Carlo Monterossi, personnage récurrent des polars de Robecchi, travaille pour la télé, la
Grande Usine à Merde, comme il l'appelle. Un soir de déprime et de vent piquant, il
rencontre la belle Anna, ils se parlent au bar, entre un Oban et une coupe de champagne, le courant passe entre eux, elle l'invite dans son cabinet élégant. Ils partagent leur solitude et se rapprochent autour d'un dernier verre. Au petit matin, Monterossi s'éclipse discrètement la porte se referme sur un dernier « clac », qui résonnera longtemps à ses oreilles. Parce que le corps sans vie d'Anna est retrouvé le lendemain, elle a été assassinée, mutilée, « salement » comme le lui apprennent les policiers qui l'interrogent ce même jour. La fureurqui monte en lui, Monterossi s'en sert de carburant pour se lancer avec ses acolytes, notamment son ami journaliste Oscar et l'ami de Anna, Meseret dans une enquête bien ficelée, sans grande originalité certes mais séduisante à bien des égards.
En effet, l'univers de Robecchi est extrêmement plaisant. Il y a d'abord une galerie de
personnages attachants, à commencer par l'enquêteur au coeur tendre, Carlo, et sa
cuisinière/ange gardien Katrina, le flic-justicier Ghezzi, et bien d'autres personnages
secondaires efficacement croqués. Il y a aussi des dialogues souvent drôles dans lesquels les répliques fusent dans un franc-parler réjouissant (tellement italien dans l'esprit!), égratignant au passage les institutions, la télé, les populismes de tous bords et l'hypocrisie généralisée des donneurs de leçons. Jusqu'à ce que le vent retombe, et la rage
De Carlo avec lui. Une (autre) série à suivre !