Le second tome des Hommes de Bonne Volonté est dominé par l'affaire surgie dès le premier tome et impliquant le relieur Quinette et l'imprimeur Leheudry. Ce dernier, meurtrier crapuleux d'une vieille dame, s'était présenté dans la boutique de Quinette — les mains en sang — et avait demandé à se les laver.
Quinette fasciné par cet imprévu dans sa vie sans relief va s'impliquer corps et âme dans cette histoire jusqu'à y tenir un rôle de tout premier plan. Mi-fabulateur, mi-réaliste, celui-ci va tour à tour monter des scenarii incroyables auprès de différentes personnes, tant pour éviter à Leheudry de se faire pincer que pour devenir incontournable dans tous les menus actes ayant trait à l'histoire.
Se laissant porter par son élan et sa mythomanie, Quinette va escalader les échelons de la folie jusqu'à sombrer lui aussi dans le crime.
Ce second opus est également dominé par le député Gureau, un des rares députés intègres, qui est tombé sur un dossier explosif pouvant mouiller considérablement un grand groupe pétrolier. On assiste donc à différentes tentatives d'intimidation ou de corruption pour tenter d'acheter le silence de Gureau.
Un peu comme le premier tome, celui-ci sert aussi largement à poser le décor de la fresque aux proportions monumentales que s'est proposé de peindre
Jules Romains. Il n'est donc pas forcément captivant en soi mais occupe la fonction de fondation d'un édifice de type babylonien voire babelionien, et en ce sens, il est essentiel, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.