoins de ses deux frères. Marie se situe à un carrefour de sa vie. En face de plusieurs chemins, elle doit faire des choix et prendre des décisions pour sa vie de jeune femme. Elle qui était très proche de sa mère, elle ne souhaite pas la décevoir et elle ne veut pas reproduire la vie difficile que cette dernière à eu. Elle reste focalisée sur l'une de ses priorités: rendre honneur à sa mère en redorant l'image de la boutique. Cependant son jeu de cartes change lorsque Monsieur E., homme respectable et marié entre soudainement dans sa vie. Elle qui pensait qu'un jour elle rencontrerait l'amour dans les règles, elle se retrouve éprise d'un homme qui est pris de tout côté par des engagements. Elle va devoir briser certaines règles qu'elle s'était fixées et renverser les croyances auxquelles elle à toujours cru.


Dans ce roman, on entre très vite dans la tête de Marie, on suit ses questionnements, ses doutes et ses pensées. On y apprend pas mal de choses sur la Grande dépression. On y trouve également des thèmes comme la féminité, l'indépendance , l'individualité.

petit bémol: en plein milieu le rythme ralentit, beaucoup trop à mon goût,les journées se rallongent on est vraiment dans la routine du personnage. Je pense que c'est fait exprès pour que le lecteur se sente dans la peau du personnage afin qu'il puisse plus facilement imaginer ce qu'il ressent…
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Coup de coeur pour ce roman où l'on suit Marie, jeune femme issue de la communauté italienne près de New York avant la seconde guerre mondiale. Après la mort de sa mère, Marie se retrouve seule avec ses deux frères à devoir gérer le magasin familial. Elle peine à joindre les deux bouts suite à la crise économique et alors que la guerre menace. Elle commence alors une activité de patisserie pour avoir un supplément de revenus et s'attire une nouvelle clientèle. En tant que femme, elle se bat pour se créer un avenir et imposer sa liberté dans un environnement où les hommes dominent et où les rapports de classe semblent créer des mondes séparés. Marie tombe également amoureuse d'un notable de la ville...
J'ai adoré ce roman qui est à la fois prenant et instructif sur la période de la Grande Depression et la culture italienne. Les personnages sont attachants et l'on se demande comment elle va s'en sortir. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été un peu triste de quitter un univers et ses personnages à la fin d'un roman.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Je  me suis perdue dans cette rêverie secrète, à imaginer le fromage glissant sous la pâte qui s’affermissait, comme si tous les nuages du ciel descendaient pensivement embrasser la terre. Les arômes sucrés se combinaient à l’étrange métamorphose en train de s’accomplir, dans cette union d’une telle puissance qu’elle me faisait penser à l’amour. Je n’en savais pourtant rien.
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Mes émotions étaient comme des œufs dans une boîte cabossée – brisées et inutiles. Il est vrai que j’avais Ruth, avec son éternel esprit pratique, mais je ne pouvais pas lui confier mon désir pour un homme. Cette pulsation sourde et brûlante entre mes jambes était au-delà de toute description. Tout ce que je savais, c’est que je ne voulais pas d’un mariage comme Maman et ses amies en avaient vécu. Leurs époux grincheux les avaient épuisées, diminuées, avaient écrasé leur beauté et leur vitalité sous une cascade infinie d’exigences.
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Ma mère tenait souvent des propos qui n’avaient aucun sens. Elle était d’une autre génération, et bien que n’en étant pas très fière, pour ma part je rejetais toutes ces superstitions. Maman avait insisté pour appeler la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité par son nom latin, Cérès, et non par son nom grec qu’on nous avait enseigné en classe, Déméter.
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Changer la disposition du peu de produits que nous possédions donnait un air de nouveauté et encourageait les ventes. J’ai replié des torchons et déplacé près des articles ménagers un présentoir de lunettes de soleil que Feldman m’avait vendu. Si les clients devaient partir à la chasse au trésor pour dégotter ce qu’ils cherchaient, ils passaient du temps à déambuler entre les étals et il y avait plus de chances qu’ils achètent quelque chose. Depuis que Woolworth à Atlantic City avait lancé sa gamme appelée Foster Grant, tout le monde voulait des lunettes de soleil, une bonne astuce pour rafraîchir une ancienne tenue quand on n’avait pas les moyens de s’en offrir une neuve. Feldman m’avait fait un bon prix.
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Comme il faisait trop chaud pour dormir, je passais en revue tous mes sujets d’inquiétude : l’argent, le magasin, la solitude, les relations tendues avec mes frères, Kenny et monsieur E. Et je venais d’en ajouter un à la liste : la peur d’être enceinte. J’avais déjà une semaine de retard. Pourtant, je n’avais aucun désir de revoir cet homme. Je n’avais rien éprouvé de plus que la pulsion puissante d’accueillir un homme en moi et, à présent que c’était chose faite, je pressentais qu’il faudrait la prochaine fois ajouter un ingrédient non négligeable, un sentiment dont je savais qu’il existait, bien que ne l’ayant jamais éprouvé moi-même : l’amour.
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