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Pierre Béhar (Traducteur)
EAN : 9782843210846
122 pages
Les Editions Desjonquères (25/05/2006)
3.55/5   10 notes
Résumé :
Les premiers récits de Rilke — enfin sortis de leur sommeil séculaire — révèlent la permanence de la quête du poète : celle d'un Absolu, de cet Ineffable dont il confiera plus tard à Stefan Zweig que son expression fut toujours la seule fin de son art. Tourmenté par une exigence d'absolu, l'homme est condamné à ne pouvoir l'atteindre dans un monde prosaïque et hostile.
Autre révélation de ces premiers textes en prose : dès l'origine, Rilke explora tout à la f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Cet ineffable…. » Écrivait Rilke à Zweig. Oui, cet ineffable sentiment ceignant l'écriture de ces treize nouvelles de jeunesse. Une peinture parfois brute et réaliste comme un tableau de Caravage, vibrante de romantisme exalté telle l'Atala de Girodet ou lumineuses, floues, aériennes avec une pointe de tourment à l'image des aquarelles de Turner. L'écriture de Rilke est tout cela à la fois, une peinture expressive, tendre, sombre et pathétiquement romanesque. La beauté de son écriture est une vibration intérieure dont l'écho s'approfondit de page en page. Une élévation presque mystique.L'écriture et les histoires sont peu complexes et on croit entendre une voix divine. Bien sûr, on assiste dans ce recueil de nouvelles à des exercices de composition littéraire : texte poétique, texte romantique, texte théâtrale, texte populaire, etc., avec en toile de fond l'humain et sa soif d'absolu, sa quête d'idéal (souvent bafoué). La femme, l'homme, l'enfant aussi, soumis aux turpitudes de l'existence, trahi par ses idéaux, par ses aspirations; par ce monde âpre, violent, dénaturé, englué dans sa faiblesse et sa bassesse. Ces treize nouvelles parlent de désespoir, de meurtre, de suicide, de trahison, de peur mais aussi d'amour, d'élévation spirituelle, de compassion, de liberté, d'un puissant sentiment d'humanité. L'âme ne semble n'avoir plus aucun secret pour le jeune Rilke, la justesse de ses descriptions, de son ton, allié à une prose poétique nimbant l'ensemble, propose des pages que je trouve enchanteresses. Oui, toutes ces pages relativement sombres sont un sortilège pour l'esprit. Un envoutement bénéfique ou la beauté s'exprime dans toute sa force et sa diversité, sans mièvrerie ni dogmatisme. Et comme disait un de ses amis « Nul ne peut parler de Rilke, sauf lui-même ». Alors taisons-nous.
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Serpents d'argent est un recueil de 13 nouvelles très courtes de Rilke dont certaines étaient parues du vivant de l'auteur, et d'autres restées inédites. L'aspiration humaine à quelque chose de plus grand, la félicité, l'amour, la quête de quelque chose d'absolu sous des formes différentes plonge ici ses personnages dans le désespoir et l'échec et le lecteur se laisse prendre au piège à son tour. Toutes les couches de la société y passent, de la plus chic dans le bal, aux plus pauvres, dans Toinet et Une Sainte, avec leurs descriptions de l'alcoolisme et de la pauvreté, et chaque protagoniste cherche l'ineffable, sans jamais l'atteindre, dans une prose superbe et sculptée comme un poème.
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Je n'ai pu entrer dans ce réalisme expressionniste
très dur.
j'admire cependant l'immense poète.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En silence, la Nuit d’été s’avance, solitaire et bleue, à travers les ténèbres de la haute forêt.
Elle répand l’argent sur le sentier veiné par les racines. Elle murmure. Elle dit aux fleurs tremblantes des contes de paix et de bonheur.
Et, parmi le bruissement familier des ramures, sa voix résonne douce comme le son des cloches d’un village le dimanche.
Les fleurs écoutent enivrées.
Elles redressent leurs tètes penchées pour, avec gratitude, plonger leur regard dans les yeux pers de la Nuit grave…
Et les oiseaux tressaillent dans leur sommeil, bénis par la déesse qui dispense les songes….
Partout règne la paix….
Aussi paisible que le petit cœur de l’enfant innocent aux yeux clairs, s’étend le monde infini de la Nuit….
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Elle avait presque l'apparence de ces icônes, en un peu moins grave - en plus enfant, en plus petite, en plus modeste-, mais beaucoup plus triste. Si triste!
J'avais toujours l'impression que le soleil devrait s'éteindre s'il croisait ce regard.
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C'est en la possession de soi, affranchi de toutes les
attaches extérieures que consistera désormais le bonheur
(pour Rilke) Pierre Béhar
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